Un des signaux les plus robustes concerne les précipitations neigeuses : elles diminuent de façon
très marquée au cours du siècle dans les deux modèles, et ce dès 2030.
Pour les indices reliés aux extrêmes chauds, les deux scénarios montrent une tendance à
l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces extrêmes. À l’inverse, les extrêmes froids ont
partout et en toute période tendance à diminuer. De la même façon, la tendance à l’augmentation de la
durée des sécheresses estivales est marquée en toutes régions.
Plusieurs études ont été menées ces dernières années pour anticiper l’évolution des débits des
rivières sur la France. En l’absence d’une étude existante prenant en compte l’ensemble des
incertitudes, leurs résultats doivent toutefois être considérés avec précautions.
Les principales conclusions de ces travaux sont les suivantes : les débits moyens diminueraient
fortement sur la France en automne et en été, et tendraient à augmenter en hiver sur le sud-est
du pays. Dans le sud-est du pays, les crues éclairs pourraient être aussi fortes, voire plus,
qu’aujourd’hui. Ces changements interviendraient dès le milieu du siècle et se renforceraient en fin de
siècle.
Ces résultats seront complétés dans les mois qui viennent à la lumière des nouvelles connaissances en
la matière. Trois modèles régionaux français (du CNRM, de l’IPSL et du LGGE) fourniront de
nouveaux scénarios à haute résolution sur la France courant 2011. Dans le cadre de la préparation du
5e rapport du GIEC, des scénarios régionaux sur l’Europe seront mis à disposition en 2012.
Que nous apprennent ces résultats pour nos territoires ?
Les températures
L’une des principales informations est que le réchauffement sera assez rapide dans un premier
temps, de l’ordre de 1°C pour 2020/2040, puis stagnera jusqu’en 2040/2060, avant de reprendre une
forte progression pour la fin du siècle de l’ordre de +2°C à +3°C pour le scénario B2 (l’optimiste),
et +3 à +4°C minimum pour A2 (le pessimiste). Au niveau de saisons, peu de différence jusqu’en
2050, mais à la fin du siècle, l’été devrait être la saison la plus réchauffée (jusqu’à +4°C à +5°C), suivi
de l’hiver (+2 à +4°C).
Cette progression non linéaire, avec un palier autour de 2050, provient à la fois de l’inertie de la
réponse du système climatique aux émissions de gaz à effet de serre, et de la difficulté de simuler à ces
échéances l’impact de la variabilité climatique naturelle qui masque pour partie la tendance lente au
réchauffement d’origine anthropique.
Les précipitations
Annuellement, les précipitations ne devraient pas évoluer avant la deuxième moitié du siècle, où
elles connaîtront alors une diminution significative.
Avant 2060, la prudence s’impose, le signal n’est pas très clair pour nos territoires.
Contrairement aux températures, l’évolution des précipitations restent donc encore très incertaine,
d’où l’importance des observations et du suivi du bilan hydrique (en relation avec les températures).
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