3. monnaie_large

publicité
La monnaie Economie Monétaire et Financière L2 Economie, Université Paris 1 Jézabel Couppey-­‐Soubeyran Principales quesCons traitées 1.  Qu’est-­‐ce que la monnaie ? 2.  A quoi sert-­‐elle ? 3.  Quelles sont les formes de la monnaie et comment ont-­‐elles évolué ? 4.  De quoi la monnaie a-­‐t-­‐elle besoin pour exister ? 5.  Qui crée la monnaie et comment? 6.  Influence-­‐t-­‐elle l’acCvité économique ? 1. Qu’est-­‐ce que la monnaie ? •  « La monnaie, c’est comme un éléphant, on sait quand elle est là mais on ne sait pas trop la définir ! » … Joan Robinson •  La monnaie est un bien ambivalent. La monnaie est un bien « ambivalent » •  Un bien privé (une offre, une demande, un prix) / un bien collecCf : indispensable au bon foncConnement des échanges, la monnaie est un bien d’intérêt général •  Un bien exclusif et rival (la monnaie que je déCens m’apparCent et prive les autres de son usage) / un bien réseau (son bon usage dépend de celui qu’en font les autres) •  Un bien économique / un bien historique, social, poliCque (symbole fort de souveraineté) 2. A quoi sert la monnaie ? •  Faute d’une définiCon claire sur la nature de la monnaie, on s’en Cent souvent à une définiCon foncConnelle … •  … on définit la monnaie par ce à quoi elle sert : –  à exprimer les prix : « étalon » –  à faciliter les échanges : « intermédiaire des échanges » –  à conserver la richesse (réserve de valeur) Les 3 foncCons de la monnaie •  unité de compte (étalon de mesure) : instrument de comparaison des prix de biens et de services hétérogènes •  intermédiaire des échanges : instrument de paiement permecant d’acquérir n’importe quel bien ou service. Le meilleur de tous car la monnaie = liquidité parfaite •  réserve de valeur : instrument de conservaCon de la richesse (acCf de patrimoine). Lien entre le présent et l’avenir Il faudrait être très doué pour vivre dans un monde sans unité de compte ! •  Imaginez un monde doté de seulement 4 biens : « pomme, poire, banane, raisin » •  En l’absence d’unité de compte, avec ces 4 biens dans l’économie, il faut connaitre 6 prix relaCfs : – 
– 
– 
– 
– 
– 
Prix pomme / poire Prix pomme / banane Prix pomme / raisins Prix poire / banane Prix poire / raisin Prix banane / raisin •  Soit n(n-­‐1)/2 prix relaCfs : avec 1000 biens, 499500 prix relaCfs ! Le troc, pas si simple ! Unité de compte à simplification technique au
service de l’économie d’échange mais aussi un
choix social.
