Gouttelette dans un faisceau de lumière
Gouttelette nuageuse dans un faisceau de lumière parallèle à Oz
2005 Encyclopædia Universalis France S.A.
Mais il faut également tenir compte de la diffraction par les bords de chaque gouttelette, dont le contour est
assimilable à celui d'un écran circulaire opaque. La répartition des gouttelettes étant absolument irrégulière lorsqu'on
observe le Soleil (constituant une source à l'infini) à travers un nuage peu épais, elles donnent une série d'anneaux de
diffraction à l'infini. Le rayon angulaire e de ces anneaux est donné par la relation :
où m prend les valeurs m1 = 5,14, m2 = 7,015, etc. Ils apparaissent violets à l'intérieur et rouges à l'extérieur ; leur
rayon angulaire est petit : pour 2R = 10 mm et l = 0,62 mm, celui du premier anneau brillant est alors e = 50 45´.
D'après le théorème de Babinet, le flux F2 diffracté par les bords d'un écran est égal au flux diffracté par le trou
complémentaire. Il est donc égal au flux F1 = Ep R2 réfléchi et réfracté, de sorte que le flux total emprunté à l'onde
incidente et diffusé par une gouttelette est égal à la somme F1 + F2, c'est-à-dire au double du flux intercepté par son
contour, soit F = E 2pR2.
Si on a n gouttelettes, de rayon R, par centimètre cube de nuage, le coefficient d'absorption défini par la relation (7) a
pour expression k = 2npR2. Les gouttelettes étant transparentes, il y a, dans ce cas aussi, absorption apparente. Pour
n = 300 gouttelettes par centimètre cube, et R = 5 mm, on trouve k = 4,7.10 -4 cm -1. L'absorption apparente est ainsi
environ 103 fois plus grande que dans le cas de la diffusion moléculaire. Pour un nuage de 100 mètres d'épaisseur, le
rapport F/F0 correspondant à la relation (7) est de l'ordre de 1/100.
Le coefficient k ainsi défini est indépendant de la longueur d'onde : les radiations rouges et violettes subissent la
même absorption apparente, et la lumière transmise par un nuage éclairé par le Soleil est blanche, ainsi que la lumière
qu'il diffuse. Ce raisonnement n'est pas valable pour les radiations de grandes longueurs d'onde, car la condition R > 5l
n'est plus vérifiée. Pour l = 10 mm, on trouve que le coefficient k est sensiblement réduit à la moitié de la valeur qu'il
aurait dans le domaine visible. L'avantage que présente l'utilisation des sources infrarouges dans les problèmes de
balisage est donc faible, compte tenu des difficultés qui en résultent d'autre part. Pour obtenir une amélioration sensible
de la transparence, il faudrait utiliser des radiations de longueurs d'onde supérieures, mais celles-ci sont absorbées par
la vapeur d'eau, ce qui les rend inutilisables pratiquement.
Il n'en est pas de même dans les atmosphères brumeuses ; les dimensions des particules de brume, de l'ordre de
quelques dixièmes de micromètre, sont nettement inférieures à la longueur d'onde des radiations infrarouges, dont
l'emploi présente alors des avantages incontestables.
Jean BRICARD
J. BRICARD, « Diffusion de la lumière par les particules en suspension dans l'atmosphère », in S. Flügge dir., Handbuch
der Physik, t. XLVIII, Springer-Verlag, Berlin, 1957
G. BRUHAT, Cours de physique générale. Optique, 6e éd. rév. par A. Kastler, réimpr. complétée par A. Bouchaveine,
Masson, Paris, 1992
R. GREENLER, Rainbows, Halos and Glories, Cambridge Univ. Press, New York, 1990
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