Mesdames et Messieurs Au nom du conseil municipal de Portets , je

publicité
Mesdames et Messieurs Au nom du conseil municipal de Portets , je suis heureux d’adresser à tous nos hôtes distingués de ce jour nos meilleurs souhaits de bienvenue et de leur exprimer tout le plaisir que nous éprouvons de les voir au milieu de nous : ‐ M. Jean‐Claude Perez, Président de l’association UNC de Portets ; ‐ M. Louis Haverlan, Président de la fédération régionale du sud‐ouest des Camarades de combats et Président d’honneur des deux associations des anciens combattants de Portets ; ‐ M. Henri Labot, représentant du Président des prisonniers de guerre combattant Algérie‐Tunisie‐Maroc du canton de Podensac ; ‐ M. Jean Courbin, fondateur de la section UNC, Union nationale des combattants et AFN de Portets ; ‐ MM. les porte‐drapeaux. Nous constatons avec plaisir que la relève est assurée. Je voudrais remercier ces deux jeunes volontaires, Clément Vaudon et Louis Boutier, pour leur engagement. L’arrière‐grand‐père de Louis a été blessé à Droiselles, en 1915, lors de la 1ère bataille de la Marne, et il a participé à la bataille de Verdun en 1916. Il a été fait prisonnier de guerre le 15 juillet 1918 et transféré au camp de Cassel en Allemagne où il fût libéré en janvier 1919. Porter le drapeau national est un très grand honneur et un signe de respect pour la mémoire de nos anciens. Vous pouvez en être fiers. ‐ Mmes et MM. les adhérents et sympathisants ; ‐ Merci à Mme Simone Castaing, Présidente de l’association PORTENSIS, aidée de Mmes Chantal VACHER et Denise FOURTHON ; ‐ Merci à l’association Portets en fête et à son Président, Jean‐Pierre Perrot ; ‐ Merci à Mme Florence MOTHE qui eu la gentillesse de nous prêter les belles vitrines ainsi que des documents très touchants sur la guerre. ‐ Merci à Didier et Marie du dépôt‐vente et brocante de Portets qui nous ont prêté également des documents précieux pour cette exposition. Merci à tous pour nous offrir cette magnifique exposition remplie de symboles relatant la grande guerre de 14‐18. ‐ MMes et MM. les élus municipaux, ‐ MMes et MM. les bénévoles, ‐ MMes et MM, chers amis, Je voudrais vous remercier pour cette belle et digne cérémonie patriotique que nous venons de vivre. Votre présence aussi nombreuse signifie que vous êtes très attachés à ce devoir de mémoire. Je remercie également la directrice de l’école élémentaire, Mme Elodie Tastet, ainsi que les parents d’élèves qui ont encouragé les enfants à participer à cette commémoration en déposant un bouquet de fleurs au monuments aux morts. Le devoir de mémoire passe avant tout par notre jeunesse, et c’est à nous de les diriger dans cette voie. ‐ Je remercie Mme Mathilde Avignon, directrice de l’espace culturel La Forge, qui nous a permis d’apprécier la prestation du Théâtre Ribambelle. Comme vous avez pu le constater, nous avons eu une représentation de grande qualité, remplie d’émotions et je les en remercie. ‐ Merci aux viticulteurs qui, par leur générosité, vont nous permettre d’apprécier la renommée des vins exquis de notre terroir. ‐
Merci à tous les organisateurs dévoués de cette commémoration. Qu’ils me pardonnent de les confondre tous dans une même pensée de gratitude. Je dis également merci pour leur dévouement et leur précieux concours. En introduction de mon discours, je voudrais vous rappeler les grandes dates de cette guerre de 1914/1918 : ‐ 28 JUIN 1914, assassinat à Sarajevo de l’Archiduc François Ferdinand et de son épouse, héritier de l’empire Austro‐Hongrois. ‐ 28 JUILLET 1914, déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie. ‐ 2 AOUT 1914, déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. ‐ 5 AOUT – 6 SEPTEMBRE 1914, offensive allemande en Belgique et en France (à 30 km de Paris), retraite française. ‐ 10 SEPTEMBRE 1914, bataille de la Marne puis guerre de positions. ‐ LE 23 MAI 