l`amerique, puissance du nord, affirmation du sud

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Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud
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L'AMERIQUE, PUISSANCE DU NORD, AFFIRMATION DU SUD
Avec une superficie de plus de 42 millions de km², l'Amérique est le 2° continent de la planète, s'étendant sur 28,2% des terres émergées. Il abrite
13,5% de la population mondiale (plus de 950 millions de personnes).
Mais c'est un continent traversé par un fort contraste entre le nord (Canada, EU), riche et développé et le sud (Amérique latine) en développement,
débouchant sur de profondes fractures socio-économiques et culturelles.
Toutefois, cette opposition est atténuée par la mise en place d'associations régionales de coopération qui cherchent à intégrer les États de tout le
continent. Cependant, la volonté de domination des EU suscite de multiples oppositions et tensions et constitue un frein à une véritable intégration
continentale.
Cette domination des EU est contestée par l'émergence du Brésil à l'échelle régionale et mondiale. Le continent est donc dominé par deux géants au
rôle mondial majeur mais différent, qui illustrent les nouveaux rapports de force internationaux. L'entrée en scène régionale et mondiale du Brésil lui
permet, comme le font les EU depuis longtemps, d'orienter la politique d'intégration continentale et de défendre ses intérêts à l'échelle planétaire. Les
dynamiques régionales des deux États reflètent leur puissance respective.
En quoi le continent américain est-il le reflet de nouveaux équilibres N/S ?
Le continent américain est le reflet des nouveaux équilibres N/S car il oscille entre tensions et intégrations, les pays du Sud souhaitant intervenir et
prendre des décisions, (1° partie), ce qui est illustré par le rôle majeur joué par le Brésil, pays émergent, à l'échelle continentale et mondiale et qui
conteste la domination EU (2° partie).
I: UN CONTINENT ENTRE TENSIONS ET INTEGRATIONS REGIONALES :
A: Un continent fait de contrastes :
Le continent présente de forts
contrastes de développement,
●
Contrastes de développement :
Les contrastes de développement sont criants entre une Amérique du Nord, riche, et une Amérique centrale et
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sud abritant à la fois des pays émergents, des pays intermédiaires, des pays souffrant de graves retards et un
abritant :
PMA (Haïti).
- un pôle de la Triade au
Nord avec les EU...
Un pôle de la Triade :
Le poids des États-Unis, territoire clé de l'espace mondial
Les États-Unis constituent à tout point de vue le lieu central du continent américain. Le PIB et l'IDH (0,910) des
États-Unis sont les plus élevés du continent. Leur PIB global est sept fois plus élevé que celui du Brésil, qui
possède le deuxième PIB continental. Les EU sont les 1° investisseurs dans le continent, notamment au Canada
et au Mexique.
D'importants lieux centraux de l'espace mondial se concentrent en effet aux États-Unis. Du point de vue politique,
on trouve à New York le siège de l'ONU. Les décisions prises à Washington sont décisives (siège FMI), tant pour
le continent que pour le monde. Du point de vue financier, la présence de la Bourse de Wall Street est
déterminante. Les États-Unis possèdent des lieux forts de l'espace continental et mondial : la mégalopole du
Nord-Est avec sa façade maritime, sa ville mondiale (New York), les pôles de la Sun Belt avec le Texas et la
Californie (qui, si elle était un État indépendant, posséderait le 6° PIB au monde). Les ressources naturelles d'un
territoire maîtrisé contribuent à cette place particulière.
… le Canada
Le Canada : un territoire intégré à la Triade :
Le Canada est un pays riche en ressources naturelles et un grand exportateur de matières premières. Son PIB le
classe au 14° rang mondial. Sa forte intégration aux EU a contribué à l'émergence d'une vaste région frontalière,
la Main Street America.
émergentes,
des
(les
puissances Des puissances émergentes
Jaguars), L'Amérique émergente regroupe les États du sous-continent riches en ressources naturelles et qui connaissent
parmi lesquelles se détache le un taux de croissance économique compris entre 5 et 7%/an : Argentine, Brésil, Chili, Mexique surnommés les
Brésil
Jaguars. Ils ont des économies diversifiées avec un secteur industriel (industries agro-alimentaires, industrie
textile et confection, usines d'assemblage) et touristique. Le secteur de l'énergie est aussi développé (sauf au
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Chili).
Le Mexique est la 2° puissance économique d'Amérique latine, le 1° investisseur latino-américain à l'étranger. La
proximité des EU est un atout (exportations, investissements) mais génère une forte dépendance.
Les pays du « cône sud » (Argentine 21° économie mondiale et Chili 42°) sont de grands exportateurs de
matières premières (cuivre) et denrées agricoles (fleurs, blé, soja). Mais l'Argentine a été handicapée par la
faillite financière de l'État en 1998.
Le Brésil s'affirme comme la puissance régionale de l'Amérique du Sud et apparaît véritablement comme une
puissance émergente : 1° PIB du sous-continent, au 6° rang mondial, 1° pays récepteur d'IDE du sous-continent,
il fait contrepoids à la domination EU. Il s'appuie sur son potentiel agricole et ambitionne de devenir la « ferme du
monde », mais aussi sur ses ressources pétrolières offshore, son système bancaire et ses industries variées et
performantes. Cependant, il est traversé par de profondes inégalités sociales (IDH de 0,718 soit le 84° rang
mondial).
