Grégory Fléchet, coordinateur
Délégation à l’information et à la communication
Pour en savoir plus
Fiche n°295 - Avril 2008
RELATIONS AVEC LES
MÉDIAS :
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INDIGO,
PHOTOTHÈQUE DE
L’IRD :
DAINA RECHNER
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les dix premières années du cycle. La di-
minution de 3% au cours de la deuxième
moitié du cycle a ensuite permis une ré-
génération de la mangrove synonyme
d’une avancée de la côte. L’étude révèle
également que 75 % de l’augmentation
du niveau des pleines mers enregistrée
pour cette zone côtière lors des dix pre-
mières années du cycle, serait directe-
ment imputable au cycle des marées.
Sur la côte du plateau des Guyanes, le
marnage, c’est-à-dire la différence de
hauteur d’eau entre la marée haute et
la marée basse, est relativement faible
puisqu’il s’établit en moyenne autour de
deux mètres. Dans ce contexte, il est pré-
vu que l’élévation du niveau des pleines
mers, directement liée au cycle bidécen-
nal, n’excède pas quelques centimètres
entre 2006 et 2015. Elle devrait donc être
du même ordre que la hausse du niveau
des mers liée à la dilatation de l’océan.
En extrapolant les résultats obtenus
pour la côte du plateau des Guyanes,
les scientifi ques ont pu fi nalement es-
timer l’impact du cycle des marées sur
la montée des eaux à l’échelle de la
planète (voir carte). Il existe des zones
côtières où le marnage est d’ampleur
beaucoup plus spectaculaire que sur les
côtes guyanaises. Au Mont Saint-Michel,
il peut par exemple dépasser 12 mètres
et dans la baie d’Ungava, située sur la
côte Est du Canada, où l’on enregistre la
plus forte amplitude de marées au mon-
de, il atteint jusqu’à 20 mètres. Dans ces
régions, le cycle bidécennal des marées
pourrait, d’ici 2015, provoquer une éléva-
tion du niveau des pleines mers de plus
de 50 centimètres, soit vingt cinq fois
plus importante que la montée des eaux
liée à l’expansion thermique de l’océan
consécutive au réchauffement climati-
que global. Sur la période 2015-2025, la
deuxième phase de ce cycle contribuera
à une diminution régulière du niveau des
pleines mers. A l’échelle de la planète, il
pourrait alors compenser, en partie, les
effets de la montée des eaux consécu-
tive au réchauffement climatique. Grâce
à une meilleure prise de conscience du
phénomène cyclique des marées, qui est
probablement l’un des plus prévisibles
au monde, ces travaux devraient per-
mettre, au cours des deux prochaines
décennies, de mieux comprendre la
géomorphologie côtière et en particu-
lier le phénomène d’érosion du littoral.
Rédaction DIC – Grégory Fléchet
1. Ces travaux ont été menés
en collaboration avec l’Univer-
sité de Dunkerque, l’Institut na-
tional de recherche agronomi-
que (INRA) et le Virginia Institute
of Marine Science (Etats-Unis).
2. Il s’agit d’un cycle des marées
s’établissant exactement sur 18,6
ans au cours duquel le niveau
moyen des pleines mers augmente
de 3% par an pendant la première
moitié de ce cycle puis diminue
de 3% les 9 années suivantes.
CONTACT :
NICOLAS GRATIOT
Laboratoire d’étude
des transferts en
hydrologie et
environnement (LTHE)
Adresse : LTHE
1023-1025 rue de la
piscine
Domaine universitaire
BP 53
38041 Grenoble cedex 9
France
Tél : (+52-443) 322 27
77 (extension 42631)
RÉFÉRENCE :
N. GRATIOT, E. J. AN-
THONY, A. GARDEL, C.
GAUCHEREL, C. PROISY,
J. T. WELLS, Signifi -
cant contribution of
the 18.6 year tidal cy-
cle to regional coas-
tal changes, Nature
Geoscience, volume 1,
mars 2008
Doi : 10.1038/ngeo127,
Letter
MOTS CLÉS :
Marée, réchauffement
climatique, Guyane,
érosion littorale
Augmentation, d’ici 2015, du niveau moyen des pleines mers liée au cycle bidécennal des marées.
© IRD / Nicolas Gratiot