DE HISTORIA NATURAL. 97
dustrie préhistorique, car cela m'intéresse beaucoup, aujourd'hui
surtout que je m'occupe de cette question d'antiquité.
Enfin, vos considérations sur l'alimentation des végétaux
m'ont donné motif à penser. Cette étude curieuse embrasse toute
une série d'observations qui ouvrent de nouveaux horizons à la
science et qui peuvent conduire les esprits philosophiques à l'ex-
plication de bien des phénomènes de physiologie encore incom-
préhensibles. Vous avez bien fait de rappeler les faits relatifs aux
parasites des deux règnes, et d'appeler l'attention sur le nitrogène
des divers organismes, sur les excrétions glutineuses de différen-
tes plantes, qui furent aussi l'objet de mes observations quand je
m'occupais spécialement de botanique, telles que: la jara de ces
îles,
Helianthemum canariense, anjourd'hui le Rhodocistus Ber-
thelotianus de Spach.—J'ajouterais aussi le Dracocephalum cana-
riense, belle plante des forêts de Ténériffe, à feuilles tomenteuses
et fleurs avec odeur de camphre; puis l'Exacosum viscosum con
olor de violeta, le Tamarix Canariensis (Tarajal) éminemment
glutineux; le Schynus molle ou poivre d'Amérique, arbre à feuil-
les visqueuses, à odeur forte et aromatique et petites baies poi-
vrées,
l'Eucalyptus commun à feuilles balsamiques et anti-pu-
trides.
Ces principes odorants qu'émanent les plantes, ces arômes si
variés et si pénétrants, que répandent certains végétaux pour
peu qu'on les touche, ces parfums perfidement pernicieux, doivent
avoir leur explication. Le liquide corrosif des Euphorbes et d'au-
tres plantes vénéneuses, ces sucs ou ces émanations délétères, ces
contre-poisons qu'on tire de certaines herbes, tout cela est connu
ou à peu près, mais on en ignore encore le principe, la véritable
nature.—Oui, mon ami, je vous le dis en toute conviction, per-
sévérez dans la voie que vous vous êtes ouverte, poursuivez vos
observations sur cette branche intéressante de la physique et
de la physiologie végétale, et la Société espagnole d'Hist. natu-
relle de Madrid pourra compter dans son sein un naturaliste qui
lui fera honneur.
J'ai enfin reçu Mes Oiseaux Chanteurs que mon lambin
d'éditeur me retenait en cage, et je viens de leur donner la volée
pour qu'ils se répandent en ce monde en toute liberté et chantant
à plaisir. Ce petit livre n'est qu'un passe-temps littéraire, com-
posé comme pour me servir d'étape de repos et faire diversion à
d'autres travaux plus sérieux. J'y ai mis un peu de tout: écrit