I
,
I
Imprimé avec le périodique
Brillelin.
de
In
Socidlk
de
Puthologie
ezofiqtae.
Extrnii
du
tome
51,
no
I,
Snnvier-Fhcrier
1958
(pages
113
h
118).
,
’.
.’
PR0PRIÉTÉ:S‘
LARVI
CI
DES
DE
PLANTES NEO-CALÉDONIENNES
Par
Gtr~ VERVENT
&‘‘JEAN
RAGEAU
(*)
(**)
1
.
,
Les travaux de
PLAGNOL
et
MARTIN
(1955) sur le pouvoir insecti-
cide des graines de pomme-cannelle
(Anoiia
squanzosa
L,),
de
PUTTA-
RUDRIAH
et LARSHMINARAYANA BHATTA sur 45 plantes de Mysore
(Inde) comme source d’insecticides, ainsi que les publications plus
anciennes de
ROARK
et
KEENAN
(1931) concernant la flore de l’Inde
et
de WORSLEY (1940) sur des plantes insecticides en Afrique du Sud,
nbus ont incités
à
étudier le pouvoir larvicide des plantes néo-calé-
doniennes vis-à-vis du moustique commun,
Culex pipieias fatigaras
(Wiedemann), diptère
Culicidæ.
300 espèces végétales appartenant 106
fam mil les
ont été expéri-
mentées
à
ce point de
he.
Nous avons effectué
les
déterminations botaniques avec la flore
de Nouvelle-Calédonie de
GUILLAUMIN
(1948) et parfois celle des
îles Hawaii de DEGENER (1946)
(***).
Dans une première série d’essais, la plante, préalablement dessé-
chée et pulvérisée, est versée
à
la dose de
O
g.
2
dans un bocal de
250
cm3 contenant
100
cmz d’eau du robinet et
25
larves de
Culex
fatigans
à
la fin du
3e
stade ou au
48
stade. On note la mortalité
,
au bout de 6 heures, 24 heures et 48 heures.‘Les expériences ont
été réalisées par séries de dix plantes avec un bocal témoin et elles
,
(*)
Séance du
12
février
1958.
(**)
Directeur de Recherches de l’Office de la Recherche Scientifique et
Technique Outre-Mer.
(***)
MM.
L.
CHEYALIEH,
Conservateur
du
Musée Bernheim de Nouméa, et
F.
COHIC,
Entomologiste agricole de l’Institut Français d’Océanie, nous ont
aidés dans ce travail d‘identification. Nous les en remercions vivement.
\
mo
114
BULLETIN
DE
LA SOCI8Tg
DE
PATIIOLOGIB EXOTIQOE
ont été recommencées chaque fois que la mortalité du témoin
dépassait
8
010
en 48 heures. Les bocaux étaient maintenus
à
la
température du laboratoire qui a varié de 13OC
à
34O
C
au cours
des observations.
Les plantes qui ont provoqué plus de 84
O/O
de décès en
48
heures
ont fait l’objet d’un deuxième test clans les m&mes conditions mais
à
la concentration de
O
g.
5
pour
1.000
cm3 d’eau, la mortalité étant
également notée au bout de
6
heures,
24
heures et
48
heures.
Cette expérimentation préliminaire effectuée
sur
un seul insecte
au stade larvaire ne peul lournir qu’une simple indication
sur
le
pouvoir insecticide des plantes néo-calédoniennes. Nous nous sommes
volontairement limités
à
une durée de 48 heures et
à
deux concentra-
tions
(0,2
010
et
0,5
O/OO)
pour évaluer leur toxicité, en raison du
caractère de première approximation de cette étude.
La technique employée ne permet pas de distinguer l’action larvi-
cide attribuable
à
un poison d’ingestion de celle due
à
un poison de
contact.
La collaboration d’un phytochimiste aurait été nécessaire pour
tenter d’isoler le
ou
les principes actifs des végétaux testés:
Nous
n’avons pu aborder ces recherches et la littérature dont nous dis-
posions
à
Nouméa ne nous a donné
à
ce sujet que des renseignements
incomplets.
