Mochélan - Biennale

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Mochélan
NOTRE VILLE
(Mochélan/Julien Ureel/Arr.: Rémon Jr)
On dit d’notre ville qu’elle est sale, qu’elle pue comme une porcherie
Mais on oublie qu’le beau port, c’est à Zeebrugge qu’on l’a construit
On dit d’nos habitants qu’ils sont vils et malpolis
Alors qu’ils ont sué eau et sang pour un capital qu’on leur a pris
On est une ville d’ouvriers, une ville de travailleurs
Une ville dépouillée mais pas une ville de pleurnicheurs
Une ville désertée, une ville qui perd d’l’ampleur
Une ville qu’ils ont usée, dépecée de sa valeur
Mais dans notre ville y’a d’la gaité, dans notre ville y’a du cœur
Avec parfois pt’être un peu trop d’dureté dans la rancœur
On est une ville d’écorchés, une ville à 100 à l’heure
Une ville où on peut marcher fier de sa couleur
On est une ville urbaine, une ville de caractère
Une ville où ça dégaine car personne ne veut finir par terre
On est une ville humaine, un vrai p’tit univers
Une ville qui se démène, une ville qui s’unit vers
Une ville saine, une usine de producteur
Une ville qu’on aime même quand elle fait un peu peur
Notre ville est belle car son histoire est riche
Trop peu d’gens s’en souviennent et beaucoup trop s’en fichent.
Refrain
On est une ville d’ouvriers, des communes de travailleurs
Une ville d’oubliés, qu’on laisse mourir sans pleurs
On dit d’notre ville qu’elle est méchante, dangereuse et agressive
Mais ils oublient qu’en 70 ce n’est pas nous qui avons créé l’offensive
On dit d’chez nous qu’y a qu’des têtes creuses et des braqueurs
Moi j’vois une populace malheureuse, qu’on a plongée dans la torpeur
Notre ville sait se r’dresser alors on étouffe sa vigueur
Mais notre ville, plus elle est blessée, plus elle retrouve son honneur
On est une ville qui a l’habitude d’avoir la vie rude
Une ville qui a l’attitude partagée entre crue et prude
Une ville où y’a d’tout, zébrée comme son maillot
Une ville où on s’en bat les lle-cou ; on est avant tout carolo !
Notre ville s’mutile, elle est malade de l’intérieur
Sur le fil du futile, on l’agresse de l’extérieur
Notre pays s’égare et s’expose à la noirceur
Jauni d’un air hagard et explose dans la rougeur
On dit d’notre ville qu’elle fait mal. Mais elle se bat et ça dérange
De voir un combat frontal entre ceux qui commandent et ceux qui rangent
On est une ville d’ouvriers, d’gars courageux et francs
Une ville qu’encaisse les coups et qui les rend !
Refrain
J’ai 6000 bonnes raisons d’aimer ma ville
Tout d’abord y’a ma maison, un cordon et mon nombril
Dans la partie basse j’me suis fait taper d’ssus
Ça m’a appris à encaisser et à éviter les tordus
Dans la partie haute, avec les flics, j’me suis fritté
Ça m’a permis de distinguer justice de justicier
Dans la périphérie, à nos potes on s’est juste fier
Ça nous a appris à s’unifier au moment d’se justifier
J’entends plein d’type crier qu’dans nos rue y’a des rings...
Perso j’en connais qu’un et il fait l’tour de Charlyking
Verbe de table
(Mochélan/Alix Pilot-Rémon Jr/Arr.: Rémon Jr)
Si c'est pour retourner ma veste, entuber mes proches,
Les plumer pour le duvet dont je remplirai les poches
J’préfère me greffer des bronches d'acier
Pour lutter contre les tortures tatouées par le temps
Je dors peu car je manque de sens,
Je traque sans répit les victoires balayées par le vent
Je sors moins car au mieux j'me sens
Témoin d'un remake manœuvré par le chanvre
Les heures filent à l'endroit où les liquides s'aphonent
Les peurs folles se dissipent lorsque l'équipe s'en mêle
Gravée sur dictaphone, la métrique t'entraine
Plaqué contre un sol jonché de glorieux phénomènes
Ne pleurniche pas si t'aperçois des tueurs dans tous les coins
Car c'est la lueur dans tes yeux qui fera jaillir leur larme de faim
La gloire des pingres, n'impressionne plus
Pourtant l'artifice reste la pièce maitresse dans le menu !
…
Depuis que la pilule se digère trop facilement
Ça pullule de girouettes, perchées autour des parlements
Y'a d'la castagne au balcon et des coups de feu sur le toit
Alors on stagne… et on croise les doigts
Jusqu'à se briser les phalanges sur un détail douteux
Trop tard pour pas finir étouffer sous une avalanche
Tel un troupeau de bétail boiteux…
… alors on flanche !
Moi, ça me stimule et ça libère mon ventre
Des coliques provoquées par les divers qu'on vend
J'n’achète pas, je loue, je disserte, je rends
Je n’dissèque pas le statut mystère, je dis sec, je rentre
Et tant pis pour les coups durs que j'tape dans mes écouteurs
Tapis d'une amertume goutue sur lequel s'écoulent ces vers
J'le déroule ailleurs, le monde est vaste, le faste : rien à parra !!!
J'kif quand je me perds, au bord de la noyade !
…
Bon, j'avoue parfois même moi, je ne sais plus ce que je raconte
J'remonte de mon émoi un seau rempli de ma part d'ombre
J'y plonge mon éponge, pressée comme un citron
J'allonge sur une feuille blanche 6 tons pour y chercher les nuances
Et ils diront que je m'égard sur le trajet
La preuve que ma cuisson s'élabore sur plusieurs degrés
Les gouts et les couleurs contre les couts alimentaires :
Match dans la douleur pour une rencontre au sommet
20 culottés, un seul vainqueur
Celui qui se redresse sans en avoir l'air
Plein de culs bottés; 1 texte par cœur
L'épi de maïs croqué sur les cuisses de l'hôtesse de l'art
Les fesses alertes, les fautes à part
Elle agite ses paillettes sous les remparts de vieux préceptes pourris
Rougit lorsqu'on lui parle de ses fossettes remplies
De graisses rentables… dans le circuit du verbe de table !
…
Pourtant l'artifice reste la pièce maitresse dans le menu
Dans le circuit du verbe de table
J’kif quand je me perds, au bord de la noyade
Dans le circuit du verbe de table
Elle rougit lorsqu'on lui parle de ses fossettes remplies
De graisse rentable, dans le circuit du verbe de table
Dans le circuit du verbe de table !!!
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