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A. Menage – SBBB – Molécule CD90 et glioblastomes
Introduction
Les tumeurs cérébrales sont dites primaires si elles apparaissent au sein du cerveau. Ce
sont des tumeurs soit bégnines, soit malignes ; c’est dans ce deuxième cas que l’on trouve les
gliomes. Ce nom est dû au fait que la tumeur prend origine dans les cellules gliales, qui forment
le tissu nerveux de soutien. Ces gliomes représentent 50 à 60 % des tumeurs cérébrales
primaires, soit 2000 à 3000 nouveaux cas par an, en France. Enfin, 75 % des tumeurs gliales
sont de haut grade (Haberer et al., 2010 - b).
Parmi ces dernières se trouvent les glioblastomes qui sont les tumeurs cérébrales
malignes à plus mauvais pronostic. Ils peuvent prendre origine au sein des astrocytes, cellules
gliales participant à la barrière hémato-encéphalique, ce qui leur vaut aussi le nom
d’astrocytomes de grade IV. L’âge médian auquel ces tumeurs sont diagnostiquées est de 55
à 60 ans et les seuls facteurs de risque reconnus sont les radiations ionisantes, mais cela
concerne de rares cas (Fisher et al., 2007). Les traitements proposés à ce jour suivent le
principe de la trithérapie comprenant la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie ; mais
leur efficacité est modeste, en effet ce sont des traitements palliatifs et non curatifs. De plus,
la forte capacité d’infiltration de ces tumeurs et le fait que les traitements soient peu
spécifiques expliquent le faible temps de survie des patients après diagnostic.
Différentes hypothèses sont proposées quant à l’origine de ces tumeurs qui sont
hétérogènes tant au niveau génétique qu’au niveau de leur phénotype. Ainsi, les cellules
souches des glioblastomes (CSGs), pourraient jouer un rôle déterminant dans l’élaboration de
la tumeur et sa récidive. En effet, ce sont les plus résistantes aux traitements par
chimiothérapie et radiothérapie (Bao et al., 2006). Les thérapies ciblantes, couplées à la
trithérapie, ont pour but d’augmenter la spécificité des traitements pour les rendre plus
efficaces tout en diminuant leur toxicité envers les cellules saines. Il devient alors nécessaire
de rechercher de nouvelles cibles thérapeutiques via des marqueurs spécifiques des cellules
cancéreuses, et même des cellules souches cancéreuses (Reardon et Wen, 2006).
Différents marqueurs ont pu être mis en évidence concernant les glioblastomes,
notamment la molécule CD90 qui fait l’objet d’études afin de déterminer si elle pourrait être
utilisée comme cible dans le traitement de ces tumeurs cérébrales de haut grade. Cette