- des PVD
aux potentiels inégaux
Des pays en voie de développement
Des pays aux potentiels inégaux
L'Amérique « en développement » présente une grande diversité de situations, allant du Venezuela riche en
ressources pétrolières (7° exportateur mondial de pétrole mais possédant peut-être les plus importantes
ressources de la planète) aux États enclavés comme le Paraguay et la Bolivie jusqu'au pays le plus défavorisé
Haïti, seul PMA du continent américain, marqué par la très grande pauvreté avec des richesses confisquées par
une infime minorité blanche ou métisse, héritage de la société esclavagiste, des risques naturels tels que
cyclones et séismes, une absence de culture démocratique et de la corruption.
aux économies dépendantes
Des économies dépendantes
Leurs économies sont très dépendantes du cours des matières premières (exportations pétrolières pour le
Venezuela, exportations de café, sucre, fleurs pour la Colombie, exportations d'or et de produits de la mer pour le
Pérou) et des investissements venant de l'étranger (IDE). Les FTN originaires du Nord y ont également un poids
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considérable.
Les espaces agricoles de l'Altiplano (plaine d'altitude), de la Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie sont consacrés à
une agriculture uniquement vivrière . Employant une main-d’œuvre nombreuse, elle s'avère peu intensive et peu
productive, ce qui ne lui permet pas de dégager des surplus commercialisables.
Des problèmes de développement
Les États dont le PIB et l'IDH sont les plus faibles se situent en Amérique centrale (Guatemala, Honduras…). Les
deux pays enclavés du continent, la Bolivie, située dans la zone andine, et le Paraguay connaissent des
difficultés comparables.
Haïti est classé dans les PMA avec un IDH de 0,450 et une espérance de vie de 62 ans. C'est l'un des pays les
Des contrastes géographiques plus inégalitaires au monde, incapable d'effectuer sa reconstruction à la suite du séisme de 2010 et du cyclone
et sociaux
de 2012. 20% des Haïtiens ont émigré et leurs transferts fournissent 25% des revenus du pays. Sa situation
géographique (équidistance des EU et de la Colombie) fait de Haïti une plate forme du trafic de drogue entre la
Colombie et les EU.
Des contrastes géographiques et sociaux
Dans tous les pays du continent, on relève des contrastes entre les littoraux, les métropoles et leurs CBD, qui
concentrent hommes, activités et pouvoirs de décisions, et l'intérieur des continents, les espaces ruraux, certains
quartiers défavorisés des villes, qui sont autant de périphéries délaissées.
Les inégalités sont également entre, d'une part, les descendants de colons européens et les métis, et d'autre
part, les populations indiennes ou d'origine africaine (« bossales » de Haïti, Indiens de Bolivie qui représentent
70% de la population mais sont les plus pauvres).
Des contrastes culturels
●
Des contrastes culturels
On oppose traditionnellement une Amérique anglo-saxonne, protestante et blanche au Nord, à une Amérique
latine, catholique et métissée au Sud.
Mais les échanges culturels et les influences croisées se multiplient
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Des contrastes géopolitiques :
- des dépendances
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Des contrastes géopolitiques
Les États du continent sont des puissances géopolitiques variées. La plupart des États d'Amérique latine ne
jouent qu'un rôle modeste, à l'échelle continentale voire régionale.
Tous issus de la décolonisation, certains États ont encore des liens de dépendance avec l'extérieur : les
territoires ultramarins de pays européens (St Pierre et Miquelon, îles des Antilles, Guyane, îles Falklands) ; Porto
Rico est « territoire rattaché aux EU » ; la zone du canal de Panama n'a été restituée à l’État du Panama qu'en
1999 ; Haïti, 1° République peuplée d'anciens esclaves à accéder à l'indépendance en 1804, mais aujourd'hui
dirigée par une force internationale.
Les régimes politiques en place sont variés : EU et Canada, sont des démocraties stables. En revanche, l'aire
- des régimes politiques latino-américaine et caraïbe est marquée par l'instabilité. La guerre froide y a pris la forme d'un affrontement
variés
et
marqués
par entre des guérillas de gauche, qui sont parfois parvenues à s'emparer du pouvoir, et les EU qui ont pratiqué le
l'instabilité au Sud
« containment » en soutenant les régimes anticommunistes contre ces guérillas, au prix, souvent, de coups
d’État militaires (Guatemala, Paraguay, Haïti, Brésil, Argentine, Bolivie, Uruguay, Chili).
Le début des années 1980 a été marqué par la crise économique, financière, la montée du chômage, des coupes
drastiques dans les budgets sociaux, la contestation politique et l'inflation des dépenses militaires.
L'effondrement du communisme a entraîné un retour vers la démocratie, dans le cadre du « consensus de
Washington » (discipline budgétaire, libéralisme). Des gouvernements de centre-droit ont succédé aux dictatures.
Depuis le début du XXI°s, un glissement vers la gauche s'opère et les coups d’État demeurent l'exception. Les
gouvernements qui en sont issus sont tenus à l'écart par leurs voisins (le Paraguay interdit au sommet ibérolatino-américain de 2012).
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B: Des tensions aux origines variées :
●
Le rejet de l'hégémonie EU :
Le rejet de l'hégémonie EU
L'hégémonie des EU sur l'Amérique latine est ancienne, elle trouve sa justification dans la doctrine Monroe. Dès
la fin du XIX°s, après avoir expulsé l'Espagne de ses dernières possessions (Cuba,Porto Rico), les EU se sont
réservé une vaste « arrière cour » en Amérique centrale et dans les États insulaires des Caraïbes. Pratiquant le
« bon voisinage » ou maniant le « gros bâton », ils s'octroient le droit d'intervention, y compris militaire.
