Mars 2015
Synthèse bibiographique
En biologie et biotechnologie
Universite de Rennes 1
UFR SVE
Master Biologie et Gestion
La molécule CD90, cible potentielle
dans le traitement des glioblastomes
Auteur : Aude Menage
Tutrice : Véronique Quillien
Département de biologie clinique,
Centre Eugène Marquis et UMR 60-61
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A. Menage SBBB Molécule CD90 et glioblastomes
Remerciements
Mes remerciements vont naturellement vers Véronique Quillien, chercheuse au
centre Eugène Marquis, pour m’avoir permis de réaliser cette synthèse bibliographique
et pour ses précieux conseils.
Note des responsables du diplôme : «Le tuteur chercheur a pour rôle de conseiller l'étudiant, l'orienter
dans ses recherches bibliographiques, l'aider à comprendre les articles, en faire une synthèse de
manière logique et rigoureuse. Il ne peut vérifier toutes les citations et interprétations de l'étudiant. Il
ne peut donc s'engager vis à vis d'éventuelles erreurs ».
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A. Menage SBBB Molécule CD90 et glioblastomes
La molécule CD90, cible potentielle dans le traitement des glioblastomes
Aude Menage1, Véronique Quillien2
1Master 2 Biologie et Gestion, Université de Rennes 1, Rennes, France
2Département de Biologie Clinique, Centre Eugène Marquis et UMR 6061, Rennes, France
Résumé
Les agents ciblants sont des molécules spécifiques à un type cellulaire donné pouvant être
utilisées en thérapie ou en diagnostic d’une tumeur. L’antigène CD90 possède de multiples
fonctions dans des types cellulaires variés. C’est notamment un marqueur des cellules souches
des glioblastomes, tumeurs cérébrales malignes de grade IV. Il aurait un rôle prépondérant
dans le maintien de la tumeur dans plusieurs cancers. Son rôle dans les glioblastomes n’est
pas encore bien défini mais il pourrait être impliqué dans la formation de niches vasculaires
cérébrales. Cependant, son manque de spécificité fait qu’il ne peut pas être envisagé comme
cible thérapeutique.
Mots clés : Thy-1 - CD90 - Glioblastomes - marqueur - cible thérapeutique - cancers
Table des matières
Remerciements ....................................................................................................................................... 1
Résumé .................................................................................................................................................... 2
Introduction ............................................................................................................................................. 3
I. Les glioblastomes ............................................................................................................................ 4
a. Pronostic, symptômes et traitements ......................................................................................... 4
b. Les agents ciblants des glioblastomes : nature et rôles .............................................................. 5
II. La molécule CD90 ............................................................................................................................ 6
a. Origine, structure et localisation ................................................................................................. 6
b. Fonctions non immunologiques de CD90.................................................................................... 7
c. Rôle de CD90, marqueur de cellules souches cancéreuses......................................................... 9
III. Rôles du marqueur CD90 dans les glioblastomes ..................................................................... 13
Conclusion et perspectives .................................................................................................................... 14
Bibliographie.......................................................................................................................................... 16
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A. Menage SBBB Molécule CD90 et glioblastomes
Introduction
Les tumeurs cérébrales sont dites primaires si elles apparaissent au sein du cerveau. Ce
sont des tumeurs soit bégnines, soit malignes ; c’est dans ce deuxième cas que l’on trouve les
gliomes. Ce nom est au fait que la tumeur prend origine dans les cellules gliales, qui forment
le tissu nerveux de soutien. Ces gliomes représentent 50 à 60 % des tumeurs cérébrales
primaires, soit 2000 à 3000 nouveaux cas par an, en France. Enfin, 75 % des tumeurs gliales
sont de haut grade (Haberer et al., 2010 - b).