La monnaie réserve de valeur •  La monnaie sert à conserver la richesse … •  … mais pas à s’enrichir •  elle ne rapporte rien (elle coûte ce qu’elle ne rapporte pas !) •  et peut perdre de sa valeur (l’inflaCon réduit le pouvoir d’achat de la monnaie) CaractérisCques d’un « bon » intermédiaire des échanges 1.  Bien durable 2.  Facile à transporter 3.  Facile à standardiser pour qu’on puisse évaluer sa valeur. 4.  Être divisible (pour rendre la monnaie) 5.  Être largement accepté (effet de réseau). Exemples de monnaies-­‐marchandises •  Ayant pu servir d’intermédiaire des échanges : –  Cigareces –  Coquilles de coquillages (« Wampums ») –  Blé •  Plus vraisemblablement limités au rôle d’unité de compte : –  Bétail –  Vin •  Processus de sélecCon de l’instrument le plus commode (« insCtuCon organique », C. Menger, 1892) Hiérarchie ou indépendance entre les foncCons de la monnaies ? •  Dans la pensée classique (A. Smith, D. Ricardo, …) : la monnaie est avant tout un intermédiaire des échanges; celle d’unité de compte ne fait qu’en découler. •  Joseph Schumpeter développe au contraire l’idée d’une indépendance possible entre les foncCons de la monnaie. Joseph Aloïs
Schumpeter
(1883-1950)
3. Quelles sont les formes actuelles de la monnaie ? •  Des pièces et des billets ? Oui … à 10% (= part des pièces et billets dans la masse monétaire) ! à « monnaie fiduciaire » •  Des écritures sur un compte bancaire ? Oui … à 90% ! à « monnaie scripturale » Un mot sur l’histoire des billets •  Première émission de billets de banques en Suède en 1661 à Johan Palmstruch est autorisé à fonder la Stockholms banco en 1657, puis à émecre des billets à valeur légale en 1661. Emissions >> réserves à faillite à créaCon de la Riksbank pour remecre de l’ordre dans l’émission de monnaie •  Sous la dynasCe Tang (618-­‐907), échange des sapèques contre remise de bons (feiqian ou bianhuan) ; Jiao Zi (commerçants chinois) au XIème siècle •  XIXème : débat currency principle / banking principle 3. Quelles sont les formes actuelles de la monnaie ? (suite) •  La monnaie scripturale se disCngue des instruments qui la font circuler : – Chèque (environ 14% des paiements scripturaux en France >> moyenne UE = 4%) – Virements (environ 19%, < moyenne EU= 29%) – Cartes de paiements (48%, proche de la moyenne EU 43%) – Porte-­‐monnaie électronique –  … Volume et montant des opéraCons de paiement scripturaux •  Plus de 18,6 milliards d’opéraCons de paiement scripturaux réalisées en France en 2013 à un montant de 26686 mds d’euros. •  Plus de 93 milliards de paiements scripturaux réalisés au sein de l’Union européenne en 2013 à 242600 mds d’euros (Source : Banque de France – direcDon générale des OpéraDons – DSPM) Bilan cartographie des moyens de paiement scripturaux | Données 2013 – banque de France Bilan cartographie des moyens de paiement scripturaux | Données 2013 – banque de France hcps://www.banque-­‐france.fr/fileadmin/user_upload/
banque_de_france/Stabilite_financiere/Bilan-­‐carto-­‐moyens-­‐de-­‐
paiement-­‐2014-­‐donnees-­‐2013.pdf 4. De quoi la monnaie a-­‐t-­‐elle besoin pour exister ? De quel(s) support(s) la monnaie a-­‐t-­‐elle besoin pour exister ? (cf. Librio « L’économie est un jeu »): ❒ métal ? ❒ papier ? ❒ confiance? 4. De quoi la monnaie a-­‐t-­‐elle besoin pour exister ? (suite) dont la monnaie ait •  Réponse : Le seul support réellement besoin pour exister n’est pas matériel, mais réside dans la confiance de ceux qui l’uClisent ! •  La valeur d’échange de la monnaie est sans rapport avec celle de son support : –  Un billet de 500 euros ne vaut pas plus cher à produire qu’un billet de 5 euros : environ 6 cenCmes ! 4. De quoi la monnaie a-­‐t-­‐elle besoin pour exister ? (suite et fin) •  Différent au temps des monnaies métalliques •  DématérialisaCon progressive des formes de la monnaies au cours de l’histoire •  Mais, même parmi les monnaies marchandises des temps anciens, certaines (wampums, coquilles de cauris) puisaient leur valeur plus dans le symbole que dans leur valeur intrinsèque. •  DiversificaCon et dématérialisaCon des instruments de paiements Les mesures de la monnaie en circulaCon •  La monnaie en circulaCon = à plus de 90% une monnaie « scripturale » •  Plusieurs définiCon-­‐mesures de la « masse monétaire » : –  Au sens strict, « pièces + billets + dépôts à vue » = agrégat M1 –  Au sens large, masse monétaire = agrégat M3 •  FronCère poreuse entre monnaie et Ctres M3 = M2 + titres
M2 = M1 +
d’OPCVM +
instruments du dépôts à court
terme
marché monétaire
émis par les IFM
M1 = pièces +
billets + dépôts
à vue
http://www.les-crises.fr/masse-monetaire-eurozone/ Le
Blog d’Olivier Berruyer
Agrégats monétaires
M1 : pièces et billets en circulation et dépôts à vue
M2 : M1 + dépôts avec un préavis inférieur ou égal à
trois mois + dépôts à terme d’une durée initiale inférieure
ou égale à deux ans
M3 : M2 + pensions + titres d’OPCVM monétaires + titres
de créance de durée initiale inférieure ou égale à
deux ans émis par des IFM
Pensions : Convention par laquelle une valeur est cédée à un prix donné
tandis que le débiteur obtient simultanément le droit et l’obligation de la
racheter à un prix déterminé et à un terme fixé à l’avance.