Inaugurant la « diplomatie du dollar », ils multiplient les investissements et signent des traités commerciaux qui
leur permettent d'exercer un quasi-protectorat sur cet ensemble.
- géopolitique
Depuis la déclaration Monroe (1823), les EU ont cherché de différentes façons (politique, économique...) à
resserrer leur contrôle géopolitique sur l'ensemble du continent, en particulier pendant la guerre froide : l’alliance
militaire de tous les États du continent en 1947 précède la création, en 1948, de l'Organisation des États
- militaire
américains (OEA) de nature politique. Son siège est à Washington. Cuba en a été exclu en 1961, l'année même
où les EU ont créé l'Alliance pour le progrès, destinée à aider leurs partenaires latino-américains et à s'assurer
de leur fidélité.
Ils contrôlent le canal de Panamá, maintiennent Cuba dans une situation d'embargo depuis 1962, ils possèdent
des bases militaires en Amérique centrale et dans les Caraïbes, comme Guantanamo.
- économique
A la fin du XX°s, les EU ont lancé l'idée d'une zone de libre-échange étendue à tout le continent : l'Alliance de
libre commerce des Amériques (ALCA ou ZLEA). Cette tentative a échoué face à l'opposition des pays latinoaméricains qui craignaient pour leur indépendance économique. Le Venezuela, pour contrer l'ALCA, a lancé en
2005 un projet resté sans suite : l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), renommée Alliance
bolivarienne des peuples d'Amérique. Mais si le grand dessein panaméricain des EU semble révolu, ceux-ci ne
renoncent pas à faire régner l'ordre sur le continent.
d'où
un
yankee »
sentiment
« anti- Ainsi, l'histoire et les rapports de domination ont nourri en Amérique latine un sentiment « anti-yankee »
récurrent, entretenu par des pays comme Cuba, soutenu par l'URSS de 1961 à 1989, relayé aujourd'hui par des
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États comme le Venezuela ou la Bolivie. L'influence exercée par les EU est décroissante : leur influence et leur
pouvoir d'attraction sont forts sur leurs voisins immédiats (Mexique) et sur l'ensemble du bassin caraïbe, alors
que les pays du Sud du continent affichent un plus grand détachement.
mais des EU qui restent un
modèle
pouvoir d'attraction. La moitié des immigrants des EU provient d'Amérique latine.
Des tensions entre États
-
Cependant, la richesse des EU, la stabilité de leur démocratie continuent d'en faire un modèle au puissant
liées
aux
frontières
Les tensions entre États
●
Ces tensions sont liées aux frontières :
–
terrestres ou maritimes
La Bolivie a connu 3 défaites militaires et perdu l'accès à l'océan et la moitié de son territoire entre
1879 et 1938. Elle souhaite retrouver un accès maritime de façon à éviter l'exportation de son gaz par
les ports chiliens.
- ou à des décisions
–
politiques
La délimitation des ZEE dans le bassin caraïbe ou au large des Guyane pose problème, en particulier
lorsqu'il y a du pétrole offshore (Colombie, Venezuela).
–
Le contrôle des flux humains mis en place par les EU à la frontière mexicaine est mal perçu au
Mexique comme dans tous les États d'Amérique latine.
–
La Colombie est en conflit avec ses voisins (Équateur en 2008, Venezuela en 2010) qui abritent les
guérilleros des FARC (Forces armées révolutionnaires colombiennes, guérilla communiste) ou de
l'ELN (Armée de libération nationale, autre groupe rebelle).
Cependant, malgré ces tensions, aucune guerre n'a éclaté depuis la fin de la guerre froide, en dehors d'un conflit
assez bref entre le Pérou et l’Équateur en 1995. L'Amérique latine est aujourd'hui la région du monde qui
consacre le moins de crédits à la défense.
Des tensions à l'intérieur des
États
●
Les tensions internes aux États
Les inégalités sociales, qui recoupent souvent des différences ethniques sont très marquées et débouchent
parfois sur des violences.
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-
liées
à
des
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questions L'histoire du continent explique que le métissage est très marqué au Sud. Ceci débouche sur des questions
d'identité
identitaires. Certaines minorités sont obligées de mener une lutte pour la reconnaissance de leurs droits : les
- aux inégalités sociales
Indiens du Guatemala, par exemple, sont défendus par le prix Nobel de la paix Rigoberta Menchu.
- aux guérillas
Par ailleurs, des facteurs de déstabilisation interne existent avec la présence de guérillas d'inspiration marxiste,
aux revendications parfois mêlées à celles des Indiens.
- au crime organisé
Le crime organisé est un autre facteur de tension au sein du continent. La présence de réseaux mafieux est
avérée tant au Nord qu'au Sud, de même que la présence de gangs, très actifs dans certains pays, comme le
tous ces facteurs entraînant Salvador, mais aussi dans des quartiers de villes nord-américaines. Dans certains États, l'insécurité est
une insécurité croissante
préoccupante, comme en Haïti.
En Bolivie, pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, les tensions sont vives entre les « créoles » (descendants
des Européens et métis) et les Amérindiens qui représentent 70% de la population.
