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REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE
Département des affaires régionales, de l'économie et de la san
Service de la consommation et des affaires vétérinaires
R
ÉSIDUS DE PESTICIDES DANS LES
PRÉPARATIONS DE FRUITS ET LÉGUMES
SERVIS DANS LES CRÈCHES À
G
ENÈVE
Les pesticides
Les pesticides ou produits phytosanitaires sont des substances chimiques plus ou moins
toxiques employées pour repousser, détruire ou combattre les ravageurs (insectes,
nématodes, rongeurs, etc.) et les espèces indésirables de plantes (champignons, mauvaises
herbes, etc.)
.
Leur utilisation permet ainsi de préserver les cultures et d'améliorer la quantité
et la qualité des productions agricoles. Les pesticides sont répartis en 3 catégories
principales :
les insecticides pour éliminer les insectes ravageurs,
les fongicides pour éviter l'apparition et le développement des maladies fongiques
(moisissures),
les herbicides pour détruire les mauvaises herbes et plantes concurrentes.
L'un des principaux désavantages des pesticides est que même s'ils sont employés en
respectant les bonnes pratiques agricoles ils peuvent se retrouver sous forme de traces dans
les denrées alimentaires. Bien que la toxicité aigüe de ces substances soit bien connue, les
sympmes liés à une exposition chronique (faible dose sur une longue période) via
l'alimentation est un sujet complexe et pour lequel les études scientifiques sont encore peu
nombreuses. Même s'il est extrêmement difficile de prouver l'implication réelle des pesticides
dans certaines affections et/ou pathologies, chez l'homme, les produits phytosanitaires sont
de plus en plus soupçonnés d'être à l'origine de cancers, de troubles des systèmes
immunitaires, nerveux, endocrinien ou reproducteur et de perturber le développement des
enfants.
Selon le principe de pcaution, des limites réglementaires en matière de résidus de
pesticides sont fixées dans l'ordonnance du DFI sur les substances étrangères et les
composants dans les denes alimentaires du 26 juin 1995 (OSEC, RS 817.021.23) en tenant
compte de la toxicité des composés. En Suisse, plus de 60 % de nos aliments contiennent
des traces de pesticides (voir rapport d'activité SCAV 2009) et des dépassements des teneurs
autorisées sont constatés dans, en moyenne, 8 % des échantillons contrôlés. D'autre part, la
majorité des aliments analysés contiennent plusieurs pesticides. En 2009, plus de la moitié
des fruits analysés contenaient, au minimum, 2 pesticides différents. Or, nous n'avons
absolument aucune idée des effets qui pourraient résulter des synergies entre plusieurs
substances.
Notons encore que l'utilisation de pesticides de synthèse est interdite dans l'agriculture
biologique. Les rendements moindres de ces cultures expliquent en grande partie le coût plus
éle de ces denes. De manière générale, les contrôles effectués par le SCAV montrent
que ces produits respectent le label et ne contiennent pas de résidus.
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Le risque pour les enfants en développement
La possibilité d’une plus grande sensibilité aux toxiques des enfants est clairement établie.
Les nourrissons (<12 mois) et enfants en bas âge (1-3 ans) sont considérés comme le groupe
le plus à risque car ils mangent beaucoup par rapport à leur masse corporelle, et
principalement des fruits et légumes. Les enfants boivent 2,5 fois plus d’eau, ils mangent 3 à 4
fois plus de nourriture par kilo de poids corporel quun adulte. Ils sont donc
proportionnellement plus exposés aux sidus de pesticides que les adultes et cela à une
période critique de la vie et du développement. me à très faible dose, les sidus de
produits chimiques peuvent agir sur le métabolisme (système hormonal, etc.) et perturber
l'organisme de fon discrète, avec des effets indésirables sur la santé, en altérant des
fonctions telles que la croissance, le développement et le comportement.
Afin de mieux protéger cette population à risque, l'OSEC fixe notamment une valeur de
tolérance à 0,01 mg/kg pour les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge dans le
produit tel que consommé. Cette limite, valable pour l’ensemble des pesticides, est
extrêmement stricte et se rapproche de la tolérance zéro exigée pour les denrées issues de
l'agriculture biologique. C'est pourquoi, la majorité des préparations industrielles
commercialisées et destinées aux enfants en bas âge est généralement issue de l'agriculture
biologique. Toutefois, la plupart des parents et des établissements publiques (crèches, écoles,
etc.) préfèrent des préparations maison pour des raisons principalement financières et
gustatives.
Au sens de la législation et sur avis de l'office fédéral de la santé publique (OFSP), les
aliments préparés sur place dans les cches et les écoles correspondent à des préparations
maison et ne doivent pas satisfaire aux exigences pour les préparations pour nourrissons et
enfants en bas âge. Par conséquent, la valeur de tolérance de 0,01 mg/kg pour les résidus de
pesticides ne s'applique pas.