Encours Composantes des agrégats monétaires Billets et pièces en circulaCon + Dépôts à vue M1 + Autres dépôts à court terme (M2-­‐M1) dont : dépôts à terme d'échéance inférieure ou égale à 2 ans dépôts avec préavis inférieur ou égal à 3 mois M2 + Instruments négociables (M3-­‐M2) dont : pensions livrées Ctres d'OPCVM monétaires Ctres de créances d'échéance inférieure ou égale à 2 ans M3 ContribuCon française à M3 en milliards d'euros (zone euro, mai 2015) 1007 5 264 6 270 3 644 1 486 2 157 9 914 650 112 443 95 10 564 1 920 Base monétaire et masse monétaire (2013) Bulletin mensuel BCE - Novembre 2014.
Vitesse de circulaCon de la monnaie •  En rapportant le PIB nominal (mesure de la dépense globale) à la quanCté de monnaie en circulaCon (masse monétaire, M3), on obCent la vitesse de circulaCon de la monnaie : V = PIB / M •  La vitesse de circulaCon de la monnaie représente le nombre de fois qu’une unité de monnaie est dépensée pour l’achat de biens et services produits dans l’économie. Vitesse de circulaCon de la monnaie dans la zone euro : ruptures de tendance •  La vitesse de circulaCon de la monnaie n’est pas constante (contrairement à l’hypothèse de la théorie quanCtaCve de la monnaie) •  Elle connaît des fluctuaCons cycliques : tend à augmenter durant la phase d’expansion du cycle et à baisser durant la phase de contracCon. •  Et des ruptures de tendance. 5. Qui crée la monnaie ? •  Les Etats ? Ils ne frappent que les pièces qui ne représentent plus qu’une fracCon infime de la masse monétaire. •  Les Banques centrales ? Elles émecent les billets, peCte fracCon de la masse monétaire. Et hormis les billets, la monnaie centrale qu’elles émecent ne fait pas parCe de la masse monétaire. •  Ce sont les banques qui créent la monnaie ! 5. Qui crée la monnaie ?(suite) •  « Les crédits font les dépôts ! » •  Quand une banque accorde un crédit, elle a la capacité d’émecre une dece sur elle-­‐même ! •  Donc pour accorder 100 de crédits, la banque n’a pas besoin d’avoir 100 de ressources … •  Mais … la banque ne peut pas accorder 100 de crédits à parCr de 0 ! 5. Qui crée la monnaie ?(suite) •  Le pouvoir de créaCon monétaire des banques est extraordinaire … •  … mais il n’est pas illimité ! 5. Qui crée la monnaie ?(suite) •  Ce pouvoir varie en foncCon : – Des exigences de réserves de la banque centrale – Des comportements monétaires – Des règlements interbancaires – Du degré de concentraCon du secteur Monsieur Dupont obCent un crédit auprès de sa banque AcCf Passif Crédit accordé à Dépôts de Monsieur Monsieur Dupont : Dupont : 100 100 Monsieur Dupont achète une voiture grâce à son crédit. Son concessionnaire est dans la même banque AcCf Crédit accordé à Monsieur Dupont : 100 Passif Dépôts de Monsieur Dupont : 0 Concessionnaire de Monsieur Dupont : 100 Monsieur Dupont achète une voiture grâce à son crédit. Son concessionnaire n’est pas dans la même banque Passif Crédit Dépôts de accordé à Monsieur Monsieur Dupont : 0 Dupont : 100 Emprunt interbancaire : 100 AcCf Bilan de la banque de M. Dupont
