Travaux dirigés de Géosciences - M0 Université Cergy Pontoise DATATION ABSOLUE CO2 & INDEX STOMATIQUE Un élément isotopique radiogénique (père) se transforme en un élément radiogénique stable (fils) avec production soit de particules α (noyaux d'hélium), β (électrons), soit d'énergie (photons). Soit N, le nombre d'atomes instables. Le nombre dn d'atomes qui se désintègrent pendant un temps dt obéi à la loi de désintégration : dn = − nλ dt où λ est la constante de désintégration propre à chaque élément radioactif. Q1 Q2 Q3 Écrire la fonction N(t). On nommera No le nombre initial d'atome. Soit T la demi-période de désintégration (No/NT = 2). Sachant que pour le couple 238U/206Pb cette demi-période est de 4,51.109 ans, calculer λ. Sur des granites, l'analyse chimique d'un minéral a donné 245.10-6 g d'238U pour 180.10-6 g d'206Pb. Quel est l'âge du minéral ? Comparez cet âge avec celui de la Terre. Le concentration atmosphérique en CO2 évolue au cours du temps. Il est suggéré que la contribution humaine aux variations récentes de teneurs en CO2 atmosphérique est fondamentale. Cependant, il existe une évolution naturelle de ces teneurs en relation avec les facteurs astronomiques, l’activité interne de la terre, la circulation océanique et la biomasse. La température globale de la terre est en relation directe avec la concentration en CO2 atmosphérique. Les stomates sont des cellules présentes à la surface des feuilles qui contrôlent les échanges gazeux nécessaires pour la photosynthèse. Lorsque le soleil est trop présent et que la température augmente, les stomates se referment pour éviter une déshydratation trop rapide. L’index stomatique est le rapport entre le nombre de stomates et le nombre de cellules épidermiques. Le tableau ci dessous indique pour des périodes récentes la correspondance entre l’index stomatique d’une espèce de Chêne et la pression partielle de dioxyde de carbone mesurée dans l’atmosphère pour les 120 dernières années. Années 1880 1903 1910 1943 1966 1976 1991 DATATION RELATIVE Le tableau suivant recense les différentes espèces rencontrées sur le site de Cérin, ainsi que leurs caractéristiques et leur répartition stratigraphique. Nom caractéristiques répartition stratigraphique Hemicidaris Plutonaster Chlamys erisphinctidae Bellemnobatts Microdon Lepidotes oursin (marin) étoile de mer mollusque bivalve (marin) ammonite (marin) raie (marin) poisson broyeur (marin) poisson broyeur (marin et/ou eau douce) poisson broyeur (marin et/ou eau douce) poisson marin tortue amphibie crocodile amphibie reptile volant oxfordien-thitonien kimméridgien-thitonien anisien-actuel callovien-thitonien oxfordien-thitonien aalénien-albien carnien-albien Caturus Pholidophorus Idiochelys Alligatorellus Pterodactylus Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 carnien-thitonien kimméridgien-thitonien oxfordien-kimméridgien oxfordien-thitonien Q4 Page 1 / 6 IS (%) 15,8 15,2 14 13,5 12,7 13 10,8 Décrivez qualitativement l’évolution de CO2 et d’index stomatique en cherchant à les expliquer Tracez p(CO2) en fonction de IS et déterminez l’équation de la droite la plus appropriée. On a pu mesurer l’index stomatique sur des feuilles de chêne fossilisées. La cuticule est conservée et reflète l’agencement des cellules épidermiques et des stomates. A partir de l’équation que vous avez déterminé, calculez les p(CO2) entre 2,5 et 10Ma. Age (Ma) 2,5 4,5 6,5 8 10 aalénien-bérriasien Déterminez l'âge du site de Cérin en vous aidant de l'échelle stratigraphique (voir à la fin de cette reliure). Déterminez la nature du site (le type d'environnement au moment où vivaient toutes ces espèces). Quel est le fossile le plus utile sur le plan chronologique? Le moins utile? Quel est le fossile le plus utile sur le plan de la nature du site? Le moins utile? pCO2 (ppm) 290 297 300 310 320 330 355 IS (%) 9,5 11,5 16,2 12 10,5 Tracez l’évolution du CO2 au cours du temps, que pouvez vous en déduire sur l’évolution climatique durant cette période ? Travaux dirigés de Géosciences - M0 Université Cergy Pontoise DENSITÉ AU CENTRE DE LA TERRE Q1 On connaît la valeur de la gravité en surface de la Terre, ainsi que la densité des roches en surface. Q1 Calculer