L`économie mobile - GSMA Intelligence

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L’économie mobile
L’Afrique de l’Ouest 2017
Droits d’auteur © 2017 GSM Association
La GSMA représente les intérêts des opérateurs de
téléphonie mobile dans le monde entier. Elle réunit près de
800 opérateurs et 300 sociétés appartenant à l’écosystème
mobile, dont des fabricants de téléphones et dispositifs,
des éditeurs de logiciels, des fournisseurs d’équipements,
des fournisseurs de services Internet et des entreprises
de secteurs connexes. La GSMA organise également les
plus grands événements du marché, tels le Mobile World
Congress, le Mobile World Congress Shanghai, le Mobile
World Congress Americas et les conférences Mobile 360
Series.
Pour plus d’informations, veuillez visiter le site de la GSMA :
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GSMA Intelligence est la source definitive de données,
analyses et prévisions sur les opérateurs de téléphonie
mobile dans le monde, ainsi que l’éditeur de rapports et
travaux de recherche sur l’industrie faisant autorité. Notre
base de données couvre tous les groupes d’opérateurs,
réseaux et MVNO à travers tous les pays du monde – de
l’Afghanistan au Zimbabwe. C’est l’ensemble de données et
d’indicateurs le plus précis et le plus complet concernant
l’industrie, comprenant des dizaines de millions de points
de données individuels, mis à jour quotidiennement.
GSMA Intelligence est un atout majeur utilisé par de
nombreux opérateurs, fabricants, régulateurs, institutions
financières et autres acteurs de l’industrie afin de contribuer
à la prise de décision stratégique et à la planification
des investissements à long-terme. Les données sont
utilisées comme point de référence de l’industrie et sont
fréquemment citées par les médias et par l’industrie ellemême. Notre équipe d’analystes et d’experts produit des
rapports de recherche réguliers sur l’ensemble des sujets
de l’industrie.
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Sommaire
SYNTHÈSE
1 APERÇU DU MARCHÉ DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE
EN AFRIQUE DE L’OUEST
2
5
1.1 Afrique de l’Ouest : un des marchés en plus forte croissance dans le monde
8
1.2 Les conditions d’exploitation plus difficiles entraînent une consolidation
9
2 LE SECTEUR DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE SOUTIENT
L’INNOVATION ET LES ODD DES NATIONS UNIES DANS
LA RÉGION
10
2.1 La téléphonie mobile au service de l’innovation
11
2.2 Réalisation des ODD
12
3 EXPLOITER TOUT LE POTENTIEL DE LA TÉLÉPHONIE
MOBILE EN AFRIQUE DE L’OUEST
16
3.1 Gestion du spectre
17
3.2 Fiscalité
18
3.3 Modernisation réglementaire et cadre de développement des TIC
18
3.4 Argent mobile et réglementation habilitante
19
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
Synthèse
Un des marchés en plus forte croissance dans le monde pour
la téléphonie mobile
Fin 2016, l’Afrique de l’Ouest comptait 172 millions
d’abonnés uniques, représentant 320 millions de
connexions mobiles. Le taux de pénétration de
la région en nombre d’abonnés uniques s’élève
désormais à 49 %, légèrement supérieur au taux
de pénétration de 47 % enregistré dans l’ensemble
de l’Afrique subsaharienne. Au cours des quatre
prochaines années, l’Afrique de l’Ouest devrait
enregistrer une croissance moyenne de 6 % par
an du nombre d’abonnés, une des plus fortes
croissances mondiales, se traduisant par 45 millions
d’abonnés supplémentaires d’ici 2020. Le principal
marché de la région (Nigeria) devrait représenter les
deux-tiers de cette croissance, avec un autre quart
provenant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du
Niger et du Sénégal.
Les conditions macroéconomiques défavorables de
la région ont pesé sur les revenus de la téléphonie
2
Synthèse
mobile en 2016, et continueront de le faire en 2017,
avec une baisse attendue du chiffre d’affaires
résultant des pressions persistantes à la baisse
sur des marchés clés tels que le Nigeria et du
ralentissement de la croissance dans d’autres pays
de la région. Malgré ces difficultés, les dépenses
d’investissement dans les réseaux et les services
resteront stables ; les opérateurs de réseau mobile
ont investi 2,7 milliards US$ en 2016 et devraient
investir un total de 12,6 milliards US$ entre 2017
et 2020. Les investissements des opérateurs dans
les réseaux à haut débit (avec le lancement de 14
réseaux 4G dans la région depuis le début de 2016)
et la baisse du prix des smartphones favorisent le
passage au haut débit mobile. Les connexions 3G
et 4G dépasseront les connexions 2G d’ici mi-2019
et représenteront deux-tiers du nombre total de
connexions d’ici fin 2020.