C: Des intégrations régionales qui s'intensifient :
Des
flux
croissants :
- matériels
intracontinentaux
●
De plus en plus de flux intracontinentaux
Les flux matériels :
Les flux tendent à s'intensifier sur le continent américain, ce qui montre une réelle intégration régionale. Les flux
matériels sont cependant dissymétriques. Les produits manufacturés de haute technologie viennent des ÉtatsUnis, mais il existe également des flux vers les États-Unis liés aux délocalisations industrielles. Les flux de
matières premières agricoles sont également ambigus : exportations de produits finis depuis les États-Unis et
importations de produits bruts depuis les pays du Sud.
- financiers
Les flux financiers :
Ils montrent encore davantage le poids des États-Unis, qui sont la principale source d'IDE entrants pour les pays
de tout le continent, par ailleurs marqué par l'hégémonie du dollar.
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- humains
surtout S/N
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Les flux humains :
Les flux humains manifestent une intensification des échanges. Les flux migratoires s'orientent vers le Nord, en
particulier depuis l'Amérique centrale vers les États-Unis, où les communautés « latinos » sont nombreuses, ce
qui contribue à rapprocher culturellement Amérique du Nord et Amérique latine.
Mais il existe aussi des flux sud-sud, par exemple depuis Haïti vers Saint-Domingue. Le tourisme des NordAméricains vers l'Amérique du Sud s'intensifie, avec pour destinations principales les Caraïbes ou le Mexique.
Mais l'apparition d'une classe moyenne et aisée dans certains pays contribue à développer encore le secteur.
La multiplication des associations entre États :
●
Un
nombre
important Le continent américain est marqué par la présence de nombreux accords sous continentaux et d'accords
d'associations inter-étatiques : bilatéraux.
Beaucoup sont des traités qui visent à établir des zones de libre-échange : 2 unions dominent : l'ALENA et le
Mercosur.
- à but économique
–
L'ALENA (Alliance de libre-échange nord-américaine) 1994 : 3 pays : EU, Canada, Mexique, 460
millions d'habitants. Elle prévoit la suppression des barrières douanières et la libre circulation des
capitaux, sans permettre la libre circulation des personnes. L'ALENA a favorisé la hausse des
échanges entre les 3 États et la croissance de leurs économies respectives. Elle accéléré le
développement du Mexique, mais bloqué ses flux migratoires et accru sa dépendance économique à
l'égard des EU (plus de 80% des exportations mexicaines se dirigent vers les EU), ainsi que celle du
Canada (80% des exportations vers les EU). Le Mexique et le Canada garantissent aux EU la sécurité
des approvisionnements énergétiques.
–
le Mercosur 1991 5 pays depuis l'adhésion du Venezuela en 2012, Argentine, Brésil, Paraguay
(actuellement suspendu), Uruguay, 275 millions d'habitants. La Bolivie a signé son adhésion en 2012
mais il manque les ratifications des pays membres. Chili, Colombie, Pérou, Équateur sont des pays
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associés. C'est un rapprochement portant sur une union douanière.
–
d'autres associations régionales : le Marché commun centraméricain (MMCA) 1960, 5 pays
d'Amérique centrale ; la Communauté andine des nations (CAN 1969) : Bolivie, Colombie, Équateur,
Pérou, 100 millions de personnes. Le but est de parvenir à un meilleur développement, plus équilibré
sur le plan géographique, autonome grâce à une meilleure intégration andine et sud-américaine...
D'autres associations visent une coopération politique, plutôt orientée contre l'influence des EU.
- ou politique
–
l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) formée autour de Cuba et du Venezuela en 2005 et
regroupant aujourd'hui 8 États. Le Venezuela maintient l'économie cubaine en fournissant du pétrole à
Cuba et en lui achetant les services de ses médecins, infirmiers, instituteurs et gardes du corps à des
tarifs exorbitants.
–
l'Union des Nations sud-américaines (UNASUR 2008) : 12 États, 400 millions de personnes. C'est une
forme de réplique des pays sud-américains à la ZLEA. Son objectif est de favoriser le rapprochement
entre ses membres, de stabiliser la démocratie en s'inspirant du modèle européen, en projetant la
création d'un Parlement, d'une banque, de favoriser une coopération en matière énergétique. Le
Mexique compte sur l'UNASUR pour échapper à sa dépendance vis-à-vis des EU.
–
la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC 2010). Elle regroupe tous les États du
continent à l'exclusion des EU et du Canada. C'est un forum culturel et politique pour le
développement de l'ensemble des États, en intégrant davantage les États des Caraïbes à ceux
d'Amérique latine, déjà mieux intégrés.
D: Mais une intégration encore imparfaite :
Des
réalisations
mais modestes
communes,
L'intégration débouche sur un certain nombre de réalisations :
●
–
aménagement de transports multimodaux
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–
aménagements portuaires et fluviaux (entrée du canal de Panama)
–
infrastructures de transports énergétiques
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➢ Les espaces transfrontaliers sont dynamisés :
–
Main Street America frontière EU-Canada de part et d'autre des Grands Lacs), Pudgetopolis (région
Seattle-Vancouver)
–
Mexamerica
–
« triple frontière » entre le Brésil, l'Argentine et le Paraguay qui a vu apparaître une nouvelle langue,
le « portugnol » et se mettre en place un partage de l'hydroélectricité produite par le barrage d'Itaipu.
