G U I D E P É D A G O G I Q U E Études canadiennes et mondiales Encyclopédie Panorama Guide pédagogique Ce document est destiné aux enseignantes et aux enseignants de 9 année pour le programme-cadre d’Études canadiennes et mondiales. e Le guide : Coordination du projet : Annette Lalonde Auteure : Gérard Boulay Révision pédagogique et linguistique : Hélène St-Pierre Pour enregistrer les émissions de cette série, consultez l’Horaire scolaire pour connaître les heures de diffusion. L’Horaire scolaire est distribué aux enseignantes et aux enseignants une fois par an en septembre et est également disponible sur le site WEB de TFO à tfo.org Pour ne pas alourdir la lecture et en accord avec les principes grammaticaux du français, le texte de ce document est rédigé au masculin. Il va sans dire qu’il s’applique de manière égale aux femmes et aux hommes. Noter : Les mises en contexte de chaque chapitre de ce guide reflètent le point de vue de l’auteur et n’est pas nécessairement celui de TVOntario. © 2001 L’Office de la télécommunication éducative de l’Ontario Imprimé au Canada Encyclopédie Panorama Table des matières 10 stratégies d’exploitation d’une émission éducative . . . . . . . . . 2 Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 (mise en contexte) . . . . . . . . . . . . 6 (activités de visionnement) . . . . . . .11 Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 (mise en contexte). . . . . . . . . . . . 16 (activités de visionnement). . . . . . . . 23 1 10 stratégies d’exploitation d’une émission éducative 1 Avant le visionnement Avant de visionner, renseigner les élèves sur le contenu de l’émission. Planifier des activités ou des discussions qui feront ressortir la pertinence du sujet et provoqueront des questions auxquelles répondra l’émission. Les activités avant le visionnement sont destinées à intégrer le nouveau vocabulaire présenté dans l’émission et à faciliter l’écoute de l’élève. 2 Pendant le visionnement L’objectif est de créer une situation d’écoute active pour les élèves. On peut leur demander de chercher ou de confirmer un renseignement en particulier. On peut diviser la classe en sous-groupes et assigner à chaque groupe différentes tâches pendant le visionnement. Chaque groupe peut ensuite exprimer leurs expériences de visionnement. 3 Après le visionnement Les élèves peuvent participer à des activités de prolongement qui renforcent leur apprentissage des sujets abordés et des aspects linguistiques connexes. 4 Rembobiner Vous avez la possibilité de rembobiner la cassette pour visionner à nouveau une courte séquence afin de mieux comprendre le dialogue ou de revoir quelque chose de particulièrement intéressant ou important. 6 Il n’est pas impératif de visionner l’émission d’un seul trait. Vous pouvez choisir seulement les séquences pertinentes à votre thème ou projet. Il se peut que vous vouliez faire visionner à vos élèves seulement une séquence de deux ou trois minutes. L’élève n’est pas obligé de visionner l’émission entière pour qu’elle lui soit profitable. Cette stratégie se prête mieux à des émissions du type magazine ou documentaire plutôt que dramatique. 7 5 A p p u yer sur le bouton « pause » 2 Visionner sans le son Pour attirer davantage l’attention de l’élève sur l’image, vous pouvez couper le son. Cette stratégie surprend l’élève et le rend d’autant plus attentif à la tâche qui lui est assignée pendant le visionnement. On peut demander aux élèves de proposer des textes ou des dialogues pour décrire ce qui est à l’écran. On peut ensuite, rembobiner la séquence et visionner à nouveau en écoutant la piste sonore. 8 Écouter sans l’image Pour porter davantage l’attention de l’élève à la piste sonore, au message transmis par la musique, aux effets sonores et au dialogue, vous pouvez tourner l’écran du téléviseur pour empêcher les élèves de voir l’image pendant qu’ils écoutent l’émission. Rembobiner ensuite la séquence et visionner l’émission avec l’image. 9 Vous pouvez interrompre le visionnement en appuyant sur le bouton « pause » du magnétoscope. Ceci vous permet de poser des questions, de préparer les élèves à l’écoute du segment suivant, de vérifier si les élèves comprennent bien, de leur demander de proposer des hypothèses sur ce qui va suivre ou de regarder de près quelque chose à l’écran. Cette stratégie fonctionne mieux pour une émission du type documentaire ou magazine plutôt que dramatique. Dans ce cas, les pauses doivent être très courtes. Segmenter Visionner plusieurs fo i s Vous pouvez visionner l’émission ou plutôt des séquences particulières de l’émission à plus d’une reprise. Ceci permet de rappeler le contenu aux élèves et de donner lieu à une activité de prolongement en fonction du contenu de la séquence. Cette stratégie est particulièrement utile dans le cas d’émissions à format dramatique. 10 S o u rces de référe n c e Les vidéocassettes peuvent être utilisées par les élèves comme moyen de révision ou de rattrapage individuel. Ils peuvent aussi les utiliser comme outils de travail pour leurs projets ou leurs présentations. Avant-Propos Encyclopédie Panorama Les émissions La série Encyclopédie Panorama comprend onze émissions, dont deux explorent la recherche des racines canadiennes françaises et le cadre géographique économique régional. Ces deux émissions se rapportent au programme-cadre d’Études canadiennes et mondiales de 9e année. • Les Racines canadiennes françaises (BPN 720509) • Le Développement du Nord ontarien (BPN 720513) Les neuf autres émissions de la série Encyclopédie Panorama se rapportent également au programme-cadre d’Études canadiennes et mondiale. Un guide pédagogique est disponible pour chaque année scolaire. Un exemplaire de chaque guide est envoyé à chaque école secondaire de