Pour mieux comprendre… Guide pratique Trois phases se succèdent dans la transformation des déchets fermentescibles en compost. 1. J’adopte un composteur ! D’abord, ce sont les bactéries qui entrent en jeu dans les 3 à 5 premières semaines. Elles dégradent les sucres et l’amidon. Dans les deux premières semaines, votre tas de compost peut monter en température jusqu’à 50°C. Ce sont la digestion et la respiration des bactéries qui dégagent cette énergie. Vous pouvez faire le test chez vous, si vous laissez un tas de tonte dans un coin de votre jardin et que vous mettez votre main à l’intérieur 24h plus tard, vous constaterez vous-même que ça 2. chauffe ! Après cette phase, votre compost commence déjà à changer de couleur. Epluchures de légumes, marc de café, coquilles d’œufs ou fleurs fanées... les déchets Ensuite, ce sont des champignons qui attaquent la lignine (les parties les plus dures) des déchets de votre biodégradables représentent environ 30 % du contenu de nos poubelles. Regroupés, al- composteur pour atteindre la cellulose dont ils se nourrissent. Ils participent ainsi à la décomposition de votre tas de compost. Cette phase peut durer jusqu’à 10 semaines. Il est conseillé de remuer votre tas de compost 3. au cours de cette période. du compost de qualité. Enfin, le ver de terre Eisenia fait son apparition dans votre tas. Vous pouvez le reconnaître facilement : il est Pourquoi ? rouge, il est plat et il est entouré d’un anneau sur un côté. Il stabilise votre compost. Quand le ver lombric arrive à son tour, celui qui est très long, plutôt rose et tubulaire, c’est que votre compost est prêt à être Le compostage permet à chacun, jardinier expérimenté ou en herbe, d’utiliser son propre amendement pour utilisé ! améliorer la structure de son sol et fournir aux plantes la matière organique nécessaire à leur développement. Par cette pratique individuelle, vous participez ainsi à la valorisation de vos déchets. A chaque problème ses solutions... Si des odeurs se dégagent . Celles-ci doivent être inexistantes. Toutefois il peut arriver que votre compost en dégage s’il y a une putréfaction anormale des matières. Odeur d’ammoniaque : Les matières herbacées (comme le gazon) sont trop importantes. Il faut ajouter des éléments broyés et brasser pour aérer. ternés et aérés, ces déchets vont alors se décomposer pour produire en quelques mois Odeur d’œuf pourri : Il y a trop d’humidité ou pas assez d’air. Dans les deux cas, la solution préventive consiste à retourner au maximum voir entièrement le compost et varier les apports. Comment ? Les matières en compostage sont transformées, en présence d’oxygène et d’eau, par des micro-organismes (bactéries, champignons, actinomycètes) et des organismes de plus grande taille (lombrics, acariens, cloportes, myriapodes, coléoptères et autres insectes). Les déchets perdent leur as- Si des moucherons sont présents : Malgré le désagrément, c’est le signe d’une bonne activité pect d’origine et deviennent compost. Ce produit va contri- biologique. buer, dans le sol, à renforcer le stock d’humus. Au bout du processus de compostage, on obtient ce que l’on Si le compost est sec : alors le compost manque d’eau. La présence de filaments blanchâtres appelle un compost mûr qui a une agréable odeur de terre de est aussi un signe du manque d’eau du compost. Le manque d’humidité risque d’entraîner la mort forêt, une couleur foncée et une structure grumeleuse. des micro-organismes et donc l’arrêt du processus de décomposition. Arrosez-le ou si le temps s’y prête, laissez le couvercle de votre composteur ouvert : votre compost aime la pluie mais en petite quantité ! Si le compost est trop humide : en prenant une poignée de compost dans la main et en la serrant : si des gouttes perlent, l’humidité est trop importante. Il faut protéger votre compost de la pluie et l’aérer le plus souvent possible (l’étaler au soleil, incorporez des matières « brunes »). Pour aller plus loin... Il existe sur internet de nombreux guides du compostage qui peuvent vous aider à aller plus loin dans votre pratique. Le site de l’ADEME www.ademe.fr par exemple. Vous trouverez également des vidéos sur des sites comme Dailymotion ou Youtube qui vous propose de nombreux trucs et astuces. Certaines vidéos sont d’ailleurs « officielles » puisque l’ADEME notamment en propose. Hôtel de Ville - Avenue de la République — BP 12 33127 Martignas sur Jalle 05 57 97 00 50 www.martignas.org Les jardiniers amateurs sont eux-aussi souvent de grands experts. Il existe nombre de forums et de sites de partages d’expériences qui pourront vous aider, car le compostage, ça se partage! Le code du compost ! Pour faire un bon compost, il faut savoir suivre la bonne recette, y mettre les bons ingrédients dans les bonnes proportions et bien surveiller son évolution. Il faut ainsi veiller à l’aération et à l’humidité du tas de compost (c’est une fermentation aérobie). Au cours des deux premiers mois, il faut être très attentif à l’humidité de son tas de compost. On en prend une poignée, on la presse dans sa main. Si aucun liquide ne s’écoule et que le compost est sec, on rajoute du « vert » ou on arrose son tas. Au cours du troisième mois, il faut aérer son compost. On vide le composteur, on mélange, on vérifie l’humidité et on remet dans le composteur. Pour les ingrédients, on parle de deux types de matériaux, les « bruns », plutôt secs et riches en carbone, et les « verts », plutôt humides et riches en azote. Pour un bon compost, il faut 2 fois plus de « bruns » que de « verts ». Certains ingrédients sont à éviter, et d’autres sont à surveiller. Feu vert ! Feu orange ! Je mets dans mon composteur ! Je mets dans mon composteur avec précaution ! Les tontes de gazon: elles sont en général nombreuses et si on ne les mélange pas avec du brun, elles étouffent le compost et favorise les bactéries anaérobies, sources de mauvaises odeurs. Les « bruns » 2/3 Les coquilles (d’œufs, de fruits de mer): il faut les broyer • Feuilles d’arbres séchées Le pain: il contient de la pénicilline, il faut bien l’émietter pour ne pas tuer les bactéries qui travaillent dans le compost. • Paille/foin • Sciure de bois • Brindilles • Marc de café/thé • Papier • Serviette de papier Feu rouge ! • Céréales • Écale de noix/noyaux Je NE mets PAS dans mon composteur ! • Tissus naturel • Cheveux/ongles/plumes • Plantes mortes et fleurs séchées Mauvaise herbe montée en graine Cendre de bois Chaux Briquettes de B.B.Q • Restes de légumes Viande et poisson/Os • Feuilles fraîches Huiles et gras • Mauvaises herbes fraîches Produits laitiers • Fumier mature Excréments d’animaux • Coquille d’œufs (bien écrasées) Poussière d’aspirateur • Algues Les « verts » • Terre 1/3 • Restes de fruits Matériaux contaminés avec des pesticides ou des produits dangereux (bois traité) Plante ou feuillage malade Grande quantité de matériaux détrempés Feuilles de rhubarbe et agrumes, qui créent des huiles essentielles antibactériennes en se décomposant