L’économie mobile L’Afrique de l’Ouest 2017 Droits d’auteur © 2017 GSM Association La GSMA représente les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier. Elle réunit près de 800 opérateurs et 300 sociétés appartenant à l’écosystème mobile, dont des fabricants de téléphones et dispositifs, des éditeurs de logiciels, des fournisseurs d’équipements, des fournisseurs de services Internet et des entreprises de secteurs connexes. La GSMA organise également les plus grands événements du marché, tels le Mobile World Congress, le Mobile World Congress Shanghai, le Mobile World Congress Americas et les conférences Mobile 360 Series. Pour plus d’informations, veuillez visiter le site de la GSMA : www.gsma.com Suivez-nous sur Twitter : @GSMA GSMA Intelligence est la source definitive de données, analyses et prévisions sur les opérateurs de téléphonie mobile dans le monde, ainsi que l’éditeur de rapports et travaux de recherche sur l’industrie faisant autorité. Notre base de données couvre tous les groupes d’opérateurs, réseaux et MVNO à travers tous les pays du monde – de l’Afghanistan au Zimbabwe. C’est l’ensemble de données et d’indicateurs le plus précis et le plus complet concernant l’industrie, comprenant des dizaines de millions de points de données individuels, mis à jour quotidiennement. GSMA Intelligence est un atout majeur utilisé par de nombreux opérateurs, fabricants, régulateurs, institutions financières et autres acteurs de l’industrie afin de contribuer à la prise de décision stratégique et à la planification des investissements à long-terme. Les données sont utilisées comme point de référence de l’industrie et sont fréquemment citées par les médias et par l’industrie ellemême. Notre équipe d’analystes et d’experts produit des rapports de recherche réguliers sur l’ensemble des sujets de l’industrie. www.gsmaintelligence.com [email protected] Sommaire SYNTHÈSE 1 APERÇU DU MARCHÉ DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE EN AFRIQUE DE L’OUEST 2 5 1.1 Afrique de l’Ouest : un des marchés en plus forte croissance dans le monde 8 1.2 Les conditions d’exploitation plus difficiles entraînent une consolidation 9 2 LE SECTEUR DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE SOUTIENT L’INNOVATION ET LES ODD DES NATIONS UNIES DANS LA RÉGION 10 2.1 La téléphonie mobile au service de l’innovation 11 2.2 Réalisation des ODD 12 3 EXPLOITER TOUT LE POTENTIEL DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE EN AFRIQUE DE L’OUEST 16 3.1 Gestion du spectre 17 3.2 Fiscalité 18 3.3 Modernisation réglementaire et cadre de développement des TIC 18 3.4 Argent mobile et réglementation habilitante 19 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 Synthèse Un des marchés en plus forte croissance dans le monde pour la téléphonie mobile Fin 2016, l’Afrique de l’Ouest comptait 172 millions d’abonnés uniques, représentant 320 millions de connexions mobiles. Le taux de pénétration de la région en nombre d’abonnés uniques s’élève désormais à 49 %, légèrement supérieur au taux de pénétration de 47 % enregistré dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Au cours des quatre prochaines années, l’Afrique de l’Ouest devrait enregistrer une croissance moyenne de 6 % par an du nombre d’abonnés, une des plus fortes croissances mondiales, se traduisant par 45 millions d’abonnés supplémentaires d’ici 2020. Le principal marché de la région (Nigeria) devrait représenter les deux-tiers de cette croissance, avec un autre quart provenant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger et du Sénégal. Les conditions macroéconomiques défavorables de la région ont pesé sur les revenus de la téléphonie 2 Synthèse mobile en 2016, et continueront de le faire en 2017, avec une baisse attendue du chiffre d’affaires résultant des pressions persistantes à la baisse sur des marchés clés tels que le Nigeria et du ralentissement de la croissance dans d’autres pays de la région. Malgré ces difficultés, les dépenses d’investissement dans les réseaux et les services resteront stables ; les opérateurs de réseau mobile ont investi 2,7 milliards US$ en 2016 et devraient investir un total de 12,6 milliards US$ entre 2017 et 2020. Les investissements des opérateurs dans les réseaux à haut débit (avec le lancement de 14 réseaux 4G dans la région depuis