epreuve n° 2 - concours.agriculture

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CONCOURS DE RECRUTEMENT AU PROFESSORAT
DE L'ENSEIGNEMENT DU SECOND DEGRE AGRICOLE
CAPESA
SESSION 2004
Concours : EXTERNE
Section : Biologie - Ecologie
EPREUVE N° 2
ECOLOGIE
(coefficient : 2 – Durée : 4 heures)
aucun matériel ni document n'est autorisé
L’épreuve vise principalement à vérifier les connaissances des candidats et leur aptitude à les organiser
dans les champs disciplinaires correspondants.
L’évaluation se fera sur les critères suivants :
L’exactitude scientifique et le niveau des connaissances exposées
Les capacités du candidat à structurer son exposé, à dégager les points essentiels de manière
cohérente et argumentée, en y intégrant une illustration pertinente
La qualité générale de l’expression
1ère Partie:
(1/2 des points)
Une parcelle de blé est définitivement abandonnée après la récolte (paille exportée).
Décrire la dynamique de la biocénose correspondante en précisant les facteurs et les processus
qui sont à l’origine de cette évolution.
2ème Partie:
(1/2 des points)
Le parasitisme
A partir d'
une analyse approfondie des documents et de connaissances complémentaires:
1- Discuter de la notion de parasitisme et de ses limites (documents 1,2 et 3)
2 - Préciser les conséquences évolutives de cette relation interspécifique (documents 4,5,6 et 7)
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DOCUMENT 1
POURCENTAGE DES ESPECES EXPLOITANTES EN FONCTION DU NOMBRE
D’ESPECES EXPLOITEES
Nombre d’espèces proies (graines) utilisées par des espèces exploitantes (pointillés) et nombre
d’espèces hôtes exploitées par divers groupes de parasites (d’après les données de divers auteurs,
rassemblées par Price, 1980).
Par souci de lisibilité, au-delà de 9, les espèces exploitées sont regroupées par ensembles de 10.
In BARBAULT R., Ecologie générale, Dunod, 2000, p. 142.
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DOCUMENT 2
Acariens auto stoppeurs
« La plupart des acariens sont des animaux
libres, vivant de détritus, et tellement petits
que l’on ne soupçonne même pas leur
existence. »
Certains … colonisent les milieux
discontinus et temporaires, tels que du bois
mort, des bouses de vaches, de petites
collections d’eau. »
« De petite taille et peu mobiles, …ils ont
« quelques difficultés… à coloniser de
nouveaux milieux, parfois séparés par des
distances infranchissables pour eux. »
« A côté d’eux, exploitant des milieux
semblables, vivent d’autres
organismes,…capables de voler ou de
marcher et de parcourir de grandes
distances…. Si l’acarien est capable de
s’accrocher à eux pour se faire transporter, le
problème précédent se trouve résolu.
Plusieurs cas se présentent alors :
Allodinychus flagelliger vit dans les bois
en décomposition, où habitent également
les larves de divers coléoptères xylophages.
Au printemps, ces derniers émergent du
bois, s'
accouplent et recherchent de
nouveaux bois morts pour pondre leurs
œufs. Si on regarde avec attention les pattes
de ces coléoptères, on y découvre de tout
petits arthropodes, solidement agrippés; ce
sont les stades larvaires des acariens. Ces
larves s'
accrochent aux insectes lorsque
ceux-ci quittent le bois, restent parfaitement
immobiles pendant le vol, et se laissent
tomber à l'
arrivée.
Kennethiella trisetosa est phorétique* de
la guêpe Ancistrocerus antilope. Cet insecte
est lui-même un parasitoïde qui dépose
auprès de sa ponte des chenilles paralysées
qui servent de nourriture à sa progéniture;
au moment où la guêpe pond, les acariens
se laissent tomber et, avant de pondre euxmêmes, se nourrissent non seulement d'
une
partie des chenilles, mais aussi des larves
de la guêpe dont ils aspirent l'
hémolymphe.
Parapygmephorus costaricanus est
phorétique d'
une abeille, Agapostemon
acarien femelle se détache de
nasatus. L'
son hôte quand celui-ci construit sa loge et
il pond ses oeufs aux côtés de la larve
d'
abeille; plus tard, les femelles filles
s'
attachent à la jeune abeille lorsque celleci prend son vol. L'
ensemble des
Parapygmephorus costaricanus présents
dans la loge d'
abeille en assurent le
ménage, en consommant notamment les
fèces de la larve d'
abeille, ce qui évite le
développement de champignons et de
bactéries.
Dendroleaps neodisetus est phorétique du
Coléoptère scolytidé Dendroctonus
frontalis et se fait donc transporter dans
des conditions semblables à celles que
nous avons déjà évoquées. Cependant
l'
acarien phorétique dévore les stades libres
d'
un nématode parasite du coléoptère.
