Dès l'enfance, l'oreille modèle sa sensibilité sur les sons qu'elle entend et l'on peut
bientôt déceler, par l'étude audiométrique, que la courbe de sensibilité auditive
s'apparente étroitement à la courbe d'émission phonatoire du groupe ethnique.
Autrement dit, pour percevoir correctement ces amas de fréquences, sans risque d'y
introduire des distorsions par Je capteur auditif qui fonctionne dès lors comme un
filtre, il nous faut accommoder, ou mieux nous conditionner à percevoir de telle façon
que notre sélectivité optimale atteigne celle des fréquences souhaitées lors de notre
émission. Ainsi par le jeu de l'auto-contrôle "audition-phonation", l'oreille ethnique du
sujet lui impose sa phonation ethnique. A une façon de parler correspond, rappelons
le, une façon d'entendre.
Tomatis a démontré et vérifié par la suite qu'en agissant sur la façon d'entendre on
pouvait modifier la façon de parler.
Avant d'exposer ce processus de modification, nous allons essayer de préciser
quelle est cette "façon d'entendre".
Celle-ci est caractérisée sur le plan scientifique par la courbe de
sensibilité de l'oreille à l'égard des différentes fréquences que celle-ci peut entendre.
Cette courbe est appelée par nous "ethnogramme". Nous reproduisons ci-dessous, à
titre d'exemple, les ethnogrammes caractéristiques de quelques groupes ethniques.
La figure 2 représente la courbe d'audition spécifique du français; elle est
superposable, dans son ensemble, au phonogramme de cette langue, au
linguogramme en quelque sorte. Elle s'obtient en intégrant le plus grand nombre
possible de courbes de réponses auditives dans une ethnie donnée.
LANGUE FRANÇAISE