l’automne. La Cour ne s’est pas prononcée sur
l’étendue des compensations à offrir aux emprunteurs
Commentaire – Selon les spécialistes, l’impact
sur la diminution des charges pour les emprunteurs
et le coût final pour les établissements financiers
devrait donc rester modéré.
Russie, Ukraine – Le point sur la crise. Après
l’accalmie qui semblait se dessiner la semaine der-
nière, les tensions ont repris. Sur place d’abord, où la
situation reste aussi violente que confuse. Seule
certitude : P. Poroshenko essaie de reprendre le
contrôle des frontières. De plus, il a aussi annoncé
qu’il enclencherait un plan de paix en quatorze points
d’ici quelques jours, sur la base d’un cessez le feu
unilatéral des soldats fidèles à Kiev, mais proposant
également une amnistie pour les rebelles prêts à
déposer les armes.
Il faut aussi noter un point assez étonnant cette
semaine, qui tranche avec les évènements des der-
niers mois : malgré la violence des affrontements
locaux, il y a peu de déclarations (à ce jour !) des
Russes, des Américains ou des Européens. Cela
pourrait donner l’impression que les grandes puis-
sances laissent une fenêtre d’opportunité au nouveau
président ukrainien pour régler lui-même le problème
local. Cette sensation est renforcée par le fait que
P. Poroshenko et V. Poutine se sont parlé au télé-
phone après la rencontre en France. Également, le
président ukrainien a nommé un nouveau ministre des
Affaires étrangères, beaucoup plus pondéré vis-à-vis
des Russes que le précédent (mais c’est un europhile
convaincu).
Notons enfin que la nomination d’une nouvelle
présidente de la Banque centrale ukrainienne vise
clairement à séduire les marchés et les investis-
seurs – car sa compétence tranche avec les nomi-
nations des années Yanoukovitch.
En revanche, la relation russo-ukrainienne ne s’est
pas arrangée sur le front des négociations gazières,
interrompues pour l’instant sans succès, ce qui a
déclenché une coupure du gaz russe à destination de
l’Ukraine (Moscou réclamant à la fois le paiement des
arriérés gaziers et le pré-paiement des livraisons de
juin). Le gouvernement ukrainien ainsi que Gazprom
ont garanti – pour l’instant – que cette coupure n’au-
rait aucune incidence (comme cela avait été le cas en
2006 et 2009) sur les livraisons à l’Europe.
Commentaire – Plus le conflit se prolonge locale-
ment, plus il va impacter l’économie ukrainienne,
notamment à travers les filières de l’acier, elles-
mêmes très importantes pour les exportations
(composées à 30% d’acier). D’ores et déjà, les
témoignages de nombreux réfugiés affluant vers la
Russie ou vers Kiev laissent penser qu’un scénario
d’enlisement et de paralysie régionale durable existe.
Pour l’instant, les estimations de baisse du PIB
ukrainien pour 2014 sont de l’ordre de -5%. De
même, le déficit courant devrait se réduire, surtout
sous l’impact d’une contraction des importations (à
noter un excédent courant en avril pour la première
fois depuis 2011).
Moyen-Orient
Dubaï – L’immobilier en forte progression inquiète
la Banque centrale. Sur les trois premiers mois de
l’année 2014, la hausse des prix immobiliers enregis-
trée à Dubaï a été la plus forte au niveau mondial au
sein des grands marchés. La hausse des prix y a
atteint 27,7% a/a en mars, alors que les loyers
progressaient de 30%. Le nombre de transactions
immobilières a enregistré un bond de 38% et le crédit
immobilier s’envole (+40,1% a/a en décembre dernier,
contre seulement +8,8% pour l’ensemble des crédits
bancaires à l’économie).
L’Émirat connait-il une nouvelle bulle immobi-
lière ? Non. Certains éléments permettent de
modérer cette crainte. Dubaï enregistre une crois-
sance annuelle de son économie de 5% et la
population active, majoritairement immigrée, croît au
rythme de l’économie. C’est là le principal argument
du Dubaï Land Department en réponse aux craintes
exprimées récemment par la Banque centrale. On
pourra enfin citer les mesures prises par l’État pour
empêcher un retour aux pratiques spéculatives
d’avant crise, telles que la hausse de 100% de la taxe
imposée sur les transactions immobilières (passée de
2 à 4%). Enfin, les grands constructeurs de l’Émirat se
coordonnent désormais davantage, ce qui limite les
risques de surproduction. Le retour des prix immo-
biliers au niveau de ceux de 2010 (pour certains
quartiers) traduit simplement le rebond économique
de l’Émirat. D’ailleurs, les prix au mètre carré (7 000
USD) restent, par ailleurs, très loin des records de
villes telles que Singapour (30 000 USD)...