AVANT-PROPOS
La confrontation des textes des Ecritures Saintes avec les données de la science a été de tout
temps pour l’homme un sujet de réflexion. C’est dans ce cadre que beaucoup de chercheurs se
sont penchés sur la révélation biblique et coranique afin de chercher leur degré de
compatibilité avec les données de la science moderne.
Dans le présent article nous présentons une étude des versets coraniques qui sont relatifs à
l’astronomie sans faire de choix sélectif. Notre choix de ce thème a été motivé par le fait que
la majorité des versets coraniques qui sont en rapport avec la science moderne traite ce sujet
particulier. Il est à noter que la mise en exergue de cet aspect est justifiée dans le Coran même
("La création des cieux et de la Terre est plus grandiose, certes, que la création de
l'homme." Coran 40 :57)
Précisons que le but du présent article n'est pas le "concordisme" entre le Coran et la science,
c'est plutôt une analyse d'un document ancien et la comparaison de certains de ses extraits
avec les connaissances modernes. Les interprétations des versets relatifs au destin futur de
l'univers ne doivent être en aucun cas prises comme une nouvelle " théorie " ou " preuve " qui
paraît être sur le même plan que les théories scientifiques elles-mêmes. L'essence de notre
travail, est une recherche du sens au niveau de l'humain et du message religieux. L'approche
est donc tout à fait différente et joue sur un autre terrain, qui peut être considéré comme
complémentaire du savoir rationnel.
L'apport est en fait ici au niveau du croisement des deux : en quoi notre connaissance actuelle
peut éclairer notre compréhension des textes anciens? Dans l'autre sens aussi, en quoi un
message prophétique, remontant si loin dans le passé, peut correspondre ou être en désaccord
avec le savoir de notre époque?
Le savoir rationnel ne peut cautionner le message religieux, ni l'inverse d'ailleurs. Cependant,
les deux aspects sont une source inépuisable de questions et d'interrogations qui renvoient l'un
à l'autre, en nous aidant à rechercher un sens à notre existence.
Il convient enfin de préciser qu'il ne s'agit pas ici de proposer un modèle alternatif de l'univers
en remplacement de ceux patiemment déduits par les astronomes à partir des observations.
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NOUVELLE VISION DE L’EVOLUTION
DE L’UNIVERS:
Une étude de l’astronomie dans le Coran
Kamel BEN SALEM(1)
Résumé : Dans cet article nous nous intéressons à l’analyse des descriptions Coraniques de
phénomènes liés à l’évolution de l’univers et ce, au vu des connaissances actuelles dans le
domaine. En effet, d’après le texte Coranique on peut classer les versets qui concernent
l’astronomie en deux catégories : les versets concernant le système solaire et ceux concernant
l’univers en général. Pour la première catégorie, le Coran précise que vers la fin de sa vie, le
Soleil commencera à se gonfler (le Coran utilise ici le terme "Kuwwirat" qu’on peut traduire
littéralement par "ballonné", c’est donc un gonflement homogène). Les conséquences de ce
gonflement sont les suivants: le ciel deviendra rouge et comparable à une rose écarlate, il y
aura une augmentation de l’intensité lumineuse et les étoiles ne seront plus observables à
partir de la terre. Le Coran précise aussi qu’il y aura un rapprochement du Soleil de la Lune,
(donc de la Terre), Pour désigner ce rapprochement, le Coran utilise le terme "réunis" ("…et
le Soleil et la Lune seront réunis" Coran 75 :9). La Lune sera déstabilisée par le Soleil, elle
se fendra alors et finira par chuter sur la terre. Il y aura en outre une modification des orbites
des planètes du système solaire. En ce qui concerne notre globe terrestre, il y aura
bouillonnement des mers et dilatation des eaux, désintégration des montagnes, dilatation de
la croûte terrestre… Le Coran précise aussi que la Terre subsistera malgré ces cataclysmes. En
ce qui concerne l’univers, on peut relever les points suivants : l’expansion de l’univers, la
répétition du processus de création, l’existence d’une multitude de planètes semblables à la
nôtre et d’une vie extraterrestre. Enfin, le Coran précise que notre univers est cyclique,
contrairement à ce que pensent une partie croissante des astronomes contemporains.
