SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 486–516 511
∗Auteur correspondant.
Introduction Le carcinome papillaire de la thyroïde (CPT) est l’un des can-
cers thyroïdiens les plus fréquents. Son association à une autre tumeur primitive
osseuse est rare. Notre but est de rapporter l’association d’un CPT à un plasmo-
cytome multiple simulant des métastases osseuses.
Observation Un homme âgé de 66 ans avait consulté pour douleurs osseuses
de siège lombaire évoluant depuis cinq ans. L’examen tomodensitométrique
ainsi qu’une imagerie par résonance magnétique avaient objectivé des lésions
lytiques évoquant des localisations secondaires. La recherche d’une néopla-
sie primitive avait objectivé un nodule thyroïdien pour lequel il avait bénéficié
une thyroïdectomie totale. L’anatomopathologie était en faveur d’un microcar-
cinome papillaire de la thyroïde dans sa forme vésiculaire bénéficiant d’un
complément thérapeutique par irathérapie. Mais les taux normaux de thyroglo-
buline et l’absence de fixation à l’iode 131 étaient contre l’origine thyroïdienne.
La biopsie osseuse avait permis de poser le diagnostic de plasmocytome.
Conclusion La présence d’une lésion osseuse d’allure secondaire qui ne fixe
pas l’iode en regard d’un taux indétectable de thyroglobuline chez un patient
atteint d’un carcinome différencié de la thyroïde doit faire suspecter une autre ori-
gine néoplasique et imposer des explorations complémentaires en vue d’assurer
de redresser le diagnostic et d’améliorer le pronostic.
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.822
P689
Carcinome papillaire à composante insulaire
révélé par des métastases osseuses
A. Taheri , A. Chadli , S. Elaziz , A. Faroqi (Dr)∗
Service d’endocrinologie, diabetologie et maladies metaboliques du CHU Ibn
Rochd de Casablanca, Casablanca
∗Auteur correspondant.
Introduction Le carcinome insulaire de la thyroïde est rare. Sa malignité est
intermédiaire entre celle des cancers différenciés et anaplasiques. Nous rappor-
tons le cas d’un carcinome papillaire de thyroïde à composante insulaire révélé
par des métastases osseuses.
Observation Il s’agit d’une patiente de 40 ans, suivie pour un nodule toxique
depuis un an sous néomercazol qui consulte en neurologie pour des rachialgies.
Une TDM du rachis a montré des lésions ostéolytiques motivant une biopsie
osseuse qui a objectivé une localisation secondaire d’un carcinome à différen-
tiation glandulaire. L’examen clinique retrouve une patiente en bon état général,
une exophtalmie unilatérale et un nodule thyroïdien totolobaire droit, dure et
mobile à la déglutition, en euthyroïdie (TSH : 1,61 uUI/mL, T4 : 9,2 uUI/mL)
et une Calcitonine négative. L’échographie note un goitre multinodulaire avec
un nodule de 37 ×33 mm, mal limité à vascularisation mixte, siège de zone de
nécrose et de calcification avec des adénopathies cervivales. Un bilan d’extention
a retrouvé un processus rétro-orbitaire avec extension intracérébrale. La patiente
a bénéficié d’une thyroïdectomie avec curage ganglionnaire puis mise sous L-
thyroxyne. L’histologique a montré un carcinome papillaire avec composante
insulaire classé T4N0M3. L’évolution est marquée par une altération rapide de
l’état général, l’installation de déficits neurologiques et de douleurs osseuses
invalidantes. La patiente est proposée à la chirurgie pour réduction tumorale
avant irathérapie.
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.823
P690
Les hypoparathyroïdies post-chirurgicales : à
propos de 50 cas
Z. Amrani Hannoudi (Dr)∗, I. Damoune (Dr) , K. Lahlou (Dr) , F. Ajdi (Pr)
Service d’endocrinologie diabétologie et maladies métaboliques, CHU
Hassan II, Fès
∗Auteur correspondant.
