
La majeure partie de l’´
energie ´
electrique est produite `
a l’heure actuelle par les machines syn-
chrones des centrales thermiques et hydrauliques. Les machines synchrones jouent un rˆ
ole impor-
tant : (i) ce sont elles qui imposent la fr´
equence des tensions et courants alternatifs ; (ii) elles
mettent `
a disposition du r´
eseau un r´
eservoir d’´
energie (cin´
etique) permettant de faire face, dans
les premiers instants, aux d´
es´
equilibres entre production et consommation, et (iii) elles peuvent
produire et absorber de la puissance r´
eactive, n´
ecessaire `
a la r´
egulation des tensions.
Dans ce chapitre nous rappelons le principe de fonctionnement de ce composant important et nous
´
etablissons un mod`
ele simplifi´
e, valable pour une machine `
a rotor lisse. Nous nous int´
eressons
alors au r´
egime permanent pour ´
etablir le circuit ´
equivalent et dresser les bilans de puissance.
Nous consid´
erons enfin les limites de fonctionnement admissible.
1 Principe de fonctionnement
1.1 Champ magn´
etique cr´
e´
e par le stator
Une des motivations de l’emploi du syst`
eme triphas´
e est la production d’un champ tournant dans
les machines `
a courant alternatif.
Les machines ´
electriques tournantes, tels les g´
en´
erateurs des centrales ´
electriques, sont constitu´
ees
d’un stator, qui est la partie fixe, et d’un rotor, qui est la partie tournante, s´
epar´
ee de la premi`
ere par
un mince entrefer. Stator et rotor sont tous deux fabriqu´
es dans un mat´
eriau `
a haute perm´
eabilit´
e
magn´
etique.
Le stator d’un machine tournante triphas´
ee est ´
equip´
e d’un ensemble de trois enroulements, cor-
respondant chacun `
a une phase. Un de ces enroulements, que nous supposerons relatif `
a la phase
a, est repr´
esent´
e en coupe `
a la figure 1.
Si l’on injecte un courant continu dans l’enroulement en question, les lignes du champ magn´
etique
se pr´
esentent comme montr´
e`
a la figure 1. La perm´
eabilit´
e magn´
etique du mat´
eriau utilis´
e dans le
rotor et le stator ´
etant beaucoup plus ´
elev´
ee que celle de l’entrefer, les lignes de champ traversent ce
dernier radialement (c’est-`
a-dire perpendiculairement `
a la surface ext´
erieure du rotor et la surface
int´
erieure du stator).
Rep´
erons un point quelconque P de l’entrefer au moyen de l’angle φ, d´
efini `
a la figure 1 et
d´
esignons par B(φ)l’amplitude de l’induction magn´
etique en ce point.
B(φ)est une fonction p´
eriodique (de p´
eriode 2π) “en escalier”. Afin d’induire des f.e.m. si-
nuso¨
ıdales dans les enroulements statoriques, les constructeurs s’efforcent de rendre cette fonction
aussi proche que possible d’une sinuso¨
ıde, en r´
epartissant judicieusement les conducteurs d’une
mˆ
eme phase le long du stator. La distribution spatiale non uniforme des conducteurs est sugg´
er´
ee
`
a la figure 1.
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