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
La téléphonie mobile encourage l’innovation et aide
à surmonter les difficultés socioéconomiques
Les technologies mobiles continuent de jouer un
rôle central pour relever un certain nombre de défis
sociaux et économiques en Afrique de l’Ouest,
s’appuyant sur la portée élargie des réseaux mobiles
et l’adoption rapide des services internet mobiles.
La pénétration de l’Internet mobile devrait
quasiment doubler dans la région au cours des
quatre prochaines années pour atteindre 43 %.
Le secteur de la téléphonie mobile et l’écosystème
dans son ensemble de la mobilité soutiennent cette
tendance dans le cadre de plusieurs initiatives qui
encouragent l’innovation fondée sur la téléphonie
mobile, comme par exemple le fonds d’innovation
« Ecosystem Accelerator » de la GSMA et l’ouverture
des interfaces de programmation d’application
(API) des opérateurs aux développeurs extérieurs.
Ces initiatives et d’autres aideront le secteur à
développer de nouveaux services pour contribuer
à la réalisation des Objectifs de développement
durable (ODD) des Nations unies.
Pour que le secteur de la téléphonie mobile puisse
réaliser son objectif de connecter les personnes
et les entreprises et continue de participer à la
croissance économique de la région, les pouvoirs
publics et les législateurs ont un rôle à jouer pour
maintenir un niveau adéquat d’investissement et
d’innovation. Sachant par exemple que la moitié
seulement de la population a accès aujourd’hui aux
services mobiles, des politiques seront nécessaires
pour encourager l’amélioration de la couverture
des réseaux et la mise à disposition de nouveaux
services aux populations non connectées dans
l’ensemble de la région. Les décideurs politiques
de la région ont fait des efforts considérables
ces dernières années pour mettre en place un
environnement réglementaire plus favorable,
notamment dans les domaines de la gestion du
spectre, de la fiscalité et du cadre réglementaire
permettant le développement des services d’argent
mobile.
Une approche multilatérale à l’échelle de la
région est indispensable pour répondre aux
aspects réglementaires et politiques du secteur
des technologies de l’information et des
communications (TIC). Pour continuer d’améliorer
le cadre réglementaire de la région et traiter les
questions nouvelles et émergentes, la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) a formellement adopté mi-2016 un
plan stratégique des TIC pour la période 2016–20,
qui prévoit un certain nombre d’actions et de
projets dans des domaines prioritaires tels que
l’environnement politique et réglementaire, le
développement des infrastructures, l’accessibilité de
l’internet en termes de coût, le développement de
services et contenus innovants et la cyber-sécurité.
Synthèse
3
Afrique de l’Ouest
Connexions SIM
Abonnés
uniques de
la téléphonie
mobile
2016
172 millions
220 millions
TCAC* de 6 % sur la période 2016–20
2020
49%
TAUX DE
PÉNÉTRATION DE
2016
TCAC de 6,5 % sur la période 2016–20
53%
2020
*Taux de croissance annuel composé
15,6 Mds US$
16,5 Mds US$
TCAC de 1,5 % sur la période 2016–20
2020
Dépenses d’investissement des opérateurs
pour la période 2017-20 : 12,6 milliards US$
La téléphonie
mobile favorise
l’inclusion
dans toute
la région
92%
TAUX DE
PÉNÉTRATION DE*
411 millions
103%
*Hors M2M
Chiffre d’affaires total des opérateurs
2016
320 millions
INCLUSION NUMÉRIQUE
Inclusion numérique des
populations pas encore
connectées
INCLUSION FINANCIÈRE
Inclusion financière
des populations non
bancarisées
Accélération des efforts de développement
des réseaux mobiles à haut débit et de
l’adoption des smartphones
1%
10%
20%
2G
2016
2020
79%
41%
3G
4G
49%
D’ici 2020, le nombre de smartphones atteindra