la masse de la Terre. En déduire la masse volumique moyenne de la Terre. Q2 Évaluer la masse volumique maximale de la Terre en supposant une variation Expliquez qualitativement pourquoi, dans l’expression de g(r), on ignore la coquille sphérique autour de la sphère de rayon r ? En suivant cette logique, quelle est la valeur de g au centre de la Terre ? Q2 Donner l’expression de g en fonction de la profondeur r. Q3 Donnez l’expression de P(r) en utilisant les constantes ρ, R, G. Q4 Calculer la valeur de la gravité en surface et la pression au centre de respectivement de la Terre et de la Lune. A.N. G=6,67x10-11 N.m2.Kg-2. Rayon de la Terre RT= 6370 Km. Densité moyenne = 5,52. Rayon de la Lune RL= 1738 km. Densité moyenne de la Lune : 3,34. BILANS THERMIQUES 10 Q1 densité 5 1000 2000 3000 4000 profondeur (km) 5000 Uranium Thorium Potassium Densité Epaisseur moyenne 6000 linéaire de la densité avec la profondeur. On utilisera le calcul intégral qui permet de calculer la masse de la Terre. Comparer cette valeur avec celle donnée par la Figure 1. A.N. gsurface= 9,81 N/kg, RT=6370 Km, G=6,67.10-11 Nm2Kg-2, et dsurface=2,6 Figure 1 PRESSION AU CENTRE D’UNE SPHÈRE HOMOGÈNE Nous nous plaçons dans un premier temps dans le cas d’une sphère homogène, à densité constante. À une distance r du centre O d’une sphère de rayon R, une masse ponctuelle est attirée par la masse totale de la sphère, concentrée en O. L’accélération de la pesanteur g(r) obéit à la loi suivante : G.M(r) g(r) = r2 dP = − ρ gdr P(r ) = ∫R −g(r ).ρ (r).dr Croûte continentale 1,6 10-10Wkg-1 1,6 10-10Wkg-1 0,7 10-10Wkg-1 2,7 30 km Croûte océanique 0,9 10-10Wkg-1 0,7 10-10Wkg-1 0,1 10-10Wkg-1 2,9 10 km Manteau 0,02 10-10Wkg-1 0,03 10-10Wkg-1 0,007 10-10Wkg-1 3,2 2900 km Le tableau ci-dessous donne les valeurs de flux de chaleur mesurées à la surface des continents et des océans: Région Flux de chaleur moyen en surface (en mW/m2) CONTINENTS OCÉANS Afrique 49,8 Atlantique Nord 67,4 Am. du Sud 52,7 Atlantique Sud 59,0 Am. du Nord 54,4 Océan Indien 83,3 Australie 63,6 Pacifique Nord 95,4 Europe & Asie 60,2 Pacifique Sud 77,4 Bassins Marginaux 71,1 Q2 Q3 Q4 G est la constante universelle de gravitation. M(r) correspond à la masse d’une sphère de rayon r et de centre O. Puisque les roches se déforment facilement à l’échelle des temps géologiques, on peut considérer que la Terre est en équilibre hydrostatique. Autrement dit, la pression est la même que si la Terre était un fluide. L’équation d’hydrostatique s’écrit : La pression à la distance r (0•r•R) du centre de la Terre s’écrit alors : r Calculer les puissances totales (W) délivrées par les croûtes continentale et océanique et le manteau (Rayon de la Terre RT=6370Km, croûte continentale = 2/5 surface de la Terre). Que concluez vous (donner les pourcentages de contribution) ? Calculer la valeur moyenne du flux de chaleur en surface pour les continents qc et les océans qo. Expliquer pourquoi les valeurs moyennes sont différentes. Comment expliquer la différence Atlantique et Pacifique ? En déduire en fonction du rayon de la Terre RT les quantités totales de chaleur dégagées d'une part par les continents Qc et d'autre part par les océans Qo, sachant que les continents occupent les 2/5 de la surface terrestre. Comparer la puissance totale (W) dissipée à la surface de la Terre à celle radioactive dans la croûte et le manteau. Discuter les résultats en énumérant les sources de chaleurs, ainsi que leur mode de dissipation. TEMPÉRATURES DANS LE NOYAU TERRESTRE Dans un milieu en convection, on montre que se vérifie entre la température T et la densité ρ la relation : Page 2 / 6 Travaux dirigés de Géosciences - M0 Université Cergy Pontoise ρ(z ) T(z1 ) = ( 1 )γ T (z2 ) ρ(z2 ) continue de 0,5 mm/an, combien d’année serait nécessaire pour combler ce bassin ? dans laquelle z1 et z2 sont deux profondeurs dans ce milieu et γune constante propre au matériau (pour le fer γ = 1,5). On peut donc, connaissant la température et la densité à une profondeur z1 et la densité à une autre profondeur z2, calculer la température à la profondeur z2. Les données de la courbe de fusion du fer montrent que l’on trouve une transition de phase solide liquide pour