L`entreprise comme moteur du développement durable Est

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L’entreprise comme moteur
du développement durable:
Est-ce possible?
Claude Villeneuve
Professeur titulaire
Directeur de la Chaire en éco-conseil
Département des sciences fondamentales
Université du Québec à Chicoutimi
Conférence au Réseau Trans-tech
Québec le 23 mai 2013
Plan
L’entreprise et le développement
Les impacts du développement
Le développement durable
L’économie verte
Entreprise, développement durable et
économie verte
• Conclusion : À vous de jouer!
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Le développement
• Un processus d’adaptation visant à
améliorer une situation perçue comme
perfectible;
• Procède d’une vision de futurs possibles;
• Porté par l’optimisme;
• Demande des investissements (financiers,
de travail, de temps…) dont on espère un
bénéfice selon des indicateurs déterminés;
• Difficile d’être contre!
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L’entreprise et le développement
• La raison d’être d’une entreprise est de répondre à des
besoins humains.
• Elle le fait en transformant l’environnement ou les
ressources à l’aide de savoirs et de savoir faire, d’énergie
et de matériaux.
• L’entreprise est le moteur du développement par:
– La production de biens et de services pour la population;
– L’innovation;
– La création de valeur ajoutée.
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Savoirs et savoir-faire
• La recherche scientifique produit les savoirs.
• L’entreprise produit les savoir-faire.
• L’innovation est à l’interface.
– Elle naît de l’application de savoirs dans des
situations nouvelles.
– Elle génère de nouveaux savoir-faire à partir de
problèmes connus.
– Elle pose de nouvelles questions de recherche.
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Les PME?
• Plus de 90% de l’économie mondiale repose
entre les mains des PME souvent en appui à la
grande entreprise et aux collectivités.
• Toute entreprise a d’abord été une PME.
• Pendant sa période d’émergence, la PME a
besoin d’encadrement extérieur pour favoriser
sa capacité d’innover et de répondre aux
besoins.
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Développement et croissance
économique
• Traditionnellement l’augmentation de l’activité
économique est un signe d’amélioration de la richesse
et l’augmentation de la richesse représente une
meilleure marge de manœuvre pour satisfaire les
besoins des sociétés.
• La croissance économique est donc considérée à la
fois comme le résultat et l’objectif du développement.
C’est un boucle de rétroaction positive.
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Des ressources et des déchets
• Pour soutenir la consommation toujours accrue d’une
population en expansion dans une économie
mondialisée, il faut exercer une pression toujours
grandissante sur les ressources, le territoire et
l’énergie.
• Les ressources non renouvelables s’épuisent
inéluctablement. Les ressources renouvelables peuvent
être surexploitées jusqu’à disparaître.
• Toute activité de consommation entraîne la production
de déchets à chacune des étapes du cycle de vie.
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Un exemple?
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Le problème du développement?
• En ne regardant que l’indicateur économique
comme facteur prépondérant du développement,
on perd de vue la détérioration d’autres indicateurs
clés.
• Même si augmentation de richesse signifie une
amélioration objective de la sécurité et de la qualité
de vie dans les premières étapes du
développement, elle rencontre vite la loi des
rendements décroissants.
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La planète malade du développement?
Réduction de la biodiversité;
Eutrophisation accélérée des plans d’eau;
Changements climatiques;
Réduction de la couche d’ozone;
Accumulation de polluants organiques
persistants;
• Crise de l’eau;
• Raréfaction des ressources non renouvelables.
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Bientôt 9 milliards d’amis!
• La population humaine a plus que doublé depuis
1960 et presque triplé depuis 1950.
• La stabilisation des effectifs pourrait se produire
vers 2050 à 9 milliards de personnes.
• La croissance démographique est très inégalement
répartie en faveur des pays pauvres.
• La moitié de la population mondiale vit dans les
villes depuis 2008 et sera de 60% en 2030.
• Le niveau de consommation s’est multiplié par 3
entre 1970 et 2005.
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Un besoin de redéfinir la prospérité
(Prosperity without growth, Jackson, 2009)
• 20% de la population
mondiale dispose de moins
de 2% de la richesse
économique.
• L’impératif de croissance
accélérée est devenu la
cause
des
crises
économiques.
• Pour généraliser le mode de
vie des pays de l’OCDE en
2050, il faudrait multiplier
l’économie mondiale par 15
et par 40 fois pour atteindre
cet objectif en 2100.
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Un exemple: les changements
climatiques
• Comme tout développement implique l’utilisation d’énergie et que 85%
de l’énergie primaire consommée dans le monde provient des sources
fossiles , toute augmentation du PMB se traduit par une augmentation
des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
• Selon le GIEC, même avec tous les efforts en efficacité énergétique et le
déploiement de la production d’énergie renouvelable, on aurait encore
besoin d’autant d’énergie fossile en 2035 qu’en 2008.
• Selon le scénario BAU de l’OCDE (2012) la concentration de CO2
dépassera 685 ppm en 2050 contre 300 ppm en 1950 et 285 en 1850.
• Le seuil à ne pas dépasser selon le GIEC est de 450 ppm.
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Un constat
• L’humanité modifie de manière perceptible la
composition de l’atmosphère depuis les
débuts de l’ère industrielle et de manière
accélérée depuis les années 1950.
• Ce changement résulte de l’intensité des
émissions de diverses sources et de
l’incapacité des systèmes naturels de rétablir
l’équilibre des concentrations de gaz à effet de
serre autour des valeurs historiques.
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Un portrait?