AcCf Passif Prêt Concession-­‐
interbancaire naire de : 100 Monsieur Dupont : 100 Bilan de la banque du concessionnaire
Quelques principes de réalités •  Pour accorder crédit, une banque doit avoir : – des réserves auprès de la banque centrale (2% des dépôts gérés en zone euro) – De quoi régler à la BC les billets reCrés par ses clients – De quoi effectuer ses règlements en monnaie centrale auprès des autres banques –  Des fonds propres (8% des acCfs pondérés par les risques à 10,5% avec Bâle 3) Un privilège certes, mais limité … •  Pour créer 100 de monnaie, une banque doit donc détenir entre 10 et 100 : –  au moins 2 de réserves obligatoires –  au moins 8 de fonds propres –  X pour régler les billets reCrés par ses clients –  Y pour régler ses règlements interbancaires, Quelques lumières sur « Y » •  Une fois créée, la monnaie circule entre les banques ! •  Si peu de banques (à l’extrême, banque de Monsieur Dupont en monopole), alors les dépôts sortants seront compensés par les dépôts entrants •  Si beaucoup de banques composent le secteur, la banque de Monsieur Dupont aura peu de chances que les règlements de Monsieur Dupont lui reviennent à elle sera débitrice d’une autre banque …. et « limitable » •  Exiger plus de fonds propres •  Élever les réserves obligatoires •  Plus difficile d’agir sur les comportements monétaires mais la BC peut augmenter les revenus de seigneuriage (↑X) •  Pour ce qui est des règlements interbancaires, deux leviers d’acCon (↑ Y) : –  CondiCons de refinancement fixées par la BC –  Réduire la taille des banques La banque centrale a-­‐t-­‐elle la main sur la quanCté de monnaie mise en circulaCon ? Deux opCques : •  Celle du mulCplicateur répond : « oui ! » •  Celle du diviseur répond : « non, pas directement ! » L’opCque du mulCplicateur •  Globalement, la quanCté totale de monnaie en circulaCon est un mulCple de la base monétaire (billets + dépôts des banques à la BC) •  Les réserves préalables des banques détermineraient la quanCté de monnaie qu’elles peuvent créer •  Dans cece opCque, la BC peut parfaitement contrôler la créaCon monétaire des banques (monnaie exogène) L’opCque du mulCplicateur (suite) •  ExplicaCons : N banques, la première banque a 1000 de dépôts et doit toujours détenir au moins 20% de ses dépôts en réserves obligatoires sur son compte à la BC. •  Ces 1000 mecront en circulaCon : 1000 + 800 + 640 + 512 +… = 1000/0,2 = 5000 de dépôts 800 + 640 + 512 +… = 1000(0,8/0,2) = 4000 de crédits Période
DAV Crédits RO (20 %)
T=0
1 000
800
200
T=1
800
640
160
T=2
640
512
128
etc.
etc.
etc.
etc.
