Pourquoi la théorie de l`évolution de Darwin est

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Pourquoi la théorie de l'évolution de Darwin est-elle
autant détestée ?
Modifié le 12-06-2012 à 15h15
Temps de lecture : 7 minutes
12 réactions | 2199 lu
Par Peggy Sastre
sexe, science et al.
LE PLUS. Les comportements des femmes sont-ils différents de ceux des hommes pour des raisons
génétiques ? Le décryptage de la vie humaine par Darwin est bien une révolution, selon Peggy
Sastre, auteur de "No Sex" et "Ex utero". Ceux qui la critiquent peuvent aussi mal comprendre ou
sous-estimer son importance.
Édité et parrainé par Mélissa Bounoua
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Un exposition consacrée à Darwin à New York le 19 décembre 2005 (HALEY/SIPA)
JE PUBLIE
La théorie darwinienne de l’évolution est l'une des plus importantes découvertes de tous les temps et
peut se résumer en quatre propositions fondamentales :
1. Il existe une compétition entre les individus car les ressources de leur environnement sont
limitées et les organismes produisent en général plus d’individus qu’il ne peut en survivre.
2. Il existe une variabilité interindividuelle au sein de chaque population. Certaines de ces
variations sont héréditaires.
3. Il existe, dans un environnement donné, un avantage adaptatif ("fitness") associé à certaines
variations, certains individus étant en conséquence plus efficaces ("fittest") que d’autres dans la
lutte pour la survie et la reproduction.
4. En vertu des deux premières propositions, les individus porteurs de traits avantageux se
reproduisent plus que les autres et transmettent leurs traits héritables à leur descendance. La
population se trouve donc graduellement modifiée au fil des générations. Ce processus est
appelé sélection naturelle, l'adaptation en est la conséquence.
À côté d'autres révolutions scientifiques (Copernic, Galilée, Newton ou Einstein), la force de Darwin
est double : d’une part, c'est la vie et l’homme qu'il décrypte, pas des lois abstraites d’organisation de
la matière et, d’autre part, sa théorie répond d'un seul mouvement à la question du "pourquoi"
(l’adaptation) et à celle du "comment" (la sélection).
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Mais l'idée darwinienne est peut-être l'un des paradigmes scientifiques les plus détestés de tous les
temps, ne serait-ce que par tout le mal qu'elle fait et a fait aux religions. En France, tout
particulièrement, elle est aussi l'une des plus sous-estimées, mal connues et mal comprises. Je ne
compte plus les fois où, en essayant de l'exposer et de l'utiliser, on m'a répondu des trucs du genre
"ce n'est qu'une théorie, rien ne la prouve", "on ne peut pas l'appliquer aux humains", "c'est juste un
gros délire anglo-saxon", "en voilà des idées odieuses qui justifient l'extermination des plus faibles, on
va tous finir dans un stade avec un numéro sur le bras à ce rythme-là !", etc.
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Dernièrement, je suis ainsi tombée sur trois articles qui, bien que très différents dans leur forme
comme dans leurs attendus, véhiculaient, globalement, le message selon lequel il y aurait quelque
chose de fondamentalement pourri au royaume de Darwin :
- Le premier (le plus "sérieux"), publié sur un jeune blog qui se donne comme mission, somme
toute honorable, d'être une sorte d'observatoire critique de la vulgarisation scientifique, mettait
en garde contre les travers supposés de la "psychologie évolutionniste", "discipline
idéologiquement suspecte du fait de ses accointances avec la sociobiologie et l’antiféminisme"
[1] ;
- Le second, rédigé par Mona Chollet en réponse au dernier livre de Nancy Huston (sur lequel je
reviendrai bientôt), voyait dans l'application de la théorie de l'évolution aux comportements
humains en général, et sexuels en particulier, des "thèses réactionnaires et indigentes" ;
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Un peu lasse d'avoir à combattre ces idées reçues (pour parler poliment) avec mes petits bras
d'autodidacte, j'ai voulu m'entretenir avec quelques spécialistes estampillés "officiels" pour voir si la
situation était réellement aussi désespérée qu'elle m'en avait l'air, ou si c'était, encore une fois, mon
esprit malade qui me jouait des tours.
