LES DOCUMENTS OBLIGATOIRES AU BLOC OPERATOIRE 09/03/2016 F BOUKARA PLAN I. LA CHECK-LIST SÉCURITÉ PATIENT DE LA HAS I. II. III. IV. V. VI. II. Définition Objectifs Ce que n’est pas la check-list La C/L comment cela marche? C/L et certification Avantages et limites LA TRAÇABILITÉ AU BLOC OPÉRATOIRE I. II. III. Définition Quelques dates Tracer: quoi? Pourquoi? Comment? III. LA CHARTE DE FONCTIONNEMENT DU BLOC OPÉRATOIRE I. II. Objectifs Fonctions DOCUMENTS OBLIGATOIRES AU BO ET GESTION DES RISQUES • Ils sont un gage de qualité et de prise en compte des risques pour le patient. • Ce ne sont pas uniquement l’application de directives mais une volonté de transparence et d’anticipation des risques afin de: – – – – – Assurer la sécurité du patient Protéger les acteurs de santé Limiter les dysfonctionnements Déterminer les responsabilités en cas de problème Prouver qu’un service de qualité est mis en œuvre et qu’il est un complément indispensable d’assurance qualité LA GESTION DES RISQUES AU BO Evolution forte de l ’approche des risques: - autrefois centrée sur le « produit soin » - actuellement centrée sur une approche systémique Ex: parcours de l’opéré BO = secteur à risque – organisation complexe _ procédures et acteurs multiples → optimisation - De la sécurité de la prise en charge des patients - De la sécurité des professionnels (HAS – ce qu’il faut savoir sur l’évaluation de la démarche qualité et gestion des risques au bloc opératoire – Mars 2015) LES GRANDES FAMILLES DE RISQUES AU BO • Risques liés à la prise en charge des patients à toutes les étapes – Risques infectieux (liés aux patients, au personnel, l’environnement, au processus opératoire….) – Risques liés aux erreurs d’identité, de côté, de procédure, etc… • Risques environnementaux et techniques (air, eau, électricité, sécurité incendie, gaz médicaux,DM……….) • Risques professionnels (liés à la manutention de charges ou de patients, risques biologiques, risques chimiques, risques psychosociaux) • Risques organisationnels → maitrise des différents flux (patients, personnels, logistiques…) : programmation, interfaces, communication, travail en équipe (Exemples HAS « ce qu’il faut savoir sur l’évaluation de la démarche qualité et de la gestion des risques au bloc opératoire – Mars 2015) DOCUMENT OBLIGATOIRE AU BLOC OPERATOIRE: LA CHECK-LIST HAS INTRODUCTION Cet outil exigible dans tous les blocs opératoires à partir du 1er janvier 2010 par la HAS, a été mis en place afin de limiter l'incidence d'erreurs potentiellement graves, V3 janvier 2016 INTRODUCTION • 1, 5 M d’interventions chirurgicales sont réalisées chaque année en France (Conseil National de Chirurgie 2009) • Enquête ENEIS* 2009 (* enquête nationale sur les évènements indésirables liés aux soins) – - 9,2 EIG /1000JH en chirurgie vs 4,7/1000JH en médecine - Majorité des EIG pendant l’hospitalisation ; souvent associés à des actes invasifs (interventions chirurgicales) • 2 grandes familles de EI non acceptables:(HAS. Mettre en œuvre la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé Des concepts à la pratique. MARS 2012) 1. EI liés à des complications évitables - Par prévention: antibioprophylaxie - Par nouvelles procédures: actes moins invasifs…… • 2. → fréquents, réduits par les démarches d’amélioration de la qualité EI qui ne devraient jamais arriver - rares, souvent spectaculaires, dramatiques pour le patient - non liés à des compétences professionnelles • → difficiles à éviter Ex: erreur de côté DEFINITION C’est une liste de vérification, une opération consistant à vérifier méthodiquement les étapes nécessaires d'une procédure pour qu'elle se déroule avec le maximum de sécurité. Cette opération se déroule généralement à voix haute et/ou en cochant une liste écrite de procédure. OBJECTIFS DE LA CHECK-LIST La check-list a pour but d’adapter au contexte français le document de l’OMS Programme« Safe surgery saves lives » (juin 2008): « Opérer le bon patient, au bon endroit » Permettre d’alerter l’équipe en cas de déviance par rapport à des critères préalablement définis et d’aller, si nécessaire, jusqu’à l’arrêt de la « procédure de prise en charge ». Garantir en permanence la sécurité interventionnelle et anesthésique des patients Diminuer le risque