226 millions
une augmentation de 139 millions entre
2016 et 2020
Taux de pénétration de l’Internet mobile
30%
2016
2020
43%
56 services d’argent
mobile en activité dans
14 pays en date de mars 2017
1
Aperçu du
marché de
la téléphonie
mobile en
Afrique de
l’Ouest
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
CAP-VERT
MALI
NIGER
SÉNÉGAL
GAMBIE
GUINÉE-BISSAU
BURKINA
FASO
GUINÉE
SIERRA LEONE
BÉNIN
CÔTE
D'IVOIRE
TOGO
GHANA
NIGERIA
LIBERIA
6
Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
ABONNÉS UNIQUES
(EN MILLIONS)
PÉNÉTRATION
ADOPTION DES
SMARTPHONES
Afrique de l’Ouest
172
49,0 %
28,0 %
Bénin
5,3
47,0 %
28,5 %
Burkina Faso
7,5
39,6 %
25,5 %
0,359
66,0 %
44,2 %
12,5
52,9 %
27,1 %
Gambie
1,4
66,6 %
27,5 %
Ghana
18,9
66,8 %
23,4 %
Guinée
6
45,8 %
22,5 %
0,743
38,9 %
29,7 %
Liberia
1,7
37,2 %
26,2 %
Mali
11,1
60,5 %
26,5 %
Niger
5,3
24,9 %
19,5 %
Nigeria
86
45,4 %
29,9 %
Sénégal
9,6
60,5 %
35,6 %
Sierra Leone
2,9
43,3 %
28,5 %
Togo
2,9
38,2 %
25,5 %
Cap-Vert
Côte d'Ivoire
Guinée-Bissau
Chiffres 2016. Source : GSMA Intelligence
Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest
7
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
1.1
Afrique de l’Ouest : un des marchés en plus
forte croissance dans le monde
À fin 2016, la moitié des habitants de l’Afrique de
l’Ouest avaient un abonnement mobile, ce qui
correspond à 172 millions d’abonnés uniques. Le
nombre total de connexions atteignait 320 millions,
soit un taux de pénétration de 92 %. D’ici 2020,
45 millions de personnes supplémentaires seront
connectées aux services mobiles dans l’ensemble
de l’Afrique de l’Ouest, portant le nombre total
d’abonnés uniques à 220 millions et le taux de
pénétration à 54 %. À titre de comparaison, l’Afrique
subsaharienne devrait avoir un taux de pénétration
de 49 % à cette même date.
L’Afrique de l’Ouest est l’un des marchés en plus
forte croissance dans le monde pour la téléphonie
mobile, avec un taux de croissance annuel moyen
de 6,0 % attendu entre 2016 et 2020, alors que la
moyenne mondiale s’élève à 4,2%. Le Nigeria, qui
représente le principal marché de la région avec
près de la moitié des connexions et des revenus de
la région en 2016, fournira également deux-tiers des
nouveaux abonnés entre 2016 et 2020. Cinq autres
pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal)
devraient représenter un quart de la croissance, soit
11,6 millions de nouveaux abonnés sur la période.
Figure 1
Source: GSMA Intelligence
Parc d’abonnés uniques (en millions) et taux de
pénétration
54%
120
45%
80
60
49%
44%
66%
68%
53%
57%
60%
66%
61%
40
20
66%
0
Nigeria
Ghana
Côte d’Ivoire
2016
Pénétration
8
Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest
Mali
2020
Pénétration
Sénégal
Reste de l’Afrique
de l’Ouest
Nombre d’abonnés uniques (en millions)
100
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
Le passage au haut débit mobile est en train de
s’accélérer, soutenu par le développement des
réseaux et l’adoption croissante des smartphones.
On compte désormais 23 réseaux 4G en
fonctionnement dans sept pays de la région, dont
14 lancés depuis début 2016. La 3G est également
présente dans tous les pays de la région. Le nombre
de connexion à haut débit devrait quasiment
tripler au cours des quatre prochaines années
pour atteindre près de 60 % du nombre total de
connexions d’ici 2020. L’adoption des smartphones
devrait connaître une croissance similaire, avec
139 millions nouveaux smartphones connectés sur
la période. Les principaux moteurs de l’adoption
des smartphones dans la région sont la diminution
du prix de vente moyen (un certain nombre
d’opérateurs de la région, comme par exemple MTN
ou Orange, offrent désormais des smartphones
peu coûteux) et le développement du marché des
appareils d’occasion.