Introduction L’hypoparathyroïdie résulte d’une diminution de la sécré-
tion d’hormone parathyroïdienne, qui devient insuffisante pour maintenir une
concentration de calcium extracellulaire normale. La chirurgie cervicale est la
cause la plus fréquente des hypoparathyroïdies acquises. Le but de notre travail
est la description des caractéristiques cliniques, biologiques et thérapeutiques
des patients ayant une hypoparathyroïdie après une chirurgie thyroïdienne.
Matériels et méthodes Étude rétrospective de 50 cas d’hypoparathyroïdie
post-chirurgicale colligés dans le service d’endocrinologie, diabétologie du
CHU Hassan II de Fès, il s’agit de patients hospitalisés et d’autres vus en
consultation.
Résultats L’âge moyen des patients est de 47 ans, 87 % de sexe féminin, 24 %
des patients ont été admis dans un tableau d’hypocalcémie sévère nécessitant
un traitement par voie intraveineuse. L’hypoparathyroïdie a été définitive dans
70 % des cas. Le traitement au long cours a consisté en une administration du
calcium avec une dose moyenne de 1,7 g/j et de vitamine D (alfacalcidol) avec
une dose moyenne de 1,2 g/j.
Discussion Les hypoparathyroïdies sont traitées par calcium et dérivés de
la vitamine D. Le traitement est mis en route pendant plusieurs semaines. La
posologie est ensuite réduite progressivement tant que la calcémie reste au-
dessus de 2 mmol/L, si la calcémie baisse significativement parallèlement à la
réduction de la posologie, l’hypoparathyroïdie persiste. L’absence de réponse
6 mois après l’intervention signe une hypoparathyroïde définitive et le patient
doit être informé de la nécessité d’un traitement à vie. Chez les patients présen-
tant un risque important de développer une hypoparathyroïdie postopératoire, il
est possible d’autotransplanter du tissu parathyroïdien.
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.824
P691
Lipome cervical prêtant confusion avec un
goitre : à propos d’un cas
Z. Amrani Hannoudi (Dr)∗, S. Bensbaa (Dr) , K. Lahlou (Dr) , F. Ajdi (Pr)
Service d’endocrinologie diabétologie et maladies métaboliques, CHU
Hassan II, Fès
∗Auteur correspondant.
Introduction Un goitre se manifeste par une masse cervicale antérieure. La
clinique est le plus souvent suffisante pour porter le diagnostic positif mais
parfois il faut se méfier de certains diagnostics qui peuvent prêter confusion et
conduire à des examens complémentaires inutiles et une prise en charge erronée.
L’objectif est d’illustrer un cas d’un lipome cervical prêtant confusion avec un
goitre.
Observation Il s’agit d’un patient de 60 ans adressé en consultation
d’endocrinologie pour prise en charge d’un goitre. Il présente depuis 4 ans une
masse cervicale, l’examen cervical objective une tuméfaction cervicale anté-
rieure de 10 cm de longueur en regard de la loge thyroïdienne, de consistance
ferme, n’ascensionnant pas avec la déglutition, sans adénopathie cervicale. Le
patient était en euthyroïdie clinico-biologique. L’échographie cervicale a révélé
une hypertrophie des parties molles pré-trachéales superficielles en faveur d’un
lipome, thyroïde de taille normale sans adénopathie cervicale. Le patient a été
adressé en chirurgie pour ablation.
Discussion Du fait de sa fréquence, la plupart des masses cervicales anté-
rieures sont considérées comme goitre. La clinique est la plus souvent suffisante
mais parfois elle peut être trompeuse. L’échographie va confirmer une impres-
sion clinique sur une lésion superficielle ou bénigne comme un lipome.
Néanmoins, une TDM est recommandée s’il y a une suspicion en profon-
deur. En dehors d’un goitre, une masse cervicale peut être en rapport avec une
pathologie congénitale (malformations de l’appareil branchial, Kyste du tractus
thyréoglosse, lymphangiome), pathologie inflammatoire et infectieuse (Abcès et
cellulite), pathologie tumorale et pathologie vasculaire (Anévrismes, thrombose
veineuse).