infectieux postopératoire Introduire (ou maintenir) une culture et des valeurs qui permettent d’arriver à la sécurité CE QUE N’EST PAS LA C/L • Ce n’est pas un catalogue à remplir individuellement. • Elle ne doit pas remplacer les contrôles qui auraient du être effectués et tracés avant l’arrivée du patient au bloc opératoire. • Ce n’est pas une protection juridique.Elle n’empêchera pas la mis en cause de la responsabilité des acteurs dans le cadre d’une éventuelle procédure civile ou pénale. STRUCTURE DE LA CHECK-LIST 3 phases identifiées: - avant l’induction anesthésique - avant l’intervention chirurgicale - après l’intervention et avant la sortie du patient au bloc opératoire LA CHECK-LIST? COMMENT CELA MARCHE? Le patient doit être informé avant l’entrée en salle d’opération. Pour les items 1,2,3,5 : si les vérifications effectuées sont cohérentes: cocher « oui » sinon cocher « non » et renseigner la conduite adoptée dans l’encart « décisions concertées » pour l’item, la préparation est tracée et doit être effective Pour l’item 6, le patient présente t-il un risque (situation clinique) si oui :mesures à préciser dans l’encart (*) LA CHECK-LIST? COMMENT CELA MARCHE? A cette étape le chirurgien précise à voix haute « nous allons opérer Mme ou M…de (type d’intervention et côté), le patient est installé correctement et les documents sont disponibles, pouvez-vous chacun confirmer ». La réponse NA est apportée quand l’intervention n’est pas concernée par le sujet LA CHECK-LIST? COMMENT CELA MARCHE? Tout dysfonctionnement, panne de matériel, doit être signalé et la situation réétudiée à l’occasion de réunions Afin de soutenir l’implication des professionnels, l’établissement peut décider de faire signer les intervenants. La check-list ainsi renseignée devra être conservée dans le dossier patient DEFINIR LE « NO GO » C'est-à-dire l’arrêt du déroulement de l’intervention chirurgicale. Ce « No go » peut se traduire par : – Le retour du patient en service d’hospitalisation ou en salle de réveil – Le réveil du patient avant l’incision – Le réveil du patient après l’incision – L’arrêt de l’intervention avant la fermeture du site opératoire – Le maintien en salle d’intervention. Étant donné les conséquences potentielles de ces arrêts , ils doivent être identifiées et acceptées collégialement CHECK-LIST ET CERTIFICATION L’établissement présente aux experts-visiteurs : • l’état de déploiement de la check-list dans l’établissement • la stratégie d’implantation utilisée : réunions, informations des équipes, affichage ou autre • les supports retenus (papier ou informatique), le mode d’archivage • la réalité de l’utilisation au quotidien avec rencontres de professionnels • une évaluation succincte de son utilisation par les équipes AVANTAGES • Aide-mémoire • Aide à la décision • Outil de traçabilité • Partage d’information • Diffusion de bonnes pratiques LIMITES • La partie « après intervention » n’est pas souvent réalisée sous forme d’interrogatoire à l’oral • Redite des informations données au staff médical • Un document supplémentaire à remplir et redondant • Implication médicale variable oblige l’IDE à rechercher les informations manquantes dans le dossier patient • l’équipe n’est pas forcement au complet à l’installation du patient selon les types d’anesthésie AUTRES CHECK-LISTS DE LA HAS • La check-list « Sécurité du patient en endoscopie digestive » • La check-list « Sécurité du patient en endoscopie bronchique » • La check-list « Pose d’un cathéter veineux central (CVC) ou autre dispositif vasculaire (DV) CONCLUSION • L’efficacité du programme aujourd’hui est incontestée: la check-list permet de réduire de 30%1 les complications suite à une intervention chirurgicale • Améliore le travail en équipe 1: Haynes et Col. A Surgical Safety Checklist to Reduce Morbidity and Mortality in a Global Population. N Engl J Med 2009;360:491-9 DOCUMENT OBLIGATOIRE AU BLOC OPERATOIRE: LA TRACABILITE DEFINITIONS Norme ISO 9001-9002: « Aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation d’une entité au moyen d’identifications enregistrées » Dans les établissements de soins: L’ensemble de mesures prises pour SUIVRE et RETROUVER rapidement l’ensemble des étapes d’un processus QUELQUES DATES • Arrêté du 9/10/95: sur la sécurité des prélèvements d’organes et de tissus : traçabilité pour le donneur • 1996: la démarche d’accréditation qui met la traçabilité au centre des préoccupations des soignants • Circulaire du 20/10/97: la stérilisation des DM (Dispositifs Médicaux) = leur traçabilité est un élément d’assurance qualité • Circulaire du 15/07/98: pour les endoscopes, chaque cycle doit faire l’objet d’un enregistrement. QUELQUES DATES • Circulaire du 14/03/01: relative aux précautions à observer lors des soins en vue de réduire les risques de transmissions d’agents transmissibles non conventionnels (Creutzfeld Jacob) • Décret 2006-1497 du 29 novembre 2006 relatif à la traçabilité des DM implantables L’ensemble des textes législatifs situent la traçabilité comme la « clé de voute » de la démarche qualité au bloc opératoire. TRACER QUOI? Fiche d’ouverture de salle (FSO) Fiche suivi d’intervention (FSI): personnel, matériel. Cette fiche est intégrée au dossier médical Les implants, les prothèses avec la pharmacie Les dérivés sanguins Le traitement et la stérilisation des DM Les contrôles bactériologiques (eau – air – surfaces) Les contrôles préventifs et curatifs effectués par le service biomédical TRACER, POURQUOI? • En cas de procédure après accident: être capable de décrire précisément les étapes des évènements, les personnels en « cause », le déroulement des faits… • Importance des documents écrits qui restent • Ne pas compter sur la mémoire • Exemple: oubli d’une compresse…. Il va falloir prouver que le compte des compresses en fin d’intervention a bien été fait et « tracé » sur la FSI. TRACER, COMMENT? • Les supports de conservation des informations sont en pleine évolution • Les outils actuels sont plus simples mais surtout plus FIABLES (notamment dans le temps) • S’assurer que ces données pourront être retrouvées à tout moment, même tardivement (problème d’archivage de ces documents: cahiers de bloc, fiche de traçabilité, feuille des présence, programme opératoire…) • L’ère de l’informatisation est une aide précieuse, à condition de bien renseigner les étapes du processus. CONCLUSION La traçabilité au est un gage de qualité et de prise en compte des risques pour le patient. DOCUMENT OBLIGATOIRE AU BLOC OPERATOIRE: LA CHARTE DE FONCTIONNEMENT DU BO OBJECTIFS Pièce maîtresse de l’organisation du bloc opératoire : • vise à assurer la qualité et la sécurité des gestes pratiqués sur le plateau technique, en garantissant le respect des normes en vigueur. • Instaure des règles communes à l’ensemble des utilisateurs. Elaborée par le conseil de bloc opératoire selon la directive du 19 mai 2000. FONCTIONS Elle doit définir: Les missions du bloc opératoire Les vigilances environnementales Les interfaces avec le reste de l ’hôpital LES MISSIONS DU BLOC OPÉRATOIRE Pour gérer les risques liés à la prise en charge des patients à toutes les étapes de sa PEC afin de: • Opérer les patients: à condition de respecter des critères de sécurités qu’il faut définir, vérifier et tracer • Suivre les programmes opératoires . • Tenir à disposition les salles, le matériel stérile • Répartir les salles, le matériel VIGILANCES ENVIRONNEMENTALES Pour gérer le risque infectieux en veillant à définir: • • • • • • • • la maitrise de l’environnement (surpression, filtration, diffusion de l’air, le taux de renouvellement…) La classification des locaux le contrôle de l’eau, air, surface Le circuit du matériel recyclable Préparation de l’opéré (fiche de liaison) Comportement du personnel à l’intérieur du B.O Le circuit des déchets Le circuit du personnel et du patient INTERFACES AVEC LE RESTE DE L’HOPITAL Le bloc opératoire doit être clos mais pas étanche: Accueil d’autres praticiens Accueil des visiteurs Brancardage Sang Pièces opératoires : circuits des prélèvements Examens de laboratoires Radio IN FINE Ces trois documents obligatoires au bloc opératoire contribuent à la DÉMARCHE QUALITÉ: • C’est l’ensemble des actions que mène le BO pour développer la satisfaction du patient. • 5 étapes: – « je prévois ce que je vais faire » – « J’écris ce que j’ai prévu » – « Je fais ce que j’ai écrit » – « Je contrôle ce que je fais, j’évalue et je réajuste » – « Je rédige un document de traçabilité »