➢ Les échanges commerciaux ont été renforcés : les échanges interrégionaux ont été multipliés par 10 en
20 ans au sein de Mercosur.
➢ Les flux migratoires témoignent aussi de l'importance des liens entre les pays du continent. Ces flux, que
ce soit au sein de l'Amérique latine ou entre l'Amérique latine et les EU/Canada, sont les plus importants
du monde. Ils donnent lieu à des transferts d'argent vers les pays de départ très importants et contribuent
à un brassage culturel au sein des pays d'accueil.
D'où une intégration limitée
●
Cependant, cette intégration reste limitée :
➢ La réalisation de projets communs reste limitée et est freinée par le poids des distances ou de contraintes
naturelles (Andes, Amazonie).
➢ Même si les échanges commerciaux ont été dynamisés, les échanges interrégionaux d'Amérique latine
- le commerce demeure
déséquilibré
ne couvrent que 19% du commerce mondial et se font surtout à l'avantage du Brésil.
Ces échanges commerciaux restent d'autre part, très liés aux tensions politiques : l'Argentine a réduit ses
fournitures de pétrole et de gaz au Chili, provoquant une pénurie d'énergie.
Les flux se font surtout entre pays proches car il n'y a aucun réseau à l'échelle du continent.
➢ Les espaces transfrontaliers dynamiques sont peu nombreux.
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➢ L'intégration à l'échelle continentale n'existe guère du fait de la rivalité entre différents acteurs :
- les rivalités entre pays
demeurent très présentes
–
–
l'Organisation des États américains (OEA)
Elle regroupe 35 États et a été créée en 1948 dans le contexte de début de guerre froide, pour lutter
contre le communisme. Elle a souvent été appelée « ministère des colonies » des EU car elle était
l'instrument de leur interventionnisme dans le Sud du continent.
–
–
le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA)
Il a été lancé par Clinton en 1994 pour élargir l'ALENA « de l'Alaska à la Terre de feu », mais est stoppé
depuis 2005 (sans être officiellement abandonné) en raison de l'hostilité du Brésil qui craint un
renforcement de l'influence des EU au détriment de sa propre influence.
–
Les différends sont nombreux : politique agricole (les EU veulent maintenir leurs subventions aux
exportations qui pénalisent les exportations des autres pays ; ils veulent également conserver leurs règles
sanitaires très strictes), la politique industrielle (ils veulent imposer leurs brevets) ou encore la politique
migratoire.
- les pays de la façade
–
Toutefois, si les EU inquiètent, ils ont réussi à signer des accords de libre-échange avec quelques pays :
Colombie, Chili, Panama.
pacifique sont de plus en plus
–
tournés vers l'Asie pacifique
Les pays de la façade pacifique : Pérou, Chili, Colombie, Mexique, Panama, ont signé l'accord du
Pacifique
–
ce qui pourrait déboucher sur la formation d'un « Arc pacifique » de manière à profiter de façon plus
homogène de la croissance des relations avec la rive asiatique. La montée en puissance du Brésil ainsi
que la politique EU ont suscité ce rapprochement.
–
les pays riverains du Pacifique sont aussi membres de la Coopération économique pour l 'AsiePacifique
–
et accueillent de plus en plus d'IDE chinois, en particulier dans les mines, les hydrocarbures ou les
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infrastructures portuaires (ports à conteneurs à Panama).
Bilan I :
–
–
–
–
–
–
Quels contrastes présente le continent américain ?
Quels problèmes rencontrent les PED du continent américain ?
Quelles tensions sont présentes sur le continent ?
En quoi peut-on évoquer des intégrations régionales croissantes au sein du continent?
Quels en sont les résultats ? Les limites ?
En quoi cette intégration est-elle imparfaite ?
II : ETATS-UNIS-BRESIL : RÔLE MONDIAL, DYNAMIQUES TERRITORIALES :
A: EU- Brésil : de faibles points communs :
Deux puissances économiques
et financières
● deux puissances économiques et financières.
Les EU et le Brésil sont deux centres d'impulsion de la mondialisation. Les 1° cumulent les records de
- deux centres d'impulsion de productions (agriculture, industries, services) et dominent la Triade : en 2010 leur PIB (1° mondial) est supérieur
la mondialisation
à la somme des PIB chinois, japonais, allemand (les 3 suivants).
Le Brésil est une puissance émergente (6° PIB mondial), à la croissance économique rapide (+ 53% entre 2000
et 2010) et diversifiée : agriculture (soja, café), énergie (pétrole), industrie (aéronautique). Son agriculture
alimente une puissante industrie agro-alimentaire (¼ du PIB et 40% des exportations du pays). Le pays est le 1°
producteur mondial de sucre, café, oranges, et le 2° producteur mondial de soja et de tabac.
- une place importante dans Les EU et le Brésil occupent une place importante dans le commerce mondial : 2° et 22° exportateurs mondiaux.
le commerce mondial
Mais si les exportations brésiliennes sont en forte hausse (X 3,6 entre 2000 et 2010) et excédentaires (+ 14% en
2009), le déficit commercial des EU est immense (- 54% en 2010). Aucun accord international, notamment au
sein de l'OMC ne peut se faire sans l'accord du Brésil.
Les deux pays sont également deux puissances financières, bien que leur poids financier soit contrasté.1°
Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud
-
deux
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puissances puissance financière mondiale, les EU ont des atouts majeurs : rôle mondial du dollar (1° monnaie de réserve du
financières
monde), places boursières (NY bourse de valeurs, Chicago bourse de commerce), IDE sortants (29 des 100
premières FTN sont EU), mais ils sont très endettés.