Pour couper l'herbe sous le pied de ceux pour qui la théorie de l'évolution et la France sont
incompatibles (j'en suis parfois, je l'avoue, quand je suis très très énervée), je me suis orientée vers
Michel Raymond, directeur de recherche au CNRS, responsable d'une équipe de recherche en
biologie évolutive humaine à l’Institut des sciences de l'évolution de Montpellier [2]. Au sein de son
laboratoire, j'ai aussi posé quelques questions à Charlotte Faurie, spécialiste, entre autres, de
l'évolution de la latéralité dans les populations humaines.
Pour eux, la situation commence tout juste à se débloquer, en particulier depuis 2009, la fameuse
"année Darwin", qui célébrait les deux cents ans de sa naissance et les cent cinquante ans de la
première édition de "De l'origine des espèces".
Mais pour autant, m'ont-ils expliqué, "les mécanismes qui sous-tendent l'évolution sont
généralement mal connus, peu enseignés, et mal vulgarisés. Souvent caricaturé, le principe de
la sélection naturelle est aussi parfois rejeté pour des raisons idéologiques. Il est pourtant
nécessaire de s'accommoder des règles qui régissent le monde, puisque nos opinions ne les
changeront pas. Ainsi, si l'on projette d'aller sur la Lune, quelles que soient nos opinions
personnelles, il est prudent de ne pas s'inventer sa propre la loi de la gravité. Il en est de même
en biologie. La compréhension du monde vivant passe par la connaissance des règles de
l'évolution, et la sélection naturelle est l'une d'elles, la seule qui puisse rendre compte des
adaptations du vivant et de l'existence d'organes complexes."
Et l'espèce humaine ? Elle n'y échappe évidemment pas : "la culture humaine ne fait pas sortir notre
espèce du large champ de l'évolution", poursuivent Faurie et Raymond. Certes, "l'espèce humaine a
des spécificités, comme un langage extrêmement développé et une culture complexe", mais "de
nombreuses espèces animales possèdent une culture, parfois pas si rudimentaire que cela et, là
encore, la sélection naturelle est indispensable pour en comprendre l'évolution".
Des blocages idéologiques et institutionnels
C'est pourtant ce genre de mantra – que l'humain super complexe échappe à l'évolution, d'aucuns
disent même que l'humain n'évolue plus – qu'on se ressasse ici ou là, et en particulier dans les
articles mentionnés ci-dessus. Pour Faurie et Raymond, cela s'explique par des "blocages, d'ordre
idéologique et institutionnel. Les sciences sociales, au XXe siècle, ont défendu et construit des
paradigmes scientifiques fondés essentiellement sur des déterminants purement environnementaux.
Les effets biologiques dans les comportements étaient inconcevables (et restent inconcevables pour
certains). Évidemment, la position opposée – tout s'explique biologiquement – est aussi extrême et
fausse."
Selon les chercheurs, "le véritable problème est que la culture humaine est étudiée dans nos
institutions comme une particularité qui échappe aux règles du vivant, particulièrement en France
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- Enfin, le troisième, écrit par Agnès Giard, n'y allait pas par quatre chemins : pour elle, toutes
ces histoires ne sont qu'une "théorie douteuse, voire foireuse". On aura bien saisi : avant même
de tenter de le comprendre, le dangereux Darwin, il faut s'en méfier, voire s'en détourner.
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: les universités de sciences humaines ont des campus séparés des autres, cette séparation se
retrouve également au sein du CNRS... Comme un dualisme conforté de façon institutionnelle.
Mais rien ne vient appuyer scientifiquement une telle séparation. Au contraire, on sait
maintenant que ce sont les interactions entre la biologie et la culture qui ont façonné ce que
nous sommes, des interactions très fortes : chaque changement d'un côté modifiant les
sélections de l'autre, qui en retour change la trajectoire initiale, et ainsi de suite. Les exemples
sont de plus en plus nombreux. Avec cette coupure institutionnelle, on est mal équipé pour
aborder sereinement ce genre d'interaction."
Blocage d'entre les blocages : les différences sexuelles. Pour Charlotte Faurie, ce sujet fait même
"l’objet d’un obscurantisme ahurissant" :
"Il est tout simplement aberrant de nier les preuves que, dans l’espèce humaine comme dans
toutes les autres espèces, les différences génétiques entre mâles et femelles entraînent des
différences moléculaires, cellulaires, physiologiques, et comportementales. Principalement, un
gène localisé sur le chromosome Y entraîne la synthèse d’en moyenne sept fois plus de
testostérone chez les hommes que chez les femmes. Or, comme chez les autres vertébrés, cette
molécule possède des récepteurs dans le cerveau, qui, lorsqu’ils sont activés par la
testostérone, influencent d’une part la construction du cerveau (au cours du développement
embryonnaire mais aussi post-natal), et d’autre part le comportement (préférences, décisions,
réactions, interactions sociales, performances cognitives, etc., à tous les âges de la vie).