1915, l’Italie déclare la guerre à l’Autriche–Hongrie. ‐ 21 FEVRIER 1916, bataille de Verdun (de février à décembre). ‐ 1er JUILLET 1916, début de la bataille de la Somme (jusqu’en novembre). ‐ 6 AVRIL 1917, entrée en guerre des Etats‐Unis. ‐16 AVRIL 1917, bataille du chemin des Dames jusqu’en octobre 1917. ‐ 26 SEPTEMBRE 1918, offensive générale alliée. ‐ 11 NOVEMBRE 1918, signature de l’Armistice ‐ 28 JUIN 1919, signature du traité de Versailles Partout en France, dans chaque ville, dans chaque village, nous nous unissons de mémoire pour célébrer la liberté retrouvée au terme de quatre années terribles, faites de douleur, de larmes et de drames quotidiens. 2014 est l’année des commémorations du 100ème anniversaire du début des combats de cette première guerre mondiale que l’on a sans doute trop hâtivement qualifiée de « der des der ». Le samedi 1er août 1914, quelques minutes avant 16 h, le Président de la République Raymond Poincaré signe le décret ordonnant la mobilisation générale. Je cite : « par décret du Président de la République, la mobilisation des armées de terre et de mer est ordonnée, ainsi que la réquisition des animaux, voitures et harnais nécessaires au complément de ces armées. » Le 1er jour de mobilisation est le dimanche 2 août 1914 . Tout Français soumis aux obligations militaires doit, sous peine d’être puni avec la rigueur des lois, obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation. Sont visés par le présent ordre, tous les hommes non‐présents sous les drapeaux et appartenant : à l’armée de terre y compris les troupes coloniales et les hommes des services auxiliaires, à l’armée de mer y compris les inscrits maritimes et les armuriers de la marine. Les autorités civiles et militaires sont responsables de l’exécution du présent décret. Signé par le Ministre de la Guerre et le Ministre de la Mer. Les autorités civiles et militaires s’emploient alors sans délai à diffuser et mettre en œuvre cette décision, des avenues les plus populeuses aux fermes les plus isolées. Chaque mairie de France reçoit son télégramme ou son message porté par les gendarmes. Chaque hameau voit venir l’annonce du garde champêtre. Les affiches aux couleurs bleu blanc rouge viennent aux murs et aux yeux des inquiets. Projetons‐nous le 1er août 1914 à 16 h dans notre village, dans l’après midi écrasé de chaleur. Le maire (mon arrière‐grand‐père) Léon Cazimajou réunit le conseil municipal le dimanche 2 août 1914. Il annonce que l’ordre de mobilisation générale vient de nous parvenir du Président de la République. Le tocsin se met à sonner pour avertir la population. Il sature les airs et les oreilles. Les gens s’interrogent. L’information n’est pas encore générale mais l’ordre de mobilisation est bien affiché à la mairie. La panique s’installe, on se rapproche de son voisin, on passe à la mairie où beaucoup de personnes sont déjà présentes et attendent pour avoir des nouvelles. Les groupes se forment sur la place publique, dans les quartiers. D’autres préfèrent rester chez eux et attendre le retour du travail d’un père, d’une mère. Chacun donne son avis. On se rassure. Le doute est dans les têtes, le sentiment de peur est bien présent mais personne n’en parle. Au contraire, on sourit pour se rassurer mais les sourires sont crispés. Au soir venu, les visages sont graves et les cœurs sont lourds. On reste à la maison, on s’interroge encore et encore. Comment en est‐on arrivé là ? On se rapproche les uns des autres, même de son voisin avec qui nous étions fâchés. Les langues se délient et les critiques vont bon train. Cette nuit du 1erau 2 août 1914, on n’ose à peine l’imaginer, faite de questions, de doutes, d’insomnies, de terreurs… Tard dans la nuit, les garçons et les hommes bouclaient leur valise, les mères et les femmes les remplissaient de nourriture et de vêtements bien chauds. Tout était prêt pour le