une température de 4900°K. Q1 Q2 Application : Le Groenland et la Scandinavie. Nous présentons une carte topographique de la zone Nord Europe (Fig. 3). On distingue une topographie anormalement élevée au Groenland, et une topographie déprimée en Scandinavie. Au centre du Groenland, la base de la calotte glaciaire est en réalité à 600 mètres en dessous du niveau de la mer. Présenter le modèle, généralement admis, de la structure du noyau terrestre. Quels arguments majeurs conduisent à considérer qu’il est constitué essentiellement de fer ? En vous aidant de la figure 1, donner la température au niveau de la couche D’’, puis par interpolation linéaire, au centre de la Terre. MOUVEMENTS VERTICAUX DE LA CROUTE TERRESTRE On présente (Fig. 2) une croûte continentale épaissie, normale et amincie. Grâce à l’équilibre isostatique, la croûte épaissie va avoir un relief h, et une racine R. La croûte amincie va présenter un déficit de relief ha, généralement comblé par une mer, et une anti-racine R’. La croûte se comporte un peu comme un glaçon dans l’eau ; le glaçon étant la croûte, l’eau étant le manteau. Figure 2 Q1 Q2 Q3 Trouver la relation entre la racine R et l’altitude h dans le cas de la croûte épaissie (A.N. ρ1=2,8g/cm3; ρ2=3,3 g/cm3). Pour une diminution d'altitude observée de 100 mètres liée à l’érosion ou un processus tectonique, quelle est la tranche effective de roches enlevées ? Donner l’expression de R’ en fonction de l’épaisseur d’eau he (on prendra une densité de l’eau à 1). croûte amincie croûte normale Fig. 3 Q5 On sait qu’une calotte glaciaire surmontait la Scandinavie il y a 9000 ans. Cette dernière a disparu d’une manière soudaine à l’échelle de temps géologique. En lieu et place de cette ancienne calotte glaciaire, on observe un phénomène particulier que retrace la Figure 4. Les courbes sont en mm/an. Q6 croûte épaissie h mer ρ1 moho he ρ1 ha R' H ρ1 moho ρ2 surface de compensation isostatique R moho manteau Q4 En se basant sur une densité de 0,9 pour la glace, une densité moyenne de la croûte à 2,9 (épaisseur de 30 km), une densité de 3,2 pour le manteau, calculer l’épaisseur de glace nécessaire pour rendre compte de cet enfoncement. Faire un dessin qui explique votre calcul d’équilibre de pression. Au cours d’un processus tectonique distensif, il a été créé un bassin de 1000 mètres de profondeur. Au rythme d’une sédimentation constante et Page 3 / 6 Commenter cette Figure 4. Comment s’appelle ce phénomène ? Travaux dirigés de Géosciences - M0 Université Cergy Pontoise Fig. 4 MIGRATION DE L’INDE Les fameuses « trapps » du Deccan en Inde (Fig. 4) sont datées à 68 Ma. Il s’agit d’épaisses coulées volcaniques qui recouvrent une très grande surface. De tels épanchements volcaniques sont traditionnellement associés à l’initiation du point chaud qui perce la lithosphère. Nous confrontons dans cet exercice les données de datation des îles volcaniques, à la géométrie des anomalies magnétiques, reportée en aussi en Fig. 5. Nous observons un chapelet d’îles orienté globalement N-S Laquedives, Maldives, Chagos, Rodriguez, Maurice, et enfin Réunion. La Réunion est un point chaud actuel. Sur la carte sont reportés les différents épisodes volcaniques liés à ce point chaud ainsi que l'âge de leur mise en place. (Deccan 22°N-75°E; Laquedives 12°N-75°E; Maldives 5°N-75°E; Chagos 7°S-72°E; Rodriguez 19°S-63°E; Maurice 20°S-57°35'E; Réunion 22°S-55°E). Q1 Q2 Q3 Comment expliquer l’alignement observé des îles volcaniques ? Identifier les deux vecteurs déplacement, et spécifier quel est le plus récent. Calculer les vitesses de déplacement entre Chagos et les trapps du Deccan d’une part, et entre la Réunion et Rodriguez d’autre part. On simplifiera les calculs en supposant un alignement sur une même bande de longitude de Chagos aux trapps du Deccan, et sur une même bande de latitude pour la Réunion et Rodriguez. (Rayon de la Terre : RT=6370 km). Fig. 5 La carte simplifiée des anomalies magnétiques (Fig. 5) va nous donner de précieuses indications sur la dérive de l’Inde. Ne sont reportées que les anomalies principales avec leur âge respectif en Ma. Q4 Q5 Q6 Q7 Page 4 / 6 Retrouver la position des dorsales. Que se passe-t-il au point