langue française en Ontario et ces guides peuvent être aussi téléchargés à partir du site web de TFO à l’adresse www.tfo.org/ressourcestfo 10e année • La Culture franco-ontarienne (BPN 720507) • La Perception de la minorité franco-ontarienne par la majorité anglophone (BPN 720508) • Les Défis linguistiques (BPN 720511) 11e année • Les Institutions franco-ontariennes (BPN 720510) • La Criminalité chez les jeunes (BPN 720512) 12e année • • • • L’Albanie : du totalitarisme à la démocratie (BPN 720501) Les Défis du Tiers monde (BPN 720502) La Vie du réfugié à Hong Kong (BPN 720504) Un pionnier de la lutte contre le racisme : Jackie Robinson (BPN 720506) 3 Encyclopédie Panorama Le guide L’approche pédagogique employée dans ce guide, a pour but d’aider l’enseignant à utiliser une gamme variée de techniques pédagogiques, avant, pendant et après le visionnement des émissions. La présentation de chaque émission met en valeur des connaissances, des méthodes d’apprentissage et de transmission des valeurs. Chaque émission est précédée d’une « Mise en contexte » qui donne une vue d’ensemble de la question, en suivant une approche qui ne correspond généralement pas à celle suivie par les manuels scolaires. Savoir Les Racines canadiennes françaises Cette émission montre la complexité de l’identité des francophones, héritiers d’une longue tradition et d’un passé glorieux, et les circonstances qui ont mené une minorité à la recherche de son identité. Le Développement du Nord ontarien Cette émission traite des causes et des conséquences du déclin du nord ontarien, puis de sa restructuration économique fondée sur le modèle acadien dont l’économie monte en flèche. Savoir faire Toute une panoplie de techniques pédagogiques est utilisée lors de la présentation des émissions. Les élèves ont des travaux à faire après chaque visionnement afin d’évaluer leur apprentissage des concepts abordés dans chaque émission. Des catégories logiques constantes (l’approche causes-conséquences ; comment et pourquoi ; hier et aujourd’hui ; pour et contre), sous-tendent la présentation des émissions et se retrouvent dans les questions posées après l’émission. 4 Encyclopédie Panorama Savoir être L’approche historique proposée considère les facteurs suivants ; L’histoire n’est pas événementielle, ni la mémorisation de faits, mais la tentative de restitution de la vision du monde d’un peuple qui inclut non seulement des événements politiques, mais encore et surtout la vie culturelle, religieuse, économique et sociale de la collectivité étudiée. L’histoire est un joyau aux multiples facettes et nous ne pouvons pas la saisir dans sa totalité. La recherche historique, par définition, ne peut être objective, mais est fonction de la question posée, de la perspective suivie, de l’époque, de la classe sociale et du groupe étudiés. Tout événement historique pour être bien compris, doit être étudié dans son contexte historique, géographique et culturel. Une histoire hors contexte ne fait que renforcer préjugés et stéréotypes. Le choix des émissions, leur répartition, l’approche suivie, les questions posées ont pour objectif de faire prendre un certain recul par rapport au sujet étudié, de chercher des réponses ou, tout du moins, de formuler des hypothèses logiques sur des questions difficiles et d’avoir un esprit ouvert sur le monde. Nous devons étudier les leçons de l’histoire car, comme l’a dit Henri Adams : « ceux qui ignorent les leçons de l’Histoire sont condamnés à répéter les erreurs de l’histoire ». Toute histoire est contemporaine. 5 Encyclopédie Panorama Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Mise en contexte L’histoire de la présence française en Amérique du Nord, la création et l’expansion d’une culture canadienne-française, est une épopée qui se présente en trois volets : • un peuple à la recherche d’un empire, de la fondation de la Nouvelle-France à la conquête ; • une nation à la recherche d’un pays (de 1760 à 1812) ; • une minorité à la recherche de son identité (l’expérience franco-ontarienne du Règlement 17 jusqu’à la fin du vingtième siècle). Peuple à la recherche de la route de la soie La découverte de la Nouvelle-France fut un accident de parcours. Au XVe siècle, la route de la soie, la voie commerciale terrestre, reliant la Chine à l’Europe est coupée par les invasions mongoles. Les États européens sont conscients de leur dette technologique vis-à-vis de l’Empire du Milieu (transmission du secret de la fabrication de la poudre à canon, du papier, de la boussole, du gouvernail à étambot). La Renaissance est friande du savoir et des richesses en provenance de la Chine. Les marchands veulent profiter de la richesse en épices et en soieries de la région et cherchent à rejoindre l’Orient par voie maritime en passant par l’Ouest, puisque la route de l’Est est jalousement gardée par les marins portugais formés par Henri le navigateur. Découverte du Canada C’est dans ce contexte que Cartier explore le Saint-Laurent en 1534 et que Champlain atteint Tadoussac, le 3 juin 1608. Se croyant être en Orient, ils nomment les indigènes du pays, Indiens. À l’ouest de Ville-Marie (Montréal), se trouve les rapides nommés Lachine par les Français et ce n’est que plus tard qu’ils trouvent le moyen de pousser plus loin, vers le pays de la Huronnie. Ce qui frappe dans cette entreprise, c’est le peu d’hommes et de moyens financiers en provenance de la France, en comparaison des résultats obtenus par les habitants. Vie des habitants Après 1660, Louis XIV, étant pris par ses guerres européennes et par les coûts faramineux de la construction de Versailles, n’a plus les moyens de financer l’expansion de la Nouvelle-France. Les habitants sont laissés à eux-mêmes. Ils s’adaptent rapidement au climat, apprennent les méthodes amérindiennes et n’hésitent pas, en utilisant le canot d’écorce, à pénétrer profondément à l’intérieur du pays et même à développer un lucratif commerce de la fourrure. 