La bourse de Sao Paulo (la Bovespa) n'est qu'au 44° rang mondial en 2011 mais les FTN brésiliennes
s'affirment, surtout en Amérique latine : elles contrôlent plus d'1/5° de l'économie bolivienne. Le Brésil est devenu
créditeur au sein du FMI, il investit de manière importante en Afrique ainsi qu'aux EU et son marché, en plein
essor attire les FTN du monde entier.
● deux pays d'immigration :
Deux
pays
accueillant
migrants
des La croissance de la population des EU (312 millions d'hbts) et du Brésil (196,5 millions d'hbts) est alimentée par
un solde migratoire fort. En effet, pays d'immigration depuis toujours, ils demeurent tous deux attractifs pour les
migrants. Les EU reçoivent des immigrants venant du monde entier et sont le 1° pôle d'immigration mondial,
notamment pour les élites. Le Brésil reçoit des migrants à la recherche de travail, venant du continent sudaméricain. L'immigration contribue à renforcer leur poids démographique.
Les migrants recherchent de meilleures conditions de vie, mais aussi , surtout dans le cadre des EU, des
possibilités d'instruction et d'accès à la recherche. Les EU concentrent les universités et les centres de recherche
les plus prestigieux du monde, ce qui attire de nombreux chercheurs. Ceux-ci permettent aux EU d'être le pays
qui compte le plus grand nombre de prix Nobel.
● des modèles culturels de diffusion mondiale et continentale :
Deux
modèles
l'échelle
mondiale
culturels
continentale
à Dans le domaine des films et de la TV, les EU sont en position de force à l'échelle mondiale, qu'il s'agisse de
et l'aire de diffusion ou du nombre de productions. Toutefois, le Brésil fait une entrée remarquée avec ses séries TV,
les telenovelas, présentes non seulement en Amérique latine, mais aussi en Europe de l'Est ou en Afrique car
elles sont moins chères que les séries EU. Mais si la musique et la mode brésiliennes sont largement diffusées,
les EU gardent la domination. De plus, ils profitent de la généralisation de l'anglais et de l'influence de leurs
agences de presse.
Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud
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Mais des pays confrontés à
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● deux pays affaiblis par des concurrences croissantes :
des concurrences croissantes
Le modèle EU fait moins rêver. La crise économique, financière, que traverse le pays, sa relative fermeture
venant de l'extérieur...
commencent à susciter des débats sur un éventuel affaiblissement mondial. Sur le plan international, leurs
interventions militaires et leur volonté d'imposer un changement culturel et politique au Proche et Moyen-Orient
sont dénoncés par une partie de la communauté internationale.
Le Brésil souhaite exercer un rôle mondial mais se heurte au désir d'autres puissances émergentes d'exercer
des fonctions internationales et aux critiques de ses voisins (Argentine, Bolivie) qui dénoncent son néoimpérialisme.
La Chine, en raison de sa puissance économique et financière et de ses aspirations diplomatiques est le rival le
plus important tant pour les EU que pour le Brésil.
L'association que constituent les BRICS ne doit pas conduire à penser qu'il existe une forte communauté
… ou de l'intérieur du pays
d'intérêts entre ces pays, ce qui nuit d'ailleurs à leur puissance.
Les deux pays se trouvent également confrontés à des difficultés internes.
Le déficit EU colossal et l'importance de la pauvreté qui subsiste au Brésil (notamment la question foncière) sont
des éléments qui freinent les capacités d'actions de ces deux pays.
B: Deux puissances inégales :
Les EU, 1° armée et 1° budget
militaire mondiaux
● une puissance diplomatique et militaire inégale :
Les EU ont la 1° armée et le 1° budget militaire mondiaux. Les dépenses militaires EU représentent près de 45%
du total mondial. Eux seuls ont la capacité d'intervenir sur plusieurs fronts à la fois et en dehors de leur territoire
national. Ils disposent de la 1° flotte aéronavale et du 1° réseau de bases militaires établies dans le monde. A
cela, s'ajoute le rôle majeur au sein de l'OTAN.
L'armée brésilienne est plus modeste mais elle est une de celles qui participent le plus aux opérations de
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maintien de la paix de l'ONU. Son équipement est en cours d'amélioration.
Les
EU,
principaux Les EU jouent un un rôle clé sur le plan diplomatique : ils sont un des 5 membres permanents du Conseil de
contributeurs de l'ONU
sécurité, ils sont les principaux contributeurs de l'ONU et de ses nombreuses agences. Ils ont le 1° réseau de
Mais un Brésil qui s'affirme
représentations diplomatiques dans le monde.
Le rôle du Brésil s'affirme toutefois : il est le pays qui, avec le Japon, a le plus souvent été élu pour siéger au
Conseil de sécurité de l'ONU. Sa médiation est reconnue et efficace dans le monde entier.
● Un rayonnement mondial inégal :
Les
EU,
« hyperpuissance »
une Les EU sont une « hyperpuissance », actuellement les seuls à cumuler la suprématie simultanée dans les 4
domaines clés que sont l'économie, le militaire, la technologie et la culture.
