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C’est pourquoi le thème de « l’Océanie convoitée » m’apparaît
comme des plus pertinents. Mais il me semble néanmoins réducteur
dans la mesure où seul le point de vue des puissances extérieures à la
région tendrait à être privilégié, car convoiter une chose, c’est selon la
définition du dictionnaire « désirer ardemment une chose qui est
disputée ou qui appartient à autrui ». Dans cette optique, nous ne
serions donc que l’objet de convoitises extérieures, sans être les
acteurs des orientations de notre propre destin.
Or, la région ne cesse de se structurer ou de se restructurer, tant pour
faire face aux « convoitises » des acteurs extérieurs, que pour
s’adapter aux défis planétaires qui l’affectent, comme le
réchauffement climatique ou la nécessité de protéger les océans. Et
cela, quitte à s’affirmer en s’éloignant des puissances régionales
traditionnelles.
J’en veux pour preuve l’engagement fort des pays océaniens qui se
sont mobilisés à Paris pour faire entendre leur voix à la COP 21,
engagement salué par le Président de la République lors de sa visite en
Polynésie française le 22 février dernier, quand il a déclaré à
Taputapuatea que « C’est aussi ici que la COP 21, la conférence sur
le climat, s’est finalement jouée […] Tous les leaders polynésiens se
sont retrouvés là […] pour appeler le monde à prendre des
engagements pour la planète. Parce que c’est ici aussi que vous avez
à souffrir du réchauffement, c’est ici que vous avez à redouter la