Islam et islamisme, gare aux amalgames
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Dès le début ce texte a été l’objet de nombreuses discussions théologiques. La question qui est
posée est de savoir quelle est la partie du corps qui doit être couverte la poitrine ou les cheveux,
on est loin on le voit bien de ses voiles intégraux ils s’appellent Nikwam ou Burka ou Melaya, ce
voile noir qui couvre le corps entièrement et laisse voir seulement les yeux.
Les deux auteurs ne prennent bien entendu pas parti dans ce débat me font toutefois remarquer
que les femmes dans les pays musulmans qu’elles soient voilées ou non renforce leur présence
dans le monde du travail comme dans les structures d’enseignement. Les femmes qui le portent
dans la plupart des cas volontairement, veulent ainsi résister à la pression sociale et, elles le
présentent ainsi, à la concupiscence des hommes. Elles achètent ainsi leur tranquillité.
Parmi les points particulièrement intéressants développés dans cet ouvrage, on trouvera aussi un
développement assez révélateur sur le développement du fondamentalisme à l’ombre de la
puissance américaine pendant la période de lutte contre les soviétiques en Afghanistan. On
trouvera également de nombreuses précisions sur le développement des frères musulmans, cette
confrérie fondée en 1926 par un instituteur, Hassan Al Banna qui a été le creuset idéologique du
fondamentalisme. On sait par exemple que ce mouvement a ensuite largement influencé les
islamistes syriens, violemment réprimés en 1982, mais aussi les jordaniens, dont certains se sont
retrouvés dans l’entourage d’Oussama ben Laden.
Les israéliens ont également favorisé la branche palestinienne des frères musulmans, plus connue
sous le nom de Hamas, entre 1970 et 1980. C’était évidement un moyen d’affaiblir l’OLP et de
marginaliser Yasser Arafat. On sait depuis, quelles ont été les conséquences, pour les États-Unis
comme pour l’État hébreu de cette politique. De la même façon, l’intervention en Irak a été une
formidable occasion pour les fondamentalistes de s’implanter dans ce pays.
Cet ouvrage ne prétend pas faire le tour de la question. On sait bien que ce n’est pas évident en
moins de 200 pages. Mais il fournit de façon accessible une synthèse dont pourraient s’inspirer
bien des « spécialistes » qui se répandent, lorsque l’actualité s’y prête sur les plateaux de télévision.
Cela contribuera sans doute, comme l’espèrent les deux auteurs, à ce que cesse cet amalgame
entre islam et islamisme. Le chemin vers la compréhension mutuelle, vers la fin de cette
appropriation de l’espace public par la religion dans les pays de culture musulmane n’est certes
pas pavé de roses. Puisse ce petit livre y contribuer.
Bien entendu pour les lecteurs qui souhaiteraient aller plus loin, on ne saurait trop conseiller cet
ouvrage de Gilles Kepel, Terreur et martyre, relever le défi de civilisation
Éditions Flammarion, champs actuel. janvier 2009. 360 pages
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Bruno Modica © Clionautes