6 Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Encyclopédie Panorama Père Jésuite en Huronie Évangilisation Aux explorations des coureurs des bois, correspond l’arrivée des missionnaires qui, mus par le désir de conversion, édifient en 1621, le poste de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, en plein cœur de la Huronie, à 800 kilomètres par canot de Montréal. Les Jésuites pensent à l’évangélisation d’un peuple sauvage, et Sainte-Marie se révèle un excellent emplacement stratégique, près, par voie d’eau, des fleuves du Saint-Laurent et du Mississippi. Plaines d’Abraham 1760 marque toutefois un tournant fatidique pour la Nouvelle-France. Sur les plaines d’Abraham, les hommes du général Montcalm, mortellement blessé, perdent la bataille contre les soldats anglais menés adroitement par le général Wolf qui, lui-même, meurt de ses blessures. La Nouvelle-France passe aux mains de l’Angleterre. Les Français éduqués et riches retournent en France, laissant derrière eux les pauvres paysans français à leur triste sort. Abandonnés par la Mère patrie, ils se tournent vers l’Église, leur sécurité et leur réconfort. Les nouveaux conquérants pressés de s’enrichir et de s’approprier des terres, laissent les Canadiens français en paix. La bataille des plaines d’Abraham BPN 720509 Les Racines canadiennes françaises 7 Encyclopédie Panorama Nation à la recherche d’un pays La signature du traité de Paris en 1763 n’est pas un signe de « décapitation » sociale, si les fonctionnaires royaux français sont partis, l’Église et surtout les marchands restent. Le commerce de la fourrure conserve son attrait et l’Acte de Québec de 1774 remet les territoires de l’ancienne Nouvelle-France au Québec, donnant un quasi-monopole aux marchands de Montréal. Nouvelle confédération L’arrivée des loyalistes, suite à la guerre d’indépendance américaine amène la création du Haut Canada et du Bas Canada en 1791, et la division du pays en deux provinces, deux entités politiques et deux ethnies distinctes jusqu’en 1867. Comme l’a bien dit Lord Elgin dans son rapport sur les rébellions de 1837 : « j’ai découvert deux nations en guerre au sein du même État ». Comme les législatures du Canada de l’Est et du Canada de l’Ouest ne peuvent travailler ensemble, une coalition conservatrice dirigée par John A. Macdonald et par Georges-Étienne Cartier, met sur pied l’Acte d’Amérique du Nord britannique (A.A.N.B.). Louis Riel et le Manitoba Les défis que doit surmonter la nouvelle confédération sont immenses. Le gouvernement craint l’annexion de l’ouest canadien, la Terre de Rupert, propriété privée de la compagnie de la baie d’Hudson (C.B.H.) par les États-Unis qui, sortis de la guerre de sécession, ont le désir et les moyens d’obtenir de nouvelles terres de colonisation. La C.B.H. cède ses droits territoriaux à la confédération contre la somme de 1,5 millions de dollars. Les habitants du territoire, ni les Métis n’ont été consultés. Louis Riel s’impose comme chef de la colonie de la rivière Rouge. Le 26 janvier, il fait rédiger une liste des droits pour les habitants, réclamant le désir du Manitoba, d’entrer dans la confédération comme province et non comme territoire. L’Acte du Manitoba est signé le 24 juin 1870. Louis Riel 8 Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Encyclopédie Panorama Espoir d’un Canada bilingue Les Métis se révoltent une deuxième fois en 1885, pour défendre leurs droits en Saskatchewan. Louis Riel est défait à Batoche, arrêté et pendu en 1886. L’évaluation de l’action de Riel prend une valeur symbolique. Elle représente bien la division du pays. Les Orangistes anglophones s’opposent aux Catholiques francophones. Tout est interprété dans le cadre de ce schisme. Louis Riel a été exécuté parce que les Ontariens avaient peur de se faire encercler par des provinces francophones sous la gouverne du Québec. La forte poussée démographique des Canadiens français encourageaient de tels espoirs d’une colonisation française de l’Ouest, chère à Mgr Bourget et à Honoré Mercier. Dans cette perspective, l’on comprend mieux le coup d’arrêt donné à la politique du bilinguisme et la non-reconnaissance des droits scolaires des francophones hors Québec à Caraquet en Acadie, au Manitoba en 1905 et en Ontario en 1912. Le rêve d’un pays bilingue, cher à Henri Bourassa, s’effondre. Lionel Groulx Blessés, les Canadiens français se replient sur eux-mêmes, dans la province du Québec et commencent, sous la houlette de Lionel Groulx à devenir maître chez eux. Francisation des Cantons de l’Est, sous la conduite de l’Église d’un idéal de vie différent de celui de la majorité anglaise et axé sur un mode de vie rural et non mercantile. Minorité à la recherche de son identité La solidarité des francophones d’un océan à l’autre, a disparu autour des années vingt. Dès 1880, les francophones de l’Ontario ne s’identifiaient plus exclusivement comme des Canadiens français, mais comme des Canadiens français de l’Ontario. L’appellation de Franco-ontarien est apparue de façon courante après la Deuxième Guerre mondiale. Des raisons internes et externes ont motivé ce changement d’identité. La violence de la crise scolaire de 1912 à 1927 a joué le rôle de catalyseur au sein de la province. Les Franco-ontariens ont pris conscience, de façon douloureuse, de leur identité de minoritaires. Pendant plus de cinquante ans (1912 à 1968), la majorité anglophone va priver les francophones leurs droits élémentaires de transmettre leur langue maternelle à leurs enfants en les intégrant au système d’éducation public