Selon
PERROT
(I944), les légumineuses Papilionacées
à
propriétés
insecticides et ichtyotbxiques
:
Mundulea, Derris, Tephrotsi
a...
contiennent soit de la roténone, insecticide de contact bien connu et
très utilisé en agriculture, soit des composés de structure chimique
voisine (téphrosine, par exemple)
ou
des glucosides cyanogénétiques
(notamment chez
Phasdolus
lunaties,
Cajanus pseudo-cajan,
etc.).
Certaines dlentre elles ceniernient des phytotoxines (abrine, par
D’après
PÉTELOT
(1952), la toxicité des feuilles et racines des
Passiflora
provient de leur teneur en acide cyanhydrique ou, plus
précisément, en, glucosides cyanogènes. I1 en ,est de même
pour’
certaines Rosacées
(Persica).
Parmi les Solanacées, les genres
Nicotiana
et
Duboisia
fournissent
un autre insecticide très actif
:
la nicotine (et la nor-nicotine)
;
les
Duboisia
et
Datura
ont une teneur importante en hyoscyamine et
hyoscine ou scopolamine, alcaloïdes très’ toxiques. Les
Solanum
contiennent une saponine, la solanine (gluco-alcaloïde) et divers
alcaloïdes.
1
Comme la fámille des Solanacées, celle des Apocynacées
(Ochrosia,
Alyxia, Ervatamia)
et celle des Asclépiadacées
(Asclepias)
renferment
de nombreuses espèces toxiques
ou
fournissant des alcaloïdes actifs
au point de vue médical.
I1
n’est donc pas surprenant qu’elles soient
-
I
.I
exemple, chez
Abrus
precatorius).
‘.
1.
c
f
BULLETIhr
DE
LA
SOCIBTB
DE
PATHOLOGIE
EXOTIQUE
115
douées également d'un'pouvoir insecticide. En particulier
Asclepiat
curassavica
est une plante
à
glucosaponine.
Les
Tropzoluin
(capuqjnes) contiennent un glucosid6:'sulfuré
:
le glucodropéoloside, qui
kt
hydrolysé par une diastase, l$wiyrosine,
lorsque les cellules sécrét' ces sont rompues.
Selon
PLAGNOL
et MARTIN
(1956))
les principes insecticides des
graines
d'dizoiaa
sont des gfycérides
ou
des acides
à
poids moléculaire
élevé, contenus dans 1;huile de l'endocarpe.
Dornbeya
apparti-ent
à
la famille des Sterculiacées dont plpieurs
espèces
(Cola
nitida,,
Theobroi?a cacao
...)
renferment des alcalhdes
:
caféine, théobrodine, etc. Les Malvacées
:
Maluastruin, Hibiscus,
Sida
...
et
1es.Tiliacées
:
Triuinfetta
ne sont pas connues comme insec-
ticides, biensque beaufoup d elles aient des propriétés ,médici-
nales et même aborgives
(
iuin,
Hibiscus)
;
peut-être leur
action larvicide est-el$e due cilage abondant qu'elles forment
au contact de l'eau
?
Parmi les Euphorbiacées dont" les propriétés caustiques >et véné-
neuses de nombreuses espèces sollt bien connues, certaines
(Maizilzot,
'Ricinus
...)
sont toxiques pour les larves de
Culex.
Les maniocs
(Manihot)
renferment souvent des glucosides cyanogénétique's.
Enfin diverses autres familles comptent des espèces toxiques ou,
du moins, larvicides. Citons les Amaryllidacées, les Nyctaginacées,
les Convolvulacées, etc.
Chez les Cunoniacées, les propriétés insecticides de
Geissois pruinosa
Br. et Gris ne semblent pas avoir .été signalées jusqu'à présent.
4
:II
4
!i
,I
Liste des espèces végétales ayant causé plus de
84
O/O
de mortalité
chez les larves de
Culex
fatigam
en
4s
heures
à
la concentration
de
O,Z
O/O.
ARACÉES
:
Alocasia inacrorrkiza
(L.)
Sdiott
:
feuilles, tubercules.
LEMNACEES
:
Lenzna ininor
L.
:
feuilles.
AMARYLLIDAC~ES
:
Four-
croya gigantea
Vent.
:
racines.
LORANTHACÉES
:
Ainyeina scandeizs
:
feuilles, fleurs. SANTALACEES
':
Exocarpus playllantlaoides
Endl.,
var.
arteiasis
Pilger
:
tiges, feuilles. NYCTAGINACÉES
:
Bougainvillea
spectabilis
Willd.