le début de 2016) et la baisse du prix des smartphones favorisent le passage au haut débit mobile. Les connexions 3G et 4G dépasseront les connexions 2G d’ici mi-2019 et représenteront deux-tiers du nombre total de connexions d’ici fin 2020. L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 La téléphonie mobile encourage l’innovation et aide à surmonter les difficultés socioéconomiques Les technologies mobiles continuent de jouer un rôle central pour relever un certain nombre de défis sociaux et économiques en Afrique de l’Ouest, s’appuyant sur la portée élargie des réseaux mobiles et l’adoption rapide des services internet mobiles. La pénétration de l’Internet mobile devrait quasiment doubler dans la région au cours des quatre prochaines années pour atteindre 43 %. Le secteur de la téléphonie mobile et l’écosystème dans son ensemble de la mobilité soutiennent cette tendance dans le cadre de plusieurs initiatives qui encouragent l’innovation fondée sur la téléphonie mobile, comme par exemple le fonds d’innovation « Ecosystem Accelerator » de la GSMA et l’ouverture des interfaces de programmation d’application (API) des opérateurs aux développeurs extérieurs. Ces initiatives et d’autres aideront le secteur à développer de nouveaux services pour contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Pour que le secteur de la téléphonie mobile puisse réaliser son objectif de connecter les personnes et les entreprises et continue de participer à la croissance économique de la région, les pouvoirs publics et les législateurs ont un rôle à jouer pour maintenir un niveau adéquat d’investissement et d’innovation. Sachant par exemple que la moitié seulement de la population a accès aujourd’hui aux services mobiles, des politiques seront nécessaires pour encourager l’amélioration de la couverture des réseaux et la mise à disposition de nouveaux services aux populations non connectées dans l’ensemble de la région. Les décideurs politiques de la région ont fait des efforts considérables ces dernières années pour mettre en place un environnement réglementaire plus favorable, notamment dans les domaines de la gestion du spectre, de la fiscalité et du cadre réglementaire permettant le développement des services d’argent mobile. Une approche multilatérale à l’échelle de la région est indispensable pour répondre aux aspects réglementaires et politiques du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC). Pour continuer d’améliorer le cadre réglementaire de la région et traiter les questions nouvelles et émergentes, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a formellement adopté mi-2016 un plan stratégique des TIC pour la période 2016–20, qui prévoit un certain nombre d’actions et de projets dans des domaines prioritaires tels que l’environnement politique et réglementaire, le développement des infrastructures, l’accessibilité de l’internet en termes de coût, le développement de services et contenus innovants et la cyber-sécurité. Synthèse 3 Afrique de l’Ouest Connexions SIM Abonnés uniques de la téléphonie mobile 2016 172 millions 220 millions TCAC* de 6 % sur la période 2016–20 2020 49% TAUX DE PÉNÉTRATION DE 2016 TCAC de 6,5 % sur la période 2016–20 53% 2020 *Taux de croissance annuel composé 15,6 Mds US$ 16,5 Mds US$ TCAC de 1,5 % sur la période 2016–20 2020 Dépenses d’investissement des opérateurs pour la période 2017-20 : 12,6 milliards US$ La téléphonie mobile favorise l’inclusion dans toute la région 92% TAUX DE PÉNÉTRATION DE* 411 millions 103% *Hors M2M Chiffre d’affaires total des opérateurs 2016 320 millions INCLUSION NUMÉRIQUE Inclusion numérique des populations pas encore connectées INCLUSION FINANCIÈRE Inclusion financière des populations non bancarisées Accélération des efforts de développement des réseaux mobiles à haut débit et de l’adoption des smartphones 1% 10% 20% 2G 2016 2020 79% 41% 3G 4G 49% D’ici 2020, le nombre de smartphones atteindra 226 millions une augmentation de 139 millions entre 2016 et 2020 Taux de pénétration de l’Internet mobile 30% 2016 2020 43% 56 services d’argent mobile en activité dans 14 pays en date de mars 2017 1 Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 CAP-VERT MALI NIGER SÉNÉGAL GAMBIE GUINÉE-BISSAU BURKINA FASO GUINÉE SIERRA LEONE BÉNIN CÔTE D'IVOIRE TOGO GHANA NIGERIA LIBERIA 6 Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 ABONNÉS UNIQUES (EN MILLIONS) PÉNÉTRATION ADOPTION DES SMARTPHONES Afrique de l’Ouest 172 49,0 % 28,0 % Bénin 5,3 47,0 % 28,5 % Burkina Faso 7,5 39,6 % 25,5 % 0,359 66,0 % 44,2 % 12,5 52,9 % 27,1 % Gambie 1,4 66,6 % 27,5 % Ghana 18,9 66,8 % 23,4 % Guinée 6 45,8 % 22,5 % 0,743 38,9 % 29,7 % Liberia 1,7 37,2 % 26,2 % Mali 11,1 60,5 % 26,5 % Niger 5,3 24,9 % 19,5 % Nigeria 86 45,4 % 29,9 % Sénégal 9,6 60,5 % 35,6 % Sierra Leone 2,9 43,3 % 28,5 % Togo 2,9 38,2 % 25,5 % Cap-Vert Côte d'Ivoire Guinée-Bissau Chiffres 2016. Source : GSMA Intelligence Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest 7 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 1.1 Afrique de l’Ouest : un des marchés en plus forte croissance dans le monde À fin 2016, la moitié des habitants de l’Afrique de l’Ouest avaient un abonnement mobile, ce qui correspond à 172 millions d’abonnés uniques. Le nombre total de connexions atteignait 320 millions, soit un taux de pénétration de 92 %. D’ici 2020, 45 millions de personnes supplémentaires seront connectées aux services mobiles dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, portant le nombre total d’abonnés uniques à 220 millions et le taux de pénétration à 54 %. À titre de comparaison, l’Afrique subsaharienne devrait avoir un taux de pénétration de 49 % à cette même date. L’Afrique de l’Ouest est l’un des marchés en plus forte croissance dans le monde pour la téléphonie mobile, avec un taux de croissance annuel moyen de 6,0 % attendu entre 2016 et 2020, alors que la moyenne mondiale s’élève à 4,2%. Le Nigeria, qui représente le principal marché de la région avec près de la moitié des connexions et des revenus de la région en 2016, fournira également deux-tiers des nouveaux abonnés entre 2016 et 2020. Cinq autres pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal) devraient représenter un quart de la croissance, soit 11,6 millions de nouveaux abonnés sur la période. Figure 1 Source: GSMA Intelligence Parc d’abonnés uniques (en millions) et taux de pénétration 54% 120 45% 80 60 49% 44% 66% 68% 53% 57% 60% 66% 61% 40 20 66% 0 Nigeria Ghana Côte d’Ivoire 2016 Pénétration 8 Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest Mali 2020 Pénétration Sénégal Reste de l’Afrique de l’Ouest Nombre d’abonnés uniques (en millions) 100 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 Le passage au haut débit mobile est en train de s’accélérer, soutenu par le développement des réseaux et l’adoption croissante des smartphones. On compte désormais 23 réseaux 4G en fonctionnement dans sept pays de la région, dont 14 lancés depuis début 2016. La 3G est également présente dans tous les pays de la région. Le nombre de connexion à haut débit devrait quasiment tripler au cours des quatre prochaines années pour atteindre près de 60 % du nombre total de connexions d’ici 2020. L’adoption des smartphones devrait connaître une croissance similaire, avec 139 millions nouveaux smartphones connectés sur la période. Les principaux moteurs de l’adoption des smartphones dans la région sont la diminution du prix de vente moyen (un certain nombre d’opérateurs de la région, comme par exemple MTN ou Orange, offrent désormais des smartphones peu coûteux) et le développement du marché des appareils d’occasion. 1.2 Les conditions d’exploitation plus difficiles entraînent une consolidation Le chiffre d’affaires de la téléphonie mobile a augmenté de 2,8 % en 2016 pour atteindre 15,6 milliards US$, malgré une baisse de 5,5 % au Nigeria, qui s’explique principalement par l’effet conjugué de la hausse de l’inflation et de la récession économique sur les dépenses de consommation dans le pays. Le chiffre d’affaires total devrait baisser en 2017, à cause de la persistance des pressions à la baisse au Nigeria et du ralentissement de la croissance dans de nombreux autres pays de la région, mais la croissance devrait repartir l’année d’après grâce à la reprise économique. Malgré cette conjoncture économique difficile, les opérateurs mobiles continuent d’investir dans leurs réseaux et leurs services. Les dépenses d’investissement devraient rester stables entre 2017 et 2020 pour atteindre un total de 12,6 milliards US$. Les conditions économiques difficiles et la forte pression concurrentielle favorisent