Année 2010-2011
LA PHYTO-AROMATHERAPIE
A L’OFFICINE
NIVEAU 2
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE 2
La phytothérapie
Dans la prise en charge
Des Troubles Veineux
A l’Officine
Par Melle VACHERON Sophie
Docteur en Pharmacie
1. Définition
Le terme « Phytothérapie », provient du grec « phyton », qui signifie
« plante », et « therapein », « soigner ». La Phytothérapie correspond donc à
l’usage des plantes médicinales en thérapeutique.
La législation Française estime qu’une plante est médicinale à une
condition : « toute plante présentée comme ayant une action thérapeutique est
un médicament » (Code de la santé publique, article 512). La Pharmacopée
Française précise que les plantes médicinales sont « des drogues végétales qui
possèdent des propriétés médicamenteuses ». A ce titre, elles ne peuvent être
vendues qu’en pharmacie, sauf dérogations. Le 26 août 2008, un nouveau
décret publié au « Journal Officiel » fait sortir du monopole pharmaceutique
115 nouvelles plantes, portant ainsi le nombre d’espèces végétales en vente
libre à 148.
2. Historique
2.1. D’Hier…
L’histoire de la phytothérapie se confond avec celle de la médecine. Dés
les origines, l’homme a su puiser dans le monde végétal qui l’entourait des
aliments, des remèdes, et sans aucun doute des poisons. Cependant, le simple
fait d’avoir utilisé quelques plantes à usage thérapeutique ne confère pas à
l’homme préhistorique le privilège d’avoir fondé la phytothérapie. Il existe une
longue période, depuis plusieurs dizaines de milliers d’années, jusqu’à « - 4000
ans environs », au cours de laquelle « le savoir » se constitue peu à peu.
L’empirisme a joué un grand rôle dans le développement de la
phytothérapie. En effet, c’est un savoir fondé sur l’expérience, par opposition à
celui qui découle de l’instinct, basé sur des essais et des erreurs successifs.
Ainsi, l’observation et l’expérimentation, non sans de fréquents incidents et
accidents sans doute, ont pu fournir les premiers éléments d’une mise en
mémoire collective des fondements de la phytothérapie.
Les premiers textes médicaux mésopotamiens, égyptiens, indiens,
chinois remontent à « - 3000, - 4000 ans » avant l’époque actuelle.
Avec Hippocrate (Vème siècle avant J-C), commence la médecine
scientifique. Considéré comme le « père de la médecine », il consacra une
grande partie de son existence à l’étude de la médecine par les plantes : le
« Corpus Hippocraticum » fut publié en 280 avant J-C, et traitait de 250
« simples ».
Diocorides, au début de l’ère Chrétienne, écrivit un ouvrage « De
Materia Medica », véritable « best-seller » médical, ou il décrit la préparation et
les propriétés de plus de mille substances naturelles, dont 600 « simples », et
reste à l’origine des Pharmacopées.
A Rome, la grande figure médicale, fut sans conteste Galien. En effet, il
dominera la pensée médicale jusqu’à la Renaissance, et donnera son nom à la
« Galénique », qui correspond à l’art de confectionner des médicaments.
Puis, vint Paracelse, médecin alchimiste, qui s’efforça à décrypter les
analogies mystiques unissant l’homme au végétal (et au minéral). Ainsi, naissait
la fameuse « théorie des signatures »
L’héritage de la Grèce Antique est également parvenu au Moyen-Orient,
en Perse et chez les Arabes, et sans doute jusqu’en Inde. Avant la Renaissance,
l’Occident ne connaissait d’ailleurs la science médicale Grecque qu’au travers
d’ouvrages arabes, traduits en latin.
2.2. …à Aujourd’hui
A partir du XIXème siècle, la recherche vise à isoler de la plante, le
principe actif, c'est-à-dire la substance active pour une pathologie donnée. C’est
une nouvelle ère des médicaments qui commence, avec le développement de la
synthèse chimique à partir des végétaux, qui permet d’obtenir des molécules de
plus en plus complexes et de plus en plus actives.
Puis, survint au début de notre siècle, une longue période de
désaffectation de la Phytothérapie. La médecine accorda de plus en plus
d’importance aux nouvelles molécules, comme les antibiotiques. Ainsi,
progressivement, la Botanique fut écartée des études de médecine et les
pharmaciens se détournèrent eux aussi de cette discipline.
Depuis quelques années, la phytothérapie connaît un regain d’intérêt.
Ceci s’explique d’une part par l’évolution des mentalités. Certes, l’écologie est
dans l’air du temps, mais on craint surtout les effets indésirables à long terme
des médicaments allopathiques. Or, les plantes sont efficaces, et leur utilisation
est pour un grand nombre d’entres elles sans danger du fait de l’ancienneté de
l’expérimentation. Ainsi, aujourd’hui, prés d’une personne sur quatre se dit
intéressée par la Phytothérapie.