En pparant soi-même les aliments, on maîtrise ainsi la composition exacte du repas de
bébé, on peut varier les goûts et les textures, on contrôle les quantités de sucre, de sel, et on
évite certains additifs ou ingrédients allergènes. Hormis tous les avantages des préparations
maison, celles-ci comportent un risque accru d'exposition aux pesticides si on utilise des fruits
et légumes issus de l'agriculture conventionnelle. Le SCAV ayant été interpellé sur cette
question, une campagne d'analyses visant à évaluer la contamination en pesticides des
compotes et purées maison préparées dans les cches de Genève a été mise en place.
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La situation des préparations maison servies dans les crèches de Genève
Pendant 1 an, depuis septembre 2009, les inspecteurs du SCAV ont prélevés des échantillons
de purées de fruits et légumes lors de leur visite pour les contrôles d'hygne dans les
établissements destinés à accueillir des enfants en bas âge. Au total, ce sont 47 échantillons
qui ont été prélevés dans 27 établissements du canton. Il s'agissait de 14 compotes de fruits à
base de pommes, poires et/ou bananes, ainsi que de 33 pues de légumes préparées
principalement à partir de carottes, épinards, fenouils, courgettes, brocolis, pommes de terre
et courges.
Les échantillons ont été analysés dans le laboratoire du SCAV pour la recherche de résidus
de plus de 500 pesticides différents. 34 prélèvements (72 %) n'ont présenté aucune teneur
décelable en produits de traitements phytosanitaires et seulement 13 préparations (28 %) ont
vélé la présence de traces de pesticides. Les résultats détaillés pour ces 13 échantillons
sont présentés en annexe. Proportionnellement, ce sont les compotes de fruits et notamment
celles de pommes qui contenaient le plus souvent des pesticides, puisque deux tiers des
préparations contenaient 1, parfois 2, substances actives. Pour les purées de légumes, seules
4 préparations sur 33 ont montré la présence de résidus. Il s'agissait de purées de courgettes,
carottes et brocolis. Sur l'ensemble, 7 (15 %) de ces préparations maison auraient pu faire
l'objet d'une contestation s'il s'était agi de petits pots pour bébé industriels en vente dans le
commerce.
En conclusion
Les résultats de l'ensemble de cette campagne 2009 - 2010 sont globalement satisfaisants.
En effet, les trois quarts, soit la grande majorité des préparations maison analysées, ne
contiennent pas de trace de sidus de produits phytosanitaires et seulement 15 % de ces
compotes ou purées psentent des traces de résidus.
Le bilan de cette campagne confirme qu'il n'y a pas lieu d'être alarmiste et que du point de
vue de la santé publique rien ne justifie la mise en place de directives strictes à l'intention des
crèches et/ou de leurs prestataires de service telles que se fournir exclusivement en denrées
BIO. Cependant, il n'est pas inutile de rappeler quelques conseils de base pour toutes
personnes appelées à préparer des purées ou compotes pour des nourrissons ou enfants en
bas âge :
Être attentif à la qualides matières premières utilisées.
Privilégier les denrées issues de l'agriculture biologique. Dans le cas où le budget est un
facteur limitant, favoriser l'achat de produits BIO pour les fruits (par ex. : fruits à pépins,
agrumes, baies), les légumes-fruits (par ex. : tomates, courgettes, poivrons) et les
légumes à feuilles.
Bien rincer les fruits et légumes avant préparation. Le rinçage peut réduire la quantité des
pesticides, mais ne les élimine pas complètement. C'est toutefois, une mesure d'hygiène
de base qu'il faut appliquer systématiquement.
Diversifier l'alimentation et les sources d'approvisionnement est également un bon moyen
de réduire les risques.
Pour tous renseignements complémentaires :
Service de la consommation et des affaires vétérinaires
Tél. 022 546 56 00, E-mail : scav@etat.ge.ch, site web : www.ge.ch/consommation
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Annexe 1 : Résultats détaillés des échantillons positifs
Denrées Pesticides Concentration
[mg/kg]
Somme des
pesticides
[mg/kg]
Compote de pommes et pêches Thiacloprid (I) 0.005 0.005
Purée de carottes Linuron (H) 0.006 0.006
Purée de courgettes Imidacloprid (I) 0.007 0.007
Compote de pommes Trifloxystrobine (F) 0.013 0.013
Compote de pommes
Flusilazole(F)
Triadimenol (F)
0.006
0.007 0.013
Compote de pommes
Pirimicarb (I)
Pyrimethanil (F)
0.009
0.005 0.014
Compote de pommes et bananes Pirimicarb (I) 0.030 0.030
Compote de pommes
Imazalil (F)
Pirimicarb (I)
0.019
0.020 0.039
Compote de pommes Pirimicarb (I) 0.070 0.070
Purée de brocolis Difenoconazol (F) 0.076 0.076
Compote de poires
Pirimicarb (I)
Pirimicarb-desmethyl (M)
0.084
0.005 0.089
Compote de bananes
Imazalil (F)
Thiabendazol (F)
0.085
0.019 0.104
Purée de courgettes
Acetamiprid (I)
Boscalid (F)
Imidacloprid (I)
Penconazol (F)
Tebuconazol (F)
0.088
0.049
0.12
0.024
0.034
0.315
F : Fongicide, I : Insecticide, H : Herbicide, M : Métabolite
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