Total
5 000
4 000
1 000
Valeur du mulCplicateur (si fuites limitées aux réserves obligatoires) •  MulCplicateur de dépôt = 1/r •  MulCplicateur de crédit = (1-­‐r)/r •  MulCplicateur d’autant plus grand que les fuites sont faibles. Base monétaire ou monnaie centrale ou M0 monnaie centrale = PASSIF banque centrale: billets en circulaCon + pièces de monnaie + monnaie centrale scripturale refinancant les banques privées. La Banque centrale joue le rôle de « banque des banques » : -­‐  Assure la liquidité normale des banques au jour le jour -­‐  Et la liquidité d’urgence en cas de crise (foncCon de prêteur en dernier ressort) RelaCon entre masse monétaire (M1) et base monétaire (M0) Notons : M1, la masse monétaire M0, la base monétaire B, les billets D, les dépôts R, les réserves des banques à la BC •  b, la proporCon de billets dans M •  r, le taux de réserves obligatoires •  e, le taux de réserves excédentaires • 
• 
• 
• 
• 
•  M1 = B + D •  M0 = B+R •  B = bM1 •  D = (1-­‐b)M1 •  R = (e+r)D = (e+r)(1-­‐b)M1 •  M0 = bM1+ (e+r)(1-­‐b)M1 à M0 = M1(b+(1-­‐b)(e+r)) Ou encore M1 = m1M0 Avec m1 = 1/(b+(1-­‐b)(e+r)) >1 RelaCon entre masse monétaire et base monétaire M1 = m1M0 Avec m1 = 1/(b+(1-­‐b)(e+r)) m1 d’autant plus grand que : -­‐  b faible -­‐  e+r faibles La masse monétaire (M1) est un mulDple de la base monétaire (M0) d’autant plus grand que les fuites contraignant les banques à restaurer leur liquidité sont faibles. Quand la fuite « billets » augmente, le mulCplicateur m1 diminue b = Billets/dépôts augmente 1931-­‐1933: Perte de confiance dans les banques par les ménages et les entreprises. r = Réserves/dépôts augmentent après 1933: Perte de confiance entre les banques privées. chute de M1 et M2 en 30-­‐33, et augmentaCon de M0 après 33. MulCplicateur et crise financière •  Comme les « fuites » augmentent, le mulCplicateur m1 diminue fortement, la créaCon monétaire en dépôts M1=m1.M0 diminue fortement SAUF si la banque centrale augmente fortement M0. •  « Erreur » de la crise des années 30 : Les autorités monétaires ont trop tardé à augmenter M0 (seulement à parCr de 1933). •  Délai avant de restauraCon de la confiance envers les banques: les « fuites » mecent du temps à revenir à leur valeur normale. •  Les autorités monétaires ont Cré les leçons des années 1930 pour gérer la crise financière récente. Perte de confiance entre les banques: Réserves/dépôts augmente, m1 chute (USA) La hausse de M0 compense l’effondrement du mulCplicateur m1: M1 et M2 poursuivent leur tendance (USA) zone euro (N.B : 2002 à billets et pièces d’euros) La hausse de la Base compense l’effondrement du mulCplicateur m1: M1 et M2 poursuivent leur tendance (zone euro) MulCplicateur et crise financière •  Les BC peuvent donc essayer de compenser la chute du mulCplicateur en temps de crise par l’augmentaCon de M0 pour maintenir la masse monétaire. •  Mais réciproquement, quand les BC augmentent M0, l’augmentaCon de M1 n’est pas mécanique et dépend fortement de l’évoluCon du mulCplicateur. •  Par exemple, si l’augmentaCon de M0 se retrouve sous forme de réserves (r↑↑), alors M1 augmentera peu. L’opCque du diviseur •  Renverse la logique précédente •  Les banques n’ont pas besoin de réserves préalables, elles se procurent après coup les réserves dont elles ont besoin •  La quanCté de monnaie en circulaCon est déterminé par les besoins de l’économie et la base monétaire est une division de la monnaie créée (monnaie endogène) •  Mais la BC contrôle indirectement la quanCté de monnaie créée via les condiCons de refinancement des banques. Le diviseur de crédit Op#que mul#plicateur : Δ M1 = kΔ M0 Op#que diviseur : Δ M0 = Δ M1/k k = diviseur de crédit •  Pour pouvoir créer ΔM1 de crédit supplémentaire, le secteur bancaire doit se procurer ΔM0=Δ M1/k de liquidités supplémentaires en se refinançant auprès de la banque centrale. 