:
feuilles, fleurs
;
hgirabilis jalapa
L.
:
in
toto.
PRYTOLACCAC~ES
:
Plzytolacca octaizdra
L.
:
feuilles; fleurs, fruits.
PORTULACAC~ES
:
Portulaca olesacea
L.
:
in
toto.
ANONAC~ES
:
Aizona.
inuricata
L.
:
graines.
PAPAVÉRACBES
:
Argeinone inexicana
L.
:
feuilles, tiges: fruits.
CHUCIFÈRES
:
Lepidiuni virgiizicuin
L.
:
iritoto
;
'
Lepidiuin hyssopifo1i;in
Desv.
:
id.
;
CÔroizopus didyrnus
(L.)
Smith
:
.
t*.J
,
116
BULLETIN
DE
LA SOCIÉTË
DE
PATHOLOGIE EXOTIQUE
*,id!
CUNONIACÉES
:
Geissois pruinosa
Br. et Gris
:
feuilles, fleurs,
graines.,
ROSACÉES
:
Persica vzclgari8
L.
:
feuilles.
PAPILIONACÉES
:
Derris etliptica
Benth. et
Derris trifoliatp
(Lour.)
Taub.
:
racines
;
Mzhnduleq suberosa,
Benth.
:
écorce
;
Telhrosia purpurea
YL.)
Pers.
et
Tephrksia villosa
(L.)
Pers.
:
racines
Bt
graines
;
Phaseolus semi-
erectus
L.
:
feuilles, fleurs, gousses
;
Can&valia ensiforinis
L.
:
feuilles,
gousses
;
Sesbania grandiflora
Desv.
i:
feuilles, graines.
CI ES AL-.^
PINIÉES
:
Cassia lavigata
Willd.
:'
feÚilles, fleurs. GÉRANIACÉES
:
Tropæoluin niajus
L.
:
feuilles. RUTACÉES
:
Halfordia, kendack
(Montr.) Guill.
:
feuilles, fleurs, fpits.
MÉLIACÉES
:
Dysoxyluin
macranthum
C. DC.
:
bois.
MALPIGHIACÉES
:
Ryssopferis discolor
:
feuilles, fruits.
EUPHORBIACÉES
:
Ricinus commzcnis
L.
:
feuilles,
fruits
;
Manihot utilissima
PohL,: feuilles.
RHAMNACÉES
:
Colzibrina
asiatica
(L.)
Brongn.
:
feuille
,
fruits,"T~~IacÉ~s
:
Triumfetta
velutina
Vahl
:
feuilles, fleurs
;
ettb proquinbens
Forst.
:
feuilles.
GONYSTYLACÉES
:
Solmsia
CU
Baillon
:
feuilles. MALVACÉES
:
Sida acuta
Burm.
:
feuilles, fledis, fruits
;
Hibiscus filiaceus
L.
:
feuilles, fleurs
;
Hibiscus rosa-sinensis
L.
:
feuilles, fleurs
;
Malvas-
trurn tricuspidatum
A.
Grad
:
feuilles, fleurs. STERCULIACÉES
:
Dom-
beya natalensis
:
feuilles, fleurs, fruits. GUTTIFI~RES
:
Calophyllum
inophyllzhm
L.
:
feuilles.
PASSIFLORACÉES
:
Passiflora fœt2da
L.,
P.
sziberosn
L.,
P.
quadrangularis
L.,
P.
laurifolia
L.,
P.
edulis
Sims.
:
feuilles. MYRTACBES
:
Syzygiztm jambolanuin
DC.
:
feuilles.
PRIMULA-
CÉES
:
Anagallis arcensis
L.
:
in
toto.
SAPOTACÉES
:
Planchonella
wakere
Pierre
:
bois.
APOCYNACÉES
:.
Alyxia ru.bricaulis
Baillon
:
feuilles, fleurs, tige
;
Ochrosia oppositifolia
Ei.
Schum.
:
feuilles,
fleurs
;
Oc@osia
Zifunna
:
feuilles
;
Ervatamia Òrientalis
(R.
Br.)
:
feuilles, flecrs. ASCLÉPIADACÉES
:
Asclepias crerassavica
L.
