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Pro Mente Sana rejette l’introduction des forfaits partiels par cas dans les soins en psychiatrie
(TARPSY) pour les raisons suivantes :
1. La « standardisation» du traitement et de la prise en charge psychiatriques est discutable
d’un point de vue professionnel.
La tentative d’introduire des forfaits journaliers et des forfaits partiels par cas en fonction
des diagnostics et de la gravité du cas risque de conduire à une standardisation inadéquate
des traitements. Les troubles et les crises psychiques se manifestent et évoluent de façon
très différente chez les personnes concernées et impliquent des traitements de durée et
d’intensité variées. Pro Mente Sana estime que des « traitements standardisés » dans la prise
en charge psychiatrique sont discutables d’un point de vue professionnel et désavantageront
les patients.
Diverses études montrent par ailleurs qu’il n’est pas certain que la standardisation des
traitements des maladies psychiques soit favorable. Elles indiquent au contraire qu’il n’est
pas judicieux de fixer la durée d’une thérapie uniquement sur la base du diagnostic. Limiter
la durée de la thérapie en fonction du trouble, c’est prendre le risque de ne pouvoir faire
face à d’éventuelles aggravations pouvant survenir au cours du traitement.
2. Risque de soins exclusivement médicamenteux aux dépens d’autres formes de thérapie.
Le risque est grand que les forfaits partiels par cas en fonction du diagnostic accentuent
fortement le recours à des traitements exclusivement médicamenteux. Les autres formes de
thérapie (p. ex. psychothérapies et psychothérapies de soutien, entraînement des habiletés
sociales, soins orientés sur le rétablissement, art-thérapie et thérapie par le mouvement,
soins socio-psychiatriques), qui nécessitent de par leur nature un temps plus long et donc des
coûts et un personnel plus importants, seraient dès lors mises à l’écart pour des raisons
économiques. Les traitements intégrés, basés sur une planification globale de la prise en
charge stationnaire, semi-hospitalière et ambulatoire du patient, deviendraient beaucoup
plus difficiles. Or ces formes de thérapie et de traitement sont indispensables pour un
rétablissement durable des personnes concernées.
3. Le financement basé sur le forfait partiel par cas transforme les patients en objets
économiques.
Les cliniques sont de plus en plus gérées d’un point de vue économique. L’introduction des
forfaits partiels par cas renforcera encore cette tendance. TARPSY incite à garder les patients
à l’hôpital au moins six jours (le versement des forfaits par cas est prévu à partir du sixième
jour) et à les renvoyer aussi vite que possible lorsque le nombre de jours standard prévu par
les forfaits est atteint. C’est dès lors courir le risque d’une prise en charge insuffisante ou
d’une « sur-hospitalisation » (hospitalisation du patient plus longue que nécessaire).
4. Le système tarifaire TARPSY prend seulement en compte le traitement psychiatrique
stationnaire, ce qui va à l’encontre de la vision de « l’ambulatoire avant l’hospitalier »
prônée par la CDS.
La prise en charge psychiatrique de base de demain comportera des traitements
ambulatoires, semi-hospitaliers et surtout socio-psychiatriques, allant à la rencontre du
patient. C’est aussi ce que vise le principe de « l’ambulatoire avant hospitalier » prôné à juste
titre par la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS).