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Transversal n° 61 novembre/décembre 2011
propos recueillis par Neijma Lechevallier
Depuis les États généraux, où en est-on des restructura-
tions au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris
(AP-HP) ? La concertation promise a-t-elle eu lieu ?
Les restructurations sont inscrites dans l’histoire des hôpi-
taux. Dans le cas du VIH, le nombre d’hospitalisations
en maladies infectieuses diminue tandis qu’il augmente
dans d’autres services du fait des complications liées à la
maladie. On assiste aussi à une augmentation de la prise
en charge ambulatoire à l’hôpital avec des consultations
longues, complexes, pluridisciplinaires, éventuellement
aggravées par des difficultés sociales. Cela entraîne des
difficultés de prise en charge. Les restructurations hos-
pitalières, qui sont du ressort de l’AP-HP, résultent des
contraintes diverses que connaissent les établissements.
Nous souhaitons que ces mouvements se fassent en
concertation et en transparence. Si les États généraux
(EG) avaient permis de poser le principe d’une telle
concertation, notamment avec les Corevih, c’est insuffi-
samment le cas selon les remontées qui nous parviennent
du terrain. J’interviendrai à nouveau auprès de la direc-
trice générale de l’AP-HP, Mireille Faugère. Reste qu’il
est nécessaire d’opérer une répartition entre l’hôpital et
la médecine de ville. Une des priorités d’action retenues
suite aux EG est de préparer avec les Corevih un cahier
des charges sur les critères de qualité pour une prise en
charge en ville (médecins libéraux, centres de santé) en
coopération avec l’hôpital.
Quels sont les axes prioritaires d’action retenus par
l’ARS, notamment traduits dans le projet régional de
santé (PRS) présenté récemment ?
Le projet régional de santé vise essentiellement à organi-
ser l’offre de santé dans la région au regard de l’évolution
des maladies chroniques et du vieillissement de la popu-
lation. Les personnes vivant avec une maladie chronique
sont particulièrement concernées par le nécessaire conti-
nuum de prise en charge à bâtir autour de chaque patient.
C’est le fil rouge de notre démarche. Pour les personnes
« Organiser le parcours
de santé du patient »
Un an après la tenue des États généraux sur la prise en charge globale des personnes
vivant avec le VIH en Ile-de-France, les 26 et 27 novembre dernier, Claude Évin, directeur
de l’Agence régionale de santé pour l’Ile-de-France, dresse un état des lieux dans
un contexte marqué par les incertitudes.
vivant avec le VIH, un des axes retenus est de renforcer
l’action des Corevih qui doivent se déployer comme ins-
tances de coordination de l’ensemble des acteurs de lutte
contre le sida. Nous veillerons à élargir leurs missions
autour du parcours du patient. En vue de ce déploie-
ment, l’ARS réalisera notamment une synthèse régionale
des rapports d’activité des Corevih. Nous souhaitons les
valoriser et les accompagner dans leurs actions, ce qui
se fera notamment au travers de groupes de travail ARS-
Corevih. Le lien avec les usagers représentés est aussi
fondamental. Un des chantiers prioritaires est le recense-
ment de l’ensemble des structures et des professionnels
de santé susceptibles de prendre en charge les patients
franciliens séropositifs.
Est-ce difficile de faire entrer une parole collective dans
un cadre administratif ? Quels sont les retours des asso-
ciations suite aux États généraux ?
C’est ce qu’il faut faire, que ce soit difficile n’est pas la
question. Les réponses sont à la fois organisationnelles
et liées aux financements. Dans le domaine de la santé,
les financements proviennent de la solidarité nationale.
La mission de l’ARS est de travailler avec tous les acteurs
afin d’essayer d’apporter les réponses les plus adaptées,
avec des ressources qui ne sont pas illimitées, et des
besoins croissants. Notre rôle est de définir une feuille de
route avec l’ensemble des acteurs. Par exemple, dévelop-
per et soutenir la visibilité des permanences d’accès aux
soins de santé (Pass) est une des nombreuses actions
d’optimisation possibles. Concernant les acteurs associa-
tifs, je suis tout à fait conscient que certaines situations
ne sont pas satisfaisantes… Nous vivons tous avec des
contraintes, celles des associations sont celles des per-
sonnes auprès desquelles elles interviennent quotidien-
nement. Il est normal qu’elles nous transmettent leur
insatisfaction ou leurs interrogations. Ensuite, il nous
appartient de chercher des réponses avec les différents
partenaires. Les EG ont posé des bases, le dialogue se