A ? Comment expliquer l’apparente contradiction entre le mouvement relatif aux dorsales et la trace récente du point chaud de la réunion. À partir de la géométrie des anomalies magnétiques, peut-on déduire le début de la dérive de l’Inde ? Que se passe-t-il de particulier vers 52 Ma ? À quoi peut-on attribuer cette particularité ? Les données de vitesse déduites des îles volcaniques peuvent aider dans l’argumentation. Travaux dirigés de Géosciences - M0 Université Cergy Pontoise PROPAGATION DES ONDES SISMIQUES DANS UN MILIEU À DEUX COUCHES Considérons un milieu constitué de 2 terrains homogènes et séparés par une interface plane. Chaque terrain est alors caractérisé par une vitesse sismique V1 et V2 tel que V2>V1. On provoque en S (Fig. 6) un ébranlement du sol. On enregistre l'arrivée des ondes après propagation sur une station d'observation mobile R située d'une distance d de S. Trois arrivées d'ondes vont être enregistrées en R : une onde directe, qui se propage à la vitesse V1, une onde réfléchie, qui se propage à la vitesse V1, et une onde conique, (qui est relative à la propagation de la réfractée totale), qui se propage dans les deux milieux et donc avec deux vitesses : V1 et V2. La conique correspond à l’émersion vers la surface de l’onde réfractée totale (la dernière réfractée) d (km) t (s) 10,0 6,3 18,3 7,0 27,6 7,6 38,1 8,9 44,9 9,6 57,3 11,3 65,7 12,4 72,6 13,5 78,4 14,3 83,9 15,1 90,6 16,1 95,9 16,9 Onde réfléchie d(km) t(s) 108,0 18,8 115,3 19,8 127,8 21,7 136,4 23,0 147,2 24,6 155,6 25,9 164,7 27,3 173,2 28,6 186,7 30,5 192,6 31,5 Onde réfractée Q7 Q8 Q9 Q10 À partir du graphe t2 = f(d2) de l'onde réfléchie, déterminer la vitesse V1 et la hauteur h. Déterminer V2 et h à partir de l'hodochrone de l'onde réfractée. Comparer et discuter les deux valeurs h obtenues. Trouver l’angle d’incidence critique io, ainsi que Dc et Ddc. Quelle peut être la signification de la discontinuité mise en évidence ? MÉCANISME AU FOYER DE LA FAILLE DE ST ANDREAS Un ensemble de stations sismologiques a enregistré un séisme en Californie en 1940 (Fig. 7). Nous disposons du sismogramme (Fig. 8) de chacune des stations. Ces derniers vont nous permettre de localiser le séisme, et aussi de trouver le mécanisme au foyer. Q1 Q2 Q3 Q4 Fig. 6 L'étude de ces rais sismiques est en tout point comparable à l'étude des rais optiques. Ainsi la loi de Descartes est elle applicable : sin i1 = sin i2 = constante V1 V2 L'onde conique apparaît à une incidence critique io (avec i1 = 90°). Au-delà de cet angle, il n'y a plus de phénomène de réfraction. Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 De façon intuitive, discuter l'ordre d'arrivée des rais sismiques. En particulier, quand observe-t-on l'onde conique ? Que dire de l'onde sonore sachant que l'ordre de grandeur de la vitesse de propagation dans le sol est de 5 Km/s. Calculez les temps de parcours des différents rais sismiques (directe, réfléchie et conique). Pour l'onde conique, on montrera la relation suivante : t= 2hcosi0 + d V1 V2 en utilisant la loi de Descartes Tracer l’allure générale des hodochrones (t=f(d)). À partir de quelle distance (Dc) apparaît la première conique ? À quelle distance (Ddc) la conique arrive avant la directe ? En prospection géophysique, la source est provoquée par une explosion ou par un choc (marteau). On dispose de géophones (instruments très sensibles qui enregistrent le déplacement du sol) à distance variable de la source. Q6- À partir des temps d'arrivées des ondes réfléchies et coniques consignées dans les tableaux ci-dessous, tracer sur papier millimétré les hodochrones de ces deux ondes. A FAIRE A LA MAISON. Page 5 / 6 Par simple examen des sismogrammes, localiser le séisme. Observer le premier mouvement du sismogramme. Vous noterez sur la Fig. 7 des cercles blancs pour les mouvements vers le bas (dilation), et des cercles noirs pour les mouvements vers le haut (compression). Retrouver les plans nodaux, et parmi eux, le plan de la faille. Quel est son mécanisme. Une photo prise peu après le séisme dans un champ de citronnier montre un décalage. Ce décalage est-il en accord avec le mécanisme au foyer ? 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