1.2
Les conditions d’exploitation plus difficiles
entraînent une consolidation
Le chiffre d’affaires de la téléphonie mobile a
augmenté de 2,8 % en 2016 pour atteindre 15,6
milliards US$, malgré une baisse de 5,5 % au Nigeria,
qui s’explique principalement par l’effet conjugué
de la hausse de l’inflation et de la récession
économique sur les dépenses de consommation
dans le pays. Le chiffre d’affaires total devrait
baisser en 2017, à cause de la persistance des
pressions à la baisse au Nigeria et du ralentissement
de la croissance dans de nombreux autres pays de
la région, mais la croissance devrait repartir l’année
d’après grâce à la reprise économique. Malgré cette
conjoncture économique difficile, les opérateurs
mobiles continuent d’investir dans leurs réseaux
et leurs services. Les dépenses d’investissement
devraient rester stables entre 2017 et 2020 pour
atteindre un total de 12,6 milliards US$.
Les conditions économiques difficiles et la forte
pression concurrentielle favorisent également une
consolidation du marché dans certains pays de la
région. Orange a ainsi racheté en 2016 l’activité
d’Airtel au Burkina Faso et au Sierra Leone, et en
février 2017, Airtel et Tigo ont annoncé un projet de
fusion de leurs activités au Ghana. Ce mouvement
de consolidation et de rationalisation du marché
se poursuivra probablement dans les prochaines
années, amenant ainsi les marchés très fragmentés
de la région, qui comptent dans certains cas plus de
cinq opérateurs et détenteurs de licences, vers une
structure plus viable et optimale.
Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest
9
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
2
Le secteur de
la téléphonie
mobile soutient
l’innovation et les
ODD des Nations
unies dans la
région
10
Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
2.1
La téléphonie mobile au service de
l’innovation
La téléphonie mobile est devenue la plateforme de
choix pour la création, la distribution et l’utilisation
de solutions et services numériques innovants dans
toute l’Afrique de l’Ouest. Cette tendance s’explique
par l’expansion rapide des réseaux mobiles dans la
région et l’adoption croissante des smartphones.
Plus d’un quart de la population est désormais
abonnée à des services internet mobiles, un chiffre
qui devrait quasiment doubler pour atteindre 43 %
d’ici 2020.
Le secteur de la téléphonie mobile de la région
soutient l’innovation de multiples manières,
comme en témoigne la création du fonds
d’innovation « Ecosystem Accelerator » de la GSMA
ou l’ouverture des interfaces de programmation
d’application (API) des opérateurs aux développeurs
extérieurs.
• Le fonds d’innovation « Ecosystem Accelerator »
de la GSMA vise à établir des synergies entre
start-ups et opérateurs mobiles. Lancé en 2016,
il accorde aux candidats sélectionnés une aide
financière allant de 100 000 à 250 000 £, des
conseils axés sur la téléphonie mobile et une
assistance technique personnalisée, ainsi que des
opportunités de partenariat avec les opérateurs
mobiles le cas échéant. La première série
d’allocation de fonds s’est terminée en 2016, avec
la sélection de la société nigériane Prepclass, un
site ultralocal qui permet aux élèves de trouver
des professeurs particuliers, en Afrique de l’Ouest.
Le prochain cycle de financement sera ouvert aux
demandes d’aide en juin 2017 et visera les startups qui offrent des services destinés aux PME ou
relevant de l’économie du partage.1
•Les API des opérateurs en matière notamment
de messagerie, de facturation, de géolocalisation
et d’argent mobile, offrent la possibilité aux
start-ups de développer et d’élargir leurs
services pour toucher une base de clientèle
plus large. Vodafone a ouvert son API d’argent
mobile aux développeurs extérieurs au Ghana
tandis qu’Orange a ouvert son API SMS en 2015
(disponible en self-service en Côte d’Ivoire, en
Guinée, au Niger et au Sénégal) et son API de
facturation dans la plupart des pays où l’opérateur
est implanté. Orange offre désormais une API
USSD normalisée aux développeurs et aux
start-ups.
