les effets de la fin potentielle du programme d`achat d`actifs de

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LES EFFETS DE LA FIN POTENTIELLE DU PROGRAMME
D’ACHAT D’ACTIFS DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE AMÉRICAINE
La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé récemment, à la surprise générale,
qu’elle continuera son programme d’achat d’actifs sans en réduire le rythme.
Ce programme d’assouplissement quantitatif (communément appelé Quantitative
Easing ou « QE » en anglais), le troisième de la série (d’où son appellation « QE3 »)
lancé par la Fed, achète mensuellement 85 milliards de dollars de titres adossés à des
créances hypothécaires et de titres du Trésor à long terme. Il avait été mis en place afin
de mettre une pression à la baisse sur les taux d’intérêt américains à long terme, de
supporter les marchés hypothécaires (surtout au niveau résidentiel) et de rendre plus
accommodantes les conditions financières du consommateur américain. La situation
économique des États-Unis s’améliore constamment et bien que la fin du programme
ne soit pas prévue avant quelques années, les experts ne s’entendent pas sur
les impacts sur les marchés financiers et l’économie de la réduction du rythme
d’achat d’actifs et la fin du programme QE3.
Les États-Unis sont l’un des pays avec la plus forte croissance économique
(en termes réels) parmi les pays développés et son économie représente plus du
quart de l’économie mondiale. Les actions que prendra la Fed pourraient donc avoir
d’importantes répercussions sur l’économie et les marchés financiers des autres pays de
la planète, dont le Canada qui dirige près de 75 % de ses exportations vers les États-Unis.
Ayant son équipe de gestion de placements à Woodside, en banlieue de San
Francisco (Californie), Fisher Investments, fondé par Ken Fisher en 1979,
gère 46 milliards de dollars d’actifs en mandats d’actions dont 3 milliards de
dollars d’actifs en mandats d’actions de pays émergents. Fisher est d’ailleurs
le gestionnaire du Fonds Actions marchés émergents – Fisher présent dans
la composition des Fonds Stratégie et Celestia. Au cours du texte qui suit,
il nous livre son opinion sur les effets qu’auront la réduction éventuelle
et la fin potentielle du programme QE3 sur les marchés financiers,
particulièrement ceux des marchés émergents.
LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF EST UN FACTEUR POSITIF
Au deuxième trimestre, nombre d’investisseurs redoutaient que la Réserve fédérale américaine abandonne son programme d’assouplissement
quantitatif (QE3), qui achète mensuellement des obligations à long terme. Tout comme une bonne partie des médias, ils semblaient croire
que l’assouplissement quantitatif était la seule ou la principale raison qui expliquait le marché haussier et la croissance de l’économie.
Ils avaient donc conclu que son abandon aurait des conséquences désastreuses. Ce raisonnement reflète une mauvaise compréhension
des mesures de la Réserve fédérale américaine et des conséquences de l’assouplissement quantitatif. Plutôt que de provoquer des
ravages, la fin de ces mesures serait favorable pour les marchés… d’autant plus que la majorité des investisseurs s’attendra à exactement
le contraire, et que la crainte créée par un « faux facteur » est presque immanquablement positif pour les marchés.
LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF N’EST PAS IMMINENTE
L’un des mythes les plus tenaces au sujet des mesures de la Réserve fédérale américaine, c’est que la fin de l’assouplissement quantitatif
est imminente et que son bilan commencera bientôt à diminuer. Cependant, bien que la Fed ait laissé entendre qu’elle pourrait
commencer à réduire ses achats – possiblement à la fin de 2013 –, elle n’a mentionné aucune date. De plus, la diminution dépendrait
de son évaluation de la santé de l’économie américaine, une condition très subjective.
LES EFFETS DE LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF
L’un des grands mythes, selon nous, c’est la croyance selon
laquelle la croissance économique et la hausse des marchés sont
attribuables exclusivement ou en grande partie à son programme
d’assouplissement quantitatif; par conséquent, les investisseurs
s’entendent presque tous pour dire que l’abandon des mesures
d’assouplissement quantitatif aura des conséquences négatives.
À notre avis, c’est tout le contraire. Nous croyons que des rondes
d’assouplissement quantitatif répétées provoquent une déflation
et une contraction de l’activité économique. Ainsi, il peut être
bon d’y mettre un frein, et franchement positif de l’abandonner.
À titre d’exemple, citons l’économie du Royaume-Uni, qui a vu
sa croissance économique s’accélérer depuis que la Banque
d’Angleterre a cessé d’acheter des titres en novembre 2012.
L’achat d’obligations à long terme dans le cadre des mesures
d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine
a eu pour effet d’aplanir la courbe de rendement. Si la Réserve
fédérale américaine réduit ou cesse l’achat d’obligations, les taux d’intérêt à long terme pourront augmenter, ce qui augmentera
potentiellement les bénéfices d’exploitation (par l’augmentation de leur marge nette d’intérêts) et encouragera l’octroi de prêts des
banques américaines. Ces conséquences seraient positives pour les marchés.