6. A quelle occasion crée-­‐t-­‐on de la monnaie ? •  Dans l’exemple « M. Dupont », le crédit obtenu par M. Dupont est la « contreparCe » de la monnaie créée. •  Un Ctre émis par une entreprise, par les administraCons publiques, par une entreprise non résidente et acheté par une banque (IFM) peut aussi occasionner une créaCon de monnaie 6. A quelle occasion crée-­‐t-­‐on de la monnaie ? (suite) •  En revanche, les Etats ne peuvent plus obtenir d’avances (sans intérêt et sans échéance) auprès des BC : –  En France, ce droit a pris fin en 1973 –  Dans l’union européenne, l’arCcle 104 du traité de Maastricht a interdit que les Etats empruntent auprès de la banque centrale –  Seule soluCon possible de financement pour les Etats : émecre des Ctres de dece publique sur les marchés de capitaux (OAT, BTN) qui leur coûtent des intérêts 6. A quelle occasion crée-­‐t-­‐on de la monnaie ? (suite) •  Notons que la crise a conduit les BC à contourner un peu ce principe car : –  Les BC (la Fed en parCculier) achètent des Ctres de dece publique sur le marché secondaire –  La quesCon se pose aujourd’hui de savoir si les BC ne devraient pas « assurer » la liquidité du marché de la dece publique en obtenant l’autorisaCon de souscrire dès leur émission (marché primaire) la dece émise par les Etats. Les 3 contreparCes de la masse monétaire •  Ces « occasions » = contreparCes de la masse monétaire •  Il existe « officiellement » 3 sortes de contreparCes : –  Les créances sur le secteurs privé –  Les créances neces sur les non résidents –  Les créances sur les administraCons publiques IdenCté entre les variaCons de M3 et celle de ses contreparCes ΔM3 = ΔCNR + ΔCAPU + ΔCSP – ΔEFLT –  CNR: créances sur les non résidents –  CAPU: créances sur les APU –  CSP: créances sur le secteur privé –  EFLT : engagements financiers à long terme Créances neZes sur l'extérieur Concours au secteur privé Crédits Titres de dece AcCons Concours aux APU Crédits Titres de dece Résidu Ressources non monétaires des IFM (à déduire) Dépôts de l'administraCon centrale Engagements financiers à long terme Encours Taux de croissance annuel (a) mai-­‐15 1467 Avril Mai ContribuCons à la croissance de M3 (b) Mai 14,5 12,4 1,7 12 661 0 0,2 0,2 10 608 1 261 791 0 -­‐2,3 2,7 0,5 -­‐5,1 3,8 3 696 1 144 2 552 242 3,8 2,4 4,5 4 0,9 5,5 1,4 7502 -­‐1,3 -­‐1,3 276 -­‐5,6 -­‐2,6 7 226 -­‐3,1 -­‐3,2 7. La monnaie influence-­‐t-­‐elle l’acCvité économique ? •  Les économistes sont très divisés sur cece quesCon •  Beaucoup (dont les pères fondateurs) ont réduit la monnaie à un simple instrument d’échange sans incidence sur la producCon et l’emploi (monnaie « voile », « neutre ») •  D’autres mecent au contraire en évidence le « pouvoir » sCmulant et parfois destructeur de la monnaie. 