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Climat
L’avenir de la Terre
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Ci-dessus: L’avenir de nos enfants dépend du climat.
Titre: Périlleuse marche des chercheurs sur la glace.
Effet de serre: La réfl exion de la chaleur du soleil est entravée.
La Terre est comme une serre
Plusieurs gaz existant dans la nature
agissent comme un toit en verre: la
vapeur d’eau, le dioxyde de carbone,
l’ozone, le méthane ou le protoxyde
d’azote laissent, d’une part, descen-
dre la lumière solaire sur la Terre et
empêchent, d’autre part, la réfl exion
de la chaleur. Sans cet effet de serre
naturel la température, dont la moy-
enne est actuellement de 15°C, chu-
terait à une température glaciale et
hostile de -18°C. Mais pourquoi l’effet
de serre ne cesse-t-il d’augmenter
sur notre planète?
Les gaz traces à l’origine de l’effet de ser-
re naturel ne représentent que 0,1% de
l’air. Il n’est donc pas étonnant que même
des changements minimes des concen-
trations se répercutent sensiblement sur
le climat dans le monde entier. Les résul-
tats des principaux chercheurs en clima-
tologie ne laissent aucun doute là-dessus:
la Terre se réchauffe. Et cela à une vit-
esse inquiétante. Le XXème siècle enregi-
stre avec environ 0,6°C la plus importante
élévation de la température depuis 1000
ans. On s’attend à ce que la température
moyenne augmente de 1,4 à 5,8°C d’ici
la fi n du siècle.
L’effet de serre augmente
Nous, les hommes, portons la responsabilité
principale de la formation des gaz à effet de
serre. Mais d’où proviennent-ils?
CO
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– dioxyde de carbone ou gaz carbo-
nique: le gaz à effet de serre le plus répan-
du. Il résulte de la combustion d’énergies
fossiles telles que le pétrole, le charbon ou
le gaz naturel. Les émissions de CO2 sont
la cause principale de l’augmentation pro-
gressive de la concentration de ce gaz dans
l’atmosphère. Depuis 1880, la quantité tota-
le des émissions de CO2 a été multipliée par
soixante. Ceci est en grande partie dû à la
production d’électricité et aux transports mo-
torisés. Une grande quantité de
CO
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est éga-
lement libérée par le défrichement et le dé-
boisement des forêts dans le monde entier.
Les océans et les forêts septentrionales – les
plus grands réservoirs de CO2 – ne fi xent que
lentement les colossales quantités de gaz
libérées dans l’air. Ainsi, l’air absorbe chaque
année des milliards de tonnes de CO2.
CH4 – méthane: les causes principales de
l’augmentation de sa concentration sont
l’intensifi cation de l’élevage, les rizières
irriguées ainsi que les décharges, car le
méthane est obtenu par la fermentation.
D’autres sources sont la consommation de
pétrole, de gaz et de charbon.
Autres gaz à effet de serre: le protoxyde
d’azote ou gaz hilarant (N2O) qui provient
de l’agriculture intensive et dont la con-
centration a fortement augmenté comme
celle du CO
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et du CH4. Les substances
synthétiques, qui retiennent aussi la cha-
leur, altèrent la couche protectrice de
l’atmosphère. Les chlorofl uorocarbones
(CFC), aussi appelés “tueurs d’ozone”,
réchauffent également le climat. L’abandon
de la production des CFC ne se répercute-
ra qu’à moyen terme sur le réchauffement
du climat.
Certains facteurs naturels ont également
un impact sur l’effet de serre: la variation
de l’intensité du rayonnement solaire
et les petites particules provenant des
éruptions volcaniques. Des calculs scienti-
ques ont cependant démontré qu’ils
avaient un effet de refroidissement.
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Les gaz à effet de serre
réchauffent la planète
Ci-dessus: L’industrie –
grand producteur de CO2.
A gauche: La mobilité augmente.
Il y a 18’000 ans, il ne faisait que 3°C
de moins qu’aujourd’hui – à l’époque,
le Mittelland suisse était recouvert
de glace! Nous vivons actuellement
en l’espace de cent ans l’évolution
du climat qui s’est déroulée sur des
millénaires. C’est l’homme qui est
à l’origine de l’augmentation des
températures car il produit de plus
en plus de gaz à effet de serre. Le
secteur de l’électricité contribue à
hauteur d’environ 37% aux émis-
sions de CO2. En Suisse, 80% des
gaz à effet de serre émis proviennent
d’énergies fossiles. Un tiers est
rejeté par les transports, le reste
est attribuable aux combustibles
comme le mazout ou le gaz naturel.
Partir en week-end à Londres
Le trafi c aérien est en constante et
rapide augmentation. Or les vols déga-
gent une grande quantité de CO2: un vol
aller-retour Zurich-Miami correspond,
par personne, à autant d’émissions de
CO
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qu’une voiture pendant un an. De
plus, les avions dégagent des émissions
d’oxydes d’azote, de la vapeur d’eau et
d’autres gaz à effet de serre. Les vols
court courrier constituent un véritab-
le problème: leur taux d’occupation est
souvent très bas et de plus c’est avant
tout le décollage qui consomme le plus
d’énergie. Entre 1960 et 1990, le trafi c
aérien mondial a presque décuplé. Sur
le plan international, le kérosène n’est
soumis à aucune taxe sur les carbu-
rants ou les émissions – un grand
manque de responsabilité qui favorise
l’augmentation des vols!