:
feuilles,
fleurs.
CONVOLVULACÉES
:
Ipoinœa obscura
(L.)
Ker Gawl
:
feuilles,
fleurs
;
Ipomœa batatas
L.
:
feuilles
;
Ipomœa cairica
(L.)
Sweet
:
feuilles, fleurs, tiges.
LABIÉES
:
PZectranthus forsteri
:
feuilles, fleurs.
SOLANACÉES
:
Solanzcm seaforthianum
And.
:
feuilles, fleurs, fruits
;
Solanum lycopersiczem
L.
:
feuilles
;
Solanzcm nigrunz
L.
:
feuilles,
fruits,
tiges
;
Capsicum' frutescens
L.
:
feuilles, fruits
;
Nicotiana
tabaczim
L.
:
feuilles
;
Duboisia myoporoides
R.
Br.
:
feuilles, fleurs,
fruits, tiges
;
Cestrum pseztdoqzeina
Mart.
:
feuilles, fleurs
;
Petunia
sp.
:
feuilles, tiges.
ACANT-HAC~ES
:
Eranthemuin eldorados
:
feuilles.
RUBIACÉES
:
Gardenia aubryi
Vieil.
:
feuilles, bourgeons
;
Coffea ara-
bica
L.
:
feuilles, fruits.'CucuRBITacÉEs
:
Citruhs vulgaris
Schrad.
:
feuilles
;
Sechiuni
edule
Sw.
:
feuilles.
COMPOSÉES
:
Tithonia diversi-
foiia
(Hemd.)
A.
Gray
:
feuilles, fleurs.
L
,?
II
I
\'
I\
,
I
*
I
+*
$"
Q+
3
racines
;
Tephrosial purpurea
(L.) Pers.
:
racines. GÉRANIACÉES
:
Tropæolum majus
$I.
:
feuilles. TILIACÉES
:
Triuinfetta procumbens
I
Forster
:
feuilles.
MALVACÉES
:i
Malvastrum tricuspidatum
A. Gray
:
feuilles, fleurs.
a
natalensis
:
feuilles, fleurs,
olia
L.
:
feuilles. APOCY-
.
:
feuilles, fleurs
;
Alyxia.
e
;
Eruatanzìa orientalis
(R:
Br.)
:
feuilles, fleurs.
CON
ES
:
Ipomœa cairica
(L.)
Sweet.
:
feuilles, fleurs, tige.
S
:
Solanum
seaforthiaizuna
And.
:
feuilles, fleurs, fruits
;
Solanuin
nigruin
L.
:
feuilles, fruits,
tige
;
Cestruin pseudoqzcina
Martius
:
feuilles, fleurs
;
Petun?
pp.
P
feuilles, tiges.
*
*i
Les propriétés insecticides &un certain nombre de plantes
:
Anona nzuricata: Derris elliptica, Mundulea sulierosa, Tepliròsia
purpurea, Nicotiana tabacunz.
..
étaient ,déjà connues.
I1
seraft in ‘res
lit‘
d’+$endre ces essais
à
des espèc
qui n’ont encore jxma/Aé&5 étudiées de ce point de vue,
à
un nombre aussi élevé que possible de plantes stric
calédoniennes. La collaboration d’un botaniste spécialiste de cette
flore endémique serait nécessaire pour la réalisation de ce projet.
!
%
.F
RÉSUMÉ
Des recherches préliminaires
sur
les propriétés insecticides des
plantes néo-calédoniennes
nous
ont amenés
à
expérimenter
300
espè-
ces botaniques appartenant
àl
106
familles comme larvicides, vis-à-vis
du moustique commun
Culex pipierzs fatigam
(Wied.).
Les végétaux séches et pulvérisés ont été utilisés aux concentra-
tions de
O,Z
O/O
et
0,5
O/OO,
la mortalité étant notée au bout de
6
heures, 24 heures
et
48 heures.
Les espèces suivantes nous ont paru posséder l’action larvicide
Fourcroya gigaiztea
(Amaryllidacées),
Bougainvillea spectabilis
C
,
-
la
plus
élevée (plus de 84
O/O
de mdrtalité en 48 heures
à
0,5
O/OO)
:
-.
I
‘h
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