(Source: GIEC, GT3, 2007)
Émissions anthropiques en 2007- 29 Gt CO2éq
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Une amplitude variable
La banquise arctique
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1 pouce = 2,54 cm
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Les conséquences à prévoir
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Le climat
•
Température moyenne, avec le modèle canadien [scénario IS92a (2xCO2 en 2065)]
(Service météorologique du Canada, Environnement Canada)
2010-2030 par rapport à 1975-1995
2040-2060 par rapport à 1975-1995
2080-2100 par rapport à 1975-1995
2020
1,5xCO2
2050
2xCO2
Actuellement, c’est le scénario le plus plausible!
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2090
3xCO2
Facteurs aggravants
• 80% de l’énergie utilisée dans le monde est d’origine
fossile et les réserves sont encore abondantes (ex.:
gaz de shale).
• Les centrales thermiques construites aujourd’hui
fonctionneront encore dans 50 ans.
• La mondialisation des chaînes de production
implique une demande accrue pour le transport.
• Les trois plus grands pays émetteurs de la planète
(Chine, Etats-Unis, Inde) n’ont pas encore de cibles
ou de programmes de réduction des émissions.
• Kyoto 2 ne lie que 15% des émissions mondiales.
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Alors?
• Le passé n’est plus garant de l’avenir en
termes climatiques.
• Il y a un énorme besoin d’innovations
technologiques:
– Pour diminuer les émissions
– Pour l’adaptation.
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Le fossé s’agrandit de 2
Il est très peu
vraisemblable d’envisager
un pic avant 2020
Source: UNEP, Bridging the emissions gap 2012
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-1
Gt.an
À mettre en place pour 2020?
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L’adaptation?
• À quoi faut-il s’adapter?
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–
Production alimentaire et sécheresses
Rareté de l’eau douce
Fragilisation des forêts
Pertes d’habitats pour la biodiversité
Montée du niveau de la mer
Réduction de la cryosphère
• Adapter l’économie?
– Mettre un prix au carbone
– Changer le monde des assurances pour intégrer le risque
climatique
– Augmenter le rôle de l’investissement responsable
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Le développement durable
• Le développement durable vise à satisfaire les
besoins des humains d’aujourd’hui et de demain.
• Il doit être:
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Écologiquement viable;
Socialement équitable;
Économiquement efficace;
Capable de rééquilibrer les rapports Nord-Sud et de réduire les
disparités entre les pauvres et les riches.
• Et dégager des marges de manœuvre pour
l’adaptation dans l’avenir…
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Donc?
• Bien plus que l’écologie;
• Basé sur l’innovation et la responsabilité;
• La qualité de l’environnement fait partie des
besoins humains, c’est une condition pour
continuer notre développement;
• Il suppose une transformation de l’économie
traditionnelle vers l’économie verte.
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L’économie verte?
• Postulat: on ne peut pas se passer du système
économique mondialisé, ni de la croissance
économique donc il faut « verdir l’économie »
– Innovations technologiques
– Énergie renouvelable
– Efficacité énergétique
– Traitement approprié des déchets
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Des corollaires
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Analyse de cycle de vie
Empreinte carbone
Écologie industrielle
Gestion durable du carbone
Intelligence artificielle (domotique, réseaux
intelligents, systèmes cybernétiques)
Production décentralisée/circuits courts
Utilisation de carburants alternatifs
Agriculture durable
Et bien d’autres…
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Des projets concrets?
• La Chaire en éco-conseil a travaillé dans les
dernières années avec des CCTT:
– Agrinova
• Projets de réhabilitation de parcs à résidus miniers;
• Projet de valorisation agricole des biosolides de papetières,
mesure des émissions de GES.
– Biopterre
• Analyse de cycle de vie du bioséchage de résidus organiques.
– CEDFOB
• Potentiel de production de biocarburants à partir de résidus
forestiers.
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Et bien d’autres…
• Analyse de cycle de vie du chauffage à la
biomasse dans la Matapédia;
• Projet ComposTable;
• Carbone boréal;
• Puits de carbone sur le parc à résidus du Mont
Wright;
• Potentiel résiduel des piles récupérées;
• Multiples analyses de développement durable.
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Des programmes de transfert
d’expertise
• À partir des recherches de la Chaire depuis
2003, quatre programmes courts de deuxième
cycle accessibles à distance permettent de
transférer les résultats de recherche:
– Développement durable appliqué
– Gestion durable du carbone forestier
– Enjeux énergétiques et éco-conseil
– Éducation et développement durable
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Synapse
• Un site web 2.0 pour le réseautage et le
transfert d’expertise:
– Niveau 1 - grand public
– Niveau 2 - professionnels du développement
durable (650)
– Niveau 3 - chambres de recherche
• Webminaires mensuels
• Synapse.uqac.ca
• Accès au niveau 2 = 50$/an
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Entreprise, développement durable et
économie verte
• Sans entreprises, le développement durable n’est
pas possible.
• En s’intégrant à l’économie verte, l’entreprise peut
innover et tirer son épingle du jeu face à la
concurrence:
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–
En occupant un créneau distinctif;
En réduisant ses coûts d’énergie et de matériaux;
En réduisant ses coûts de traitement des déchets;
En améliorant sa réputation;
En valorisant ses employés.
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Mais…
• Il faut des gens qui développent des
connaissances et qui les mettent à portée des
entrepreneurs.
• Il faut des réseaux d’entraide et de formation.
• Il faut des groupes de recherche appliquée qui
ont intégré le développement durable à leur
mandat et à leurs pratiques.
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À vous de jouer!
• Ce n’est pas en faisant plus de la même chose
qu’on va réussir à changer les choses.
• Les problèmes environnementaux mondiaux
représentent une occasion d’affaires à de
multiples niveaux si on applique une
démarche d’économie verte.
• L’avenir n’est pas écrit, c’est à nous de
l’inventer.
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