Sachant cela, il paraît indispensable de comprendre pourquoi et comment l’évolution a conduit à
de telles différences, c’est-à-dire quelles sont les pressions sélectives qui ont façonné et
maintenu ces différences au cours de l’histoire évolutive. Ceux qui nient ces faits, et donc
rejettent leurs explications, le font pour des raisons idéologiques et affectives –
non-scientifiques."
Ce que Michel Raymond confirme :
"La position qui consiste à dire que les différences entre les cerveaux d'hommes et de femmes
est uniquement d'origine culturelle est fondée sur une idéologie, mais elle est reprise en boucle
par les médias, car elle est décrétée politiquement correcte. Étant donné que, chez tous les
animaux étudiés, la différence est très forte entre les cerveaux mâles et femelles, pour des
raisons génétiques, il faudrait proposer un mécanisme particulier expliquant pourquoi et comment
cette différence s'est effacée dans la lignée conduisant à l'espèce humaine.
À ma connaissance, il n'en existe aucun de crédible, parce qu'aucun n'a été proposé. Les
cerveaux sont biologiquement différents vu que les forces sélectives agissant sur les mâles et
sur les femelles ne sont pas les mêmes, ce qui fait que les comportements sélectionnés depuis
des centaines de millions d'années sont, eux aussi, différents. Les contraintes et les enjeux liés
à la reproduction des hommes et des femmes sont aussi différents, dans tous les groupes
culturels connus. À la naissance, les nouveaux nés garçons et filles ont déjà des comportements
différents, donc des cerveaux biologiquement différents.
Évidemment, l'environnement familial et social va aussi contribuer à augmenter ou atténuer ces
différences, et le résultat sera une différence aux bases biologiques et culturelles. L’égalité
sociale entre hommes et femmes peut évidemment se construire sans nier des différences
biologiques, y compris dans les cerveaux. Ignorer ou nier une contribution biologique est une
aberration, l’aveuglement idéologique ne peut conduire à rien de bon."
Comment pourrait-on s'en sortir ?
Encore, et toujours, les meilleurs ennemis de l'obscurantisme sont l'éducation et l'information. Pour
Charlotte Faurie, la vulgarisation doit être mise avant tout entre les mains des chercheurs, qui
devraient "être incités à une implication dans des actions de vulgarisation, par une valorisation de ce
travail par le CNRS et les universités (actuellement c’est plutôt considéré comme un loisir et/ou une
perte de temps, qui doit être fait en dehors du temps de travail)".
Quant aux journalistes, c'est en étroite collaboration avec les universitaires qu'ils devraient travailler,
sans se contenter de "passer un coup de fil de dix minutes à un chercheur avant d’écrire à la va-vite
et de publier sans relecture un article sur une question scientifique".
Enfin, niveau éducation, Faurie et Raymond sont d'accord pour dire que "l'évolution et la biologie
évolutive, y compris en ce qui concerne l’espèce humaine, doivent être enseignées dès le collège,
afin de donner aux élèves des outils adéquats pour une véritable compréhension du monde
biologique, de la même façon qu'on leur propose la gravité pour comprendre le monde physique". Et
en ce sens, ils s'inscrivent dans la droite ligne du prix Nobel François Jacob, pour qui "cela
simplifierait beaucoup la compréhension des enfants si l'on commençait l'étude du monde vivant par
l'étude de l'évolution".
Il ne reste plus qu'à mettre tout cela en œuvre. Est-ce vraiment difficile ?
---[1] C'est ici une spécialité française et très signifiante que de souvent choisir des suffixes (-isme,
-iste) marquant une couleur idéologique et politique (parle-t-on de physique quantiste?) pour
mentionner les disciplines scientifiques nées avec Darwin. Pour ma part, j'insisterai toujours pour
l'emploi de formules neutres comme "évolutionnaire" (la traduction est d'ailleurs plus fidèle à l'anglais
"evolutionary") ou "évolutif". Retour à l'article.
[2] Auteur, entre autres, de deux ouvrages de vulgarisation bien malins dont je ne saurais que trop
vous conseiller la lecture. Retour à l'article.
