BULLETIN D'ACT UALITÉS DEST INÉ AUX PRO FESSIO NNELS DE L'INFORMAT ION
NEWSLETTER N° 52 - JUIN 2011
Contact pre sse : Houney Touré Valogne Te l. : 01 43 73 13 07 • Port . : 06 10 80 72 96 E- mail : tourevalogne@yahoo.fr
Ré dact io n : Odile Mathieu / Sébastien Cuvier T é l : 01 49 29 29 11 Fax : 01 49 29 29 19 • E-mail :
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Sous la direction d'Astrid Ne hlig (Inserm U666, Facul de Médecine de Strasbourg)
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lo gin : caf enews
Mo t de passe : sant e
Exclusivement servé
aux pro f essio nnels de l'inf o rmat io n
EN SAVOIR PLUS
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Pe rsp e ctive, 2007. Availab le fro m:
http ://www.d ie tand canc e rre p o rt.o rg /.
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9. Bho o Pathy N, e t al. Co ffe e and te a
CAFÉ ET CANCER
LE POINT SUR LES ÉTUDES RÉCENTES
La relat io n po t ent ielle ent re caf é et cancer a suscit é
beauco up d'int érêt et de quest io ns depuis plusieurs
décennies, en raiso n de la f réquence de sa co nso mmat io n
et du no mbre élevé de ses const it uant s. Plus de 500 ét ude s
épidém io lo giques, réalisées po ur la plupart en Amérique, en
Europe et au Japo n, o nt ét é co nsaces à l'ét ude du lien
po t ent iel ent re co nso mmat io n de caf é et risque de
dévelo pper divers cancers. Plusieurs art icles cent s o nt
réalisé des revues exhaust ives sur le sujet (1-3). To ut e s ces
ét udes so nt rassurant es.
LA SIT UATION ACT UELLE
Sur la base des connaissances actuelles, il apparaît que, pour la
plupart des organes, il n'y a pas d'association entre une
consommation modée de caet une augmentation du risque de
cancer. C'est le cas du cancer de l'œsophage, de l'estomac, du rein,
de la prostate, de l'ovaire et du cancer du sein chez la femme
ménopausée.
Dans divers organes, les dones des études sugrent que la
consommation de ca pourrait être associée à une duction du
risque de développer un cancer. C'est le cas des cancers de la cavité
orale et du pharynx, du foie, de l'endomètre, de la peau, des gliomes
et du cancer colorectal.
Un lien a pu être observé avec le cancer de la vessie. Toutefois, des
facteurs de confusion, liés en particulier au tabac et à l'alcool posent
des problèmes d'interptation causale et des études
complémentaires restent nécessaires.
DIMINUTION POT ENT IELLE DU RISQUE DE CANCER : CE
QUI EST BIEN ÉTABLI
Cancer du f o ie
Le cancer du foie, sous toutes ses formes, o ccupe la 5ème place
des cancers les plus fréquents dans le monde. Trois méta-analyses
regroupant au total 15 études cas-témoins et 8 études de cohorte
mo ntrent une nette duction du risque de développer ce cancer : de
38 à 59 % chez les consommateurs compas aux non-
consommateurs et une réduction de 43 % pour chaque augmentation
consommateurs et une réduction de 43 % pour chaque augmentation
de 2 tasses de café/jour (4). Deux études concernant la cirrhose et le
cancer du foie montrent une réduction de 40 à 50 % de la mo rtali
les à ces pathologies en cas de conso mmation de café.
Les mécanismes envisas pour ces effets protecteurs sont les
suivants :
la cirrhose est un facteur de risque majeur pour le développement
de ce cancer et le ca inhibe l'élévation des transaminases
hépatiques,
le café pourrait duire le taux de fer circulant et donc le risque de
carcinogenèse hépatique. Le le des composés antioxydants reste
à explorer (1, 2, 4).
Cancer co lo rect al
Le cancer colorectal est l'un des plus communs. Il est 10 fois plus
fréquent dans les pays dévelo ppés que dans les pays en
développement. La majorité des 20 études cas-témoin et des 10
études de cohorte disponibles font état d'un risque duit d'environ
12 % lié à la consommation de café. Quelques études n'ont pas no
d'influence ou une baisse non significative (4 %) du risque (5). La
protection apportée par le café dans cette pathologie serait liée :
aux propriétés anti-carcinogènes des diterpènes et antioxydants du
café,
à la propriété du ca d'induire l'excrétio n d'acides biliaires et de
srols neutres dans lelon et de stimuler la motilité dulon,
à l'inhibition par la caféine de la croissance des cellules
cancéreuses du côlon.
Cancer de l'endo mèt re
Les 5 études disponibles sur la relatio n entre consommation de café
et cancer de l'endo mètre, menées sur diverses po pulations montrent
de manière homogène que la conso mmation d'au moins 3 tasses
de caquotidiennes duit de 60 % le risque de développer ce type
de cancer (6).
Cancer de la cavit é o rale et du pharynx
Les sultats poolés de 9 études sur les cancers de late et du cou
mo ntrent que le risque de dévelo pper un cancer de la cavité orale ou
du pharynx est duit de 39 % pour une consommation de 4 tasses
de café/jour (7).
