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CHARLES-QUINT DEVANT METZ EN 1553
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Successivement allie à Henri VIII, à Venise, au Pape et aux
Suisses, puis aux^ Protestants Allemands et même aux Turcs,
François Ier échoue dans ses tentatives de conquêtes, mais il réus-
sit pleinement à contenir la poussée impériale.
Henri II poursuit avec ténacité, mais avec plus d'habileté et
de méthode, l'idée maîtresse qui avait inspiré son père.
Il profite des difficultés provenant dee luttes religieuses et des
rivalités qui séparent les états et villes libres d'Allemagne pour
signer avec Maurice de Saxe et les protestants allemands un traité
d'alliance contre Charles-Quint. Ayant reçu l'assurance que la
solde de leur Armée serait payée par la France, c'est là un fait
historique important, les Princes consentent à ce que Henri IL
comme vicaire de l'Empire occupe et garde les villes impériales
de langue française.
L'Empereur, dont les forces sont: partie en Italie face aux
Français, partie en Hongrie contre les Turcs, est surpris par la
marche rapide de Maurice de Saxe sur Innsbrûck où il se trouve.
Il est obligé de s'enfuir précipitamment.
De son côté, dans un lit de justice tenu au Parlement le 12 fé-
vrier, Henri II laisse la régence à la Reine et se rend sans tarder
près de l'Armée qu'il a formée en Lorraine. Un grand enthou-
siasme règne dans toute la noblesse française. Le clergé fait doiy
de 300.000 écus d'or. Tous comprennent l'importance de la lutte
décisive qui va s'ouvrir et s'offrent à partir pour les frontières.
L'Armée française occupe Toul sans résistance.
A la même époque, la population de Metz est très divisée; elle
est en outre écrasée par les impôts que lui inflige Charles-Quint
pour*alimenter sa lutte contre les Princes Allemands. Mais l'opi-
nion générale penche du côté français. Les magistrats de Metz ne
repoussent dès lors pas la proposition, faite à Henri II, de pren-
dre possession de la ville, comme vicaire de l'Empire. Dans ce
but, ils envoient des émissaires à Joinville.
Et c'est ainsi que, le 10 avril 1552, Metz accueille le ConnéJ
table de Montmorency et son avant-garde et l'autorise à pénétrer
au cœur de la ville. En réalité, l'Armée tout entière suit l'avant-
garde. Le Roi Henri II fait son entrée solennelle dans la ville
libre au milieu d'avril. Les ^autorités messines lui prêtent serment,
et reçoivent en échange l'assurance que les libertés de la vieille