
Sommaire exécutif
L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) appuie sans réserve les projets
de règlements ayant pour effet d’autoriser les pharmaciens du Québec à poser de nouveaux
actes professionnels. L’AQPP est d’avis qu’en posant ces nouveaux actes, les pharmaciens
communautaires :
- faciliteront l’accès des patients à certains soins de première ligne, grâce à leur pouvoir de
prescrire en certaines circonstances prévues par les projets de règlements;
- favoriseront l’optimisation de la thérapie médicamenteuse en ajustant les ordonnances
conformément au projet de règlement à cet effet;
- promouvront l’usage optimal du médicament, en l’administrant aux patients aux fins d’en
démontrer l’usage approprié;
- assureront la continuité du traitement des patients atteints de conditions chroniques, en
prolongeant les ordonnances arrivées à échéance ou en cas de pénurie, en substituant au
médicament prescrit un autre médicament;
- favoriseront un usage plus productif du temps et du savoir-faire des médecins, en se
substituant à eux pour la plupart des actes nouvellement autorisés pour les pharmaciens.
Toutefois, l’AQPP tient à souligner que, contrairement à l’énoncé qu’on trouve dans le texte
liminaire de chacun des projets de règlements, ceux-ci auront des répercussions sur certaines
entreprises, en particulier les PME.
En effet, tout en étant le lieu d’exercice d’une profession de la santé, à savoir la pharmacie, les
officines sont également des PME à tous égards : elles nécessitent d’importants investissements,
utilisent des ressources humaines et matérielles et, surtout, utilisent un modèle d’organisation
rigoureux et rationnel qui est à la base de la qualité de leur service, de leur efficacité, voire de
leur survie économique. Ce modèle d’organisation est essentiellement un processus à flux
tendus, qui repose sur la standardisation des activités, sur la délégation d’un maximum de
tâches au personnel technique et sur le recours massif aux technologies d’information. En
outre, les ordonnances peuvent être exécutées hors de la présence du patient, ce qui permet
d’en faire en heures creuses, d’où une meilleure productivité des ressources.
Grâce à l’implantation et au perfectionnement de ce modèle d’organisation, les officines ont vu
leur productivité s’accroître substantiellement au fil des ans, ce qui leur a permis de comprimer
leurs marges d’opération.
Or, les nouveaux actes autorisés dans les projets de règlements s’intègrent mal dans ce
processus à flux tendus. En particulier, ils se prêtent peu à la standardisation et, moins encore,
à la délégation. En outre, ils doivent être exécutés en présence du patient, ce qui introduit une
rigidité supplémentaire dans la gestion des ressources.