L’un des grands mythes, c’est la croyance selon laquelle
la croissance et la hausse du marché sont attribuables
exclusivement ou en grande partie à l’assouplissement quantitatif
LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF ET LES MARCHÉS ÉMERGENTS
Un autre des mythes tenaces au sujet de l’assouplissement quantitatif concerne les marchés émergents. Nombreux sont ceux qui croient
qu’une tonne de capitaux spéculatifs (« hot money ») provenant des États-Unis ou du Royaume-Uni a été injectée dans les actifs des
marchés émergents depuis le début du programme d’assouplissement quantitatif et que la fin de ces mesures provoquerait une fuite
massive de capitaux, une catastrophe pour les actions et la croissance économique de ces marchés.
Cette crainte est nettement exagérée. D’abord, les chiffres ne montrent pas que des capitaux spéculatifs aient été injectés dans les
marchés émergents. Les investissements étrangers nets des États-Unis et du Royaume-Uni depuis le début des mesures d’assouplissement
quantitatif sont bien inférieurs à ceux d’avant 2008 (tableau 1). De plus, l’abandon de son programme d’assouplissement quantitatif
ne signifie pas automatiquement le retrait des capitaux étrangers. Comme le montre également le tableau 1, l’important recul des
investissements étrangers a eu lieu alors que les pays développés étaient aux prises avec une grave crise financière. De même, difficile
de tirer un lien entre l’assouplissement quantitatif et des solides rendements des actions des marchés émergents, puisque ces marchés
ont sous-performé l’indice MSCI Monde pendant cinq trimestres consécutifs à la fin de 2010 et en 2011. Par conséquent, les inquiétudes
selon lesquelles la fin de l’assouplissement quantitatif affaiblirait les marchés émergents ne semblent pas fondées.
Tableau 1 : Investissements étrangers nets par les États-Unis et le Royaume-Uni
1200
US + UK Netétrangers
Foreign
Investment
Outflows
Investissements
nets
par les États-Unis
et le Royaume-Uni
1000
800
Dollars
(milliards)
USDUS(Billions)
600
400
200
0
-200
-400
-600
T1
de Q1
2005
2005
T2
de Q2
2005
2005
T3
de Q3
2005
2005
T4
de Q4
2005
2005
T1
de
2006
2006 Q1
T2
de Q2
2006
2006
T3
de Q3
2006
2006
T4
de Q4
2006
2006
T1
de Q1
2007
2007
T2
de Q2
2007
2007
T3
de Q3
2007
2007
T4
de Q4
2007
2007
T1
de Q1
2008
2008
T2
de Q2
2008
2008
T3
de Q3
2008
2008
T4
de
2008
2008 Q4
T1
de Q1
2009
2009
T2
de Q2
2009
2009
T3
de Q3
2009
2009
T4
de Q4
2009
2009
T1
de
2010
2010 Q1
T2
de Q2
2010
2010
T3
de Q3
2010
2010
T4
de Q4
2010
2010
T1
de Q1
2011
2011
T2
de
2011
2011 Q2
T3
de Q3
2011
2011
T4
de Q4
2011
2011
T1
de Q1
2012
2012
T2
de Q2
2012
2012
T3
de Q3
2012
2012
T4
de
2012
2012 Q4
T1
de Q1
2013
2013
-800
-1000
Sources : Bureau of Economic Analysis et Office for National Statistics, chiffres en date du 9 juillet 2013.
Sur le plan économique, la croissance économique des marchés émergents ne repose pas entièrement sur les capitaux étrangers. Les
investissements étrangers dans les marchés émergents stimulent certes un peu la croissance, mais dans l’ensemble, les investissements
intérieurs publics et privés jouent un rôle beaucoup plus important. Les pays émergents ont créé beaucoup de richesse au cours des
dernières années, richesse qui, du coup, favorise la croissance, qui, par ricochet, crée de nouvelles possibilités d’investissements pour
les pays étrangers. Ainsi, les capitaux provenant de l’étranger injectés dans les marchés émergents en Asie, même s’ils sont élevés en
chiffres absolus, restent bas par rapport au PIB (tableau 2).
Tableau 2 : Investissements étrangers nets dans les marchés émergents, en fonction du PIB
7%
7%
Americas
Amériques
Europe,
Mid-East,Afrique
Africa
Europe,
Moyen-Orient,
Asia
Asie
6%
6%
5%
5%
4%
4%
3%
3%
2%
2%
1%
1%
0%
0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Sources : Banque mondiale et Division de la statistique de l’Organisation des Nations Unies,
chiffres en date du 10 juillet 2013.
Les enjeux actuels qui portent sur les marchés émergents sont amplement débattus, comme le ralentissement de la croissance économique,
ou mal interprétés, comme la réduction progressive des achats de la Réserve fédérale américaine. Généralement, ces facteurs n’ont que
très peu d’impact sur le prix des actions à moyen ou à long terme. Nous ne pouvons pas garantir que les marchés émergents afficheront
d’excellents résultats au cours de la période à venir, mais les attentes dans ce secteur nous semblent trop modestes et la réalité pourrait
bien nous surprendre.
Bureau des ventes – Montréal
1200, avenue Papineau, bureau 460
Montréal (Québec) H2K 4R5
Tél. : 1 855 425-0904
Téléc. : 1 866 606-2764
Bureau des ventes – Ontario et Ouest du Canada
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Tél. : 1 888 429-2543
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