anglophone. L’institution scolaire en Ontario français a pris une valeur mythique. BPN 720509 Les Racines canadiennes françaises 9 Encyclopédie Panorama Pendant un demi-siècle, le seul soutien qu’ils vont recevoir est celui de l’Église, ils vont donc avoir une perception du monde conservatrice, fermée et religieuse. Étant tenus en marge des grands courants économiques de la révolution industrielle, ils n’ont pas eu l’occasion de créer une solide classe bourgeoise. Pouvant difficilement accéder à une éducation supérieure, à l’exception d’une minorité qui fréquente le collège classique, aucune élite académique francophone n’a fait sa marque à l’échelle nationale. Ils restent en grande partie des fermiers, des artisans, de petits commerçants et comme l’a dit Mgr de Charbonnel « des coupeurs de bois et des porteurs d’eau ». Éducation publique gratuite L’accès à une éducation publique et gratuite en 1968, va donner la chance à une nouvelle élite de faire ses preuves. Cette élite composée de professionnels, d’enseignants, d’hommes d’affaires, est en train de s’affirmer à travers des projets communautaires, comme les projets d’expansion économique du nord ontarien. Nous n’avons plus affaire à une prise d’identité globale et abstraite, on n’est plus seulement un Franco-ontarien, mais un Franco-ontarien du Nord, de l’Est ou du Sud. Des causes externes isolent aussi le Franco-ontarien. Le repli du Québec sur elle-même a joué un rôle important ainsi que son orientation nationaliste et quasi séparatiste. Pour les Franco-ontariens, le gouvernement fédéral protège leurs droits et distribue de généreuses subventions pour les aider à créer de nouvelles entreprises. 10 Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Encyclopédie Panorama Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Activités de visionnement Résumé On discute de la présence francophone au Canada à l’occasion d’une entrevue menée avec Yves Frenette, auteur d’une brève histoire des Canadiens français (Boréales). Un deuxième segment présente Jean-Baptiste Rousseau et le rôle qu’il a joué dans l’établissement de la ville de Toronto. Un troisième segment explique le rôle important de Louis Riel au Manitoba. Enfin, on parle de la plus vieille école de langue française en Ontario, l’école St-Joseph dans la Huronie (Penetanguishene). Vocabulaire La diaspora Des coupeurs de bois et porteurs d’eau BPN 720509 Les Racines canadiennes françaises 11 Encyclopédie Panorama Organiser un débat ou mener une discussion avec les élèves sur les questions suivantes : • Qu’est-ce qu’un Canadien français ? En quoi est-il différent d’un Franco-ontarien ? • En quoi un Franco-ontarien est-il différent d’un Québécois ? Quelles sont les raisons de ces différences ? • Jouissent-ils de la même vision du monde, des mêmes institutions ? • De quelle façon les valeurs et l’identité d’un peuple parlant la même langue, évoluent-elles, selon l’endroit où il vit et d’où il vient ? • Les Franco-ontariens ont-ils les mêmes valeurs et les mêmes aspirations, qu’ils soient de l’Est, du Nord ou du Sud ? Expliquer. • Pourquoi l’identité des francophones vivant en Ontario est-elle complexe ? Est-ce que leurs origines, leur héritage jouent un rôle dans cette complexité ? Par exemple, un francophone acadien, québécois, ontarien, étranger… • La langue est-elle le trait d’union dans cette diaspora ou y a-t-il d’autres facteurs qui entrent en jeu ? 12 Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Encyclopédie Panorama Divisez la classe en trois sous-groupes qui aura chacun à analyser : • la contribution de la Nouvelle France à l’identité ontarienne ; • la contribution de l’Église à la formation de la vision du monde franco-ontarien ; • la contribution de Louis Riel à l’identité canadienne française. Contribution de la Nouvelle France L’équipe qui doit analyser la contribution de la Nouvelle France, doit trouver les réponses aux questions ou aux commentaires suivants. • Quelle activité a stimulé l’expansion économique de la Nouvelle France ? • De quelle façon le commerce des fourrures a-t-il contribué à l’accroissement de la population canadienne française sur le continent nord-américain ? • La vie de Jean-Baptiste Rousseau n’a-t-elle pas démenti la thèse de la « décapitation » sociale, l’exode de l’élite française éduquée, comme le laisse croire l’historien Tousignant dans ces écrits ? • Comment Rousseau, un catholique francophone, a-t-il réussi à survivre en Huronie, et même à prospérer sous le régime anglais ? • Pourquoi la reconnaissance de Jean-Baptiste Rousseau comme fondateur de Toronto, anciennement nommée York ou Hog’s Town, pourrait-elle prendre une dimension symbolique et politique négative ? Pourquoi son nom n’est-il pas mentionné dans les livres d’histoire ? • Pourquoi le fort York a-t-il été restauré avec vénération et pourquoi a-t-on construit un poste d’essence Esso sur le site de la maison de Rousseau ? Reconnaître la contribution de Rousseau, diminuerait-elle la valeur de celle de Lord Simcoe comme fondateur de Toronto ? Comment ? • De quelle façon les sites de la maison de Rousseau et du fort Rouillé près de la rivière St-Jean, aujourd’hui nommée Humber, pourraient-ils être reconnus ? BPN 720509 Les Racines canadiennes françaises 13 Encyclopédie Panorama Contribution de l’Église L’équipe qui doit analyser la contribution de l’Église, doit trouver les réponses aux questions ou aux commentaires suivants. • Commenter ce jugement de l’historien Marcel Trudel : « La fondation de la Nouvelle France a été une aventure mystique ». • Est-il vrai, comme l’a dit le chanoine Lionel Groulx que « c’est le meilleur sang des meilleures provinces de la France de l’ancien régime qui ont fondé la Nouvelle France » ? • Pourquoi, les