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En Tunisie, l'ami indéfectible américain, pragmatique, s'accommode pour l'instant de la situation actuelle d'autant plus qu'il ne voit
pas de solution de rechange, croyant volontiers que le parti de M. Ghannouchi est incontournable.
Il faut dire que ce dernier a profité de ses années de pouvoirs au lendemain de la révolution pour mettre sur pied une machinerie
diabolique de nature à protéger ses intérêts, quitte à mettre à genoux le pays et son peuple. Or, ne l'oublions jamais, c'est parce que le
peuple est à genoux que ses supposés maîtres peuvent se croire le dominer.
Sinon, ils ne sont que des tigres en papier, un colosse aux pieds d'argile. Et c'est assurément le cas du parti islamiste pour qui sait
aller au creux des apparences.
Car l'islam populaire est soufi dans son essence; et il suffira de savoir en parler pour faire voler en éclats le faux magistère islamique
du parti islamiste qui ne puise que dans la tradition cléricale judéo-chrétienne.
Certes, les Américains, s'agissant de leur ambassade, ont su bien monnayer ce qu'ils veulent considérer, par réalisme, comme un
simple couac, ayant réussi à obtenir un dédommagement conséquent. Mais, après Orlando, ils se doivent d'une attitude moins
cynique.
Comme ils ne doivent pas se leurrer sur la nature intrinsèque du parti islamiste qui ne fait rien de bon sauf contraint et obligé, ils ont
l'obligation pour honorer leurs innocentes victimes d'user de contrainte, surtout éthique, pour amener le parti islamiste à matérialiser
les quelques potentialités d'évolution en lui. De simples volitions pour tromper, en en se faisant violence pour venir à bout de ses
réticences psychosociologiques et géopolitiques, elles doivent devenir une volonté politique affichée afin de jouer le franc jeu de la
démocratie.
En l'état actuel, pour prendre un exemple parmi ceux qui ont une symbolique fatale pour le dogmatisme islamiste, cela commande
qu'Ennahdha agisse pour l'abolition des lois scélérates de la dictature régissant la vie privée, à commencer par l'inégalité
successorale, la pénalisation du cannabis et l'homophobie. Une Sainte Trinité religieuse pour relever d'une Sainte Trinité
démocratique. (5)
On l'a dit, il s'agit même d'un impératif catégorique éthique pour les États-Unis, Orlando oblige.
Poker du gouvernement d'union nationale
Quadruple, le poker menteur en Tunisie l'est aussi, étant présent dans ce qui fait l'actualité du jour; cette fois-ci, il est joué par les
élites au peuple au sujet du gouvernement d'union nationale.
Il s'agit du jeu consistant à faire croire que l'on peut sortir le pays de sa crise sans des mesures radicales, non seulement sur le plan
national, mais d'abord et surtout sur le plan international.
En effet, aucun observateur sérieux et honnête ne doute que la situation du pays est tellement imbriquée dans les rapports
internationaux, qui sont d'intérêt vital pour les puissances étrangères, que rien de bon ne se fera dans le pays si l'on ne s'attaque pas
aux racines internationales.
Par exemple, il ne servira à rien de faire croire à la solution de la crise économique sans libérer d'abord le pays du joug du service de
la dette. Il ne servira à rien de tenter de lutter efficacement contre la contrebande et le terrorisme ? qui ont partie étroitement liée ?
sans articulation au préalable du pays à un système de droit démocratique, ayant fait ses preuves. Cela suppose l'adhésion à l'Union
européenne de laquelle la Tunisie relève déjà, mais informellement. Aussi a-t-elle tous les inconvénients de la dépendance sans les
avantages de l'adhésion.
Enfin, il ne sert à rien de vouloir protéger nos jeunes citoyens du terrorisme sans leur offrir la seule alternative crédible pour les en
détourner, et qui est la libre circulation. Car notre jeunesse aujourd'hui, eu égard aux lois liberticides en vigueur dans le pays, n'ont
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