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La résistance aux antibiotiques
Contexte
Avant la découverte de la pénicilline en 1941, il n’existait aucun
traitement pour la pneumonie et la gonorrhée. Les décès
causés par une infection à la suite d’un accouchement ou d’un
traumatisme étaient courants. Dans les pays industrialisés,
par contre, la plupart des gens ont aujourd’hui un tout autre
rapport avec les infections : celles-ci peuvent être guéries
facilement à l’aide d’un bref traitement aux antibiotiques.
Malheureusement, la manière dont nous utilisons ces composés
puissants menace les progrès accomplis. En eet, les bactéries
s’adaptent et réagissent extrêmement bien au changement et
peuvent se transformer (muter) rapidement pour surmonter
les menaces extérieures à leur survie. Lutilisation généralisée
des antibiotiques en médecine et en agriculture a entraîné
l’apparition de bactéries antibiorésistantes. Puisque la résistance
peut se transmettre rapidement d’une bactérie à l’autre, il existe
maintenant des « superbactéries » qui résistent à de nombreux
antibiotiques connus, voire à tous. Létendue et l’échelle de cette
résistance, dans la plupart des classes d’agents antimicrobiens,
sont alarmantes. La situation est particulièrement grave dans les installations de soins de san, où les
infections antibiorésistantes peuvent entraîner :
l’augmentation des temps d’attente en raison du prolongement des séjours à l’hôpital, ainsi
que la fermeture d’établissements et de services d’hôpitaux pour isoler des patients infectés;
l’augmentation des coûts pour le système de san, en raison du prolongement des séjours
à l’hôpital, de la multiplication des tests diagnostiques et de l’augmentation des coûts de
traitement;
l’augmentation de la morbidité (maladies) et de la mortalité (décès) chez les Canadiens
infectés par des organismes antibiorésistants, surtout parmi les populations à risque comme
Staphylococcus aureus résistant à la
méthicilline (SARM))
Clostridium dicile
Les antibiotiques représentent la plus grande réussite thérapeutique de l’histoire et permettent
encore aujourd’hui de sauver des millions de vies, mais la plupart des antibiotiques fabriqués par
l’industrie pharmaceutique au cours des 40 dernières années, à l’exception des oxazolidinones,
sont issus de modications mineures à des composés contre lesquels les bactéries ont déjà
développé une résistance. Par conséquent, les bactéries se sont rapidement adaptées pour
déjouer ces nouveaux médicaments.
On estime actuellement quun patient sur neuf
admis à l’hôpital chaque année, soit 250 000
Canadiens, contracte une infection nosocomiale, et
8 000 en meurent. Cest plus que le nombre de décès
causés par des accidents de la route, le sida et le
cancer du sein réunis. Bon nombre de ces infections
sont causées par des bactéries antibiorésistantes,
et, qui plus est, des infections surviennent dans
d’autres milieux de soins, comme les établissements
sidentiels et les centres de soins de longue durée,
et de plus en plus, dans la collectivité en général.
InItIatIve sur les nouvelles solutIons de rechange aux antIbIotIques
La résistance aux antibiotiques est une priorité de
recherche pour l’Institut des maladies infectieuses et
immunitaires (IMII) des IRSC depuis sa fondation, et
une panoplie d’initiatives de recherche stratégique
ont été lancées pour aborder ce problème de santé
mondiale, comme l’Initiative sur la salubrité des
aliments et de l’eau, ainsi que la récente initiative
Nouvelles solutions de rechange aux antibiotiques.