Les EU disposent de la 1° agriculture mondiale, d'une industrie encore puissante bien que déclinante, de la
principale monnaie de la planète, de la 1° bourse mondiale (NY)... 1° importateurs et 1° exportateurs mondiaux,
ils sont l'acteur majeur du commerce mondial, ce qui leur permet de peser sur les négociations de l'OMC et
d'organiser des aires d'influence en Amérique et au-delà. En 2011, ils sont entrés dans l'EAS (East Asia Summit
Sommet de l'Asie orientale : réunions panasiatiques se tenant chaque année entre les dirigeants de 16 pays
d'Asie orientale) afin de faire contrepoids à la Chine et de montrer que le Pacifique joue un rôle majeur dans le
monde actuel.
Ils dominent les technologies du futur : biotechnologies, TIC...
Leur « softpower » est considérable à l'échelle mondiale. Ils sont convaincus que leur modèle de civilisation
mérite d'être diffusé à l'ensemble de la planète : la « Destinée manifeste ».
Les manifestations de cette hyperpuissance sont multiples :
–
pour tous les problèmes liés à la planète, les EU sont un interlocuteur incontournable : leur diplomatie
est omniprésente (1° réseau mondial d'ambassades et de consulats) de même que leurs interventions
militaires.
–
L'élection du président des EU est un événement mondial
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leur forte attraction sur les touristes (1° pays au monde pour les dépenses des touristes étrangers),
sur les étudiants et sur les immigrants (1° pays au monde pour l'accueil d'étrangers) témoigne du
succès de la persistance du « rêve américain ».
Le Brésil, un pays émergent
Face à cette hyperpuissance, le Brésil n'a que l'influence d'un pays émergent. C'est la 1° puissance d'Amérique
latine, il est la locomotive du Mercosur dont il domine l'économie (son PIB représente 4 fois celui de l'Argentine,
44 fois celui de l'Uruguay, 87 fois celui du Paraguay). Il souhaite aussi s'affirmer à l'échelle du sud, notamment en
constituant avec l'Afrique du Sud et l'Inde le groupe ISBA (Inde, Brésil, Afrique du Sud), alliance des grands pays
du Sud destinée à contrer, dans les conférences de l'OMC, les intérêts de la Triade.
A l'extérieur de l'Amérique latine, le Brésil cherche à exercer un rôle sur la scène internationale et à accéder à de
nouveaux marchés. Les entreprises Vale et Petrobras investissent massivement en Afrique afin d'asseoir la
sécurité des approvisionnements brésiliens.
Mais le Brésil ne peut rivaliser avec les EU.
Le PIB EU est 7 fois supérieur à celui du Brésil, l'écart du PIB/hbt est de 1 à 4,5. Bien qu'il possède des
entreprises de niveau mondial (Vale, 2° rang mondial, Petrobras et Embraer, 3° avionneur mondial), l'économie
brésilienne est principalement fondée sur les ressources naturelles.
Le rôle mondial du Brésil a d'autre part des limites. Bien que membre du G20, il peine à s'affirmer dans la
qui peine à s'affirmer dans la hiérarchie internationale et œuvre pour une large audience internationale en réclamant un siège permanent au
hiérarchie mondiale
Conseil de sécurité de l'ONU et une réforme du FMI.
Si les pays latino-américains reconnaissent sa puissance, ils ne veulent pas être représentés par lui et ne votent
guère en sa faveur dans les organes internationaux.
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C: Des dynamiques territoriales aux fondements communs :
Deux territoires issus de la
conquête
● deux territoires du Nouveau Monde :
L'histoire de la conquête pionnière du territoire des EU et du Brésil est similaire : population indigène exterminée
et/ou reléguée, recours à l'esclavage, colonisation progressive à partir du littoral, choix de productions
spéculatives (canne à sucre, coton).
L'inégale répartition de la population est héritée de cette histoire pionnière. D'importants flux migratoires internes
subsistent des régions en crise vers les régions attractives (SE des EU, Sudeste, Amazonie au Brésil).
La mise en valeur extensive du territoire est issue de cette histoire : développement d'espaces productifs
agricoles (café, soja), énergétiques (pétrole) ou industriels visant à valoriser les ressources, les axes de transport
(Transamazonienne) ou les villes. Aujourd'hui l'avancée du front pionnier amazonien répond à des intérêts
stratégiques, économiques et sociaux. Néanmoins, si le territoire des EU est fortement maîtrisé, celui du Brésil
reste à maîtriser.
● des territoires intégrés à la mondialisation :
aux
façades
essentielles
maritimes Le Brésil et les EU sont 2 Etats-continents ouverts sur le monde. Les façades atlantiques ont été les 1° mises en
valeur et demeurent les principales concentrations de population et d'activités.
Au Brésil, la façade maritime occupe une place déterminante dans l'organisation du territoire : le SE produit 60%
de la richesse du pays et accueille les 3 plus grandes villes : Sao Paulo (20 millions d'hbts en 2010 soit le 3° rang
mondial) , Rio de Janeiro et Belo Horizonte. Les 4/5° des Brésiliens vivent sur cette côte.
Le NE des EU (ex Manufacturing Belt) reste le « centre » du pays. Structuré par 2 pôles majeurs : la
Megalopolis , centre décisionnel planétaire, et les Grands Lacs, il se caractérise par une forte concentration de
population, une industrialisation ancienne, une urbanisation et des réseaux de communication denses, une large
ouverture maritime sur le monde. Cette région a traversé une crise profonde lors du passage à la 3°
industrialisation, touchant plus particulièrement les rives des Grands Lacs et les ZIP de la Mégalopolis :
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Baltimore, Pittsburgh et Detroit ont connu une grave désindustrialisation. Mais le NE a su rebondir, grâce aux
hautes technologies : il demeure un centre du monde, où se prennent des décisions de portée planétaire (ONU,
FMI, Banque mondiale, Maison Blanche, Pentagone, sièges sociaux des grandes FTN).
