Université catholique de Louvain Cliniques universitaires Saint-Luc association sans but lucratif Service des urgences Pr F. Thys ABCD FGHIJ KLMNO PQRST UVWXY abcde fghij klmn Prise en charge des morsures en salle d’urgence 2009 Dr M. Belleflamme, Pr R. Vanwijck et F. Verschuren RAPPELS IMPORTANTS : Etre conscient de ce que les plaies punctiformes ont un risque important de surinfection Savoir quand donner la prophylaxie Convaincre le patient, que si des manifestations infectieuses apparaissent, il doit IMPERATIVEMENT consulter. Penser au risque de rage, rare mais réel .Voici le site ou vous pouvez retrouver les pays à risque : www.oie.int/wahis/public.php. La prise en charge de la vaccination et du traitement contre la rage est coordonnée en Belgique par le Service Rage de l’Institut Pasteur (02 373 31 11) Penser à la transmission de l’hépatite B lors de morsure inter‐humaine Reconnaître les facteurs de risque liés au patient et à la plaie Penser aux complications psychologiques et ne pas oublier de les évaluer Penser aux possibles suites judiciaires et dans la mesure du possible, prendre une photo Ne pas oublier notre rôle dans la prévention secondaire (s’inquiéter du devenir de l’animal, conseiller de consulter un vétérinaire) Les soins de plaies : a) b) c) d) e) f) g) h) i) lavage abondant avec du sérum physiologique et désinfection avec isobétadine ou chlorexidine aqueuse anesthésie locale élimination du ou des corps étrangers (radio si nécessaire pour visualisation fracture ou corps étrangers) parage et débridement visualisations des atteintes profondes (ouvrir si nécessaire pour vérifier les tissus sous jacents et les lésions) contrôle au dispensaire de la plaie dans les 24 à 48h remplacement du pansement 1x/j durant les 5 premiers jours prévention tétanos chaleur et immobilisation si possible. LORSQU’UNE chirurgie réparatrice doit être effectuée, il faut référer le patient dans l’urgence au chirurgien. Dans ce cas, les antibiotiques seront administrés. Les facteurs de risque d’infection : Liés aux patients : L’alcoolisme ; La cirrhose, splénectomie, lymphoedeme ; la corticothérapie, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète Morsure 2009 Liés à la plaie : Plaie de plus de 8h ; Présence de tissus dévitalisés ; Plaie devant être suturée ; Lésion tendineuse, ligamentaire, osseuse ; Morsure de la main page 1/3 La prophylaxie : Il est admis de ne pas administrer d’AB en prophylaxie SAUF : main, cou, visage, périnée punctiforme après plus de 8h patients à risques plaie nécessitant un débridement plaies suturées Traitement chirurgical réparateur fracture associée AUGMENTIN 500mgx3/j durant 5jours et si allergie : doxycycline 100mg x 2/j clindamycine –cotrimoxazole chez l’enfant de moins de 8 ans La suture : n’est pas recommandée dans les cas suivants : Morsure punctiforme, Morsure au niveau de la main, Morsure de plus de 6 heures, Morsure de chat et humaine sauf celle qui touche la face. Indication de suture par un spécialiste dans les cas suivants : Manifestation d’infection, Lésion tendineuse, ligamentaire, osseuse, Nécessité de reconstruction, Sévère cellulite réfractaire au traitement per os, Morsure à la face surtout chez les enfants. Les critères d’hospitalisation : La cellulite sévère, Les manifestations systémiques (par exemples : fièvre, vomissement, confusion), La suspicion d’infection touchant les os, les nerfs, les tendons ou les articulations, L’évolution rapide de l’infection (en 24‐48h), L’absence de réponse à l’antibiothérapie orale ; La circonstance incertaine, patient peu compliant. Les enfants chez lesquels on observe, dans les 24 à 48h après une morsure, un œdème douloureux. Morsure 2009 page 2/3 L’Hépatite B en cas de morsure humaine : La transmission est possible et le traitement dépend du statut vaccinal du patient. Le vaccin est efficace s’il est administré dans les 48h après l’exposition. Le vaccin est donné au temps 0 puis à 1 mois puis à 2 mois. Les immunoglobulines ne doivent être administrées que si le patient est non répondeur au vaccin et elles doivent être données dans les 48h après l’exposition. La prévention de la transmission du virus hépatite B : Si le patient a eu 0 ou 1 dose de vaccin Si le patient a reçu 2 doses ou plus de vaccin Si le patient a répondu au schéma vaccinal (anti-HB>10mIU/ml il faut accélérer la vaccination il doit recevoir 1 dose de vaccin HB on peut envisager une dose de vaccin HB, Si le patient est reconnu comme non répondeur au vaccin il doit recevoir des immunoglobulines et une 2ème dose d’immunoglobulines. On peut en outre envisager une dose de vaccin HB. Remarque : Il n’y a normalement pas de risque de transmission du virus HIV lors d’une morsure inter-humaine sauf dans le cas de contact avec le sang de l’agresseur. Les complications psychologiques : Ne pas oublier d’évaluer le risque de PTSD et de demander si nécessaire un avis psychologique. Il est également important, lors du suivi au dispensaire, d’évaluer l’affect psychologique suite à une morsure et ses conséquences sur la vie personnelle du patient. Reconnaître les facteurs de risque : Liés à l’évènement : Peur ressentie, sensation d’effroi, état de stress, détresse, Gros chien, animal inconnu, Plaie au niveau du visage Morsure 2009 Liés au patient : Enfant, Seul, pas de soutien social, Etat émotionnel Liés aux séquelles : Psychologique, Esthétique page 3/3