LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF N’EST PAS IMMINENTE
L’un des mythes les plus tenaces au sujet des mesures de la Réserve fédérale américaine, c’est que la n de l’assouplissement quantitatif
est imminente et que son bilan commencera bientôt à diminuer. Cependant, bien que la Fed ait laissé entendre qu’elle pourrait
commencer à réduire ses achats – possiblement à la n de 2013 –, elle n’a mentionné aucune date. De plus, la diminution dépendrait
de son évaluation de la santé de l’économie américaine, une condition très subjective.
LES EFFETS DE LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF
L’un des grands mythes, selon nous, c’est la croyance selon
laquelle la croissance économique et la hausse des marchés sont
attribuables exclusivement ou en grande partie à son programme
d’assouplissement quantitatif; par conséquent, les investisseurs
s’entendent presque tous pour dire que l’abandon des mesures
d’assouplissement quantitatif aura des conséquences négatives.
À notre avis, c’est tout le contraire. Nous croyons que des rondes
d’assouplissement quantitatif répétées provoquent une déation
et une contraction de l’activité économique. Ainsi, il peut être
bon d’y mettre un frein, et franchement positif de l’abandonner.
À titre d’exemple, citons l’économie du Royaume-Uni, qui a vu
sa croissance économique s’accélérer depuis que la Banque
d’Angleterre a cessé d’acheter des titres en novembre 2012.
L’achat d’obligations à long terme dans le cadre des mesures
d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine
a eu pour eet d’aplanir la courbe de rendement. Si la Réserve
fédérale américaine réduit ou cesse l’achat d’obligations, les taux d’intérêt à long terme pourront augmenter, ce qui augmentera
potentiellement les bénéces d’exploitation (par l’augmentation de leur marge nette d’intérêts) et encouragera l’octroi de prêts des
banques américaines. Ces conséquences seraient positives pour les marchés.
L’un des grands mythes, c’est la croyance selon laquelle
la croissance et la hausse du marché sont attribuables
exclusivement ou en grande partie à l’assouplissement quantitatif
LA FIN DE L’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF ET LES MARCHÉS ÉMERGENTS
Un autre des mythes tenaces au sujet de l’assouplissement quantitatif concerne les marchés émergents. Nombreux sont ceux qui croient
qu’une tonne de capitaux spéculatifs («hot money») provenant des États-Unis ou du Royaume-Uni a été injectée dans les actifs des
marchés émergents depuis le début du programme d’assouplissement quantitatif et que la n de ces mesures provoquerait une fuite
massive de capitaux, une catastrophe pour les actions et la croissance économique de ces marchés.
Cette crainte est nettement exagérée. D’abord, les chires ne montrent pas que des capitaux spéculatifs aient été injectés dans les
marchés émergents. Les investissements étrangers nets des États-Unis et du Royaume-Uni depuis le début des mesures d’assouplissement
quantitatif sont bien inférieurs à ceux d’avant 2008 (tableau1). De plus, l’abandon de son programme d’assouplissement quantitatif
ne signie pas automatiquement le retrait des capitaux étrangers. Comme le montre également le tableau1, l’important recul des
investissements étrangers a eu lieu alors que les pays développés étaient aux prises avec une grave crise nancière. De même, dicile
de tirer un lien entre l’assouplissement quantitatif et des solides rendements des actions des marchés émergents, puisque ces marchés
ont sous-performé l’indice MSCI Monde pendant cinq trimestres consécutifs à la n de 2010 et en 2011. Par conséquent, les inquiétudes
selon lesquelles la n de l’assouplissement quantitatif aaiblirait les marchés émergents ne semblent pas fondées.