Ainsi, la Phytothérapie peut revendiquer le titre de « plus ancienne des
disciplines médicales », les plantes médicinales ayant été employées depuis la
nuit des temps, et surtout, partout sur la planète, ce qui constitue une
convergence étonnante. Aujourd’hui encore, partout où sont les hommes, on
retrouve la plante médicinale. On pouvait la penser oublier, elle est belle et bien
présente. De tous temps, et dans tous les pays, la matière première principale de
la pharmacopée est restée végétale. En effet, environ 40 % des médicaments du
Vidal sont directement tirés des plantes, et de très nombreux autres sont
fabriqués par hémi synthèse.
3. Les Plantes Veinotoniques
Les plantes veinotoniques sont à l’origine de nombreux médicaments de
synthèse ou d’hémisynthèse (Veinotoniques), indiqués dans le traitement de la
Maladie veineuse chronique. Cependant, au même titre que les Veinotoniques,
les plantes médicinales soulagent les symptômes provoqués par les troubles
veineux (jambes lourdes), et permettent de ralentir l’aggravation de la Maladie
veineuse. Mais en aucun cas, elles ne permettent de guérir la Maladie veineuse
ou de faire disparaître les varices. Ce sont donc des traitements
« symptomatiques », et non « curatifs ».
La plante toute entière est rarement utilisée. Habituellement, on
sélectionne la partie active, c'est-à-dire le rhizome (Fragon), la feuille (Vigne
rouge, Hamamélis), l’écorce (Marronnier d’Inde) ou encore la sommité fleurie
(Mélilot), que l’on broie finement. On obtient ainsi des gélules de poudre de
plante. On peut également grâce à certaines techniques chimiques, extraire la
totalité des principes actifs et les concentrer. On parle alors de gélules d’extraits
secs de plantes. Les gélules doivent être titrées (poudreS ou extraits) pour le
principe actif le plus important.
3.1. Activités des principaux constituants des plantes
veinotoniques
Trois types de composants principaux sont retrouvés chez les plantes
veinoactives :
Les polyphénols (tannins et flavonoides) : ils protègent les vaisseaux
Les saponosides : ils stimulent la paroi musculaire des veines
Les coumarines : ils fluidifient le contenu sanguin par un effet antiagrégant
et rhéologique
Les facteurs « vitaminiques P »
Les propriétés veinotoniques et vasculoprotectrices étaient autrefois
qualifiées d’action vitaminique P. Aujourd’hui, un « facteur P » désigne des
molécules polyphénoliques ayant un effet de protection vasculaire et
veinotonique. Ce sont les flavonoides, les anthocyanes (baies de myrtille ou
de cassis), les tannins (pépins de raisins, feuilles de vigne rouge ou
d’hamamélis) et les coumarines (esculosides).
Après absorption, les polyphénols se localisent préférentiellement dans
les membranes cytoplasmiques, notamment des cellules endothéliales et de la
membrane basale des vaisseaux. Par leur action anti-inflammatoire, anti-
radicalaire puissante, et par inhibition, à des degrés divers, des enzymes
responsables de la dégradation du tissu conjonctif, ils ont un rôle fondamental
dans la protection des parois vasculaires. Ils diminuent la perméabilité et
augmentent la résistance capillaire. De plus, en inhibant la COMT
(Catécholamine-O-Méthyl-Transférase), ils favorisent et prolongent l’action
vasoconstrictrice des catécholamines. Enfin, ils complètent l’action de la
vitamine C, en augmentant l’absorption intestinale de l’acide ascorbique, en le
protégeant de l’oxydation et en catalysant sa régénération sous forme réduite,
qui est nécessaire à la synthèse du collagène.
3.2. Les plantes utilisées en Phlébologie
Les plantes utilisées en Phlébologie, peuvent être réparties en deux
catégories : les plantes majeures et les plantes complémentaires.
3.2.1. Les plantes majeures
Parmi les plantes majeures, on distingue deux classes qui diffèrent par
leur mode d’action :
Les vasoconstricteurs veineux : de par leur effet vasoconstricteurs, ces
plantes augmentent la contractilité de la veine, facilitent le retour veineux, et
donc diminuent la sensation de « jambes lourdes ».
Les stimulants de la circulation lymphatique : en augmentant le débit
lymphatique, ces plantes s’opposent à l’hypoxie tissulaire et à la formation
d’œdème.
a) Les vasoconstricteurs veineux
Cette famille de plantes peut être divisée en trois catégories. Chaque
catégorie étant basée sur la composition en principe actif des plantes :
Les plantes à saponosides
Les plantes à tannins condensés
Les plantes à flavonoides
a’) les plantes à saponosides
Le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
Originaire des Balkans, le Marronnier d’Inde est connu dans le monde
entier. Arbre d’ornement dans les parcs, l’utilisation de son écorce et de sa
graine présente un intérêt majeur dans la prise en charge des troubles veineux.
En effet, l’écorce renferme de l’ « esculoside » (hétéroside
coumarinique), qui augmente la résistance des veines et diminue la perméabilité
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !