Quelques météorites françaises célèbres
• La météorite d’Enshisheim : c’est la plus ancienne
chute répertoriée en Europe. Elle tomba le 7 novem-
bre 1492 vers midi à Ensisheim en Alsace et pesait
127 kg.
• La météorite de Chassigny : c’est une météorite
provenant très probablement de la planète Mars.
Elle tomba le 3 octobre 1815 à Chassigny, en Haute
Marne. Elle pesait 4kg. Cette météorite ressemble à
une roche du manteau terrestre (c’est une roche
constituée majoritairement de cristaux d’olivine) sauf
qu’elle contient aussi en petite quantité du verre
dans lequel sont dissous des gaz ayant la même com-
position que les gaz de l’atmosphère de Mars. Ce
verre aurait été produit lors de l’impact d’un gros
astéroïde sur Mars. Lors de l’impact, des fragments
de la surface de Mars sont arrachés et partiellement
fondus, ils piègent, lors de leur extraction de la pla-
nète rouge, des gaz de l’atmosphère martienne.
• La météorite de la Caille : c’est la plus grosse mé-
téorite de France. Elle fut identifiée en 1828. Elle
servait alors de banc devant l’église du village de la
Caille dans les Alpes Maritimes et est sans doute
tombée dans les montagnes avoisinantes 2 siècles
auparavant. Elle pèse 625 kg et c’est une météorite
de fer.
• La météorite d’Orgueil : c’est la météorite la plus
primitive qui soit connue au monde (échantillon N°1
de l’exposition). Cette météorite est sans doute la
plus célèbre de toutes dans la communauté scienti-
fique nationale et internationale. Elle tomba le 14 mai 1864 dans le village d’Orgueil dans le Tarn-et-Garonne. Plusieurs fragments
faisant une masse totale de 14 kg furent ramassés juste après l’impact. La composition chimique de la météorite d’Orgueil est pour tous
les éléments chimiques, à l’exception des gaz (hydrogène, hélium, gaz rares,...) la même que la composition chimique du Soleil telle que
l’on peut la mesurer par spectrophotométrie de la lumière du Soleil. Le Soleil représentant l’essentiel de la masse du système solaire, sa
composition chimique est celle de toute la nébuleuse qui est le mélange de gaz et de poussières, à partir duquel se sont formés il y a 4.5
milliards d’années le Soleil et les planètes. Le corps parent de la météorite d’Orgueil serait un fragment de roche formé très tôt dans la
nébuleuse et n’ayant, par la suite, subi aucune modification.
Orgueil
Chassigny
Ensisheim
La Caille
Les chutes de météorites en France
masse inférieure à 10kg
masse de 10 à 100 kg
masse supérieure à 100 kg
dont les fameuses météorites d'Orgueil et de l’Aigle
sont visibles dans l’exposition).
Les futures météorites qui croisent la tra-
jectoire de la Terre entrent en collision avec la Terre
à grande vitesse, entre 15 et 20 km/sec. Elles sont
freinées très fortement par l’at-
mosphère de la Terre et sont
portées en surface à très haute
température, jusqu’à plusieurs
milliers de degrés. Cet échauf-
fement produit la pellicule
noire de surface, ou croûte de
fusion, caractéristique des mé-
téorites. L’intérieur de la mé-
téorite reste quant à lui à basse
température, de sorte que les
traces d’eau qui peuvent être
contenues dans certaines météorites sont conser-
vées. Le freinage atmosphérique donne lieu à ce
que l’on appelle un météore, c’est à dire, à une étoile
filante dans le cas de grains de petite taille ou alors
à une boule de feu accompagnée d’une ou plusieurs
détonations dans le cas de grosses météorites.
Durant ce trajet dans l’atmosphère, la mé-
téorite perd une grande partie de sa masse (jusqu’à
plus de 90 % dans certains cas) et elle est souvent
fragmentée en plusieurs morceaux. Elle peut même
littéralement exploser avant de toucher la surface
du sol. Si la météorite touche le sol, elle creuse à
son point d’arrivée un cratère d’impact dont la taille
dépend de la masse de la météorite. Environ 150
cratères de tailles comprises entre quelques km et
200 km de diamètre et d’âge
allant de quelques dizaines de
milliers d’années à 2 milliards
d’années sont connus à la sur-
face de la Terre. Un des cratè-
res les mieux préservés est le
«meteor crater» dans le désert
de l’Arizona : il fait 1.2 km de
diamètre et environ 300 m de
profondeur. Il fut creusé il y a
environ 25 000 ans par une
météorite de fer qui faisait
environ 30 m de diamètre. La chute d’une météo-
rite de très grande taille produisant un cratère de
l’ordre de la centaine de km de diamètre est raris-
sime : les estimations montrent que cela peut se
produire en moyenne une fois en 100 Millions d’an-
nées. Une dizaine de météorites, de taille de l’ordre
du mètre, frappent la Terre par an, mais l’essentiel
de la matière extra-terrestre que reçoit la Terre, en-
viron 100 tonnes par jour, est sous forme de fine
poussière de taille inférieure au millimètre.
Meteor Crater (Arizona, USA)
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