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(Jérusalem est prise en 637), ils conservèrent dans les faits son appellation romaine. À
cette époque naît la prière juive: «L’an prochain à Jérusalem...», qui trouvera une
traduction politique dans le mouvement sioniste que nous allons maintenant évoquer.
I.B. Des prémisses à la proclamation
de l’État contemporain d’Israël
§8.
En 1897, se tient le premier Congrès sioniste mondial à Bâle, en Suisse.
Après plusieurs siècles de domination & souvent de persécution romaine, chrétienne ou
musulmane (nous utilisons ici ces deux derniers termes non pour désigner les
tenant/e/s des religions correspondantes mais, par souci de simplification, les différents
États qui se sont succédés en Europe & en Asie occidentale au nom, le plus souvent, de
ces religions), certain/e/s descendant/e/s ou héritier/e/s de ces Juifs chassé/e/s de
Palestine se donnent pour objectif politique d’y revenir. Notons au passage l’absence de
caractère religieux de cet objectif; au contraire, il constitue dès cette époque une hérésie
aux yeux des Juifs les plus religieux qui considèrent que seul le Messie - le vrai, c’est-à-
dire, à leurs yeux, pas Jésus - pourra conduire le peuple juif vers la «Terre promise». Des
colonies juives s’établissent en Palestine ottomane. En 1917, Lord Balfour, ministre
britannique des affaires étrangères, propose d’y établir un «foyer national juif»: au
terme de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman est démembré & la Palestine
passe sous mandat britannique.
§9.
Début 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale, le régime nazi tient la
conférence de Wannsee afin de planifier, selon le titre du livre de l’historien Raul
Hilberg, la «destruction des Juifs d’Europe» (qui fera environ six millions de morts entre
1942 & 1945). Pour autant, la Shoah n’est pas directement liée au confit israélo-
palestinien: l’État contemporain d’Israël n’existait pas, la Palestine était sous mandat
britannique, la Shoah ne s’est pas déroulée sur le sol palestinien. Malgré ces évidences,
l’histoire & plus précisément la mémoire de la Shoah sont instrumentalisées voire
détournées par l’État d’Israël pour justifier sa fondation et, parfois, sa prétention à être
un «État juif».
§10.
Le 29 novembre 1947, les Nations unies votent la résolution 181 qui prévoit
un plan de partage de la Palestine mandataire entre un «État juif» & un «État
arabe». Le 9 avril 1948, le village arabe de Deir Yassin, près de Jérusalem, est attaqué
par des unités militaires juives: entre 100 & 120 Palestinien/ne/s, parmi lesquel/le/s
des combattants faits prisonniers mais aussi des femmes & des enfants, sont
exécuté/e/s. Ce massacre est emblématique de la période dénommée «Nakbah» au
cours de laquelle les Arabes sont largement chassé/e/s des territoires qui deviendront
israéliens. Il suscite une indignation (qui restera purement verbale) de la communauté
internationale: le 2 décembre 1948, plusieurs personnalités juives étatsuniennes dont
Albert Einstein - que l’on qualifiera difficilement d’antisémite - dénoncent «l’apparition
d’un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa
philosophie politique & son appel social aux partis nazi & fascistes».
§11.
Le 14 mai 1948, Ben Gourion déclare l’indépendance de l’État d’Israël. Au
terme d’une première guerre, cet État qui devait initialement se voir attribuer un peu
plus de la moitié de la Palestine mandataire en conquiert plus des deux tiers, s’étendant
sur le territoire qui lui est reconnu aujourd’hui par les cartes à la fidélité discutable que