Sur ce chapitre, c'est bien évidemment le parti islamiste qui est le gagnant du gros lot ainsi que ses sponsors et
alliés intéressés, d'Occident certes, mais aussi d'Orient. Les États-Unis restent les premiers parmi eux, et leurs
obligés forcément.
C'est un jeu dangereux, qui fera perdra toute la mise aux Américains. On voit bien les prémices de ce qui se
passera en Tunisie en Irak, en Syrie et en Libye. Or, on peut avoir bien mieux pour moins risqué et plus
éthique !
L'islam soufique comme alternative
Les Américains ne sont pas dupes et ils le savent bien, ayant même vérifié le jeu malsain des islamistes avec
l'attaque de leur ambassade à Tunis, en septembre 2012. Pour l'instant, ils s'en accommodent tant que le ratio
intérêts/inconvénients peut leur paraître laisser les choses en l'état.
C'est un tel esprit qui préside déjà à leur stratégie gagnante avec le Satan wahhabite. L'Américain, fort de sa
confiance en sa force, croit pouvoir savoir frayer avec le diable pour en profiter, quitte à lui en laisser des
miettes qui se transforment en richesses de Coré pour ses affidés, ayant des pays et des peuples à exploiter à
fond pour compenser leurs pertes.
Or, nos amis Américains se leurrent cruellement quant à la pérennité de pareil profit qui sera assurément de
courte durée et aura des retombées négatives sur leurs intérêts dans la région. Ils le savent, d'ailleurs, et leurs
think-tanks y travaillent. Mais trop lentement à mon avis, car la solution ne fait plus de doute; c'est l'islam
soufique qui sauvera leurs intérêts en Tunisie et dans le monde!(4)
En Tunisie, l'ami indéfectible américain, pragmatique, s'accommode pour l'instant de la situation actuelle
d'autant plus qu'il ne voit pas de solution de rechange, croyant volontiers que le parti de M. Ghannouchi est
incontournable.
Il faut dire que ce dernier a profité de ses années de pouvoirs au lendemain de la révolution pour mettre sur
pied une machinerie diabolique de nature à protéger ses intérêts, quitte à mettre à genoux le pays et son peuple.
Or, ne l'oublions jamais, c'est parce que le peuple est à genoux que ses supposés maîtres peuvent se croire le
dominer.
Sinon, ils ne sont que des tigres en papier, un colosse aux pieds d'argile. Et c'est assurément le cas du parti
islamiste pour qui sait aller au creux des apparences.
Car l'islam populaire est soufi dans son essence; et il suffira de savoir en parler pour faire voler en éclats le
faux magistère islamique du parti islamiste qui ne puise que dans la tradition cléricale judéo-chrétienne.
Certes, les Américains, s'agissant de leur ambassade, ont su bien monnayer ce qu'ils veulent considérer, par
réalisme, comme un simple couac, ayant réussi à obtenir un dédommagement conséquent. Mais, après
Orlando, ils se doivent d'une attitude moins cynique.
Comme ils ne doivent pas se leurrer sur la nature intrinsèque du parti islamiste qui ne fait rien de bon sauf
contraint et obligé, ils ont l'obligation pour honorer leurs innocentes victimes d'user de contrainte, surtout
éthique, pour amener le parti islamiste à matérialiser les quelques potentialités d'évolution en lui. De simples
volitions pour tromper, en en se faisant violence pour venir à bout de ses réticences psychosociologiques et
géopolitiques, elles doivent devenir une volonté politique affichée afin de jouer le franc jeu de la démocratie.
En l'état actuel, pour prendre un exemple parmi ceux qui ont une symbolique fatale pour le dogmatisme
islamiste, cela commande qu'Ennahdha agisse pour l'abolition des lois scélérates de la dictature régissant la vie