A partir de la relativité du temps exprimée dans le texte coranique, nous déduisons la
structure initiale de l’univers, la chronologie générale de sa formation et la date du début de ce
qui pourrait constituer son effondrement (big crunch).
(1) Professeur d’Analyse des Données, Département des Sciences de l’informatique, Faculté des Sciences de
Tunis, 2092 El Manar II - Tunisie ; (E-mail : kamel.bensalem@fst.rnu.tn)
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1 INTRODUCTION
Il y a un siècle environ, la création de l’univers était un concept que les astronomes ignoraient
en tant que tel. L’idée communément admise était celle d’un univers éternel. En examinant
l’univers, les scientifiques supposèrent qu’il s’agissait simplement d’un agrégat de matière et
s’imaginèrent qu’il n’avait pas de commencement. L’idée de création n’existait pas, c’est-à-
dire celle d’un moment l’univers et tout ce qu’il contient commence à exister. Ce n’est
qu’après l’avènement de la théorie du « Big Bang » dans les années cinquante que les
astronomes ont admis que l’univers a un début : c’est sa création. Mais cette grandiose
découverte a rendu les astronomes de plus en plus avides de trouver la réponse à une
multitude d’interrogations. Quel est le devenir de notre univers? Quel est le devenir de notre
système solaire et de notre planète en particulier? En examinant l’histoire multimillénaire de
l’homme, on constate que nos ancêtres se posaient aussi des questions similaires, sans
toutefois pouvoir apporter des réponses scientifiques. En ce qui concerne la civilisation
arabo-musulmane, les traditionalistes rapportent de telles interrogations chez les premiers
musulmans du septième siècle. C’est partant de ces faits, que nous nous sommes proposés
d’étudier en toute objectivité dans le Coran, livre saint des musulmans, pour examiner dans
quelle mesure ce livre, datant du septième siècle, abordait ce problème fondamental.
Ce papier est donc une contribution, qui demande à être approfondie, à l’exégèse de ce
document ancien qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, renferme des allusions et
affirmations tout à fait étonnantes et qui méritent d’être examinées en toute objectivité et sans
idées préconçues par tout observateur impartial.
Ce document est organisé comme suit. En section 2, nous parlerons succinctement de
l’époque pré-islamique afin de situer le contexte de la révélation Coranique. La section 3,
constituant le cœur de notre contribution, comporte deux parties. La première traite des
versets se rapportant au système solaire, la seconde s’intéresse aux versets liés à l’univers en
général. En guise de conclusion, nous nous interrogeons sur ce qu’on pourrait déduire au vu
de l’exposé qui a précédé.
2 LE CONTEXTE DE LA REVELATION
Avant l'époque de la révélation (vers 610 après J.C), toute la péninsule arabique baignait
dans l'ignorance et l'obscurantisme. Les habitants du désert menaient une vie très humble et
primitive. On racontait à ce propos que des bandits avaient un jour attaqué une fois une tribu
et pris en otage la fille du chef. Ces bandits avaient chargé un complice d'échanger la fille
contre une rançon. Ce dernier proposa au père 100 chameaux. Par la suite, ses compagnons
lui ont reproc de n'avoir pas demandé plus de chameaux, surtout que le chef de la tribu
était connu pour sa richesse. Et le rançonneur de répondre tout simplement qu'il ne savait pas
qu'il existait un nombre supérieur à 100.
Autre fait témoignant de l'ignorance des habitants de la péninsule arabique est l'enterrement
des fillettes vivantes. Dès l'avènement de l'ère islamique, Dieu a mis en garde les gens contre
de telles pratiques.
- Sourate 81, versets 8-9
"... et quand on demandera, à la fillette enterrée vivante : “Pour quel péché a-t-elle été
tuée ?”."
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Le seul atout des arabes du désert était qu'ils maîtrisaient bien la langue arabe. Il y avait
même des gens qui étaient capables de construire une phrase ou un vers qui traite d’un sujet
bien précis et qui peut être lu dans les deux sens (palindrome). Le Coran a voulu lancer à ces
gens-un défi que nul n’a pas pu relever à cette époque. Que dire alors de la nôtre? Ce défi
consiste à pouvoir produire une sourate imitant le Coran.
