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(1959), la politique budgétaire poursuit trois principales fonctions relatives à l’allocation
des ressources, la redistribution des revenus des agents économiques et la stabilisation de la
conjoncture. Plus récemment, la politique de relance keynésienne, quelque peu ressuscitée
par la crise financière de 2007-2008 et la récession qui s’en est suivie, a contribué à
résorber la conjoncture économique.
Dans les pays en développement, les principales contraintes qui pèsent sur la politique
budgétaire sont relatives à une base d’imposition inadéquate, une capacité limitée à collecter
les impôts, la dépendance à l’égard du financement monétaire et/ou bancaire, des dépenses
publiques inefficaces et, très souvent, des niveaux de dette publique élevés. Plus
particulièrement, dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, les crises financière
mondiale et alimentaire ont eu un impact négatif sur les finances publiques du fait d’une
baisse des recettes publiques induite par le repli de l’activité économique et d’une hausse des
dépenses notamment celles liées aux subventions destinées à soulager les couches
vulnérables de la population face aux effets adverses des chocs de prix. Cependant, les
progrès considérables marqués par des taux de croissance élevés en Afrique, sur la dernière
décennie, permettent de garder l’espoir d’un accroissement de la marge de manœuvre
budgétaire afin d’atténuer les chocs internationaux. En tout état de cause, la politique
budgétaire revêt une importance capitale en régime de change fixe. C’est le cas du Sénégal.
Durant la dernière décennie, la situation budgétaire du Sénégal a été marquée par un
affaiblissement de la santé des finances publiques dû à une augmentation des dépenses plus
rapide que celle des recettes. En effet, une tendance haussière du recouvrement des recettes
fiscales a été observée permettant au taux de pression fiscale de passer en moyenne de 17%
sur la période 2000-2005 à 18,2% entre 2006 et 2013. Le Sénégal atteint, de ce fait, l’un
des taux de pression fiscale les plus élevés de la zone UEMOA. Ces performances en termes
de mobilisation de recettes fiscales s’expliquent sans doute par les réformes fiscales
entreprises par les autorités, notamment à travers la création du centre des grandes
entreprises, la simplification de l’imposition des petites entreprises avec l’introduction de la
contribution globale unique (CGU) et la modernisation de l’administration fiscale. En
revanche, les dépenses publiques ont fortement augmenté. Le ratio des dépenses publiques
sur le PIB est passé de 20,5% en 2000, à 24,5% en 2005 et 26,5% en 2013. Malgré un effort
de rationalisation des dépenses courantes de la part des autorités, elles restent supérieures
aux dépenses d’investissement dont l’impact sur la croissance reste mitigé comme dans les