SP Canada
, Août 2006, p. 8
la SP progressive primaire avec une des thérapies
modificatrices n'est pas possible parce que, comme
l'explique DrO'Connor, « les patients avec la maladie
purement progressive n'y réagissent pas. » Derek se
concentre donc plutôt sur la gestion des symptômes.
Lorsqu'il est devenu évident que le soin des trou-
bles vésicaux et intestinaux était essentiel à la gestion
de sa SP, Derek est devenu proactif et bien informé.
Voilà une attitude que Colleen Harris, IA, coor-
donnatrice, clinique de la SP du Foothills Hospital de
Calgary applaudirait. Trop souvent, les patients, surtout les
plus jeunes, « ne souhaitent
pas discuter de cela avec
leur médecin ». C'est
pourtant « un symptôme
fréquent » et il doit être
traité.
Qu'est-ce qu'un
médecinouune infirmière
peut faire?
Parlez-en au Dre Rosalind Kalb, directrice du
Professional Resource Centre, National MS Society,
aux États-Unis. Il y a sept ans, un neurologue l'a mise
au défi de développer des outils de communication
pratiques destinés aux médecins. Elle s'est donc
assise et a créé une série de livrets appelée Discuter
des sujets difficiles avec vos patients souffrant de SP.
Les livrets, adaptés par la Société canadienne de la
SP, sont dans un format questions/réponses simple.
Les livrets abordent de nombreux sujets, de l'élimina-
tion et la dysfonction sexuelle à la dépression.
Dre Kalb affirme : « C'est très réconfortant
lorsque des médecins abordent les sujets délicats et
en parlent. » Cela procure aux patients un «
vocabulaire confortable ».
Et cela procure aussi un certain réconfort de con-
stater que les changements intestinaux et vésicaux
sont fréquents car leur traitement « implique souvent
l'auto-cathéterisation », affirme Colleen Harris.
Dès le début, Derek Lunden a été familiarisé avec
la cathéterisation intermittente pour vider complètement
sa vessie et éviter les infections. Il s'agit d'une
technique de gestion réussie pour lui.
Traiter les problèmes vésicaux et intestinaux
implique aussi des questions diététiques, la consom-
mation des liquides, l'exercice et la routine. Manger
beaucoup de fibre est essentiel au travail des
devrait être débuté aussitôt que possible puisqu'à ce
moment, il est impossible de déterminer qui
développera une SP bénigne ou plus grave.
La première étape de la gestion de la SP cyclique
est le choix d'une thérapie. La deuxième est de
respecter cette thérapie. Comme l'affirmait le Dr C.
Everett Koop dans un rapport de l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) en 2003, « Les médica-
ments ne fonctionnent pas chez les patients qui ne
les prennent pas ».
Selon From compliance to adherence in long-
term MS therapies
(2004, Bruxelles) de la
European Multiple
Sclerosis Platform, les
objectifs des traitements
avec thérapies modifica-
trices sont de : réduire le
taux de rechute; réduire
l'inflammation; diminuer
l'atrophie du cerveau, ralentir l'accumulation d'inva-
lidité permanente; et améliorer la qualité de vie.
L'OMS a également signalé que près de 45 pour
cent des gens souffrant de SP ne respectent pas le
traitement qui leur est prescrit. C'est compréhensible
puisque les gens doivent non seulement subir des
changements à leur style de vie, mais ils doivent
aussi s'injecter des médicaments.
« Bien des gens ont de la difficulté à vivre avec
l'auto-injection ou ses effets secondaires », affirme
DrO'Connor. Parmi ceux-ci on compte des
symptômes pseudogrippaux, des rougeurs, de
l'enflure et un inconfort localisé au site d'injection,
des changements d'humeur, des maux de tête et de la
fatigue.
Selon une récente conférence sur le respect des
pharmacothérapies pendant les trois à six premiers
mois de traitement, la principale raison qui pousse
les gens à interrompre la thérapie est des effets
secondaires non gérés, parce qu'ils se questionnent
sur son efficacité.
DrO'Connor croit que la clé d'un traitement
réussi est l'éducation des patients. Savoir à quoi s'at-
tendre des effets secondaires potentiels et détenir
des stratégies efficaces pour les gérer peut faire toute
une différence.
Malheureusement pour Derek, le traitement de
(suite de la page précédente)
«Si vous croyez que vous n'y arriverez pas,
c'est ce que vous ferez. Mais
si vous croyez que vous pouvez, il y a des
chances que vous y arriviez. »