* de phorésie : transport d’un organisme petit par un autre plus grand.
In COMBES C. Interactions durables, Masson, 1995, p. 277-279
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DOCUMENT 3
La guêpe, la chenille et le virus
In Beckage N.., Les armes secrètes des guêpes parasitoïdes, Pour la science, n° janvier 1998, p.57.
DOCUMENT 4
Parasitisme et sexualité
En 1990, Robert Vrijenhoek et Clark
Craddock, de l'
Université Rutgers, et Curtis
Lively, de l'
Université de l'
Indiana, ont
étudié les avantages antiparasitaires de la
sexualité chez des vairons (des petits
poissons) sauvages du Mexique. Les groupes
de poissons asexués étaient plus souvent
parasités par des vers trématodes (des vers
plats) que les groupes de poissons sexués,
sauf lorsque la consanguinité réduisait
fortement la diversité génétique des poissons
sexués ; dans ce dernier cas, l'
avantage
antiparasitaire disparaissait. Cependant, plus
la population était génétiquement variée,
plus le parasitisme était faible.
C. Lively a observé une relation semblable
entre la sexualité et le parasitisme chez des
escargots de Nouvelle-Zélande. Les
escargots asexués ne semblaient vivre que
dans les zones peu infestées, tandis que des
mâles et des femelles étaient présents là où
les parasites étaient abondants.
In Rennie, Parasites et évolution, Pour la science n°174, avril 1992 p.73
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DOCUMENT 5
Le grooming de l’antilope
Les antilopes possèdent des incisives séparées par un espace, les faisant ressembler à un
peigne à grosses dents.
Douze antilopes ont été capturées dans une réserve naturelle, et l’espace entre les incisives a été
obturé par du ciment dentaire d’un seul côté de la bouche ; puis les animaux ont été relâchés. Au
bout d’un mois, certaines bêtes ont été de nouveau capturées, et un comptage exhaustif des
ectoparasites sur l’ensemble du pelage a été réalisé.
Les résultats en sont donnés ci dessous.
Résultats de l’expérience de A.A. Mckenzie et A Weber, consistant à obturer les espaces entre
les incisives d’un seul côté chez les impalas, et à mesurer l’impact sur
l’ectoparasitisme.(d’après données originales de A.A. McKenzie)
D’après COMBES C. Interactions durables, Masson, 1995.p.248.
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DOCUMENT 6
Chez les Helminthes, les individus sont
hermaphrodites simultanés, de sorte que
l’autofécondation est possible, cependant, ils
pratiquent l’allofécondation de façon
majoritaire, de sorte que l’absence
d’hétérozygotes entre deux ensembles
d’individus implique qu’il existe, entre ces
deux ensembles un mécanisme d’isolement.
La détection des allèles d’enzymes est une
manière indirecte de déterminer si la
population est panmictique ou non. Les
différents allèles peuvent être détectés par
des techniques d’électrophorèse car la
substitution d’un acide aminé par un autre
entraîne (au moins dans certains cas) une
différence de mobilité électrophorétique des
molécules. Lorsqu’on révèle l’enzyme par
une réaction appropriée sur le gel
d’électrophorèse,on observe une bande à un
niveau différent.
En 1983, on a ainsi analysé les allozymes de
Botriocephalus scorpii, un cestode que l’on
trouvait dans une série de poissons
téléostéens, parmi lesquels la barbue, le
turbot, la motelle, et le chabot, La figure ci
dessous montre une partie de cette étude.
En haut : Représentation schématique de gels
d’électrophorèse
d’allozymes,
suivant
que
les
individus
homozygotes
(aa
bb)
ou
sont
ou
hétérozygotes (ab) : à gauche, cas d’une enzyme
monomère ; à droite, cas d’une enzyme dimère
(lorsque l’enzyme est dimère, c’est à dire formée de
deux chaînes d’acides aminés, il existe trois
combinaisons possibles des deux chaînes, d’où la
présence possible de trois bandes). Le sens de
migration des protéines dans le champ électrique est
indiqué sur la gauche du schéma.
En bas : Gels d’électrophorèse de 4 allozymes (ici
nommées PGI, GOT, IDH, MDH) du cestode
Bothriocephalus scorpii parasitant le turbot et la
barbue. (d’après les données de L. Euzet, F. Renaud
et C. Gabrion, 1984)
D’après COMBES C., Interactions durables, Masson, 1995, p.153-155
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DOCUMENT 7
En haut : Zone hybride entre les aires de répartition de Mus musculus domesticus et Mus musculus
musculus.
En bas : Résultats expérimentaux de test de sensibilité des deux taxons cités ci-dessus et des souris
de la zone hybride à des nématodes intestinaux. (d’après C. Moulia et al, 1991.)
D’après Combes C., Interactions durables, Ecologie et évolution du parasitisme, Masson, 1995, p. 354.
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