MLouma est une start-up sénégalaise qui a développé un portail Web destiné aux acheteurs et
vendeurs de produits agricoles. En 2015, elle a intégré les API d’Orange pour développer une version
USSD de son portail qui permet aux utilisateurs n’ayant pas de smartphones ou de connexion internet
d’accéder au service. Elle a également adopté une API de facturation d’Orange pour offrir un mode de
paiement alternatif aux utilisateurs du service. Au moment de son lancement en 2013, elle n’enregistrait
qu’un ou deux nouveaux utilisateurs par jour sur sa plateforme Web et ne pouvait pas offrir de service
payant. L’intégration USSD et l’API de facturation, accompagnées d’une campagne marketing d’Orange,
lui a permis de passer de 1 000 à 75 000 utilisateurs en l’espace de six mois.
1.
Pour plus d’informations, voir gsma.com/innovationfund
Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation
11
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
2.2
Réalisation des ODD
Les technologies mobiles participent également à la
réalisation des Objectifs de développement durable
(ODD) des Nations unies au sein de la région,
en offrant l’accès à des outils et applications qui
répondent à un large éventail de problèmes socioéconomiques. La téléphonie mobile a par exemple
été utilisée pour sensibiliser les populations à la
propagation de maladies, comme cela a été le cas
pour le virus Ebola en 2014/15, ou par le Programme
Alimentaire Mondial pour apporter une assistance
humanitaire aux réfugiés et personnes déplacées au
Mali et au Nigéria.
12
Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation
La GSMA et les opérateurs de réseau mobile se
sont unis pour apporter leur soutien à la réalisation
des ODD dans le monde entier, en exploitant la
puissance des réseaux mobiles pour accélérer
ce mouvement d’une manière qu’aucune autre
technologie ne peut égaler. Le tableau 1 présente un
certain nombre d’initiatives soutenues par la GSMA
qui participent à la réalisation de certains ODD en
Afrique de l’Ouest.
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
Tableau 1
Source: GSMA
Exemples d’initiatives soutenues par la GSMA à l’appui de
certains ODD
Inclusion financière
Mettre fin à la pauvreté, sous toutes ses formes, partout dans le monde
Avec plus de 400 millions d’utilisateurs enregistrés, l’argent mobile facilite l’accès
aux services financiers, dont beaucoup contribuent à renforcer la résilience
des pauvres en réduisant leur vulnérabilité aux catastrophes ou aux chocs
économiques, sociaux ou environnementaux.
Plus de 99 % des 1,7 millions d’élèves du secondaire en Côte d’Ivoire paient maintenant leurs
frais d’inscription scolaire au moyen de l’argent mobile. Ce résultat présente des avantages
significatifs pour les parties prenantes. Les parents n’ont par exemple plus besoin de s’absenter
de leur travail pour faire la queue en vue de payer en espèces.
Agriculture
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et
promouvoir l’agriculture durable
L’agriculture représente la principale source de PIB et le principal employeur
du monde en développement. La téléphonie mobile est particulièrement bien
placée pour diffuser rapidement les informations critiques dont les petits
exploitants agricoles ont besoin pour prendre de meilleures décisions et faire des
investissements qui améliorent leur productivité et leurs revenus.
Sènèkèla est un service à valeur ajoutée dans le domaine agricole, proposé par Orange
Mali, qui permet aux agriculteurs maliens d’améliorer leur productivité. Le service offre des
conseils agricoles et des informations sur les prix de marché en langue locale au moyen du
protocole USSD et d’une ligne d’appel. Sènèkèla a atteint plus de 200 000 abonnés depuis son
lancement en 2014. En 2016, Orange Mali a lancé un nouveau service appelé Sandji pour offrir
aux petits agriculteurs des prévisions pluviométriques journalières, mensuelles et saisonnières
extrêmement localisées.
Santé
Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de
tous à tout âge
La téléphonie mobile peut améliorer la qualité, réduire le coût et élargir la portée
des soins de santé en faveur de millions de personnes. Il existe actuellement plus
de 1 000 services de santé mobile dans les pays en développement qui s’adressent
aux familles pour diffuser des contenus relatifs à la santé et offrir des services de
diagnostic.
Audrey Packs distribue des sacs contenant des échantillons gratuits et des informations destinés
aux femmes enceintes dans le but de créer des comportements sains. Audrey s’est récemment
associée à MTN Nigeria, Etisalat Nigeria et MTN Ghana pour offrir des sacs « Audrey Packs » aux
couleurs des opérateurs dans le cadre d’un service global de santé des femmes enceintes par
SMS. Depuis son lancement en 2015, le service a touché 2 millions de femmes.
Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation
13
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
Émancipation des femmes
Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
La téléphonie mobile contribue à l’émancipation des femmes en leur permettant
de se sentir mieux connectées, plus en sécurité et en leur donnant accès à des
informations et des opportunités qui améliorent leur qualité de vie : informations
de santé, opportunités éducationnelles, services financiers.
In 2016, Orange Sénégal a lancé la seconde édition de son Prix de l’Entreprenariat Numérique
Féminin, qui vise à réduire le fossé du numérique parmi les femmes chefs d’entreprise du pays.
Eau et assainissement
Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement
Les solutions utilisant la téléphonie mobile peuvent améliorer l’efficacité des
services d’approvisionnement en eau et en assainissement et élargir leur portée
pour combler le fossé en vue d’un accès universel à l’eau et à l’assainissement
salubre.
En Gambie, eWATERtap lutte contre les problèmes d’encaissement des paiements pour la
distribution de l’eau en milieu rural et les problèmes d’entretien qui en découlent. Le point d’eau,
contrôlé par un dispositif solaire, est connecté au tableau de bord en nuage de eWATERpay
au moyen des technologies M2M. Cela permet à Africa Water Enterprises et d’autres ONG de
surveiller à distance l’état du réseau.
14
Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
Energie
Redynamiser le partenariat mondial pour un développement durable
Dans le secteur de l’énergie hors réseau, le modèle des installations solaires
payables à mesure de l’utilisation (« pay as you go ») au moyen de la téléphonie
mobile offre l’accès à des solutions d’énergie propre depuis le début des années
2010. Plus de 800 000 systèmes solaires domestiques utilisent les paiements
mobiles et les technologies M2M pour offrir une source d’énergie fiable et propre.
En 2013, le programme « M4D Utilities » de la GSMA a accordé une subvention à PEG Ghana pour
son modèle de distribution d’installations solaires sous forme de service au Ghana. PEG Africa
offre maintenant des solutions de location-vente d’équipements solaires en Côte d’Ivoire et au
Ghana. La société a installé plus de 20 000 systèmes solaires domestiques au Ghana et prévoit
d’électrifier 500 000 foyers en Afrique de l’Ouest d’ici 2020. Pour encourager le respect des
échéances de remboursement, PEG a récemment conclu un accord avec Bima, un service de
micro assurance mobile, pour offrir aux clients approuvés une couverture hospitalière gratuite.
Améliorer l’inclusion
Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre
Pour de nombreux groupes marginalisés dans le monde, la téléphonie mobile
représente la première étape de l’accession à une société connectée. La téléphonie
mobile joue un rôle transformationnel clé pour offrir une identité formelle et l’accès
à divers services de base, dont notamment les services financiers.
La réponse aux besoins des 60 millions de personnes déplacées de force dans le monde,
dont près de 21,3 millions de réfugiés, contribuerait de manière significative à la réduction des
inégalités. Le programme « Disaster Response » de la GSMA a lancé le portail « Refugees and
Connectivity » pour faire ressortir l’impact positif des technologies mobiles dans la vie des
réfugiés.
Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation
15
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
3
Exploiter tout
le potentiel de
la téléphonie
mobile en
Afrique de
l’Ouest
16
Exploiter tout le potentiel de la téléphonie
mobile en Afrique de l’Ouest
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
L’Afrique est fortement dépendante des réseaux
mobiles pour offrir la connectivité dont ses
citoyens et ses entreprises ont besoin. Le secteur
de la téléphonie mobile contribue de manière
significative à l’économie de l’ensemble de l’Afrique
de l’Ouest, jouant un rôle moteur dans la croissance
économique et la création d’emplois tout en
participant au financement des services publics. Les
pouvoirs publics et les opérateurs mobiles ont un
intérêt commun à connecter toutes les personnes
et tous les systèmes vers un avenir meilleur, ce
qui nécessitera la poursuite des investissements
et de l’innovation du secteur privé. La volonté des
investisseurs de financer la mise en place de réseaux
modernes de haut débit mobile par les opérateurs
mobiles dépend en partie de l’existence d’un cadre
réglementaire favorable et prévisible.