Route et rail
Le trafi c augmente aussi sans cesse sur
nos routes. En optant pour une voiture à
faible consommation de carburant et en
faisant du covoiturage pour se rendre au
travail, on contribue à la réduction des
gaz nuisibles au climat. L’utilisation des
transports publics reste la meilleure
option: elle permet de réduire de quatre
fois les émissions de CO2.
Le contraste est encore plus marqué
dans le transport des marchandises:
une tonne de marchandise transportée
par le rail au lieu de la route permet
de réduire de cinq fois les émissions
de CO2.
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A gauche: Les glaciers fondent.
Ci-dessus: L’hiver se fait rare.
A droite: Les sécheresses augmentent.
Le changement climatique a des
conséquences dramatiques
Une augmentation de la températu-
re de quelques degrés a des consé-
quences dévastatrices sur la fl ore et
la faune. Des communautés animales
et végétales développées au cours
de plusieurs millénaires sont cont-
raintes de s’adapter rapidement ou
seront condamnées à disparaître:
La température de l’air dans l’Arctique
a augmenté d’environ 5°C au cours
du dernier siècle et la banquise d’été
a diminué de près de 40% depuis
les années 50. La fonte des glaces
polaires modifi e la teneur en sel de
l’eau des océans. Cela se répercute
sur le Gulf Stream qui véhicule de la
chaleur sur l’Europe.
Les ours blancs passent une gran-
de partie de leur vie sur la banqui-
se où ils chassent les phoques. En
été, la fonte des glaces force les
ours à revenir sur la terre ferme où ils
demeurent de plus en plus long-
temps. Mais ils y trouvent moins de
nourriture. D’après des spécialistes,
la principale cause de mortalité des
oursons est le manque de nourritu-
re et l’insuffi sance des réserves de
graisse de leurs mères.
Au XXème siècle, les glaciers ont
reculé dans le monde entier: environ
100 glaciers ont disparu depuis 1850
rien que dans les Alpes suisses. Les
glaciers constituent la plus grande
réserve d’eau douce de la Terre –
environ le 70%. Les glaciers de
l’Himalaya alimentent les sept plus
grands fl euves d’Asie et appro-
visionnent en eau plus de deux
milliards d’habitants, soit environ
un tiers de la population mondi-
ale. La fonte des glaciers entraînerait
une pénurie d’eau pour des millions
de personnes.
Le dégel du permafrost – le sous-sol
gelé dans l’espace alpin – et le recul
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des glaciers mettent à nu des amas
de déblais gigantesques qui consti-
tuent des voies idéales pour les
laves torrentielles et les glissements
de terrain. Des débris sont entraînés
en aval et peuvent détruire agglomé-
rations et voies de communication
ou causer des inondations.
Selon les projections de modèles
climatiques, la fonte des glaciers et
des masses de glace pourrait faire
augmenter le niveau de la mer de
88 cm d’ici 2100. Des régions situées
à moins d’un mètre au-dessus du
niveau de la mer – le Bangladesh, la
Floride, Manille, Venise ou Calcutta
– seraient alors inondées.
Les coraux sont très sensibles au
réchauffement du climat: la moin-
dre hausse de température de l’eau
provoque leur blanchiment. Dans
de nombreuses régions, les co-
raux font offi ce de brise-lames pro-
tégeant les côtes. La diversité des
poissons abrités par les récifs co-
ralliens assure, en outre, un revenu
régulier à de nombreuses populati-
ons de l’hémisphère sud. La riches-
se de ces écosystèmes risque de
disparaître à jamais.
Dans la seconde moitié du XX
ème
siè-
cle, l’hémisphère nord a connu de
plus en plus d’événements météo-
rologiques extrêmes. Dans certai-
nes régions d’Asie et d’Afrique, la
fréquence et l’intensité des séche-
resses ont augmenté. Le phénomène
climatique “El Niño” devient aussi
plus fréquent, plus intense et plus
long depuis les années 70.
Le réchauffement de la Terre aura
pour conséquence une large propa-
gation des maladies tropicales telles
que le paludisme, la fi èvre dengue ou
le choléra. Les sécheresses et cru-
es constituent des conditions idéa-
les pour la prolifération des parasi-
tes, des bactéries et des virus.
Les conséquences économiques se-
ront immenses. En Suisse, il y a lieu de
prévoir des dommages allant jusqu’à
3,2 milliards de francs par an au cas
où le climat se réchaufferait de 2°C en
moyenne au cours des prochaines dé-
cennies. Les éboulements, le recul des
glaciers, le manque de neige ou d’eau
affecterons principalement le tourisme
et l’agriculture.
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