également une consolidation du marché dans certains pays de la région. Orange a ainsi racheté en 2016 l’activité d’Airtel au Burkina Faso et au Sierra Leone, et en février 2017, Airtel et Tigo ont annoncé un projet de fusion de leurs activités au Ghana. Ce mouvement de consolidation et de rationalisation du marché se poursuivra probablement dans les prochaines années, amenant ainsi les marchés très fragmentés de la région, qui comptent dans certains cas plus de cinq opérateurs et détenteurs de licences, vers une structure plus viable et optimale. Aperçu du marché de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest 9 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 2 Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation et les ODD des Nations unies dans la région 10 Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 2.1 La téléphonie mobile au service de l’innovation La téléphonie mobile est devenue la plateforme de choix pour la création, la distribution et l’utilisation de solutions et services numériques innovants dans toute l’Afrique de l’Ouest. Cette tendance s’explique par l’expansion rapide des réseaux mobiles dans la région et l’adoption croissante des smartphones. Plus d’un quart de la population est désormais abonnée à des services internet mobiles, un chiffre qui devrait quasiment doubler pour atteindre 43 % d’ici 2020. Le secteur de la téléphonie mobile de la région soutient l’innovation de multiples manières, comme en témoigne la création du fonds d’innovation « Ecosystem Accelerator » de la GSMA ou l’ouverture des interfaces de programmation d’application (API) des opérateurs aux développeurs extérieurs. • Le fonds d’innovation « Ecosystem Accelerator » de la GSMA vise à établir des synergies entre start-ups et opérateurs mobiles. Lancé en 2016, il accorde aux candidats sélectionnés une aide financière allant de 100 000 à 250 000 £, des conseils axés sur la téléphonie mobile et une assistance technique personnalisée, ainsi que des opportunités de partenariat avec les opérateurs mobiles le cas échéant. La première série d’allocation de fonds s’est terminée en 2016, avec la sélection de la société nigériane Prepclass, un site ultralocal qui permet aux élèves de trouver des professeurs particuliers, en Afrique de l’Ouest. Le prochain cycle de financement sera ouvert aux demandes d’aide en juin 2017 et visera les startups qui offrent des services destinés aux PME ou relevant de l’économie du partage.1 •Les API des opérateurs en matière notamment de messagerie, de facturation, de géolocalisation et d’argent mobile, offrent la possibilité aux start-ups de développer et d’élargir leurs services pour toucher une base de clientèle plus large. Vodafone a ouvert son API d’argent mobile aux développeurs extérieurs au Ghana tandis qu’Orange a ouvert son API SMS en 2015 (disponible en self-service en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Niger et au Sénégal) et son API de facturation dans la plupart des pays où l’opérateur est implanté. Orange offre désormais une API USSD normalisée aux développeurs et aux start-ups. MLouma est une start-up sénégalaise qui a développé un portail Web destiné aux acheteurs et vendeurs de produits agricoles. En 2015, elle a intégré les API d’Orange pour développer une version USSD de son portail qui permet aux utilisateurs n’ayant pas de smartphones ou de connexion internet d’accéder au service. Elle a également adopté une API de facturation d’Orange pour offrir un mode de paiement alternatif aux utilisateurs du service. Au moment de son lancement en 2013, elle n’enregistrait qu’un ou deux nouveaux utilisateurs par jour sur sa plateforme Web et ne pouvait pas offrir de service payant. L’intégration USSD et l’API de facturation, accompagnées d’une campagne marketing d’Orange, lui a permis de passer de 1 000 à 75 000 utilisateurs en l’espace de six mois. 1. Pour plus d’informations, voir gsma.com/innovationfund Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation 11 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 2.2 Réalisation des ODD Les technologies mobiles participent également à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies au sein de la région, en offrant l’accès à des outils et applications qui répondent à un large éventail de problèmes socioéconomiques. La téléphonie mobile a par exemple été utilisée pour sensibiliser les populations à la propagation de maladies, comme cela a été le cas pour le virus Ebola en 2014/15, ou par le Programme Alimentaire Mondial pour apporter une assistance humanitaire aux réfugiés et personnes déplacées au Mali et au Nigéria. 