
Jussies (Onagracées)
Jussie péploïde - Ludwigia peploides
appelée aussi Jussiaea peploides
Jussie à grandes fleurs - Ludwigia grandiflora
appelée aussi Jussiaea grandiflora
Description générale
Les jussies sont des plantes aquatiques dont les feuilles présentent une vaste gamme de formes.
Elles se développent jusqu’à 3 m de profondeur et peuvent former des herbiers denses. Leur
enracinement est superficiel. 
La Jussie péploïde se distingue de la Jussie à grandes fleurs par ses feuilles sans poils ou
presque et par ses fleurs d’un diamètre de 2 à 3 cm.
La Jussie à grandes fleurs possède donc des feuilles très velues sur les deux faces et des
fleurs d’un diamètre supérieur de 4 à 6 cm.
Reproduction/propagation
La colonisation se fait essentiellement par bouturage de fragments de tige,
mais elle peut produire des graines en automne qui germent au printemps.
Un fragment de tige de 1 cm ou de racine peut reconstituer une plante.
Les activités d’extraction et de curage peuvent jouer un rôle non négligeable
dans la propagation de l’espèce. Il existe en effet des transports possibles de
boutures par les engins et les matériels d’un site à un autre. 
De plus, en Brenne, les étangs sont organisés en chaîne, ce qui favorise une
colonisation des étangs voisins lors des vidanges.
Habitat
Les jussies se développent dans des milieux stagnants (étangs, mares, marais,
canaux d’irrigation et de drainage) ou à faible courant, indifférentes vis à  vis
à  la minéralisation et au pH. Elles se rencontrent également dans les prairies
humides, les fossés et autres zones humides. Elles nécessitent un éclairement
important.  
Origine
D’origine américaine (Amérique du Sud), les deux jussies ont été largement
diffusées  dans  une  grande  partie  des  zones  tropicales,  subtropicales  et
tempérées du globe. Elles font partie des plantes introduites en France pour
leurs qualités ornementales (aquariophilie, plans d’eau ornementaux).
En France, les jussies ont été accidentellement introduites vers 1820-1830
dans le Lez à Montpellier, puis rapidement considérées comme naturalisées
dans le Gard et dans l’Hérault.
Connaissances au sein du Parc
La première mention en Brenne date de 1989, suite à l’observation d’un
botaniste local. D’autres localités ont été découvertes par hasard suite à des
inventaires  botaniques  effectués  par  le  PNR  Brenne  notamment.  Une
trentaine d’étangs est désormais connue. 
Origine
Abondance
moyenne
Taille
jusqu’à 80 cm au-dessus
de la surface de l’eau
Feuilles
luisantes, vertes foncées
Fleurs
jaune vif
Tiges
rigides  et  noueuses,
rougeâtres et plutôt velues, 
7 à 10 mm de diamètre
Nuisances
Sur le milieu naturel
-  Les  herbiers  denses  de  jussies  peuvent
présenter  de  forts  impacts  sur  la  qualité
physico-chimique  des  eaux  :  réduction  des
teneurs  en  oxygène  dissous  (allant  jusqu’à
l’asphyxie du milieu), modification du pH. 
- Ils limitent également par leur développement
estival  l’écoulement  des  eaux  et  leur  litière
abondante  provoque  un  atterrissement
accéléré du milieu.
Ces deux phénomènes combinés augmentent
localement  les  risques  d’inondation.  Leur
présence  provoque  aussi  la  banalisation
écologique  de  certains  biotopes.  La  plante
émettrait des substances toxiques pour certains
organismes  vivants,  réduisant  ainsi  la
biodiversité.
-  Les  herbiers  peuvent  détruire  des  habitats
intéressants.
-  Les  jussies peuvent  entrer  en  concurrence
avec des espèces de plantes protégées telles
que  la  marsilée,  une  fougère  aquatique  à
quatre feuilles. 
Sur l’Homme
Fortes nuisances sur les usages liés aux ressources
naturelles des milieux (pêche, chasse, pratique
des sports nautiques) : un tapis végétal recouvrant
l’eau empêche tout déplacement de bateaux,
canoës…, impossibilité d’exercer la pêche à la
ligne  ou  même  de  déplacer  une  barque,
impossibilité de chasser le gibier d’eau qui ne
viendra pas sur un plan d’eau couvert de jussies.
Ludwigia grandiflora
Ludwigia peploides