grand départ le lendemain matin pour rejoindre les troupes, un départ vers l’inconnu, un départ vers l’enfer. Un départ peut être sans retour… Dans les villages, les femmes ont remplacé les hommes partis à la guerre. Elles travaillent sans compter, dans les usines d’armement, dans les champs. Du facteur pour porter le courrier au chauffeur de camion pour assurer les livraisons, elles travaillent tous les jours. Il n’y a pas de dimanche. Elles sont devenues les chefs de familles, elles s’occupent des enfants et des travaux domestiques. Pendant 4 ans, les femmes font tourner la France . Les vies ont basculé. Le monde bientôt va connaître l’horreur. La première guerre mondiale est bien présente. Les jeunes soldats partent à la guerre avec la fleur au fusil, en disant à leur famille « nous allons revenir très vite, ne soyez pas inquiets. » S’ils savaient ? Jamais guerre n’aura été aussi violente. Près de 10 millions de soldats sont tombés sur les champs de bataille, 21 millions de blessés et de mutilés. 8 800 000 civils, femmes et enfants, ont été tués. Au delà du nombre de victimes, accablant en lui‐même, les combats sur le front ont atteint un degré de brutalité inconnu alors. En ce 11 novembre, à travers le pays tout entier, la communauté nationale se rassemble et se recueille pour rendre hommage à ses soldats de 14‐18 tombés pour la patrie au nom de la liberté. Si le souvenir de cette guerre d’un autre siècle demeure aujourd’hui toujours aussi vivace, c’est sans doute qu’il n’épargne aucune famille française . Rien que sur notre petite commune de Portets, 64 combattants ne sont pas revenus. Sur l’ensemble du canton de Podensac, 558 soldats sont morts pour la Patrie. Toute la population est meurtrie par ce carnage. S’il ne reste plus d’acteur survivant de ce conflit, la mémoire qui a été transmise au fil des ans reste intacte. A la fin de la guerre, dans chaque commune de France, un monument aux morts a été dressé pour immortaliser la mémoire de ceux qui se sont battus pour la liberté de notre Pays. Notre monument aux morts a été commandé suite à la délibération du conseil municipal du 19 octobre 1919, approuvé par le Préfet le 29 octobre . Un marché de gré à gré est passé le 7 novembre 1919 entre le maire de Portets, Léon Cazimajou, et M. Urbain Gourdon, directeur des Marbreries générales, rue Poussin à Paris. Le monument sera fait de granit fin de Bretagne. Il sera livré et mis en place dans un délai de 4 mois, ce qui est peu pour l’époque. Ce monument sacré restera pour toujours le gardien de la mémoire des hommes de notre commune tombés au champ d’honneur. Mes chers amis, nous sommes conscient de la fragilité de notre société qui n’est jamais complètement guérie de ses vieux démons qui sont racisme et xénophobie . Après cette 1ère guerre mondiale, nous pensions vivre en paix. Malheureusement nous avons connu d’autres conflits aussi effroyables les uns que les autres. Et encore aujourd’hui l’actualité nous rappelle son cortège d’images tragiques. Nous pouvons nous poser la question : comment l’intelligence de l’homme peut elle être utilisée à des fins aussi destructrice ? Parce que la paix ne dépend finalement que de nous, je voudrais, M. Le Président, Mesdames et Messieurs, vous assurer de mon soutien ainsi que celui du conseil municipal dans toutes vos actions. Comme vous le savez, je suis très attaché aux valeurs patriotiques et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider dans cette noble démarche qui vous anime. Chers amis, je vous remercie de m’avoir écouté. Je vous prie de m’excuser si j’ai été un peu long mais j’avais à cœur de faire un petit historique sur le vécu de nos ancêtres. Souvenons‐nous aujourd’hui, demain, toujours de ce que signifie ce 11 novembre 1918 Que la paix règne sur la terre, Que l’amour règne parmi les hommes ! Vive la République ! Vive La France ! 
Téléchargement