Les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer
pour encourager l’innovation et les législateurs
peuvent aider le secteur de la téléphonie mobile
à inspirer la confiance nécessaire dans l’économie
numérique. Si les politiques et les autorités
réglementaires encouragent l’investissement,
la concurrence et l’innovation, le secteur de la
téléphonie mobile comme le reste de l’économie
numérique se développeront, apportant prospérité
et emplois. La concrétisation du potentiel
transformateur des services mobiles passe par la
collaboration de tous les acteurs, que ce soit entre
les opérateurs de réseau mobile et l’écosystème
plus large des services mobiles, ou entre les
gouvernements, les autorités réglementaires et les
autres parties prenantes du secteur.
Les décideurs politiques ont fait des efforts
considérables ces dernières années pour mettre
en place un environnement réglementaire plus
favorable, en matière notamment de modernisation
réglementaire, de gestion du spectre, de fiscalité et
de réglementations permettant le développement
des services d’argent mobile.
3.1
Gestion du spectre
Le fondement de tout réseau mobile est le spectre
des fréquences radio. Pour les opérateurs, la
quantité, la nature et les conditions d’utilisation du
spectre ont un impact direct sur la portée, la rapidité
et la qualité des services mobiles. Plusieurs pays
de la région ont pris des mesures pour améliorer la
gestion des ressources de spectre ou augmenter
la quantité de spectre mis à la disposition des
opérateurs :
• La Commission des communications nigériane
(NCC : Nigerian Communications Commission)
est en train de définir un cadre de fonctionnement
et des lignes directrices pour autoriser un
marché secondaire du spectre dans le pays.
Toutes les parties prenantes concernées ont
été invitées à participer à un forum consultatif.
Cette politique de libéralisation de la gestion
du spectre permettra un transfert plus efficace
et économique des fréquences aux utilisateurs
pour lesquels elles ont le plus valeur et réduira
les barrières à l’entrée sur le marché en facilitant
l’accès au spectre.
• Le Togo, un des derniers marchés de la région où
les services 4G commerciaux en sont pas encore
disponibles, envisage d’accorder des licences 4G
d’ici la fin de l’année 2017. Le gouvernement a
récemment accordé une seconde licence 3G et
s’intéresse maintenant au potentiel de la 4G pour
améliorer la disponibilité des services internet
mobiles dans le pays.
• Le Sénégal est en voie de terminer le passage
au numérique entrepris par EXCAF Telecom, la
société qui a remporté l’appel d’offres pour ce
projet. EXCAF a transféré un certain nombre de
nouveaux émetteurs numériques terrestres à
l’État, mais conservera le droit d’utiliser deux des
quatre multiplexeurs à des fins commerciales
pendant 10 ans.
Exploiter tout le potentiel de la téléphonie
mobile en Afrique de l’Ouest
17
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
3.2
Fiscalité
Le secteur est en train de faire des investissements
considérables pour améliorer la couverture
des réseaux et offrir de nouveaux services à la
population de l’ensemble de la région. Ces efforts
sont toutefois entravés lorsque les gouvernements
augmentent le coût de possession et de
développement des réseaux en imposant un niveau
excessif d’impôts et de redevances propres au
secteur. La GSMA encourage une approche fiscale
fondée sur de bonnes pratiques qui favorisent
un juste équilibre entre le développement de
l’économie numérique et celui des recettes fiscales
de l’État. Un certain nombre de mesures ont été
prises dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest en
vue de réduire la fiscalité spécifique au secteur, qui
devraient contribuer à réduire le coût et augmenter
l’adoption des services mobiles, notamment dans
les zones rurales et isolées :
• En avril 2016, le Conseil des ministres du Togo
a donné mandat au ministre des postes et de
l’économie numérique d’exempter les téléphones
portables et d’autres équipements informatiques
personnels des droits de douane à l’importation.
Cette mesure a pris effet en décembre 2016, dans
le but de rendre ces appareils plus abordables
pour faciliter l’accès de la population locale aux
services mobiles à haut débit.
• Une mesure similaire concernant les droits de
douanes à l’importation a été adoptée fin 2016 en
Côte d’Ivoire pour réduire les droits de 35 à 3 %
sur les téléphones portables jusqu’à fin 2018.
• Au Bénin, après consultation des opérateurs
mobiles du pays, le gouvernement a adopté
des mesures fiscales visant à réduire le coût des
services mobiles dans le pays.