- Sourate 2, versets 23-24
"Et si vous êtes en doute sur ce que Nous avons révélé à notre serviteur, venez donc
avec une sourate semblable, et, si vous êtes véridiques, appelez, en dehors de Dieu, vos
témoins! Puis si vous ne le faites pas, - et vous ne le ferez jamais, - redoutez le feu au
combustible d'hommes et de pierres, préparé pour les mécréants."
A propos de l’interprétation des versets qui se rapportent à la science moderne et notamment
à l’astronomie, les exégètes musulmans de l’époque classique ont bien réussi à donner des
interprétations correctes aux versets d’ordre général, mais moins bien dans celles des versets
se rapportant aux sciences de la vie. Concernant l’interprétation des versets d’ordre
astronomique, ce fut plus ou moins un échec. La raison est simple, c’est que cette dernière
nécessite un grand savoir dans le domaine. En ce qui concerne la traduction du livre saint en
langues étrangères, les traducteurs classiques ont traduit les versets comportant/faisant
allusion à des notions scientifiques selon leur propre compréhension, alors qu’il aurait été
plus logique pour eux de se limiter à une traduction littérale afin de ne pas trop s’éloigner du
sens de ces versets. En effet, une bonne traduction nécessite une connaissance suffisante dans
le domaine traité par chaque verset.
3 VERSETS D’ORDRE ASTRONOMIQUE
La majorité des versets coraniques se rapportant à la science moderne sont d’ordre
astronomique. La raison de la mise en avant de ce sujet est expliquée dans le Coran même.
Ainsi, on explique dans le verset suivant que la création de l'univers constitue un fait plus
grandiose que la création de l'être humain.
- Sourate 40, verset 57
"La création des cieux et de la Terre est plus grandiose, certes, que la création de
l'homme."
Le verset qui suit invite clairement les humains à porter leur attention sur ce qui existe dans
les cieux dans un premier ordre, et puis sur ce qui est dans la Terre en second ordre. Tout
indique manifestement la puissance divine. D’ailleurs, c’est cette invitation qui a été à
l’origine du développement des sciences astronomiques chez les musulmans après la
révélation coranique.
- Sourate 10, verset 101
"Dis : 'Regardez ce qui est dans les cieux et sur la Terre ... ' ."
On peut classer les versets d’ordre astronomique en deux classes : ceux qui se rapportent au
système solaire et ceux qui se rapportent au monde céleste d’une façon générale.
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3.1 Versets se rapportant au système solaire
3.1.1 Généralités
Le Coran désigne le système solaire par "le ciel le plus proche" :
- Sourate 37, verset 6
" En vérité nous avons paré le ciel le plus proche d’un ornement : les planètes."
On sait qu’il n’y a pas, parmi les éléments célestes les plus proches de nous, d’éléments
importants et permanents autres que les planètes et leurs satellites naturels.
3.1.1.1 Forme sphérique de la Terre
On peut signaler à ce propos la précision que la Terre
* est une sphère :
- Sourate 39, verset 5
"...Il enroule la nuit sur le jour et il enroule le jour sur la nuit."
* mais non parfaite :
- Sourate 13, verset 41
"Ne voient-ils pas que Nous venons à la Terre la réduire de tous ses bords?"
Les deux versets précédents sont clairs. On retrouve la même idée que la Terre a une forme
sphérique et est en rotation (suggestion du mouvement) dans le verset suivant :
- Sourate 79, verset 30
"Et quant à la Terre, en plus de cela, Il l'a étendue (dahaha : du verbe daha), aplanie,
enroulée."
N'ayant pas compris le sens du verset (car ils n'imaginaient pas que la Terre avait une
forme sphérique), les anciens exégètes avaient auparavant expliqué le verbe arabe (dahaha)
par (l’a aplanie). Cette même explication a été introduite dans les dictionnaires arabes. Mais
dans ces mêmes dictionnaires, on trouve aussi l'origine de ce verbe dans le mot (Ud-hiya) qui
signifie oeuf d’autruche. Ainsi la Terre ressemblerait à un oeuf d'autruche. Le même verbe est
également utilisé pour définir l'action de la pluie sur les cailloux que le courant d'eau fait
rouler.
Une conséquence logique de la forme sphérique du globe terrestre et de sa rotation est que la
nuit ne précède pas le jour comme il est expliqué dans le verset suivant :
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