LES RÉSULT AT S POSIT IFS À CONFIRMER
Cancer du sein
Dans les pays industrialisés, le cancer du sein est la seconde cause
de mortalichez la femme, il est 5 fois plus fréquent que dans les
pays en développement et au Japon. Les études principales
concernent de grandes populations européennes, américaines et
des échantillons plus limités en Asie (1-3). Une méta-analyse de 9
études de cohorte et 9 études cas-témoins ne montre pas d'influence
de la consommation de ca sur le cancer du sein chez la femme
ménopausée (8). Une grande étude hollandaise récente n'a pas
observé d'association entre le cancer du sein et tous les niveaux de
consommation de café, et pas de lien non plus avec le style de vie ou
l'indice de masse corporelle (IMC) (9). Enfin, une étude très cente
mo ntre que l'absence d'effet du ca sur le cancer du sein chez la
femme ménopausée pourrait refléter une interaction avec les gènes
codant pour les cepteurs des œstrogènes ER. Ainsi la
consommation de 5 tasses de café/jour réduirait de 57 % le risque de
développer un cancer non hormono-dépendant chez la femme
ménopausée (10).
Dans la population des femmes pménopausées, la
consommation de 4 tasses de caquotidiennes duit de 38 % le
risque de cancer par rapport aux faibles conso mmatrices (1-2
tasses/jour) (1). Enfin, chez les femmes pménopausées à risque
éle car porteuses de la mutation BRCA1 et BRCA2, le risque de
développer un cancer du sein est duit de 25-70 % pour une
consommation de 4-6 tasses de café/jour mais cet effet bénéfique
est limité au café caféiné (11).
intake and risk o f b re ast cance r. Bre ast
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Cancer de la pro st at e
Le cancer de la prostate est la seconde cause de cancer et la sixième
cause de mo rtali par cancer. Une méta-analyse de 6 études de
cohorte et 5 études cas-témoin ne montre aucune modification du
risque de développer ce cancer par la consommation de ca
(consommation de cacumulée sur toute la vie, l'âge de début et la
durée étant sans effet sur ce cancer (12)). Une étude cente vient de
faire état d'un risqueduit de 18 % pour to us les types de cancer de
la prostate pour la consommation d'au moins 6 tasses de café/jour.
La duction de risque atteint même 60 % pour la forme tale du
cancer de la prostate (13).
Glio me s
La synthèse de 3 études de cohorte américaines montre que la
consommation d'au moins 5 tasses de café ou de thé par jour
compae à la non consommation était assoce à une diminution
de 40 % du risque de gliome. Il n'y a pas d'association avec le ca
décaféiné. (14). Une étude européenne récente réalisée dans 9 pays
a confirmé ces dones avec une baisse de risque de 34 % po ur les
sujets consommant plus d'une tasse de café par jo ur par rapport aux
non consommateurs (15). Dans les deux cas, l'association est plus
robuste chez les hommes que chez les femmes mais d'autres
études restent nécessaires.
Cancer de la peau
En 2008, une étude effectuée chez la souris a montré que la caféine
dans l'eau de boisson, ou directement sur la peau, permettait de
détruire les cellules endommaes par l'irradiation par des UVB (16).
En 2009, un travail sur des cellules de peau humaine a mont que la
caféine doublait la mortalité des cellules endommagées par les UVB,
et diminuait donc le risque de cancer (17). Le mécanisme moléculaire
sous-jacent est le même dans les deux espèces ce qui a incité les
auteurs à émettre l'hypothèse que la caféine, ou une substance ayant
le même mécanisme d'action, appliquée topiquement, pourrait
protéger la peau humaine de la nocivité des UVB (17).
PAS D'ASSOCIAT ION RET ROUVÉE, NI POSIT IVE, NI
NÉGAT IVE
Cancer de l'est o m ac
Une revue systématique et une méta-analyse de 23 études n'ont
mo ntré aucune association entre la consommation de café et le
risque de dévelo pper ce cancer aussi bien dans les études de
cohorte (risque relatif, RR 1,02) que dans les études cas-témoin (RR
0,97) (18). Par contre, la température des boissons chaude est
critique et le risque de cancer de l'œsophage augmente avec la
température. La relation est claire pour le thé mais n'est pas
significative pour le café (18).
Cancer de l'o vaire
Le cancer de l'ovaire est le septième cancer pour sa fréquence
d'apparitio n et son risque de mortali chez la femme. Une méta-
analyse de 8 études cas-témoin centes, bien contrôlées et 3
études de cohorte prospectives ne montrent aucun effet de la
consommation de café sur la survenue de ce cancer (19).
Cancer du rein
Au cours des trois dernières décades, l'incidence de ce cancer s'est
constamment accrue faisant rechercher des liens possibles avec le
gime alimentaire. Aucune relatio n entre ca et cancer du rein n'a
été retroue dans 26 études. Le World Cancer Research Report
(WCRF) a identifié 18 études cas-contrôle et 5 études de cohorte
mettant en évidence clairement et de manre consistante l'absence
de lien entre caet cancer du rein (3). Trois études suppmentaires
ont confirmé cette absence de lien (RR 0,99 en moyenne pour
l'ensemble des études) (20).