3.3
Modernisation réglementaire et cadre de
développement des TIC
L’innovation rapide des technologies et des modèles
commerciaux estompe les frontières entre des
marchés et des régimes réglementaires qui étaient
autrefois distincts. En conséquence, les décideurs
politiques du monde entier s’efforcent de mettre en
œuvre des réformes pour protéger la concurrence
et les consommateurs sans pour autant freiner
le progrès social et économique et l’innovation.
Sur la plupart des marchés, les politiques et les
institutions réglementaires ont besoin d’être revues
et potentiellement modernisées.
Il existe plusieurs exemples dans la région de la
manière dont les autorités réglementaires peuvent
traiter ces questions, notamment en ce qui concerne
la question des acteurs OTT. Début 2016, la NCC a
publié un rapport sur les services OTT proposés
au Nigeria et évoqué la nécessité d’organiser un
« forum consultatif des parties prenantes »
pour examiner le besoin de réglementation
18
Exploiter tout le potentiel de la téléphonie
mobile en Afrique de l’Ouest
supplémentaire. Au Ghana, l’Autorité nationale des
communications a organisé un forum public pour
débattre de plusieurs questions, dont notamment la
réglementation des prestataires OTT.
Pour continuer d’améliorer le cadre réglementaire
de la région et aborder les questions émergentes,
la CEDEAO a formellement adopté mi-2016 un
plan stratégique des TIC pour la période 2016–20,
qui prévoit un certain nombre d’actions et de
projets dans des domaines prioritaires tels que
l’environnement politique et réglementaire, le
développement des infrastructures, l’accessibilité de
l’internet en termes de coût, le développement de
services et contenus innovants et la cyber-sécurité.
Il existe de nombreux exemples dans le monde
de ce qui peut être réalisé lorsque les décideurs
politiques définissent des orientations claires
pour le secteur des TIC d’un pays ou d’une région,
accompagnées d’actions et d’objectifs précis.
L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017
3.4
Argent mobile et réglementation habilitante
Les autorités réglementaires de toutes les régions
du monde reconnaissent l’importance de mettre en
place un cadre réglementaire ouvert et équitable
pour les services d’argent mobile. Des progrès
réglementaires restent toutefois nécessaires pour
permettre aux services financiers mobiles de
toucher la totalité du marché potentiel et de garantir
l’inclusion financière. En 2016, parmi les 92 ayant
des services d’argent mobile, 52 avaient un cadre
réglementaire dit « habilitant ».2
En 2006, La Banque centrale des États de l’Afrique
de l’Ouest a été l’une des premières institutions
réglementaires à autoriser l’émission de monnaie
électronique par des prestataires non bancaires.
Ce cadre réglementaire a été ensuite actualisé
en 2015 pour mieux répondre aux objectifs
d’inclusion financière, de stabilité et d’intégrité.
Plusieurs décisions et événements récents vont
dans le sens d’une amélioration de l’environnement
réglementaire de l’argent mobile dans la région :
• La Banque centrale du Nigeria devrait commencer
à accorder des licences aux filiales des opérateurs
de téléphonie mobile agissant en qualité de
« super agents » en vertu du « régime
réglementaire de licence des super agents »
2.
(Regulatory Framework for Licensing Super
Agents) émis en 2015. À ce jour, seuls deux super
agents ont reçu une licence. Cette évolution fait
suite à une récente réunion des parties prenantes
dans le cadre de laquelle les opérateurs ont assuré
à la NCC que la qualité de leur service mobile
ne serait pas réduite par leur implication dans
l’activité d’argent mobile en qualité de super
agents. L’adoption de l’argent mobile au Nigeria
devrait connaître une progression significative
avec l’exploitation du vaste réseau de distribution
des opérateurs de téléphonie mobile par les
opérateurs d’argent mobile agréés.
• La Banque du Ghana a publié un « Calendrier
de versement des intérêts de l’argent mobile
aux clients » qui précise les dates prévues de
versement des intérêts accumulés sur le compte
en fiducie en faveur des utilisateurs de l’argent
mobile. Cette politique de distribution des intérêts
aux utilisateurs de l’argent mobile renforce
l’inclusion financière en attirant un plus grand
nombre de client et en incitant à usage accru
des services.
<< State of the Industry Report on Mobile Money >> GSMA, 2017
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