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Le site de la Promenade Sainte Catherine se situe
en plein cœur historique de Bordeaux. Il est encadré par
deux des rues les plus importantes de la ville, à savoir
la rue Sainte Catherine, rue commerçante et plus longue
rue piétonne d’Europe, et la rue Porte Dijeaux.
La ville antique de Burdigala, s’est construite à partir de
ces deux axes majeurs: le cardo maximus (axe nord-
sud) et le decumanus (axe est-ouest), autour desquels
s’est ensuite développée la ville au cours des siècles.
Ce secteur est également marqué par la présence de
l’ancien port de la ville qui, à l’époque, ne se situait pas
sur la Garonne, mais sur les rives de la Devèze, petite
rivière qui traversait la ville de la Place Pey Berlan à la
rue Margaux et à la rue de la Devise.
Plus récemment, une partie de l’espace de l’actuelle
Promenade Sainte Catherine était investie par les
jardins de l’hôtel de la Tresne.
La construction de l’hôtel de la Tresne, situé au n°8 de la rue de Cheverus, date de 1739. Son
propriétaire, Jean-Baptiste Lecomte (1695-1768), marquis de la Tresne et conseiller au Parlement de
Bordeaux, demande à l’architecte André Portier (1702-1770) d’y construire un hôtel particulier, entre
cour et jardin.
En 1827, l’hôtel est acquis par l’Etat et affecté au logement des archevêques. Jean de Cheverus (1768
-1838), nommé archevêque de Bordeaux en 1826 s’y installera. La rue (anciennement appelée rue
Judaïque) prendra son nom quelques années plus tard.
Son successeur considère le lieu comme insalubre, les jardins étant régulièrement inondés par les
crues de la Devèze, qui n’avait alors pas encore été détournée vers le grand collecteur du cours
Alsace-Lorraine.
En 1859, l’hôtel de Cheverus est acheté par Gustave Gounouilhou (1821-1912), imprimeur
bergeracois, qui y installe les bureaux de son journal « la Gironde », puis, à partir de 1872, « la Petite
Gironde », qui disparait à la Libération en 1944.
La vocation journalistique du lieu perdurera cependant avec la création du journal « Sud Ouest » cette
même année par Jacques Lemoîne (1895-1968). D’abord de petite ampleur, il se développera
considérablement jusqu’à devenir le deuxième quotidien régional français.
Les jardins de l’hôtel particulier (et par la suite quelques unes des parcelles attenantes) ont été
investis par les ateliers d’imprimerie de Gustave Gounouilhou, puis par ceux du journal « Sud
Ouest ». Un vaste hangar métallique accueillait alors des bureaux, les presses rotatives, l’imprimerie
et la cantine pour le personnel.
En décembre 2001, le centre d’impression est transféré quai de Brazza, puis en juin 2009, les
bureaux des collaborateurs du journal sont installés au 23 quai des Queyries, sur la rive droite de
Bordeaux.
Progressivement, les locaux du journal sont abandonnés et mis en vente. Cet emplacement, au cœur
du centre ville est alors prêt à accueillir de nouveaux projets. Tandis que l’hôtel de la Tresne est
réhabilité pour abriter des logements, le hangar sera finalement détruit et remplacé par un nouveau
quartier commerçant, la Promenade Sainte Catherine.
Bibliographie:
FAVREAU Bertrand, Une promenade dans Bordeaux, Les Hôtels Parlementaires, 2013, p.55-56
JEAN-COURRET Ezéchiel (dir.), LAVAUD Sandrine, Bordeaux, Atlas historique des villes de France, 2009
« Adieu Cheverus », supplément du journal « Sud Ouest » du 11 juin 2009
Site internet: Sud-Ouest, Les grandes dates de Sud Ouest, consulté le 22 février 2016
Situaon de la Promenade Sainte Catherine au cœur
du centre ville de Bordeaux.
Image: Agence d’architecture Valode et Pistre
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