Canadiens français ont-ils rejeté leurs racines françaises ? La révolution française, athée, dirigée contre les privilèges des nobles et de l’Église, avec sa déclaration des droits de la personne, de l’égalité et de la liberté, a-t-elle joué un rôle dans leur isolement ? • Quels ont été les deux piliers de la survie des Canadiens français en Amérique du Nord ? • Étant donné que l’Église a écrit l’histoire des débuts de la Nouvelle France, elle a naturellement parlé de son rôle. L’histoire aurait-elle été différente si elle avait été racontée par un organisme laïque ou autre ? Qu’est-ce que cela aurait-il changé ? L’histoire est-elle biaisée par la vision qu’en a l’écrivain ou l’écrivaine ? Expliquer. • La classe des marchands était-elle moins bien vue au 19e siècle à cause de sa vision diamétralement opposée à celle de l’Église qui préconisait un mode de vie agricole et humble au lieu du gain pécuniaire poursuivi par les marchands ? Contribution de Louis Riel L’équipe qui doit analyser la contribution de Louis Riel, doit trouver les réponses aux questions ou aux commentaires suivants. • Qui est Louis Riel ? Quelle a été sa contribution historique au Manitoba ? Pourquoi 113 ans après sa pendaison, veut-on le réhabiliter ? Pourquoi avoir attendu 113 ans ? • Quels sont les arguments en faveur de sa réhabilitation ? • Quelle est l’importance de corriger une injustice historique ? • Que prouve la correspondance de l’époque entre Wallbridge, juge en chef, et Sir William Cambell, ministre de la Justice au fédéral ? • Pourquoi est-il préférable d’enlever des « irritants historiques » ? • La création d’une journée Louis Riel semble-t-elle une solution adéquate ? 14 Les Racines canadiennes françaises BPN 720509 Encyclopédie Panorama Demander à la classe de trouver des exemples dans l’histoire canadienne de distorsions historiques comme le cas de Louis Riel ou la thèse de la décapitation sociale. Diviser les élèves en groupes et donner les consignes suivantes : • Présentation détaillée des événements historiques • Explication du compte rendu biaisé de l’événement historique le pourquoi et le comment. • Exemples d’efforts contemporains pour corriger les erreurs historiques. • Exemple historique : mythe entourant Dollard des Ormeaux • Exemple du présent : la perception non raciste que les Canadiens ont de leur histoire, entre autres, les Autochtones, les immigrés chinois au début du siècle, le traitement des Japonais dans l’Ouest canadien pendant la Deuxième Guerre mondiale… • Utiliser des manuels d’histoire, tout comme des ressources électroniques et médiatiques. • Étudier la vie d’un Canadien ou d’une Canadienne de langue française célèbre d’hier et d’aujourd’hui. Analyser sa contribution à la reconnaissance de la société canadienne française au Canada et à travers le monde, quel que soit le domaine de sa spécialité. Iconographie d’une scène au Canada. Notez les palmiers en arrière plan. Évaluation • exposé écrit - notions grammaticales, syntaxiques et lexicales • contenu - texte bien structuré de plusieurs pages et dont les idées sont formulées de façon cohérente, appuyées sur des faits et des exemples • bibliographie - y compris références électroniques et ressources médiatiques BPN 720509 Les Racines canadiennes françaises 15 Encyclopédie Panorama Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Mise en contexte Histoire de l’établissement des francophones en Ontario L’histoire, l’étude des actions des peuples dans le passé, ne peut être saisie dans sa totalité que si l’on considère également l’action du milieu sur la destinée des nations. L’influence de l’environnement, l’impact de la géographie physique sur les activités humaines a fortement marqué l’histoire de l’établissement des francophone en Ontario. Les conditions géographiques déterminent les axes de pénétration du territoire, l’exploitation des activités agricoles en fonction du climat et de la richesse des sols, l’installation d’industries minières dans des régions comme le Bouclier canadien, la présence d’industries de transformation et du secteur tertiaire près de voies de communication internationales comme l’axe Oshawa-Windsor. La colonisation des francophones est passée par trois grandes étapes : 1. La mise en valeur des Basses Terres du Sud du Saint-Laurent durant la deuxième partie du 19 e siècle ; 2. L’exploitation minière du Nord au début du 20e siècle ; 3. La croissance du secteur manufacturier et des industries tertiaires dans le Sud après la Deuxième Guerre mondiale. Mineurs franco-ontariens 16 Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Encyclopédie Panorama Mise en valeur des Basses Terres du Saint-Laurent La valeur agricole des terres du Sud est très inégale à cause des quatre glaciations qui se sont succédées au cours du dernier million d’années sur la partie nord du continent. La dernière, celle du Wisconsin, qui a duré de 70 000 à 7 000 ans av. J.-C., a profondément marqué le relief de l’Ontario. Dans le Nord, à part quelques exceptions, les glaciers ont mis à nu la roche primaire. Si dans le Sud, dans le fameux Triangle d’or, nous trouvons de nombreuses terres arables (voisinage du lac Saint Clair, Pointe-aux-Roches, Saint-Joachim, Pain Court) ; dans l’Est, les glaciers en se retirant ont laissé de la bonne terre, mais aussi, en profondeur, de nombreux dépôts d’argile, de gravier et de sable. La présence des Grands Lacs assure un climat tempéré propre à l’agriculture et la configuration des cours d’eau facilite la pénétration vers l’intérieur. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Français utilisent les cours d’eau pour pousser plus loin l’exploration du pays et faire la traite des fourrures. Détail historique appréciable, c’est la rivière des Outaouais qui a joué un rôle primordial dans l’histoire de la colonisation et non le Saint-Laurent. Champlain qui, en s’alliant aux Hurons au lieu des tribus iroquoises qui dominaient la région des Grands Lacs, a forcé les explorateurs à faire un long détour par le Nord pour atteindre ce qui est aujourd’hui Toronto. Il fallait remonter la rivière des Outaouais, suivre la Rivière des Français, entrer dans la baie Georgienne et descendre la rivière Humber avant d’arriver à destination. BPN 720513 Le Développement du Nord ontarien 17 Encyclopédie Panorama Expansion des colonies françaises en Ontario C’est dans ce contexte qu’il faut évaluer l’expansion de colonies françaises en dehors du Québec. Cette colonisation durant la deuxième moitié du XIXe siècle est organisée. Elle suit un plan, correspond à une idéologie et est encadrée. L’Église, à cette époque de la révolution industrielle, est consciente qu’elle est en train de perdre ses ouailles. Plus d’un million de Québécois, ne trouvant pas de travail dans leur province, ont émigré vers les villes manufacturières des États-Unis. Pour contrer cette hémorragie démographique, l’Église lance un plan ambitieux de colonisation agricole : l’idéal est de rester dans une paroisse, loin des villes corruptrices et de travailler la terre, activité naturelle qui plaît à Dieu. La mise en valeur des terres de l’Est de l’Ontario entre dans cette perspective. Au début du XIX e siècle, les premiers français constituaient une main d’œuvre jeune, mobile, non spécialisée. Ils avaient participé à la construction du canal Rideau, reliant Ottawa à Kingston. Cette voie militaire d’intérêt stratégique évitait de longer la frontière américaine jugée dangereuse après la guerre de 1812 durant laquelle, York, dénommée la ville des cochons ou « Hog’s Town », l’ancien nom de la ville de Toronto, avait été mise à feu et à sac par les troupes américaines. Les français travaillaient aussi dans l’industrie du bois équarri exporté après 1840 en direction des États-Unis. Les batailles entre les draveurs français et irlandais sont restées célèbres dans les annales de l’histoire. Durant la seconde moitié du siècle, les ressources forestières étant épuisées, les français ont occupé et exploité les terres défrichées et sont devenus majoritaires dans les comtés de Prescott et de Russell et constituaient une forte minorité dans Stormont et Glengarry. Bois équarri 18 À la fin du XIXe siècle, le perfectionnement des techniques agricoles permet d’améliorer les rendements. La production se spécialise et donne naissance à des beurreries et à des fromageries. Des coopératives se forment. En 1929 les agriculteurs se regroupent pour former l’Union catholique des agriculteurs franco-ontariens. Leur situation s’améliore avec la création d’un collège agricole à Alfred. Ailleurs dans l’Est, les scieries à Hawkesbury, Hull et Pembroke emploient une main-d’œuvre spécialisée. Tandis qu’à Cornwall, des industries textiles vont bon train. Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Encyclopédie Panorama Rôle de l’Église et des sociétés L’Église locale et la Société de colonisation encadrent étroitement ce mouvement de colonisation par la création d’un réseau serré de paroisses. À Ottawa, en 1848, les Oblats appelés par Mgr Bourget, évêque de Montréal, fondent le Collège By Town qui deviendra en 1886, l’Université d’Ottawa. Les Frères des écoles chrétiennes créent à Ottawa en 1877, l’Académie de la Salle, une école commerciale qui aura une longue histoire. Les Franco-ontariens se retrouvent dans de nombreuses institutions culturelles et patriotiques. L’Institut canadien-français voit le jour en 1852. La société Saint-Jean-Baptiste est créée en 1853. La publication du Droit en 1913, souligne le fait que la ville d’Ottawa devient au début du siècle, le centre de la vie culturelle et politique franco-ontarienne. C’est dans cette ville que les luttes scolaires seront les plus intenses et qu’a été fondée l’ACFEO en 1910. La prééminence de la ville d’Ottawa comme pôle de la vie franco-ontarienne est aujourd’hui concurrencée par des initiatives en provenance de la région du Nord. BPN 720513 Le Développement du Nord ontarien 19 Encyclopédie Panorama Développement du Nord du début du 20e siècle à aujourd’hui Au début du 20 e siècle, la région est un plateau difficilement accessible de l’Est ou du Sud, car le réseau hydrographique se jette dans la baie d’Hudson. Il s’agit d’une région enclavée qui ne sera ouverte à la colonisation qu’après l’arrivée du chemin de fer. C’est pourquoi les villes et villages du Nord ne suivent pas les cours d’eau mais la voie ferrée. Lors de l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération en 1871, le gouvernement fédéral s’engage à construire un chemin de fer transcontinental dans un délai de 10 ans. John A. Mac Donald, après la dépression de 1873-1878, s’engage à donner suite au projet durant les années quatre-vingt. Partant de Montréal, la voie ferrée se rend à Ottawa, longe la vallée de l’Outaouais jusqu’à Mattawa, Chapleau, Port Arthur pour atteindre finalement le Pacifique. Chemin de fer dans le nord de l’Ontario Grâce au chemin de fer qui facilite les communications, l’industrie forestière reste l’industrie la plus florissante du Nord pendant les vingt dernières années du siècle. On trouve des scieries et des papeteries à Mattawa, Sturgeons Falls, Espanola, Blind River, Iroquois Falls, Kapuskasing et Hearst pour ne nommer que les centres les plus importants. La construction du chemin de fer est l’occasion de la découverte de gisements miniers très riches. Le gisement de nickel de Sudbury est découvert en 1883 lors de la construction du Canadien-Pacifique. Lors de la construction par le gouvernement ontarien de la voie ferrée