Prise de position 2015 du comité de la Société Suisse de Chirurgie Générale et de Traumatologie (SSCGT) Introduction: Six ans se sont écoulés depuis la rédaction de notre dernière prise de position. Durant cette période, plusieurs changements ont eu lieu dans le domaine de la santé publique, notamment en chirurgie. Le but de ce document est de présenter la prise de position de la Société Suisse de Chirurgie Générale et Traumatologie (SSCGT) dans le domaine chirurgical suisse et de communiquer les buts que notre société s’est fixés. A . Position de départ En Suisse comme dans d’autres pays, la tendance de ces dernières années a été vers une spécialisation en chirurgie avec comme conséquence que les domaines de la chirurgie vasculaire et thoracique ne font plus partie de la chirurgie générale. Parallèlement la commission des directrices et directeurs de santé (CDH) a reçu le mandat de la part du conseil fédéral de planifier et d’attribuer la médecine hautement spécialisée au niveau fédéral (MHS). Le but étant de n’avoir plus qu’une seule planification conjointement par tous les cantons. Malgré tout, le chirurgien généraliste garde une position forte dans le domaine de la chirurgie en Suisse puisqu’il pratique toujours la majorité des interventions chirurgicales courantes dans les petits et moyens hôpitaux de notre pays. Ceci garantit non seulement un niveau de qualité chirurgicale élevé dans ces hôpitaux, mais également une compétitivité sur le plan économique. Dans certains pays étrangers (USA, Grande Bretagne, Scandinavie), on note un retour vers le chirurgien généraliste en raison du manque de relève parmi les chirurgiens spécialisés en médecine aigue et d’urgence dans ces pays. La Société Suisse de Chirurgie Générale et de Traumatologie est, avec plus de 300 membres et en moyenne 15 nouveaux formés approfondies par an, la plus grande société de formation approfondie en chirurgie. Elle a toujours défendu les intérêts des chirurgiens généralistes qui garantissent les soins de base dans un grand nombre d’hôpitaux en Suisse; mais également ceux des chirurgiens spécialisés en traumatologie. De façon à maintenir un haut niveau de qualité en chirurgie dans le domaine hospitalier suisse, la SSCGT a beaucoup œuvré ces dernières années dans les domaines de la formation post graduée et de la formation continue des chirurgiens. B. Compétences du spécialiste En règle générale, le porteur du titre de spécialiste en chirurgie générale et traumatologie (CGT) peut, grâce à ses compétences acquises en tant que spécialiste, assurer toute la palette chirurgicale des soins de base en chirurgie. Etant donné qu’il a pu cibler pendant les quatre dernières années de formation son activité dans un domaine de spécialité, le porteur du titre de CGT a acquis en outre des compétences supplémentaires, comme par exemple en chirurgie traumatologique, en traumatologie de l’appareil locomoteur ou dans une autre spécialité. 1 C. Champs d’activité du chirurgien généraliste et traumatologue Grâce à ses larges compétences des soins de base de chirurgie, le porteur du titre de spécialiste en CGT est un candidat idéal pour assurer un poste de médecin cadre dans un hôpital périphérique. À travers ses compétences spécifiques il peut également occuper une fonction cadre au sein d’une équipe dans un centre de référence, par exemple dans un service d’urgences ou dans le domaine de la chirurgie élective. Suite à une formation exigée dans les domaines du management et de fonction dirigeante, le porteur du titre de spécialiste en CGT dispose également de compétences en économie de la santé indispensables dans les structures de santé publique. D. Modèle futur spécialité „ACT“ Il est reconnu de nos jours que des chirurgiens largement formés peuvent assurer des soins de base avec un haut niveau de qualité et de sécurité pour nos patients. En améliorant et en approfondissant de façon continue ses connaissances théoriques et pratiques, le porteur du titre de spécialiste en CGT devra garantir dans le futur le maintien d’un haut niveau de qualité des soins de base chirurgicaux, si possible dans toutes les régions de la Suisse. En plus des critères de qualité, ce sont les aspects économiques qui parlent en faveur de l’engagement de spécialistes en CGT au sein des hôpitaux périphériques en Suisse. Une vision globale du patient assurant une prise en charge rapide et efficace revêt à nos yeux une très grande importance principalement en ce qui concerne la prise en charge de patients polytraumatisés ou poly morbides. Nous pensons qu’à l’avenir, le chirurgien porteur d’un titre de spécialiste en CGT suscitera beaucoup d’intérêt dans les hôpitaux publics étant donné qu’il sera à même de pouvoir traiter bon nombre de pathologies aigues réduisant ainsi la nécessité d’un nombre excessif de spécialistes surtout pour la prise en charge des urgences chirurgicales. Etant au bénéfice d’une large formation, avec en plus des compétences en management, le chirurgien porteur d’un titre de spécialiste en CGT est un candidat idéal pour occuper une fonction dirigeante dans laquelle il pourra surpasser les limites de son propre champ d’activité. E. Buts du comité 1. Positionnement de notre société de spécialiste auprès des acteurs de la santé publique en Suisse (directeurs de santé, hôpitaux, assureurs, etc.). 2. Influencer de façon active l’évolution du curriculum pour le titre de spécialiste en chirurgie qui mènera à la révision de notre programme de formation de spécialiste. 3. S’engager pour une formation continue et post graduée hautement qualifiée de en offrant des cours spéciaux et en créant un système de fellowships. 4. Motivation des jeunes chirurgiens en leur donnant des perspectives raisonnables et réalistes pour l’acquisition de notre titre de spécialiste. 5. Promotion d’une collaboration collégiale avec d’autres spécialistes (orthopédie, chirurgie thoracique, chirurgie vasculaire, etc.) par la création de programme de formation en commun, de groupes de discussion, etc. Prof. Dr. A. Platz Président SSCGT Zurich, juin 2015 Dans ce document de position, les désignations „chirurgien“, „patient“, « candidat », etc. sont au masculin afin de faciliter la lecture. 2