Quiconque passe en Haute-Mauricie se doit de visiter un lieu unique à l’histoire riche, qui est maintenant gage d’un
avenir des plus intéressants : le sanatorium de Lac-Édouard.
La bâtisse et ses dépendances ont stimulé
l’imagination de plusieurs générations de
jeunes qui ont mis en scène des centaines
d’histoires dans ces lieux de légende. Pourtant,
l’histoire du sanatorium débute de triste
façon : face à la tuberculose, qu’on appelle
parfois la peste blanche, un riche homme
d’affaires anglais, Richard Turner, propriétaire
de scieries, deviendra un visionnaire.
La tuberculose ne connaît pas de véritable
traitement à l’époque. La vilaine toux,
accompagnée de crachats remplis de
sang, est intraitable avec les techniques
de l’époque. Le malade en meurt, car ses
poumons cessent lentement de fonctionner.
La solution miracle est un air frais et sec qui
aide les poumons à cicatriser leurs plaies,
ce qui permet au patient de garder une
certaine qualité de vie. Le fi ls Turner étant
atteint, comme plusieurs travailleurs, de cette
maladie qui attaque les poumons, Turner
construira un hôpital dans la nature, loin des
routes et de la pollution des grandes villes,
là où l’air est exempt de toute impureté.
Nous sommes au début du siècle dernier,
et c’est le 1er octobre 1909 qu’un premier
pavillon est offi ciellement ouvert, avec
les soins adéquats qui permettent aux
tuberculeux d’espérer un retour vers la
santé, comme le vivra le fi ls de Turner.
Pendant la Première Guerre, le Canada
acquiert le bâtiment pour soigner, entre
autres, les hommes qui seront gazés au
front. En 1914, le docteur Couillard devient
directeur médical de l’hôpital à son retour de
la tranchée et il compare l’air de Lac-Édouard
à celui, vivifi ant, des Alpes françaises.
L’année 1962 en est une de bouleversements,
la fermeture du sanatorium était évitée de
justesse. Le sauvetage des lieux viendra d’une
nouvelle vocation : on transformera le centre
de traitement pour des maladies pulmonaires
en centre de réadaptation pour les personnes
souffrant de défi ciences intellectuelles ou
de handicaps physiques, jusqu’en 1980.
Est-ce la fi n des lieux? Le sanatorium de
Lac-Édouard renaîtra de ses cendres
dès l’année suivante, sous la forme d’une
base de plein air, le village PALE, pour les
touristes qui désirent découvrir les alentours
et s’adonner à la chasse, à la pêche ou à la
pratique de sport de plein air. Vers la fi n des
années 90, le site sera laissé à l’abandon…
Depuis 2014, l’organisme sans but lucratif
Sanatorium Historique Lac-Édouard est
constitué avec pour mission la mise en valeur
du patrimoine tant culturel qu’historique et
naturel des lieux. La protection des habitats
du martinet ramoneur, une espèce en
voie d’extinction qui niche dans la grande
cheminée du sanatorium, est aussi un des
axes de cette nouvelle organisation.
/ sanatoriumhistoriquelacedouard
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