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VOS RÉACTIONS (12)
David Simard a posté le 12-06-2012 à 20:24
Le procédé qui consiste à déduire des critiques de la psychologie évolutionniste - qui
prétend montrer que les comportements sociaux, dont les comportements genrés, sont
le fruit de l'évolution naturelle de l'espèce humaine - qu'est refusée la théorie de
l'évolution des espèces est plus que douteux, et assez malhonnête intellectuellement à
vrai dire. La critique du darwinisme social pourrait ainsi être taxée de rejeter également
toute idée d'évolution des espèces. Or, tel n'est pas le cas, ni pour ce qui concerne la
critique du darwinisme social, ni pour ce qui concerne celle de la psychologie
évolutionniste. Dénoncer les usages idéologiques sous couvert de science dans le
domaine social et politique de la théorie initiée par Darwin ne revient pas à rejeter la
théorie de l'évolution des espèces. Par contre, voir du finalisme dans l'évolution des
espèces, comme le font le darwinisme social, la sociobiologie et la psychologie dite
évolutionniste (ou évolutionnaire, avec son concept de stratégie procréative), n'est pas
mieux que de mettre au crédit de Dieu l'existence des espèces.
Je réponds
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Peggy Sastre a posté le 12-06-2012 à 23:45
encore raté, la psychologie évolutionnaire se contente d'envisager les traits
psychologiques humains d'un point de vue évolutif, ie. de voir (et de démontrer)
en quoi ils sont des adaptations sélectionnées par l'évolution
la sociobiologie est l'étude des comportements sociaux animaux (et donc
humains), là aussi analysés dans une perspective évolutive
ces deux disciplines scientifiques sont nées grâce à la théorie synthétique de
l'évolution qui mélange (pour faire vraiment court) théorie de l'évolution
darwinienne + génétique mendelienne + génétique des populations
le darwinisme social, par contre, est une idéologie qui repose sur l'erreur
naturaliste (ce qui est, est ce qui est bon et est ce qui doit être) et, partant du
principe que la compétition et les inégalités induisent un progrès social, valorise
les politiques qui les exacerbent et vilipendent celles qui cherchent à l’atténuer sans aucun fondement scientifique, elle a été abandonnée un peu partout depuis
(au plus tard) les années 1950
concernant votre gloubi-boulga entre ces trois notions, je ne vais pas, pour ma
part, l'attribuer à une malhonnêteté intellectuelle, mais simplement, à la limite, à
un manque de culture historique et scientifique (ça arrive à tout le monde)
Je réponds
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David Simard a posté le 13-06-2012 à 09:01
Vous avez vraiment une vision très sélective (c'est dans le sujet...) de l'histoire
des idées et des sciences, en en évacuant toute la dimension philosophique et
idéologique quand ça vous arrange, comme si le choix de vouloir étudier dans le
cadre des sciences de la nature les comportements humains sociaux allait de
soi, et n'était pas d'abord un choix philosophique et/ou idéologique, et comme si
les interprétations de supposés faits qui y sont produites n'étaient pas
commandées par le but premier de valider un tel choix concernant la psychologie
évolutionniste et la sociobiologie.
Sur ce, je vous laisse.
Je réponds
J'alerte
Eudoxe Cnide a posté le 12-06-2012 à 17:59
Quelques remarques :
"La position qui consiste à dire que les différences entre les cerveaux d'hommes et de
femmes est uniquement d'origine culturelle est fondée sur une idéologie"
_Assez probable, mais cela n'empêche pas le fait que le programme de recherche qui
consisterait à produire un schéma systématique sur des bases génétiques des traits de
comportement caractéristiques des deux genres me paraît extrêmement périlleux. La
raison en est qu'il me semble compliqué d'isoler ce qui relève du biologique de ce qui
relève du culturel.
"d'aucuns disent même que l'humain n'évolue plus"
-Il faut admettre que pour l'espèce humaine, la première condition (Il existe une
compétition entre les individus car les ressources de leur environnement sont limitées et
les organismes produisent en général plus d’individus qu’il ne peut en survivre.) est
moins opérante au 21ème siècle dans les pays développées.
"Encore, et toujours, les meilleurs ennemis de l'obscurantisme sont l'éducation et
l'information".
Pas si simple, car encore faut-il qu'elle soit bien reçue. Les études menées sur la
compréhension du darwinisme, y compris sur des personnes y étant initiés pendant
leurs études, montrent des résultats catastrophiques ! La plus part d'entre elles en reste
à des schémas lamarckiens (vision téléologique de l'évolution).
