Projet d’intervention pour la cérémonie de remise de l’ONM à Mme Amal MASRI
Ramallah, mercredi 22 février 2017
Mesdames et messieurs,
Chère Amal Masri,
Je suis heureux et fier de vous accueillir ce soir pour vous remettre les insignes de chevalier
de l’ordre national du Mérite. C’est une prestigieuse et rare distinction, créée il y a plus de
cinquante ans par le Général de Gaulle
C’est un beau symbole que cette cérémonie se déroule à l’Institut français, car en effet la
langue et la culture françaises sont le fil conducteur de votre parcours personnel et
professionnel.
Ainsi lorsque vous décidez au début des années 90 de partir à l’étranger pour compléter
votre cursus universitaire, vous n’hésitez pas : ce sera en France, à Besançon. Pour une jeune
Palestinienne, j’imagine que Besançon devait paraître le comble de l’exotisme… Vous
complétez par la suite votre formation à Paris, à la Sorbonne.
Si vous êtes partie en France, c’était pour mieux revenir ensuite en Palestine. Riche de la
formation acquise : en langue française, en économie et gestion d’entreprise. Mais riche
aussi de rencontres, de contacts, de découvertes et d’ouverture culturelles.
A votre retour en Palestine, tout s’enchaîne très vite. Vous occupez différents postes au
centre culturel français, à l’Université An Najah de Naplouse, au Ministère de la
culture…Vous travaillez également au sein du Service économique du Consulat de France à
Jérusalem.
En 1999, vous franchissez le pas : vous créez aux côtés de votre mari une entreprise, dédiée à
la communication et aux relations publiques. C’est le groupe Ougarit, dont vous êtes
aujourd’hui la PDG. Ougarit, du nom d’une antique cité phénicienne, célèbre pour ses
échanges commerciaux (pour l’anecdote, j’ai appris lors de ma dernière visite à l’Ecole
biblique et archéologique de Jérusalem que l’ougaritique, langue aujourd’hui disparue, était
encore étudiée et enseignée par quelques initiés…).
Mais ce n’est pas le passé qui vous préoccupe. Ce qui compte le plus pour vous c’est l’action,
l’engagement pour construire votre pays. Vous savez que l’avenir de la Palestine passe par
une économie forte, un tissu d’entreprises structuré et innovant, apte à créer richesses,
échanges, et emplois. Je pourrais évoquer longuement les entreprises que vous avez
dirigées, et qui font de vous l’une des rares chefs d’entreprises femmes en Palestine : je crois
savoir que moins de 5 % des entreprises palestiniennes sont dirigées par des femmes. Vous
fondez également la fédération palestinienne de la communication, des relations publiques
et de la publicité. Je n’oublie pas enfin les magazines économiques que vous avez créés, les