12 Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation La GSMA et les opérateurs de réseau mobile se sont unis pour apporter leur soutien à la réalisation des ODD dans le monde entier, en exploitant la puissance des réseaux mobiles pour accélérer ce mouvement d’une manière qu’aucune autre technologie ne peut égaler. Le tableau 1 présente un certain nombre d’initiatives soutenues par la GSMA qui participent à la réalisation de certains ODD en Afrique de l’Ouest. L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 Tableau 1 Source: GSMA Exemples d’initiatives soutenues par la GSMA à l’appui de certains ODD Inclusion financière Mettre fin à la pauvreté, sous toutes ses formes, partout dans le monde Avec plus de 400 millions d’utilisateurs enregistrés, l’argent mobile facilite l’accès aux services financiers, dont beaucoup contribuent à renforcer la résilience des pauvres en réduisant leur vulnérabilité aux catastrophes ou aux chocs économiques, sociaux ou environnementaux. Plus de 99 % des 1,7 millions d’élèves du secondaire en Côte d’Ivoire paient maintenant leurs frais d’inscription scolaire au moyen de l’argent mobile. Ce résultat présente des avantages significatifs pour les parties prenantes. Les parents n’ont par exemple plus besoin de s’absenter de leur travail pour faire la queue en vue de payer en espèces. Agriculture Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable L’agriculture représente la principale source de PIB et le principal employeur du monde en développement. La téléphonie mobile est particulièrement bien placée pour diffuser rapidement les informations critiques dont les petits exploitants agricoles ont besoin pour prendre de meilleures décisions et faire des investissements qui améliorent leur productivité et leurs revenus. Sènèkèla est un service à valeur ajoutée dans le domaine agricole, proposé par Orange Mali, qui permet aux agriculteurs maliens d’améliorer leur productivité. Le service offre des conseils agricoles et des informations sur les prix de marché en langue locale au moyen du protocole USSD et d’une ligne d’appel. Sènèkèla a atteint plus de 200 000 abonnés depuis son lancement en 2014. En 2016, Orange Mali a lancé un nouveau service appelé Sandji pour offrir aux petits agriculteurs des prévisions pluviométriques journalières, mensuelles et saisonnières extrêmement localisées. Santé Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge La téléphonie mobile peut améliorer la qualité, réduire le coût et élargir la portée des soins de santé en faveur de millions de personnes. Il existe actuellement plus de 1 000 services de santé mobile dans les pays en développement qui s’adressent aux familles pour diffuser des contenus relatifs à la santé et offrir des services de diagnostic. Audrey Packs distribue des sacs contenant des échantillons gratuits et des informations destinés aux femmes enceintes dans le but de créer des comportements sains. Audrey s’est récemment associée à MTN Nigeria, Etisalat Nigeria et MTN Ghana pour offrir des sacs « Audrey Packs » aux couleurs des opérateurs dans le cadre d’un service global de santé des femmes enceintes par SMS. Depuis son lancement en 2015, le service a touché 2 millions de femmes. Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation 13 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 Émancipation des femmes Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles La téléphonie mobile contribue à l’émancipation des femmes en leur permettant de se sentir mieux connectées, plus en sécurité et en leur donnant accès à des informations et des opportunités qui améliorent leur qualité de vie : informations de santé, opportunités éducationnelles, services financiers. In 2016, Orange Sénégal a lancé la seconde édition de son Prix de l’Entreprenariat Numérique Féminin, qui vise à réduire le fossé du numérique parmi les femmes chefs d’entreprise du pays. Eau et assainissement Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement Les solutions utilisant la téléphonie mobile peuvent améliorer l’efficacité des services d’approvisionnement en eau et en assainissement et élargir leur portée pour combler le fossé en vue d’un accès universel à l’eau et à l’assainissement salubre. En Gambie, eWATERtap lutte contre les problèmes d’encaissement des paiements pour la distribution de l’eau en milieu rural et les problèmes d’entretien qui en découlent. Le point d’eau, contrôlé par un dispositif solaire, est connecté au tableau de bord en nuage de eWATERpay au moyen des technologies M2M. Cela permet à Africa Water Enterprises et d’autres ONG de surveiller à distance l’état du réseau. 