La possibilité de nancement du même nom a été
conçue pour accroître le nancement oert dans le
cadre des concours ouverts des IRSC, en encourageant
les demandes portant sur des approches novatrices
de la résistance aux antibiotiques, notamment la
recherche sur la thérapie par bactériophages ou les
probiotiques, où le Canada possédait des capacités de
recherche limitées, si ce n’est aucune. Cette possibilité
de nancement, lancée en collaboration avec 26
partenaires privés et publics, a permis de nancer
sept subventions de démarrage, deux bourses de recherche, une bourse de démonstration des
principes, deux subventions pour projets de recherche concertée sur la santé et huit subventions
d’équipe émergente, pour un investissement total de plus de 13 millions de dollars. Plusieurs
des projets nancés portaient sur le domaine jusque-là sous-représenté des bactériophages.
des maladies infectieuses à l’ère
LES ANTIBIOTIQUES ONT-ILS ATTEINT LEUR LIMITE?
LES ANTIBIOTIQUES ONT-ILS ATTEINT LEUR LIMITE?
Rapport de l’atelier
POST-ANTIBIOTIQUE
LE TRAITEMENT
Partenariat Canada—royaume-uni
À la suite de l’initiative Nouvelles solutions de rechange aux antibiotiques, un partenariat a été
créé avec le Royaume-Uni. En juillet 2007, le Haut-commissariat du Canada à Londres a tenu
une série de rencontres réunissant l’IMII, le Wellcome Trust et le Medical Research Council
(MRC) du Royaume-Uni, dans le but d’explorer les possibilités de partenariats internationaux.
Il en est résulté un atelier conjoint Canada—Royaume-Uni, organisé par le MRC, l’IMII et
le Haut-commissariat du Canada, qui a eu lieu à Londres, les 6 et 7 février 2008. Plus de 40
participants ont été invités, dont à peu près la moit
provenait du Royaume-Uni, et l’autre, du Canada.
Lobjectif de cet atelier était de réunir des chercheurs
ayant des perspectives diérentes sur le problème
de la résistance aux antibiotiques, an de se pencher
sur des sujets comme la modulation immunitaire, les
déterminants moléculaires de la résistance, les aspects
cliniques et les approches axées sur la biologie des
systèmes. On souhaitait également déterminer s’il
serait protable de faciliter la création et le soutien
de partenariats entre chercheurs canadiens et
chercheurs britanniques dont l’expertise respective est
complémentaire, et si ces collaborations permettraient
d’améliorer les mécanismes de résolution du problème
de la résistance aux antibiotiques. Le rapport complet
de l’atelier est disponible à l’adresse www.irsc-cihr.
gc.ca/f/36612.html
Subvention CatalySeur Canada—royaume-uni
Lenthousiasme suscité chez les participants de l’atelier s’est traduit par le lancement conjoint
d’une possibilité de nancement. En eet, en décembre 2008, l’IMII et le MRC ont lancé une
subvention Catalyseur d’une durée d’un an. Ce faisant, les partenaires souhaitaient favoriser la
collaboration entre le Royaume-Uni et le Canada dans le domaine de la recherche fondamentale
et translationnelle sur la résistance aux antibiotiques, ainsi qu’orir les fonds nécessaires à
l’élaboration d’une stratégie en vue d’éventuelles possibilités de nancement de consortiums
plus étendus. Les deux projets suivants ont été nancés dans le cadre de ce concours.
Subventions de développement accordées dans le cadre du Programme conjoint de
recherche en santé Canada—R.-U. sur l’antibiorésistance
Chercheur principal pour
le Canada
Chercheur principal pour
le Royaume-Uni Titre du projet
CLARKE, Anthony
Université de Guelph
DOWSON, Christopher
University of Warwick, UK
Bilateral bacterial cell wall
biosynthesis network.
WRIGHT, Gerard
Université McMaster
PIDDOCK, Laura
University of Birmingham, UK
Antibiotic Resistance Research
Pipeline
Atelier Canada-Royaume-
Uni :
« Vaincre les microbes »
Possibili de financement de consortiums canada—royaume-uni
Pour faire suite aux résultats favorables du Programme de subventions Catalyseur, l’IMII et le
MRC ont lan, en septembre 2010, l’appel de demandes Subvention d’équipe : Partenariat
Canada—Royaume-Uni sur l’antibiorésistance. Cette initiative permettra de combiner les atouts
en recherche des deux pays pour orir un véritable eort de collaboration apportant une valeur
ajoutée qui fera avancer notre approche de la résistance aux antibiotiques dans le continuum
translationnel, de la recherche biomédicale à la pratique clinique. Ce partenariat a donné lieu au
nancement de deux consortiums/équipes d’envergure au moyen d’un investissement combiné
de 4 M$ et de 2 M£ sur quatre ans.
