Les antibiotiques représentent la plus grande réussite thérapeutique de l’histoire et permettent
encore aujourd’hui de sauver des millions de vies, mais la plupart des antibiotiques fabriqués par
l’industrie pharmaceutique au cours des 40 dernières années, à l’exception des oxazolidinones,
sont issus de modications mineures à des composés contre lesquels les bactéries ont déjà
développé une résistance. Par conséquent, les bactéries se sont rapidement adaptées pour
déjouer ces nouveaux médicaments.
On estime actuellement qu’un patient sur neuf
admis à l’hôpital chaque année, soit 250 000
Canadiens, contracte une infection nosocomiale, et
8 000 en meurent. C’est plus que le nombre de décès
causés par des accidents de la route, le sida et le
cancer du sein réunis. Bon nombre de ces infections
sont causées par des bactéries antibiorésistantes,
et, qui plus est, des infections surviennent dans
d’autres milieux de soins, comme les établissements
résidentiels et les centres de soins de longue durée,
et de plus en plus, dans la collectivité en général.
InItIatIve sur les nouvelles solutIons de rechange aux antIbIotIques
La résistance aux antibiotiques est une priorité de
recherche pour l’Institut des maladies infectieuses et
immunitaires (IMII) des IRSC depuis sa fondation, et
une panoplie d’initiatives de recherche stratégique
ont été lancées pour aborder ce problème de santé
mondiale, comme l’Initiative sur la salubrité des
aliments et de l’eau, ainsi que la récente initiative
Nouvelles solutions de rechange aux antibiotiques.
La possibilité de nancement du même nom a été
conçue pour accroître le nancement oert dans le
cadre des concours ouverts des IRSC, en encourageant
les demandes portant sur des approches novatrices
de la résistance aux antibiotiques, notamment la
recherche sur la thérapie par bactériophages ou les
probiotiques, où le Canada possédait des capacités de
recherche limitées, si ce n’est aucune. Cette possibilité
de nancement, lancée en collaboration avec 26
partenaires privés et publics, a permis de nancer
sept subventions de démarrage, deux bourses de recherche, une bourse de démonstration des
principes, deux subventions pour projets de recherche concertée sur la santé et huit subventions
d’équipe émergente, pour un investissement total de plus de 13 millions de dollars. Plusieurs
des projets nancés portaient sur le domaine jusque-là sous-représenté des bactériophages.