14 Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 Energie Redynamiser le partenariat mondial pour un développement durable Dans le secteur de l’énergie hors réseau, le modèle des installations solaires payables à mesure de l’utilisation (« pay as you go ») au moyen de la téléphonie mobile offre l’accès à des solutions d’énergie propre depuis le début des années 2010. Plus de 800 000 systèmes solaires domestiques utilisent les paiements mobiles et les technologies M2M pour offrir une source d’énergie fiable et propre. En 2013, le programme « M4D Utilities » de la GSMA a accordé une subvention à PEG Ghana pour son modèle de distribution d’installations solaires sous forme de service au Ghana. PEG Africa offre maintenant des solutions de location-vente d’équipements solaires en Côte d’Ivoire et au Ghana. La société a installé plus de 20 000 systèmes solaires domestiques au Ghana et prévoit d’électrifier 500 000 foyers en Afrique de l’Ouest d’ici 2020. Pour encourager le respect des échéances de remboursement, PEG a récemment conclu un accord avec Bima, un service de micro assurance mobile, pour offrir aux clients approuvés une couverture hospitalière gratuite. Améliorer l’inclusion Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre Pour de nombreux groupes marginalisés dans le monde, la téléphonie mobile représente la première étape de l’accession à une société connectée. La téléphonie mobile joue un rôle transformationnel clé pour offrir une identité formelle et l’accès à divers services de base, dont notamment les services financiers. La réponse aux besoins des 60 millions de personnes déplacées de force dans le monde, dont près de 21,3 millions de réfugiés, contribuerait de manière significative à la réduction des inégalités. Le programme « Disaster Response » de la GSMA a lancé le portail « Refugees and Connectivity » pour faire ressortir l’impact positif des technologies mobiles dans la vie des réfugiés. Le secteur de la téléphonie mobile soutient l’innovation 15 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 3 Exploiter tout le potentiel de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest 16 Exploiter tout le potentiel de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 L’Afrique est fortement dépendante des réseaux mobiles pour offrir la connectivité dont ses citoyens et ses entreprises ont besoin. Le secteur de la téléphonie mobile contribue de manière significative à l’économie de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, jouant un rôle moteur dans la croissance économique et la création d’emplois tout en participant au financement des services publics. Les pouvoirs publics et les opérateurs mobiles ont un intérêt commun à connecter toutes les personnes et tous les systèmes vers un avenir meilleur, ce qui nécessitera la poursuite des investissements et de l’innovation du secteur privé. La volonté des investisseurs de financer la mise en place de réseaux modernes de haut débit mobile par les opérateurs mobiles dépend en partie de l’existence d’un cadre réglementaire favorable et prévisible. Les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer pour encourager l’innovation et les législateurs peuvent aider le secteur de la téléphonie mobile à inspirer la confiance nécessaire dans l’économie numérique. Si les politiques et les autorités réglementaires encouragent l’investissement, la concurrence et l’innovation, le secteur de la téléphonie mobile comme le reste de l’économie numérique se développeront, apportant prospérité et emplois. La concrétisation du potentiel transformateur des services mobiles passe par la collaboration de tous les acteurs, que ce soit entre les opérateurs de réseau mobile et l’écosystème plus large des services mobiles, ou entre les gouvernements, les autorités réglementaires et les autres parties prenantes du secteur. Les décideurs politiques ont fait des efforts considérables ces dernières années pour mettre en place un environnement réglementaire plus favorable, en matière notamment de modernisation réglementaire, de gestion du spectre, de fiscalité et de réglementations permettant le développement des services d’argent mobile. 