Je réponds
J'alerte
Eudoxe Cnide a posté le 12-06-2012 à 17:32
La théorie de Darwin offre une description de la dynamique du vivant qui n'a aucun
concurrent crédible, qui est incroyablement cohérent avec ce que l'on sait par ailleurs
des mécanismes héréditaires et des mécanismes écologiques, et qui rend compte de
manière extrêmement crédible d'un nombre immense d'observations. Il n'y a pas de
"preuve" de la vérité de la théorie de l'évolution tout comme il n'y a pas de preuve
totalement irréfutable du fait que Napoléon a réellement existé. La question est de
savoir à partir de quand une façon de comprendre les choses peut être adoptée au-delà
de tout doutes raisonnables. Quiconque a sérieusement étudié les observations et les
raisons théoriques qui fondent le Darwinisme ne peut nier que celui-ci est bien dans ce
cas. Le problème est que la vulgate scientifique donne une vision trop naïve, trop
empiriste des connaissances scientifiques, dont la formation et la consolidation ne
diffèrent finalement des connaissances que l'on forme dans la vie de tout les jours que
par la précision du vocabulaire employée, la rigueur des raisonnements présentés, et la
résistance avec laquelle elle doit faire face aux critiques.
Je réponds
J'alerte
Pierre Gradit a posté le 12-06-2012 à 16:45
La théorie de Darwin est surtout l'une des plus puissamment scientifique de tous les
temps. Darwin y identifie un modèle, la "sélection artificielle" - un élément-clé de
l'histoire humaine, puis une fois défini son modèle, il l'extrapole sur un système plus
vaste, la "sélection naturelle" et montre qu'elle PEUT expliquer à elle seule la diversité
du vivant - diversité dont Charles Darwin a une connaissance qui laisse pantois.
Le "seul défaut" de la théorie de Darwin - de son propre aveu - était l'immensité des
échelles de temps qu'il fallait mettre en oeuvre et qui dépassaient son imagination ! Les
progrès de la géologie, motivés par la nécessité de trouver du charbon en quantité
toujours plus importantes, allait allait donner corps à cette possibilité dès le XIXème
siècle puis la confirmer au cours du vingtième siècle, laissant guère de doute.
Une puissance extérieure au vivant biologique créant les êtres vivants biologiques
"selon leur espèce" n'est pas nécessaire pour expliquer le monde biologique tel qui nous
entoure. Les oiseaux pourraient être nos cousins, éloignés certes, mais nos cousins.
Nos ancêtres communs pourraient avoir vécus sur cette planète une "année galactique"
de cela, sur la quarantaine d'"année galactique" que notre planète aurait traversées.
Cela pourrait s'être passé comme cela et comme c'est l'hypothèse la plus simple, c'est
celle que nous retenons usuellement et passons le discours à l'indicatif
Je réponds
J'alerte
I. Slovan a posté le 12-06-2012 à 16:11
"Il est tout simplement aberrant de nier les preuves que, dans l’espèce humaine comme
dans toutes les autres espèces, les différences génétiques entre mâles et femelles
entraînent des différences moléculaires, cellulaires, physiologiques, et
comportementales"
C'est tout l'erreur de certains féministes, malheureusement.
Je réponds
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François Gasnier a posté le 12-06-2012 à 15:02
C'est une théorie dans le sens ou elle n'est pas démontrée. Cependant, contrairement à
une religion la théorie de Darwin a de nombreuses applications en biologie ou en
algorithmique qui la corroborent.
Les principes énoncés par Newton ou Einstein n'ont pas non plus de preuve mais sont
la base de notre science moderne: les voitures et les avions sont conçus grâce à eux.
De même, un opérateur de téléphonie mobile a utilisé des algorithmes évolutionnistes.
Je réponds
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jean duvic a posté le 12-06-2012 à 14:56
bonjour pierre, deux précisions qui semblent manquer pour votre raisonnement un peu
expéditif :
1. Une théorie scientifique n'a rien à voir avec une religion ! Il n'est pas question de
"croire ou pas" ! Une théorie scientifique est réfutable, c'est-à-dire que, tant qu'on n'aura
pas démontré qu'elle ne tient pas, elle est réputée vraie.
2. Quant au totalitarisme, c'est un système politique -et non une théorie- qui peut
bloquer les progrès de la connaissance. Les scientifiques sont des gens modestes qui
ne prétendent pas régenter le monde, seuls les politiciens peuvent vouloir faire ça..
Je réponds
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