Cancer du pancréas
Le cancer du pancréas est une des causes majeures de décès avec
99 % de mortalité dans l'année suivant le diagnostic. Une méta-
analyse de 37 études cas-témoin et de 18 études de cohorte trouve
un risque relatif (RR) respectif de 1,04 et de 1,00 chez les
consommateurs par rapport aux non-consommateurs. Il n'y a donc
aucune association entre co nsommation de ca et cancer du
pancréas (3). Depuis cette méta-analyse, une étude de co horte
japonaise impliquant 102 137 participants suivis sur 11 ans a même
fait état d'un risque duit chez les hommes consommant 3 tasses
de café par jour compas aux non-consommateurs (21).
Cancer du larynx
Les sultats poolés de 9 études sur les cancers de late et du cou
ne montrent aucune association entre le risque de développer un
cancer du larynx et divers niveaux de consommation de café (7).
LE CAS PART ICULIER DU CANCER DE LA VESSIE
Le tabac et l'exposition aux amines aromatiques sont les deux
facteurs de risque principaux du cancer de la vessie. Cependant, des
facteurs assocs au style de vie sont également impliqués. Dans 4/6
études de cohorte et 29/37 études cas-témoin, une augmentation
mo dée du risque de cancer de la vessie par la consommation de
café a éo bservée. Cette augmentation de risque n'est liée ni à la
dose ni à la due d'exposition ce qui plaide en faveur d'une
association non causale. Les études et méta-analyses les plus
centes font état d'un RR de 1,0 à 1,18 chez les consommateurs
avec une absence d'association chez les femmes et un risque accru
jusqu'à 26 % chez les hommes. Un facteur de risque critique est lié à
l'eau utilisée pour pparer le café. En effet, l'eau du robinet chloe
augmente à elle seule le risque de cancer de la vessie ce qui n'est
pas le cas de l'eau minérale. Cet aspect pourrait être particulièrement
critique en particulier dans les phases terminales de la maladie
puisque les patients tendent à considérablement augmenter leur
consommation de liquide (1, 3, 23). Ce risque apparemment accru de
cancer de la vessie lié à l'ingestion de café pourrait être attribué à des
facteurs de confusion siduels comme le tabac dont la
consommation est directement corrélée à celle de ca et d'alcool,
ou à une association entre l'alcool, le café et un facteur de risque non
encore identifié (23). Toutefois, à ce jour, les résultats des études
épidémiologiques permettent d'exclure une forte association entre
café et cancer de la vessie.
L'INFLUENCE DE FACT EURS ASSOCIES ET DU MODE DE
VIE
En matière de nutrition, l'évaluation des risques est complexe, il
existe de nombreux facteurs alimentaires ou d'hygiène de vie
pouvant influer sur les sultats, en particulier la consommation
d'alcoo l ou de tabac, qui jouent un le direct sur les cancers
digestifs ou le cancer du poumo n. La consommation d'une boisson
très chaude, par exemple, altère la muqueuse oesophagienne (22).
En résum é : ef f et s du caf é sur le cancer de dif f érent s
o rgane s
T ype de cancer No mbre d'ét udes Ef f et du caf é Do ses
Diminut io n po t ent ielle du risque
Foie 20 études de cohorte
11 cas-témoins
Réduction du risque de 28-59 % Dès 1-2 tasses/jour
Effet dose-dépendant
Colorectal 10 études de cohorte
20 cas-témoins
Réduction du risque de 12 %
sauf dans 3 cohortes
>3 tasses/jour
Endomètre 5 études Risque duit de 60 % 3 tasses/jour
Cavité orale/pharynx 9 études Risque duit de 39 % 4 tasses/jour
Lessult at s po sit if s, à conf irmer
Sein Post-méno pause
10 études de cohorte
10 cas-témoins
Pré-ménopause
5 études
Pas d'effet, mais pvention
pour les cancers ER négatif
Risque duit de 38 % avant la
ménopause ; 25-70 % si risque
génétique accru
5 tasses/jour
4-6 tasses/jour
Prostate 12 études Pas d'effet
Protection dans 1 étude récente
60 % pour la formetale
Gliomes 4 études Protection de 40 % Meilleure chez homme que
chez la femme
Peau 5 études Diminution du risque par la
caféine appliquée topiquement
Pas d'associat io n, ni po sit ive, ni negat ive
Esto mac 23 études Pas d'effet
Ovaire 11 études Pas d'effet
Rein 18 études de cohorte
8 cas-témoins
Pas d'effet
Pancréas 19 études de cohorte
37 cas-témoins
Pas d'effet
Larynx 9 études Pas d'effet 4 tasses/jour
Cas part iculier du cancer de la vessie
Vessie 6 études de cohorte
37 cas-témoins
Augmentation de risque
Pas de changement
Lien avec eau du robinet
>5 tasses/jour
<5 tasses/jour
1 / 6 100%
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