2011/2012 : La recherche autour des DIP avance à grand pas , de nouveaux
essais cliniques de thérapie génique pour soigner un DIP
« le syndrome de Wiskott Aldrich » sont réalisés en France
Le syndrome de Wiskott
Aldrich est un déficit
immunitaire héréditaire
de transmission récessi-
ve liée à l'X (mère
conductrice, garçon at-
teint). Environ 4 à 5 en-
fants naissent en France chaque année avec cette mala-
die. Il se manifeste tôt dans la vie par des signes hémor-
ragiques (purpura, pétéchies, ecchymoses "bleus"..) un
eczéma tenace, des infections récidivantes bactérien-
nes et virales et parfois une maladie auto-immune
(anémie, arthrite…). Les hémorragies sont provoquées
par un manque de plaquettes (thrombopénie) qui sont
de plus anormalement de petite taille. La vulnérabilité
aux infections est liée à des anomalies des lymphocytes
qui répondent mal aux stimulations microbiennes.
La sévérité de la maladie est variable, elle peut mettre
en danger la vie dès les premières semaines après la
naissance, où, à l'extrême inverse être très modérée
avec seulement une diminution limitée du nombre de
plaquettes. Cela dépend en partie du type de mutation
du gène responsable dénommé WASP (Wiskott Aldrich
Syndrome Protein). Le traitement comporte une série
de mesures de précaution qui réduisent les risques hé-
morragiques et infectieux (antibiotiques, immunoglobu-
lines notamment).
Le traitement curatif consiste en une allogreffe de cellu-
les souches hématopoïétiques qui apporte une bonne
chance de guérison lorsqu'un donneur compatible peut
être identifié (dans ou hors de la famille). En l'absence
d'un tel donneur, le risque d'échec est
plus important.
C'est pourquoi, une approche alternative est dévelop-
pée consistant en la thérapie génique. En capitalisant
sur les résultats acquis dans le traitement de Déficits
Immunitaires Combinés Sévères (DICS), il a été dévelop-
pé une méthode fondée sur l'utilisation de vecteurs
viraux capables de placer une copie normale du gène
WASP dans les cellules souches de la moelle osseuse.
Cette étape se fait dans un laboratoire spécialisé utili-
sant les cellules de la moelle osseuse de l'enfant. Il est
nécessaire d'administrer au patient une chimiothérapie
afin de réduire le nombre de cellules souches en place
de telle sorte que les cellules
souches corrigées réinjectées
puissent se nicher dans la
moelle osseuse et produisent
en quantité lymphocytes et
plaquettes.
Le vecteur est produit dans
des conditions de sécurité
strictes conformes à la régle-
mentation européenne, par le
Généthon. Cet essai a débuté il y a maintenant près
d'un an. Il est prévu d'inclure 5 patients en France. En
parallèle, 5 patients seront traités à Londres et d'autres
aux Etats-Unis. En parallèle, un essai similaire (utilisant
le même vecteur) est mené en Italie à Milan. Il est en-
core trop tôt pour évaluer les résultats. A ce jour deux
patients ont été traités en France, il faudra attendre
encore quelque temps pour évaluer le niveau de cor-
rection des manifestations du WAS ainsi que la sécurité
d'emploi de cette méthode. Comme toute recherche
thérapeutique, celle-ci est source d'espoir mais aussi
d'incertitude tant que nous ne disposons pas de résul-
tats suffisants.
Pr Alain Fischer
Pr Marina Cavazzana-Calvo
Merci à vous professeurs A Fischer, Marine Cavvazana-Calvo qui avez permis que ce traitement devienne
une réalité et un véritable espoir pour nous tous, merci aussi à toute l’équipe de l’Inserm et du Généthon
.
Thérapie Génique