7. Influence-­‐t-­‐elle l’acCvité économique ? (suite) •  Dans un monde où –  La monnaie n’est qu’un instrument d’échange –  on ne la conserve pas –  tout ce qui est produit est acheté –  tout le monde est parfaitement raConnel –  et raisonne en termes réels –  L’économie tourne à plein régime •  Alors la monnaie est neutre, et la poliCque monétaire ne sert à rien d’autre qu’à la stabilité des prix L’analyse classique de l’influence de la monnaie -­‐ la théorie quanCtaCve de la monnaie -­‐ •  Dichotomie réel / monétaire •  Irving Fisher (1911) : approche classique de la théorie quanCtaCve: –  Lien offre de monnaie (M), dépenses en biens et services (P.Y) –  vitesse de circulaCon de la monnaie : V = P.Y / M –  d’où l’équaCon d’échange: M.V = P.Y (la quanCté de monnaie existante mulCpliée par le nombre de transacCons effectuées V est égale au montant des transacCons). •  L’équaCon des échange est au départ une simple idenCté ; elle ne devient une relaCon théorique qu’à parCr du moment où l’on pose des hypothèses sur ses arguments. L’analyse classique de l’influence de la monnaie -­‐ la théorie quanCtaCve de la monnaie -­‐ •  La théorie quanCtaCve repose sur plusieurs hypothèses: –  V constante –  Salaires et Prix parfaitement flexibles, d’où un volume de producCon Y constant à court terme •  Dans ce cadre d’hypothèses, la théorie quanCtaCve de la monnaie offre une explicaCon des mouvements du niveau général des prix : ces derniers découlent uniquement des variaCons de la quanCté de monnaie. •  Ce que Friedman exprime par : « L’inflaCon est partout et toujours un phénomène monétaire » 7. Influence-­‐t-­‐elle l’acCvité économique ? (suite) •  Dans un monde où –  Il y a de l’incerCtude –  les individus ont peur de l’avenir et donc thésaurisent –  tout ce qui est produit n’est donc enCèrement acheté –  ce sont plus les esprits animaux que la raConalité qui caractérisent les individus –  Il y a un peu d’illusion nominale –  et une certaine viscosité des prix •  Alors la monnaie n’est pas neutre, et la poliCque monétaire peut favoriser la croissance et l’emploi L’analyse keynésienne •  Diverses interprétaCons de l’opposiCon entre Keynes et les « classiques » •  John Hicks la situe au niveau de la demande de monnaie : – pour les classiques, la monnaie est demandée uniquement pour régler des transacCons (ne dépend que de Y). La monnaie non dépensée (l’épargne) est enCèrement invesCe. A tout moment : offre globale = demande globale. – Pour Keynes, la demande de monnaie dépend aussi du taux d’intérêt. Une parCe de l’épargne est thésaurisée. D’où la possibilité d’une insuffisance de la demande globale et d’un équilibre de sous-­‐emploi. L’analyse keynésienne •  Franco Modigliani situe l’opposiCon au niveau du taux de salaire monétaire : parfaitement flexible pour les classiques, rigide ou lentement ajustable pour Keynes. •  Quand l’offre de monnaie diminue, le taux d’intérêt s’accroît d’abord. La demande de biens et la demande de travail diminuent : –  pour les classiques, la baisse du salaire nominal permet de rétablir le plein emploi. La baisse des prix fait que les agents ont besoin de moins de monnaie pour réaliser leurs transacCons. Le taux d’intérêt baisse et retrouve son niveau iniCal. La variaCon de la masse monétaire n’affecte que les prix et les salaires nominaux : la monnaie est neutre et la poliCque monétaire n’a aucun effet sur l’emploi. –  pour Keynes, les salaires nominaux sont rigides. Ainsi, quand la réducCon de l’offre de monnaie entraîne une diminuCon la demande de travail, un chômage apparaît et le produit réel diminue. La crise et la monnaie •  La crise a dû faire réaliser aux économistes à quel point, pour la plupart, ils ont eu tort de négliger le pouvoir de la monnaie •  L’énorme quanCté de monnaie en circulaCon dans les années 2000 n’inquiétait pas parce que l’inflaCon restait basse. •  Cece énorme liquidité a en fait nourri une formidable bulle du crédit, des acCfs financiers, et de l’immobilier. 
Téléchargement