CONNAISSANCES – STRUCTURE BACTÉRIENNE
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I. CYTOPLASME
Le cytoplasme des bactéries contient de nombreux ribosomes et un chromo-
some fait d’ADN à double brin, en général unique, circulaire. Le chromosome
est le siège de nombreux replis lui permettant d’occuper une place très réduite
par rapport à sa longueur. Le séquençage complet de l’ADN chromosomique a
été réalisé dans plusieurs espèces bactériennes. À côté du chromosome, on
peut trouver chez certaines bactéries un ou plusieurs plasmides. Ce sont des
molécules d’ADN circulaires beaucoup plus petites que le chromosome. Les
plasmides ne sont pas nécessaires à la bactérie lorsque celle-ci se multiplie dans
un environnement favorable. Ils peuvent porter des gènes donnant à la bactérie
un avantage sélectif dans un environnement hostile (par exemple des gènes de
résistance aux antibiotiques, des gènes intervenant dans son pouvoir patho-
gène).
II. MEMBRANE CYTOPLASMIQUE
Elle contrôle les échanges de la cellule avec l’extérieur et contient le système
de transport des électrons, impliqué dans la production d’énergie.
III. PAROI
C’est une structure rigide, responsable de la forme des bactéries, et leur per-
mettant de résister à la lyse osmotique. Elle est présente chez toutes les bacté-
ries, à l’exception des mycoplasmes. Sa structure varie selon les bactéries et
conditionne leur aspect après la coloration de Gram. Au cours de cette colora-
tion, les bactéries sont traitées dans un premier temps par du violet de gentiane
(et du lugol), puis de l’alcool et enfin de la fuchsine. Les bactéries dont la paroi
résiste à l’alcool restent colorées par le violet de gentiane et sont dites à Gram
positif. Les bactéries dont la paroi est perméable à l’alcool perdent leur colora-
tion par le violet de gentiane et sont colorées en rouge par la fuchsine, ce sont
les bactéries à Gram négatif.
Un élément constant de la paroi bactérienne est le peptidoglycane. C’est lui
qui assure la rigidité de la paroi. C’est une énorme macromolécule réticulée
faite de chaînes polysaccharidiques reliées entre elles par de courts peptides
(Fig. 1.2). Les chaînes polysaccharidiques sont faites de l’alternance de N-acé-
tyl-glucosamine et d’acide N-acétyl-muramique. Sur les résidus d’acide N-acé-
tyl-muramique sont fixés des tétrapeptides faits de l’alternance d’acides
aminés de la série D et de la série L. Chez les bactéries à Gram négatif, la
séquence habituelle est : L-alanine-acide D-glutamique-acide diaminopiméli-
que-D-alanine. Quelques variations dans cette séquence se rencontrent chez
les bactéries à Gram positif (la L-lysine remplace souvent l’acide diaminopi-
mélique). Les tétrapeptides sont reliés entre eux soit par une liaison directe,
soit par des acides aminés supplémentaires constituant le pont interpeptidi-
que. La chaîne polysaccharidique du peptidoglycane peut être attaquée par
une enzyme très répandue chez les organismes supérieurs, le lysozyme. Enfin,
fait important, certaines étapes de la synthèse du peptidoglycane sont la cible
d’antibiotiques (chapitre 9).
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