Parmi ces dernières se trouvent les glioblastomes qui sont les tumeurs cérébrales
malignes à plus mauvais pronostic. Ils peuvent prendre origine au sein des astrocytes, cellules
gliales participant à la barrière hémato-encéphalique, ce qui leur vaut aussi le nom
d’astrocytomes de grade IV. L’âge médian auquel ces tumeurs sont diagnostiquées est de 55
à 60 ans et les seuls facteurs de risque reconnus sont les radiations ionisantes, mais cela
concerne de rares cas (Fisher et al., 2007). Les traitements proposés à ce jour suivent le
principe de la trithérapie comprenant la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie ; mais
leur efficacité est modeste, en effet ce sont des traitements palliatifs et non curatifs. De plus,
la forte capacité d’infiltration de ces tumeurs et le fait que les traitements soient peu
spécifiques expliquent le faible temps de survie des patients après diagnostic.
Différentes hypothèses sont proposées quant à l’origine de ces tumeurs qui sont
hétérogènes tant au niveau génétique qu’au niveau de leur phénotype. Ainsi, les cellules
souches des glioblastomes (CSGs), pourraient jouer un rôle déterminant dans l’élaboration de
la tumeur et sa récidive. En effet, ce sont les plus résistantes aux traitements par
chimiothérapie et radiothérapie (Bao et al., 2006). Les thérapies ciblantes, couplées à la
trithérapie, ont pour but d’augmenter la spécificité des traitements pour les rendre plus
efficaces tout en diminuant leur toxicité envers les cellules saines. Il devient alors nécessaire
de rechercher de nouvelles cibles thérapeutiques via des marqueurs spécifiques des cellules
cancéreuses, et même des cellules souches cancéreuses (Reardon et Wen, 2006).
Différents marqueurs ont pu être mis en évidence concernant les glioblastomes,
notamment la molécule CD90 qui fait l’objet d’études afin de déterminer si elle pourrait être
utilisée comme cible dans le traitement de ces tumeurs cérébrales de haut grade. Cette
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A. Menage SBBB Molécule CD90 et glioblastomes
synthèse concerne les fonctions et rôles connus de cette molécule, en lien avec les cancers
puis plus précisément avec les glioblastomes.
I. Les glioblastomes
a. Pronostic, symptômes et traitements
Il existe différentes hypothèses concernant l’origine des glioblastomes et certaines
altérations génétiques ont émises en évidence. La transformation des cellules gliales en
cellules cancéreuses peut notamment être due à une accumulation d’aberrations génétiques
entraînant des modifications dans l’expression de protéines telles que p53 (pour le cycle
cellulaire) ou encore VEGF-R (récepteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire)
(Welzel et al., 2005).
Le pronostic de ces tumeurs de haut grade est très mauvais, la survie moyenne était
estimée de 9 à 15 mois en 2011, pouvant aller de quelques semaines à 4 ans. Les symptômes
varient en fonction de la localisation de la tumeur. Ils peuvent se traduire par un déficit focal,
des céphalées, des crises d’épilepsie (dans un tiers des cas), de l’hypertension intracrânienne
ou encore une modification du comportement ou du caractère.
Les traitements consistent toujours en une chirurgie dans un premier temps. L’ablation
de la tumeur, si elle est visiblement complète, permet d’améliorer le pronostic du patient.
Toutefois, elle ne suffit pas, ces tumeurs étant infiltrantes. S’ensuivent donc, pour les patients
en bon état général, des traitements par radiothérapie et chimiothérapie, au témozolomide
(Haberer et al., 2010-b). Le témozolomide est un agent alkylant faisant partie des
imidotétrazines. Il va avoir, par son action cytotoxique, un appariement aberrant des bases de
l’ADN alors méthylé, entraînant l’apoptose de la cellule (Simon et al., 2005).
La haute toxicité de ces traitements peut entraîner les effets aigus suivants : asthénie,
risque d’hypertension intracrânienne, alopécie, érythème cutané et crises d’épilepsie
(Haberer et al., 2010-a). Concernant la toxicité tardive, les informations sont moins précises
puisque le pronostic de survie des patients est très court et qu’elle dépend de facteurs aussi
variés que le volume de tissus irradiés ou encore l’âge. Elle peut se manifester par des
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