Canada-UK Team in Novel Antibiotic
Targets in Cell Wall Biogenesis
A.J. Clarke
Université de
Guelph
C. Dowson
University of
Warwick
N. Strynadka
Université de la
Colombie-Britannique
D.I. Roper
University of
Warwick
E. Brown
Universi
McMaster
A.J. Lloyd
University of
Warwick
L. Burrows
Universi
McMaster
T.D.H. Bugg
University
Warwick
R.C. Levesque
Université Laval
S.J. Foster
University of
Sheeld
G.S. Besra
University of
Birmingham
W. Vollmer
University of
Newcastle
Canada-UK Team in Bacterial
Resistance to Beta-Lactam Antibiotics
G. Dmitrienko
Université de
Waterloo
T. Walsh
Cardi University
W. Lubell
Université de
Montréal
J. Spencer
Bristol
J. Pitout
Université de
Calgary
C. Schoeld
Oxford
N. Strynadka
Université de la
Colombie-Britannique
C. Fishwick
Leeds
D. Pillai
Université de
Toronto
D. Low
Hôpital Mount
Sinai
S. Siemann
Universi
Laurentienne
J. Lui
Université de
Waterloo
Chercheur principal pour le Canada Chercheur principal pour le Royaume-Uni
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Canada-UK Team in BaCTerial resisTanCe To BeTa-laCTam anTiBioTiCs
Le Dr Gary Dmitrienko de l’Université de Waterloo travaille avec le professeur Tim
Walsh de l’Université de Cardi (R.-U.) à étudier les infections bactériennes à gram
négatif qui sont diciles à traiter, comme l’infection à E. coli NDM-1, qui causent
certaines infections nosocomiales. Léquipe étudie les bactéries à gram négatif
résistantes aux carbapénèmes, la classe dantibiotiques la plus puissante de la
famille des bêtalactamines, dans l’espoir de trouver un nouveau traitement pour ces
infections. Léquipe concevra, fabriquera et mettra à l’essai des molécules capables
de bloquer les mécanismes de résistance aux carbapénèmes comme ceux de NDM-
1, permettant ainsi aux carbapénèmes de tuer les bactéries à gram négatif qui lui
sont résistantes. Elle surveillera également la prolifération des bactéries résistantes
aux carbapénèmes, surtout dans les hôpitaux, an d’aider à identier les sous-types
les plus importants à cibler. .
Canada-UK Team in novel anTiBioTiC TargeTs in Cell Wall Biogenesis
Par ailleurs, le Dr Anthony Clarke de l’Université de Guelph étudie, avec le
professeur Chris Dowson de l’Université de Warwick (R.-U.), les parois cellulaires
bactériennes à la recherche de nouvelles cibles antimicrobiennes contre lesquelles
de nouveaux médicaments pourraient être mis au point. Léquipe se concentre sur
le peptidoglycane, important polymère qui maintient l’union de la paroi cellulaire
bactérienne, an de mettre au point de nouvelles cibles et de petites sondes
moléculaires qui puissent inhiber la production de peptidoglycane et aider à tuer
les bactéries. Léquipe propose de renforcer la capacité de recherche dans les
deux pays en faisant appel à l’expertise technique du personnel à l’installation de
synthèse de PG, située à l’Université de Warwick, ainsi qu’à l’installation de criblage
à haut débit située à l’Université McMaster.
Pour plus de détails sur l’initiative, veuillez visiter:
www.cihr-irsc.gc.ca/f/13533.html
ou communiquer avec :
Dr. Judith Bray
judith.bray@cihr-irsc.gc.ca
613-954-7223
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