Sergueï Prokofiev
1891 - 1953 Compositeur russe
Le conte musical
Le conte existe depuis de nombreux
siècles. Au départ, il s’agit d’un
histoire extraordinaire et populaire
transmise de «!bouche à oreille!»;
puis peu à peu des écrivains se sont
intéressés à les écrire, bien souvent
en les transformant, les compositeurs
aussi. D’une manière générale, le
conte obéit à un schéma type
comme celui-ci:
Le conte peut commencer par une
formule introductive, propre à
chaque conteur (exemple!: Il était
une fois…).
Situation de départ!: Personnage
(héros), son environnement.
L'élément déclencheur!: Il arrive
quelque chose qui va provoquer un
blocage, une situation particulière.
Les épreuves que le héros doit
traverser!: Le héros va devoir
affronter des situations difficiles,
dangereuses et plus ou moins
fantastiques.
La solution!: Le héros est vainqueur
des épreuves qu'il traverse
successivement.
La situation finale!: Les prouesses du
héros, son courage, son abnégation
etc .. sont venus à bout du blocage
de la situation initiale, tout rentre
dans l’ordre.
"Tout est bien qui finit bien". Le
conte merveilleux finit bien car, en
réalité, après un parcours à travers le
chaos, il faut que l'ordre cosmique
soit restauré.
Sergueï Prokofiev était fils unique, né d’une mère pianiste et d’un
père ingénieur agronome assez aisé. À l’âgée de 5 ans, il montra
clairement des aptitudes musicales hors du commun. Il se révéla
aussi très doué pour les échecs, qu’il pratiqua tout au long de sa
vie, à très haut niveau. Il commença des études de composition
en 1902, alors qu’il avait déjà écrit ses premières œuvres. Il obtint
une place au conservatoire de Saint Pétersbourg en 1904, où il
était bien plus jeune que ses camarades.
Son attitude vis à vis des études fut jugée arrogante. Il regretta
bien plus tard ses années d’apprentissage et d’ennui au
conservatoire qui gâchèrent l’opportunité d’apprendre beaucoup
plus de choses de Rimsky-Korsakov, alors le plus renommé
professeur de composition et d’orchestration.
Pendant ses années d’études, il interpréta ses propres œuvres au
piano et se fit une réputation d’enfant terrible, ses compositions
étant considérées comme non conventionnelles. Il obtint son
diplôme de composition en 1909 et continua à étudier le piano et
la direction d’orchestre. Lorsque son père mourut en 1910, il
perdit tout aide financière mais il était devenu entre-temps un
compositeur reconnu et de plus en plus apprécié malgré son style
peu conventionnel. Ses deux premiers concertos pour piano
soulevèrent, par exemple, un tollé d’indignation chez les critiques.
Diplômé du conservatoire en 1914, Prokofiev obtint également le
prix Rubinstein de pianiste-compositeur, la distinction la plus
élevée pour un étudiant. Peu après ses diplômes, sa mère l’amena
à Londres où il rencontra Sergueï Balakirev, Igor Stravinsky ainsi
que l’impresario de Serge Diaghilev, des Ballets russes, qui lui
commanda un ballet, Le Bouffon (1915). Igor Stravinsky, plus que
tout autre compositeur contemporain, eut un immense impact sur
les œuvres de Prokofiev. Afin d’échapper à la mobilisation
militaire, il retourna au conservatoire étudier l’orgue. Il compose
quelques œuvres mais ne parvenant pas en Russie l’espace
nécessaire pour sa musique exploratrice, il partit aux Etats-Unis en
1918.
Aux Etats-Unis, son jeu électrisant au piano passionna le public
qui lui réserva dans un premier temps un accueil très chaleureux.
En 1922, il décida de partir pour Paris, ne trouvant pas, suite à
quelques malheureux événements lors de créations, la réussite
attendue.
Le style musical novateur de Prokofiev semblait être fait pour la
scène parisienne. L’artiste renoua ses liens avec Stravinsky et les
Ballets russes de Diaghilev, et passa beaucoup de temps à
composer. À cette époque, il fut invité à revenir dans son pays
mais Prokofiev préféra se concentrer à sa carrière européenne.
Dès le début des années 30, il réserva quelques unes de ses
premières à la Russie, «!Le lieutenant Kijé!» (1933), «!Roméo et
Juliette!» (1936), ballet pour le Théâtre du Bolchoï à Moscou, en