3.1 Gestion du spectre Le fondement de tout réseau mobile est le spectre des fréquences radio. Pour les opérateurs, la quantité, la nature et les conditions d’utilisation du spectre ont un impact direct sur la portée, la rapidité et la qualité des services mobiles. Plusieurs pays de la région ont pris des mesures pour améliorer la gestion des ressources de spectre ou augmenter la quantité de spectre mis à la disposition des opérateurs : • La Commission des communications nigériane (NCC : Nigerian Communications Commission) est en train de définir un cadre de fonctionnement et des lignes directrices pour autoriser un marché secondaire du spectre dans le pays. Toutes les parties prenantes concernées ont été invitées à participer à un forum consultatif. Cette politique de libéralisation de la gestion du spectre permettra un transfert plus efficace et économique des fréquences aux utilisateurs pour lesquels elles ont le plus valeur et réduira les barrières à l’entrée sur le marché en facilitant l’accès au spectre. • Le Togo, un des derniers marchés de la région où les services 4G commerciaux en sont pas encore disponibles, envisage d’accorder des licences 4G d’ici la fin de l’année 2017. Le gouvernement a récemment accordé une seconde licence 3G et s’intéresse maintenant au potentiel de la 4G pour améliorer la disponibilité des services internet mobiles dans le pays. • Le Sénégal est en voie de terminer le passage au numérique entrepris par EXCAF Telecom, la société qui a remporté l’appel d’offres pour ce projet. EXCAF a transféré un certain nombre de nouveaux émetteurs numériques terrestres à l’État, mais conservera le droit d’utiliser deux des quatre multiplexeurs à des fins commerciales pendant 10 ans. Exploiter tout le potentiel de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest 17 L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 3.2 Fiscalité Le secteur est en train de faire des investissements considérables pour améliorer la couverture des réseaux et offrir de nouveaux services à la population de l’ensemble de la région. Ces efforts sont toutefois entravés lorsque les gouvernements augmentent le coût de possession et de développement des réseaux en imposant un niveau excessif d’impôts et de redevances propres au secteur. La GSMA encourage une approche fiscale fondée sur de bonnes pratiques qui favorisent un juste équilibre entre le développement de l’économie numérique et celui des recettes fiscales de l’État. Un certain nombre de mesures ont été prises dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest en vue de réduire la fiscalité spécifique au secteur, qui devraient contribuer à réduire le coût et augmenter l’adoption des services mobiles, notamment dans les zones rurales et isolées : • En avril 2016, le Conseil des ministres du Togo a donné mandat au ministre des postes et de l’économie numérique d’exempter les téléphones portables et d’autres équipements informatiques personnels des droits de douane à l’importation. Cette mesure a pris effet en décembre 2016, dans le but de rendre ces appareils plus abordables pour faciliter l’accès de la population locale aux services mobiles à haut débit. • Une mesure similaire concernant les droits de douanes à l’importation a été adoptée fin 2016 en Côte d’Ivoire pour réduire les droits de 35 à 3 % sur les téléphones portables jusqu’à fin 2018. • Au Bénin, après consultation des opérateurs mobiles du pays, le gouvernement a adopté des mesures fiscales visant à réduire le coût des services mobiles dans le pays. 3.3 Modernisation réglementaire et cadre de développement des TIC L’innovation rapide des technologies et des modèles commerciaux estompe les frontières entre des marchés et des régimes réglementaires qui étaient autrefois distincts. En conséquence, les décideurs politiques du monde entier s’efforcent