Mais le Brésil n'a qu'une façade maritime et l'immense intérieur, partiellement accessible et mis en valeur, se
termine par le cul-de-sac amazonien, très incomplètement contrôlé et que des routes essayent de désenclaver.
En revanche, la traversée des EU débouche sur une autre façade maritime, très dynamique car tournée vers la
zone mondiale connaissant la croissance économique la plus forte : l'Asie-Pacifique. La Californie est l'état le plus
peuplé des EU, au 1° PIB grâce à ses métropoles (LA et S Francisco), ses hautes technologies (Silicon Valley) et
au centre mondial de l'industrie du cinéma.
et aux espaces transfrontaliers Les espaces transfrontaliers sont inégalement valorisés. Favorisés par l'ALENA, ceux des EU/Mexique
valorisés
(Mexamerica) représentent des espaces moteurs de leur économie aux échanges nombreux (marchandises,
capitaux, main-d’œuvre) mais inégaux (flux migratoires). Le Brésil découvre d'autre part, l'intérêt stratégique et
économique d'intégrer ses marges amazoniennes longtemps délaissées et de valoriser son intégration au
Mercosur.
De part et d'autre de la frontière EU/Canada, une région urbaine s'affirme, de Vancouver à Portland, avec Seattle
comme cœur de l'industrie aéronautique (Boeing).
● de forts déséquilibres régionaux :
mais de forts déséquilibres Le centre des EU reste au NE mais le croissant périphérique est l'espace le plus dynamique. Composée de
régionaux persistent
pôles isolés, la ceinture périphérique connaît un fort essor démographique et économique.
Le Sudeste est le centre du Brésil (70% de la production industrielle) tandis que le Nordeste souffre de maldéveloppement (analphabétisme à 22% contre 4,7% à Brasilia). Le Nord et surtout le Centre-Ouest (Mato
Grosso) sont dynamisés par la politique volontariste de conquête du territoire (Brasilia, front pionnier).
Les marges sont des réserves de puissance. L'intérieur du territoire des EU (Grandes Plaines, Rocheuses) est
une périphérie peu peuplée qui, comme l'Alaska ou Hawaï, offre des ressources naturelles (pétrole, ressources
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agricoles). L'Amazonie couvre 54% du territoire brésilien et sa mise en valeur, prédatrice pour l'environnement,
cède localement place à un DD.
● recompositions territoriales et mondialisation :
La mondialisation amène une Au Brésil, l'ouverture sur le monde amène une nouvelle carte agricole. Depuis que, dans le cadre du Mercosur,
recomposition du territoire et l'Argentine fournit du blé et, avec le Chili, du vin, ces productions ont fortement reculé, remplacées par la canne à
des activités
sucre et le soja. De nouveaux axes routiers ont été construits pour désenclaver l'intérieur et souder les
économies du Mercosur. Il en résulte un renforcement de la métropolisation qui profite d'abord à Sao Paulo,
capitale économique du pays et centre majeur de l'Amérique latine. Rio qui va accueillir les JO et la coupe du
monde de football, bénéficie aussi de l'ouverture sur le monde.
Aux EU, la mondialisation profite surtout aux façades maritimes et à la Sun Belt. La « ceinture du soleil » montre
le plus grand dynamisme démographique, en attirant à la fois des actifs et des retraités américains des régions
septentrionales et une importante main-d’œuvre mexicaine. La façade maritime du golfe du Mexique a
successivement tiré sa richesse du pétrole, puis de l'industrie spatiale (Houston) et du tourisme. La Floride est le
1° état touristique du continent.
Croquis : Les dynamiques territoriales aux EU p. 224
Croquis : Les dynamiques territoriales au Brésil p. 225
Bilan II :
–
–
–
–
–
Quels sont les points communs entre les EU et le Brésil ?
Qu'est-ce qui oppose ces deux pays ?
Quelles dynamiques territoriales animent ces pays ?
En quoi ces dynamiques territoriales sont-elles au service de leur puissance ?
Comment qualifier le rôle des EU et celui du Brésil au sein du continent ?
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Conclusion :
Le continent américain est marqué par de multiples contrastes, des différences de développement, des différences culturelles, politiques... C'est un
continent aux multiples tensions qui se cristallisent face à l'hégémonie EU. Mais des tensions existent également entre États voisins et à l'intérieur
des États.
D'où un continent écartelé entre intégration et cloisonnement.
Les EU et le Brésil sont deux puissances économiques dominantes du continent. Ils ont de forts potentiels économiques, mais leur poids mondial
demeure inégal : les EU sont la 1° puissance économique, commerciale et financière mondiale, le Brésil est une puissance émergente, d'abord
américaine et dont le rôle mondial présente des limites.
L'organisation spatiale des 2 États se fonde sur des régions centres, moteurs de l'économie (Mégalopolis, Californie, Texas, Floride , états du
Sudeste et du Sud), des périphéries plus ou moins valorisées (Mato Grosso) et des fronts pionniers (Alaska, Amazonie).
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