entre North Bay et Cochrane, on découvre à Cobalt, une mine d’argent d’envergure. Durant la décennie suivante, des gisements d’or sont découverts dans la région de Porcupine, près de Timmins. Un phénomène caractérise le Nord, à savoir, la création de villes de compagnie. Il s’agit d’une agglomération qui est la propriété exclusive d’une compagnie de chemin de fer, d’une compagnie minière ou d’une entreprise forestière. La compagnie possède tout : le terrain, les bâtiments, et contrôle toute activité. Une main-d’œuvre jeune, mobile, non-syndiquée, constitue une réserve pour les barons de l’industrie du 20e siècle naissant. La prospérité économique de la région dépend d’une industrie monoproductrice. Que les prix de l’or, de l’argent et du nickel viennent à chuter, l’exploitation ne devient plus rentable, ce qui entraîne des mises à pied. Cette dépendance du prix du cours des matières premières caractérise une économie en voie de développement. 20 Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Encyclopédie Panorama La troisième richesse du Nord est l’exploitation agricole de la zone argileuse dans la région de Témiscamingue. Cette région est mise en valeur par le mouvement de colonisation agricole encadré par les Oblats. C’est le début du mythe du prêtre colonisateur. Haileybury, Earlton, et New Liskeard deviennent des centres d’exploitation agricole. L’expansion démographique du Nouvel Ontario francophone inquiète le gouvernement conservateur de l’époque qui ne veut pas d’un nouveau petit Québec. En conséquence, le gouvernement rompt avec sa politique de non-intervention en matière de colonisation et encourage l’installation d’immigrants dans le Nord. À la fin du vingtième siècle, les Franco-ontariens se concentrent dans le Nord-Est et constituent 40 % de la population à Sudbury, Nipissing et Cochrane. Dans le Nord-Ouest, ils en représentent moins d’un dixième. Économie du Nord aujourd’hui Si l’industrie minière, monoproductrice, dépendante des marchés extérieurs, constituait 38 % de la richesse de la région en 1970, elle n’en constitue plus que 11 % à la fin du vingtième siècle. Face à ce phénomène de restructuration économique, étant donné l’augmentation du taux de chômage qui est de 10 à 20 % plus élevé que la moyenne provinciale, un revenu moyen qui est de 30 % plus bas qu’en 1970 et une baisse de la population dans certaines régions, les gens du Nord se sont pris en main, ont cherché et trouvé des modèles de développement originaux et sont en train de renverser ces tendances déflationnistes. BPN 720513 Le Développement du Nord ontarien 21 Encyclopédie Panorama Croissance du secteur manufacturier et tertiaire du Sud À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’envol économique du Sud a pris son envol dans une région très urbanisée, dont l’explosion démographique d’une mégapole, Toronto. La ville-reine a battu la métropole de Montréal, comme capitale financière du Canada et bénéficie d’une croissance mirobolante de son secteur tertiaire, celui des télécommunications, des banques et de l’assurance. Des francophones, surtout ceux en provenance de la francophonie mondiale, viennent s’installer à Toronto qui accueille, chaque année, 38% des nouveaux immigrants au Canada. De 11 000 en 1931, les francophones sont à la fin du vingtième siècle, plus de 30 000 à Toronto. L’aménagement du Saint-Laurent durant les années soixante, la voie de communication internationale permettant un échange entre les matières premières de l’Ouest américain et les produits industriels de l’Est et du reste du monde a été bénéfique à l’économie du Sud de la province. L’axe qui va d’Oshawa à Windsor est l’un des plus achalandés au monde et constitue l’épine dorsale de l’économie ontarienne et canadienne. Toronto 22 De nombreux Franco-ontariens attirés par des emplois spécialisés se sont installés à Hamilton, Welland et London. Plus urbanisées que les villes du Nord et de l’Est, plus ouvertes aux influences de la francophonie mondiale, population plus jeune employée davantage dans le secteur tertiaire, elles présentent un autre aspect de la mosaïque ontarienne. Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Encyclopédie Panorama Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Activités de visionnement Résumé Ces segments traitent de la croissance économique du Nord de l’Ontario. On présente le contexte économique de la région, ses conséquences sur la population ainsi que les initiatives et les solutions qui mènent à un renouvellement économique. Une deuxième série de segments présente le modèle acadien où le renouvellement économique est en plein essor. Vocabulaire Mort économique Valeur ajoutée Valeur économique ajoutée Infrastructure Diversification Illettrisme Redorer l’image Mentalité d’entrepreneur PPE (petite, petite entreprise) À tour de bras Sortir du marasme BPN 720513 Le Développement du Nord ontarien 23 Encyclopédie Panorama Organiser un débat ou mener une discussion avec les élèves sur les questions suivantes : • Avez-vous déjà perdu votre emploi ? Dans quelle circonstance ? • Connaissez-vous quelqu’un dans votre famille ou dans votre collectivité qui a perdu son travail à cause de phénomènes de restructuration économique ? • Quels sont, à votre avis, les effets psychologiques, sociaux et économiques de la perte d’un emploi ? • Avant les années quatre-vingt-dix, on avait un travail pour la vie. Maintenant, les spécialistes nous disent qu’il faut se préparer à changer d’emploi trois ou quatre fois au cours de son existence. Qu’en pensez-vous ? Comment faut-il s’y préparer ? • Quels sont les influences du contexte historique, géographique et économique sur l’avenir du nord ontarien ? • Quel rôle la personne peut-elle jouer dans ce cadre contextuel ? A-t-elle encore un rôle à jouer, si oui, lequel ? • Le Canada, pays riche en ressources naturelles et en matières premières, semble garder les caractéristiques d’une économie basée sur l’exploitation d’un seul produit : XVIIe et XVIIIe siècles - traite de la fourrure, XIXe siècle - commerce du bois, XX e siècle exploitation des matières premières, ressources naturelles. • Définir l’économie du Canada. Dans quel sens est-elle une économie à la fois développée et sous-développée ? • Quelles sont ses perspectives d’avenir ? • Quelles sont les responsabilités du gouvernement et des hommes d’affaires dans ce domaine ? • Quelles solutions apporteriez-vous aux problèmes suivants : l’éducation des jeunes, la formation professionnelle, l’exploitation des industries de pointe. • Un haut niveau de vie est-il toujours synonyme d’une croissance économique en plein essor ? Expliquer. 24 Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Encyclopédie Panorama Diviser les élèves en trois groupes et demander à chaque équipe d’analyser : • La situation économique du Nord • Les solutions proposées • Le modèle acadien de Moncton Éléments à considérer par le groupe qui analyse la situation économique du Nord : Déclin des industries minières 36 % en 1970, 11 % de l’activité économique à la fin du siècle Causes de ce déclin • épuisement des mines • concurrence étrangère • baisse des prix sur les marchés internationaux Conséquences de ce déclin • augmentation du taux de chômage, le double de la moyenne provinciale et même plus si l’on compte ceux qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi. • baisse de 30 % du revenu moyen de la population des jeunes travailleurs par rapport à 1970. • baisse de la population : celle de Kapuskasing passe de 45 000 à 10 000 en vingt ans – celle de Sudbury décline de 1971 à 1986. BPN 720513 Le Développement du Nord ontarien 25 Encyclopédie Panorama Éléments à considérer par le groupe qui analyse les solutions proposées : Intervention du gouvernement provincial • Création d’emplois dans le secteur tertiaire - la proportion de fonctionnaires dans le Nord est de beaucoup supérieure à la moyenne provinciale : 42 % dans le Nord, 27 % dans le reste de la province. • Le gouvernement peut prévoir dans son budget des fonds pour relancer l’économie du Nord. Création de PPE (Petites, petites entreprises) ou de TPE (très petites entreprises) • Ces PPE ou TPE ont su se créer une niche, un créneau productif. Création d’un esprit d’entrepreneuriat • Cinquante pour cent des diplômés du collège Boréal vont devoir créer leur propre entreprise. Exploitation du potentiel économique d’Internet et des centres d’appel • Le chiffre d’affaires commerciales qui est d’un milliard, doit passer à 250 milliards. Restructuration de certains secteurs économiques La population se prend en main • Nippissing : développement de l’industrie touristique : écotourisme publicité par Internet ou à la télévision, ou les deux - « vendre » la francophonie • Sturgeon Fall : création d’une usine écologique après la fermeture de l’usine forestière en 1991- mise sur pied du projet INOV favorisant une mentalité d’entrepreneur • Kapuskasing : création d’un centre forestier moderne • Timmins : vitalité des compagnies d’exploration de l’or dont le prix suit une courbe cyclique • Exploitation de piscicultures et de l’aquaculture 26 Le Développement du Nord ontarien BPN 720513 Encyclopédie Panorama Éléments à considérer par le groupe qui analyse le modèle acadien de Moncton Points communs entre Moncton et Sudbury • Même pourcentage de francophones : 40 % • Pertes d’emplois comparables, il y a 20 ans Projet de développement acadien • Changer la perception que l’on a de soi et la perception que les autres ont de nous. • Avoir confiance en soi, se considérer en tant que francophone bilingue comme une valeur économique ajoutée. Intervention gouvernementale Initiatives du premier ministre Mc Kenna • Il invite dans la province, des industries de pointe, comme les télécommunications (6 000 emplois) qui jouent un rôle de moteur économique. • Il offre aux industries, non pas de subventions, mais un milieu de travail branché numériquement et une main-d’œuvre bien formée. • Il appuie un système d’éducation francophone, jusqu’à l’université unilingue de Moncton, qui donne l’avantage d’une population instruite et bilingue. BPN 720513 Le Développement du Nord ontarien 27 Encyclopédie Panorama Diviser les élèves en six équipes et assigner à chaque groupe une restructuration économique à l’échelle de : • la localité • la région • la province et • du pays • des Territoires du Nord-Ouest • de l’Arctique (territoires au-delà du 60 e parallèle-exemple-Nunavut). Chacune des équipes est chargée de trouver et de résoudre un problème de restructuration économique à l’échelle assignée. Exposé écrit -mettre le problème en contexte -définir précisément les causes-conséquences -trouver des solutions créatives (au moins trois) -appuyer chaque point sur des faits -justifier les solutions en donnant des exemples Présentation du travail d’équipe Présenter les exposé au reste de la classe, accompagnés d’appuis visuels multimédia. Évaluation • exposé écrit - notions grammaticales, syntaxiques et lexicales • contenu - texte bien structuré de plusieurs pages et dont les idées sont formulées de façon cohérente, appuyées sur des faits et des exemples • présentation orale - message structuré de façon à réaliser son intention tout en adaptant ses propos en fonction des destinataires - utilisation d’éléments visuels ou de moyens technologiques ou médiatiques pour mettre en valeur son message • bibliographie - y compris références électroniques et ressources médiatiques 28 Le Développement du Nord ontarien BPN 720513