de mettre en œuvre des réformes pour protéger la concurrence et les consommateurs sans pour autant freiner le progrès social et économique et l’innovation. Sur la plupart des marchés, les politiques et les institutions réglementaires ont besoin d’être revues et potentiellement modernisées. Il existe plusieurs exemples dans la région de la manière dont les autorités réglementaires peuvent traiter ces questions, notamment en ce qui concerne la question des acteurs OTT. Début 2016, la NCC a publié un rapport sur les services OTT proposés au Nigeria et évoqué la nécessité d’organiser un « forum consultatif des parties prenantes » pour examiner le besoin de réglementation 18 Exploiter tout le potentiel de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest supplémentaire. Au Ghana, l’Autorité nationale des communications a organisé un forum public pour débattre de plusieurs questions, dont notamment la réglementation des prestataires OTT. Pour continuer d’améliorer le cadre réglementaire de la région et aborder les questions émergentes, la CEDEAO a formellement adopté mi-2016 un plan stratégique des TIC pour la période 2016–20, qui prévoit un certain nombre d’actions et de projets dans des domaines prioritaires tels que l’environnement politique et réglementaire, le développement des infrastructures, l’accessibilité de l’internet en termes de coût, le développement de services et contenus innovants et la cyber-sécurité. Il existe de nombreux exemples dans le monde de ce qui peut être réalisé lorsque les décideurs politiques définissent des orientations claires pour le secteur des TIC d’un pays ou d’une région, accompagnées d’actions et d’objectifs précis. L’ÉCONOMIE MOBILE L’AFRIQUE DE L’OUEST 2017 3.4 Argent mobile et réglementation habilitante Les autorités réglementaires de toutes les régions du monde reconnaissent l’importance de mettre en place un cadre réglementaire ouvert et équitable pour les services d’argent mobile. Des progrès réglementaires restent toutefois nécessaires pour permettre aux services financiers mobiles de toucher la totalité du marché potentiel et de garantir l’inclusion financière. En 2016, parmi les 92 ayant des services d’argent mobile, 52 avaient un cadre réglementaire dit « habilitant ».2 En 2006, La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest a été l’une des premières institutions réglementaires à autoriser l’émission de monnaie électronique par des prestataires non bancaires. Ce cadre réglementaire a été ensuite actualisé en 2015 pour mieux répondre aux objectifs d’inclusion financière, de stabilité et d’intégrité. Plusieurs décisions et événements récents vont dans le sens d’une amélioration de l’environnement réglementaire de l’argent mobile dans la région : • La Banque centrale du Nigeria devrait commencer à accorder des licences aux filiales des opérateurs de téléphonie mobile agissant en qualité de « super agents » en vertu du « régime réglementaire de licence des super agents » 2. (Regulatory Framework for Licensing Super Agents) émis en 2015. À ce jour, seuls deux super agents ont reçu une licence. Cette évolution fait suite à une récente réunion des parties prenantes dans le cadre de laquelle les opérateurs ont assuré à la NCC que la qualité de leur service mobile ne serait pas réduite par leur implication dans l’activité d’argent mobile en qualité de super agents. L’adoption de l’argent mobile au Nigeria devrait connaître une progression significative avec l’exploitation du vaste réseau de distribution des opérateurs de téléphonie mobile par les opérateurs d’argent mobile agréés. • La Banque du Ghana a publié un « Calendrier de versement des intérêts de l’argent mobile aux clients » qui précise les dates prévues de versement des intérêts accumulés sur le compte en fiducie en faveur des utilisateurs de l’argent mobile. Cette politique de distribution des intérêts aux utilisateurs de l’argent mobile renforce l’inclusion financière en attirant un plus grand nombre de client et en incitant à usage accru des services. << State of the Industry Report on Mobile Money >> GSMA, 2017 Exploiter tout le potentiel de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest 19 gsma.com GSMA Floor 2 The Walbrook Building 25 Walbrook London EC4N 8AF United Kingdom Tel: +44 (0)20 7356 0600 Fax: +44 (0)20 7356 0601